24 Jan 2018

L’Europe doit se tenir du côté des manifestants en Iran

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L’Europe doit se tenir du côté des manifestants en Iran

Discours de Maryam Radjavi à la Réunion du parti populaire européen

S’étant rendue à Strasbourg sur l’invitation de groupes politiques de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Maryam Radjavi est intervenue dans une réunion officielle du Parti populaire européen, le plus grand groupe politique de l’APCE.
Cette réunion qui s’est déroulée le 24 janvier était présidée par M. Cezar Preda. Dans son discours d’ouverture, il a déclaré à l’attention de Mme Radjavi : Vous menez une juste lutte et nous sommes à vos côtés pour la liberté, la démocratie et les droits humains.

Evoquant le récent soulèvement du peuple iranien et ses conséquences, Maryam Radjavi a déclaré dans cette réunion :

« En à peine deux semaines, dès le 28 décembre, un soulèvement a éclaté en Iran et s’est rapidement propagé dans plus de 140 villes. Des millions de personnes, en particulier des jeunes, sont descendues dans la rue. Ils ont appelé au renversement de Khamenei et de toute la dictature religieuse. Leurs slogans visaient aussi Rohani.

Au cours de ces manifestations légitimes, plus de 8000 personnes ont été arrêtées. Des informations fiables indiquent qu’au moins dix manifestants ont été tués sous la torture en prison.

Aujourd’hui, je suis venue à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pour être la voix des manifestants actuellement emprisonnés et torturés.

J’appelle votre groupe et l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à condamner fermement l’assassinat des manifestants en prison et à exhorter tous les gouvernements européens à prendre des mesures concrètes pour la libération des prisonniers.

Je vous demande aussi de presser le Haut-commissaire aux droits de l’homme de constituer une commission d’enquête sur les arrestations arbitraires et les décès de manifestants en détention.

Honorables parlementaires,

Le cri du peuple iranien est le suivant : la libération immédiate des manifestants arrêtés, la liberté d’expression et de réunion, la fin de l’oppression des femmes et du voile obligatoire, aujourd’hui même. Au bout de 39 ans, ça suffit.

Le soulèvement en Iran portait des messages primordiaux. Le premier est que le régime iranien est très fragile et que la société iranienne est dans un état instable. L’autre message est que le peuple iranien souhaite un changement fondamental. Il rejette les factions internes du régime. Aujourd’hui, le mur de la terreur a été brisé. Désormais c’est au tour des mollahs d’avoir peur de l’avenir.

L’incapacité à empêcher les manifestations a révélé la faiblesse du régime et du corps des pasdaran. Plus important encore, ils n’ont pu empêcher la propagation rapide du soulèvement dans les villes d’Iran.

Il a également été démontré qu’en dépit d’une répression massive, il existe au sein de la société iranienne une force capable de générer un tel soulèvement. Cela va à l’encontre des allégations des mollahs et de leurs défenseurs, qu’à part une rivalité entre les deux factions du régime, il n’existait rien d’autre. Or dans son discours du 9 janvier, Khamenei a souligné que le soulèvement avait été organisé par les Moudjahidines du peuple (OMPI) depuis plusieurs mois. Il a dit : « Ce sont eux qui y appelaient. »

Distingués parlementaires,

La théocratie iranienne est assise sur une poudrière. Elle est extrêmement corrompue et divisée. Sur le plan économique, le régime se trouve dans une situation critique sans issue.

Tout le monde s’attendait à une amélioration des conditions de vie après l’accord nucléaire. Cependant, les mollahs ont profité des avantages politiques et économiques de l’accord pour poursuivre les violations des droits humains en Iran. Le régime a également intensifié son effort de guerre dans la région pour dissimuler leurs problèmes intérieurs. Mais son engagement simultané dans plusieurs crises et conflits régionaux l’a mis en difficulté.

Sans répression, la dictature n’est pas en mesure de survivre, même pour une courte période. Sous ce régime, personne ne peut exprimer son opposition. Personne n’a le droit de s’organiser ou de s’associer. Les libertés individuelles sont restreintes, y compris le libre choix des vêtements.

Le guide suprême des mollahs et ses acolytes ne suivent aucune règle. Lorsqu’ils se sentent en danger, ils enfreignent facilement leurs propres lois. Les gens ne se sentent pas en sécurité dans ces circonstances.

Il n’y a pas non plus de sécurité pour les activités économiques. Les autorités peuvent facilement fabriquer des dossiers contre n’importe quelle entreprise. Le système judiciaire est extrêmement corrompu et n’est qu’un outil de répression entre les mains de Khamenei. Il n’y a pas de sécurité juridique.. L’Iran détient le record mondial du nombre d’exécutions par rapport à sa population. Les mollahs se maintiennent au pouvoir au moyen de cette barbarie.

Mais nous sommes convaincus que leur régime ne durera pas plus longtemps parce que le peuple iranien exige un changement. Nous sommes un mouvement en quête de liberté, de démocratie, des droits humains et de l’état de droit.

Notre coalition, le Conseil national de la Résistance, constitue l’alternative démocratique au régime clérical en Iran. Le CNRI est composé de diverses personnalités et groupes politiques. Le CNRI lutte pour une république laïque et pour une société fondée sur les droits humains et l’égalité des femmes et des hommes. Il recherche également l’indépendance de la justice, fondée sur le principe de la présomption d’innocence, et appelle à l’égalité des chances économiques pour tous. Notre résistance lutte pour établir l’état de droit dans notre pays et pour avoir un gouvernement responsable qui rend des comptes, avec un maximum de transparence, et où chacun peut participer aux prises de décisions.

Nous nous appuyons sur la Résistance et le soulèvement pour amener le changement en Iran. Nous rejetons toute intervention étrangère. Nous exhortons les autres gouvernements, en particulier en Europe, à conditionner leurs relations avec le régime à la fin de la torture et des exécutions.

Nous attendons de l’Europe qu’elle soutienne le soulèvement du peuple iranien pour se débarrasser de la dictature religieuse et instaurer la démocratie en Iran.

Une fois de plus, je vous exhorte tous à prendre des mesures urgentes pour la libération des manifestants détenus en Iran.

Je vous remercie. »

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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