03 Oct 2012

Pour la fin de la politique de complaisance

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Pour la fin de la politique de complaisance

Discours dans une réunion au PE à Bruxelles

Monsieur le Président,
Honorables membres du Parlement européen
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureuse de me retrouver dans la Maison de la démocratie européenne.

Chers amis,
Il y a huit ans, j’ai déclaré ici que nous ne demandons aux pays occidentaux ni armes, ni argent, mais que nous voulons seulement leur neutralité vis-à-vis du peuple iranien et du régime iranien.

J’ai aussi déclaré qu’avec notre peuple, nous avons la capacité nécessaire de réaliser un changement de régime en Iran et que si les obstacles à l’étranger, en particulier l’obstacle de la liste noire, étaient levés, la troisième voie, c’est-à-dire un changement par le peuple iranien et sa Résistance, pourrait se réaliser.

C’est un combat qui a duré huit ans.

Avec la souffrance du peuple iranien et ses sacrifices, avec les efforts intenses nuit et jour des membres et des sympathisants de la Résistance et avec le soutien sans faille de femmes et d’hommes comme vous, partout dans le monde, nous avons réussi à faire tomber l’étiquette de terrorisme aux Etats Unis, le pays où elle a vu le jour.

Aujourd’hui je viens à nouveau dans la maison de la démocratie européenne pour dire : Maintenant que cette étiquette en Angleterre, dans l’Union Européenne, en France et aux Etats Unis est annulée, le peuple iranien et sa résistance disent à nouveau que nous ne voulons ni armes ni argent de l’Occident.

Nous voulons la fin définitive de la politique de complaisance avec les autorités criminelles en Iran et la reconnaissance de la résistance du peuple iranien contre le fascisme religieux et pour la liberté et la démocratie. C’est une étape nécessaire. C’est la seule réponse aux mollahs atomiques, la réponse au terrorisme et à l’intégrisme et la réponse à un régime qui est allié et complice de Bachar al-Assad et qui mène des massacres quotidiens dans ce pays.

Mon message c’est qu’en tirant la leçon du passé, ne permettez pas aux mollahs d’empêcher à nouveau l’adoption d’une politique correcte et nécessaire et ne leur permettez pas de maintenir l’Occident dans une voie qui entretient les intérêts de cette dictature religieuse en Iran.

Que ce soit pour compenser ces erreurs catastrophiques passées contre le peuple iranien ou que ce soit pour la paix et la sécurité dans le monde, vous devez respecter la demande du peuple iranien d’un changement de régime.
Il ne fait aucun doute que le régime du guide suprême sera renversé par le peuple iranien et sa Résistance.
Mais la politique des pays européens et des Etats-Unis peut retarder ou accélérer ce processus.
Si ce processus est retardé, le peuple iranien et ensuite la paix et la sécurité dans le monde devront payer un tribut plus élevé.
C’est pourquoi la reconnaissance d’une Résistance qui détient la clé du changement en Iran est plus que jamais nécessaire.
Une Résistance qui veut instaurer dans l’Iran libre de demain un pouvoir basé sur le suffrage universel, une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité entre les femmes et les hommes, la paix et le bon voisinage avec les pays de la région et un Iran non nucléaire.

Chers amis,
La radiation de l’OMPI de la liste noire américaine, est le plus grand échec international du régime du guide suprême depuis 30 ans. D’un point de vue politique, elle change le rapport de force à l’encontre du régime.
Ce résultat qui semblait impossible aux yeux de nombreux experts jusqu’au dernier moment, est le fruit de facteurs importants qui sans aucune doute vont ouvrir la voie aux prochains acquis de la Résistance.

L’élément de base a été la cohésion et la capacité de l’OMPI, et le soutien sans faille du peuple iranien en Iran et à l’étranger, ainsi que la persévérance des combattants de liberté à Achraf et à Liberty. Cela nous a rendus capable de résister à cette injustice pour défendre les droits de notre mouvement et de notre peuple.
Cela nous a permis d’utiliser deux autres éléments. Le premier a été une campagne juridique victorieuse qui a abouti aux magnifiques verdicts de la cour d’appel de Washington en juillet 2010 et juin dernier. Certes, le Département d’Etat a retardé l’exécution de cette décision pendant plus de 800 jours. Mais comme il l’a expliqué dans sa lettre du 28 septembre au tribunal, il s’est finalement soumis à la décision de justice.
Dans sa lettre il a précisé : dans l’arrêt du premier juin 2012 concernant le dossier mentionné, cette cour a ordonné à « la secrétaire d’Etat de refuser ou d’accorder la demande de l’OMPI [d’annuler son inscription comme une organisation terroriste étrangère selon la loi anti-terroriste] avant les quatre mois qui suivront la date de la publication de cet avis ». Nous signifions par la présente au tribunal qu’après la notification requise au Congrès, la Secrétaire d’Etat a révoqué l’inscription de l’OMPI et cela entre en vigueur dès aujourd’hui. »
Le second élément a été la formation d’un front face à la politique de complaisance avec les mollahs.
Un front composé de la majorité des membre du Congrès et de plusieurs sénateurs américains de premier plan issus de deux partis, ainsi que de hauts responsables de quatre gouvernements américains précédents.
Oui, ils ont tous témoigné que l’étiquette de terrorisme était uniquement la conséquence de la politique de complaisance et n’avait aucun fondement réel.
Ce front a subi l’énorme pression des lobbies du régime iranien qui ont des racines profondes dans la politique étrangère américaine.
Des dossiers juridiques ont été fabriqués contre plusieurs de ces personnalités, mais elles n’ont pas cédé.
Il s’agit de la plus grande coalition bipartite américaine et qui ne connait pas de précédent dans l’histoire contemporaine de ce pays. Elle a accompagné la plainte de l’OMPI devant le tribunal, en préparant un projet pour sa défense.
Ce mouvement prolongeait celui qui s’était créé ici en Europe il y a quelques années et qui sous la direction de M. Vidal-Quadras a fédéré quatre milles parlementaires des deux côtés de l’Atlantique dans le comité pour l’application de la Justice et qui s’est étendu jusqu’au Canada, en Australie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le peuple iranien et sa résistance n’oublieront jamais le rôle admirable des nobles députés du Parlement européen dans cette campagne.
La résistance iranienne exprime aussi toute sa gratitude au rôle spécial de M. Struan Stevenson et du comité des Amis d’un Iran Libre au Parlement européen ainsi qu’aux eurodéputés.

Discours dans une réunion au PE à Bruxelles

Mesdames et Messieurs,
Je profite de ma présence au Parlement européen, pour appeler l’Union européenne et tous ses gouvernements à adopter une nouvelle politique qui rejette la complaisance avec la dictature religieuse au pouvoir en Iran.
Certes depuis juillet dernier, l’Europe sanctionne les achats de pétrole au régime iranien, ce qui représente 18% de ses exportations. Même si c’est une mesure nécessaire, il est regrettable que la tendance politique à la complaisance avec ce régime reste dominante en Europe.
Les mollahs ont créé un pont aérien qui passe au-dessus de l’Irak pour alimenter en armes la machine à génocide de Bachar al-Assad. Pourquoi l’Europe garde le silence à ce sujet ?
Jusqu’à quand va-t-elle regarder sans rien dire les progrès du programme atomique des mollahs ?
Voyez les vastes négociations des mollahs avec les entreprises européennes ! Malgré les sanctions, ils achètent les produits industriels les plus essentiels en Europe.
Jusqu’à quand va durer la passivité devant le dangereux programme de missiles des mollahs ? Alors qu’une grande partie de l’Europe est à portée de tir de ces missiles.
Pourquoi l’Europe garde le silence sur la présence de réseaux des services d’espionnage des mollahs dans les pays européens ?
Et pourquoi l’Europe tolèret-elle les activités des sociétés écrans des gardiens de la révolution sur son territoire ? Ce sont tous des éléments de la politique funeste de complaisance qui fait durer les mollahs et la souffrance et la torture du peuple iranien.

Chers amis,
Vous connaissez tous la situation des membres de l’opposition à Achraf et à Liberty. L’histoire des souffrances vécues pendant ces dix années, et surtout les événements de ces trois dernières années, montrent que si la complaisance des pays occidentaux n’avait pas existé, on aurait pu éviter tout cela.
Fermer les yeux sur deux massacres à Achraf, fermer les yeux sur un déplacement forcé et garder le silence sur la transformation en prison du camp Liberty comme l’a confirmé le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, voilà une autre marque de cette politique.
A présent, le gouvernement irakien a l’intention de piller les biens des Achrafiens. Il empêche leur transfert et leur vente. Une entreprise anglaise a acheté ces biens, mais ses représentants n’ont pas l’autorisation d’aller à Achraf pour exécuter le contrat.
Les habitants d’Achraf et de Liberty répondent à tous les critères des réfugiés politiques. Le HCR a déclaré qu’ils « relèvent de sa compétence ». Ils sont protégés par la quatrième convention de Genève.
Par conséquent, les Etats-Unis et l’Union européenne ont le devoir de forcer le gouvernement irakien d’arrêter toutes les pressions à leur encontre, de reconnaitre leur propriété sur leurs biens, et de les autoriser à vendre leurs biens meubles et immeubles.
J’appelle l’Union européenne à demander à l’ONU et au HCR d’annoncer que le camp Liberty est un camp de réfugiés et de ne pas autoriser la violation de leurs droits à cause du nom de « lieu de transit temporaire ».
Et enfin, il est nécessaire que l’Union européenne accepte une responsabilité dans la réinstallation des habitants de Liberty.

Permettez-moi de résumer :
Dans cette nouvelle période qui commence avec la radiation de la liste noire, adopter une nouvelle politique est une nécessité incontournable pour l’Union européenne.
C’est pourquoi, le peuple iranien et sa résistance demandent à l’Union européenne, spécialement à Mme Catherine Ashton, de prendre l’initiative d’une politique qui mette fin à toute concession et complaisance avec le fascisme religieux ; ensuite, qui assure les droits, la sécurité et la protection des habitants de Liberty ; et enfin, qui reconnaisse la résistance du peuple iranien.

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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