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24 Fév 2014

Discours de Maryam Radjavi Conférence à l’institut Nobel d’Oslo

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Discours de Maryam Radjavi Conférence à l’institut Nobel d’Oslo

Je suis venue parler aujourd’hui, de mon pays et du besoin de paix et de liberté de mon peuple. Un pays à la civilisation antique, ravagé par 35 années d’un régime intégriste.

Un pays riche en ressources et en culture transformé en un pays dont 70 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté, et qui est devenu l’épicentre du terrorisme et de l’intégrisme. Aujourd’hui, dans mon pays le respect des droits de l’homme et de la liberté constitue le crime le plus grave, passible de longues peines d’emprisonnement, de torture et d’exécution. Le pouvoir procède à des exécutions publiques pour ceux qui prônent la liberté, afin de terroriser la population.

Ces trente dernières années, 120 000 personnes ont été exécutées pour des raisons politiques. Des centaines de milliers d’autres ont été emprisonnées et soumises à la torture. Au cours des derniers mois, on a fait beaucoup de bruit sur l’apparition d’une nouvelle tendance à la modération. C’est une illusion créée par les mollahs et préconisée par leurs lobbies.

Rohani n’est pas un modéré et le régime actuel en Iran n’a pas la capacité de se réformer. Le noyau de la constitution des mollahs est le pouvoir absolu du guide suprême, ce qui va complètement à l’encontre des valeurs démocratiques. Par conséquent, tout manquement à ces politiques répressives annoncerait le commencement de la fin de ce régime.

Permettez- moi de dire quelques mots sur la négociation nucléaire. Je sais qu’il existe des opinions différentes sur la façon de traiter la question. Mais nous allons commencer avec des bases communes :
• Tout d’abord, tous s’entendent pour dire que le régime des mollahs ne doit pas avoir la bombe ou la capacité nucléaire.
• Deuxièmement, il y a un accord général comme quoi aucun effort ne doit être épargné pour éviter la guerre.
• Troisièmement, nul ne conteste que le régime des mollahs ait fait un pas en arrière et accepté l’accord de Genève sous la pression et non en raison d’un changement de mentalité. Le régime était terrifié à l’idée que la montée du mécontentement populaire couplé à une aggravation de la situation économique et des sanctions internationales déclenche des soulèvements dans tout le pays.
• Quatrièmement, il est généralement admis que l’accord intérimaire souffre de graves lacunes qui doivent être corrigées.

Par conséquent, ceux qui veulent vraiment voir la fin du programme d’armes nucléaires du régime des mollahs, doivent comprendre que réduire les sanctions et faire des concessions est une recette pour un désastre. Cela donne aux mollahs le temps de faire avancer leur programme d’armes nucléaires tout en contenant la crise économique et en réprimant le mécontentement croissant de la population. Malheureusement, la communauté internationale ferme les yeux sur les atrocités du régime sous prétexte de ne pas mettre en danger les négociations nucléaires.

Pour éviter un tel résultat désastreux, voici ce qu’il faut faire :
• Mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, y compris la fin de l’enrichissement de l’uranium et l’arrêt du projet d’eau lourde d’Arak.
• Signer le protocole additionnelle et commencer les inspections inopinées.
• La communauté internationale doit également exiger la fin des violations graves et systématiques des droits humains en Iran, ainsi que l’ingérence des mollahs dans d’autres pays, en particulier en Syrie et en Irak.

Il est regrettable que le monde libre ferme les yeux sur les crimes contre l’humanité dans l’illusion que la complaisance conduira à un changement dans ce régime despotique.

Mesdames et Messieurs,

Un autre aspect de cette politique erronée est le cas de près 3000 membres du mouvement d’opposition iranien en Irak qui, en raison de l’inconduite de l’ONU et de la politique erronée des Etats-Unis s’est transformé en un problème humanitaire urgent.

Depuis 2009, les habitants ont été soumis à des attaques permanentes à Achraf et au camp Liberty. Le 1er septembre 2013, 52 habitants ont été massacrés par les forces irakiennes. Beaucoup ont été menottés puis exécutés. Sept autres, dont six femmes, ont été pris en otage. Il vient d’être établi que le gouvernement irakien a enterré en secret les corps de ces martyrs sans en informer leurs familles. Il ne leur a même pas dit où leurs proches ont été inhumés. Cela prouve le rôle direct du gouvernement irakien dans ce crime.

Quelle a été la réaction de la communauté internationale ? L’ONU et certains gouvernements ont condamné le crime, sans prendre la moindre mesure pour identifier les responsables et les traduire en justice. Ils n’ont même pas ouvert une enquête indépendante. Ils n’ont rien fait pour la sécurité des habitants du camp Liberty.

Je voudrais appeler le gouvernement norvégien de prendre l’initiative d’un effort international pour faire libérer les otages et mener une enquête indépendante sur le massacre du 1er septembre à Achraf. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit renvoyer ce dossier devant la Cour pénale internationale

Chers Amis,

L’ONU et des États-Unis ont promis aux habitants que peu de temps après la réinstallation au camp Liberty, ils seraient transférés en toute sécurité hors d’Irak. Deux ans plus tard, seuls 9% des habitants ont été relogés.

Tous les Achrafiens sont des personnes protégées en vertu de la quatrième Convention de Genève. Ils ont été déclarés par le HCR comme des demandeurs d’asile et des réfugiés et sont protégés par le droit international. Où est cette protection ? Pour chaque groupe de trois personnes qui a été déplacé hors d’Irak un habitant a été tué. La réalité est encore plus dure que les statistiques. Tous les habitants sont en grave danger.

Mais la question que je pose aujourd’hui à la communauté internationale est la suivante : pourquoi le silence et pourquoi l’inaction face de cette question humanitaire ?

Je suis venue aujourd’hui pour demander au gouvernement norvégien de prendre l’initiative de briser ce silence. La Norvège a une riche tradition de défense des droits humains et a été pionnière de la protection de ses valeurs et de celles des défenseurs des droits humains.

Vous savez que le CNRI est une alternative au régime des mollahs qui prône une république, démocratique et pluraliste, fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité des femmes et des hommes. Il croit dans la démocratie et la liberté pour le peuple en Iran, les peuples du monde et en particulier au Moyen-Orient.

C’est pourquoi je pense que votre soutien aux membres de l’Ompi, spécialement à Liberty, aidera la paix et la sécurité dans la région et dans le monde.

Je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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