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03 Juin 2017

Maryam Radjavi à la conférence de solidarité des religions contre l’extrémisme

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Maryam Radjavi à la conférence de solidarité des religions contre l’extrémisme

Le 3 juin 2017, à l’occasion du mois béni de Ramadan, une conférence intitulée «solidarité des religions contre l’extrémisme » en présence de Maryam Radjavi et de personnalités de pays arabes et de musulmans de France, s’est déroulée à Auvers-sur-Oise.

Les participants ont tout d’abord visité l’exposition « massacres de l’Iran à la Syrie », dotée de photos des martyrs de la Résistance iranienne et de la révolution syrienne ainsi que des manifestations du peuple syrien contre le régime d’Assad.

Dans cette conférence, Maryam Radjavi s’est adressé aux participants en disant :

Mesdames et Messieurs,
Je souhaite la bienvenue et un très bon Ramadan à nos chers sœurs et frères de Palestine, de Syrie, du Yémen, et d’autres pays, invités à cet iftar de la Résistance iranienne, ainsi qu’à nos sœurs et frères venus de tous les coins de France.

J’adresse mes meilleurs vœux en ce mois de ramadan à mes compatriotes en Iran, à toutes les nations sœurs voisines et aux peuples de la région ainsi qu’aux musulmans de France et du monde.

Le 10 du mois de ramadan marque l’anniversaire du décès de Sainte Khadijeh la Grande, chère épouse du Prophète, première convertie à l’islam et grand soutien du Prophète qui l’a qualifiée « d’affection divine ».

Nos saluts sans fin sur celle qui incarne le modèle éternel des femmes émancipées et d’avant-garde pour toutes et tous au fil des siècles. Elle est la mère idéologique de tous les croyants et croyantes et de tous les pionniers et pionnières qui ont suivi la voie de Mohammad. C’est pourquoi son nom et son souvenir inspirent la solidarité entre les musulmans et l’ensemble des croyances et religions.

Le mois de Ramadan est comme le dit le Coran, un mois de vertu

شَهْرُ رَمَضَانَ الَّذِيَ أُنزِلَ فِيهِ الْقُرْآنُ هُدًى لِّلنَّاسِ وَبَيِّنَاتٍ مِّنَ الْهُدَى وَالْفُرْقَانِ

Le mois où le Coran a été envoyé aux gens comme guide et preuves claires de la bonne direction et du discernement ; le discernement entre l’islam et la déviation et l’extrémisme, entre la liberté et la contrainte.

La différence entre la religion de la vérité, de l’amour et de la miséricorde qui est celle de Mohammad et la démagogie imprégnée de haine, de répression et de cruauté qu’incarne celle de Khomeiny.

Est-ce que le mois de Ramadan n’interdit pas toute sorte de mensonge et d’hypocrisie ? Est-ce que son message n’est pas celui de la paix et de la solidarité ? Est-ce qu’il n’a pas pour objectif de lutter contre la pauvreté et l’oppression ? Alors, quel rapport cette religion cruelle édifiée sur le mensonge qui fouette le peuple et l’emprisonne dans la misère et le malheur, a-t-elle avec l’islam ?

Le mois de ramadan pousse à relier les cœurs, à générer de la chaleur entre les communautés, à orienter vers la solidarité et à inspirer l’entente et la concorde sur des points communs.

Avec cette compréhension, si en raison de la détresse et de la dislocation de nos pays et de nos nations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord nous versons des larmes, nous ne sommes pas à blâmer ; car c’est à cause de la Syrie plongée dans le sang, à cause de l’Irak sous occupation, à cause du Yémen qui s’enfonce dans la guerre et des autres pays enchainés par le terrorisme et l’intégrisme.

C’est pourquoi, avec votre permission, je voudrais appeler toutes les nations musulmanes, de toutes les branches de l’islam, à se donner la main pour résister face à ceux qui sont à l’origine de cette catastrophe. Un appel à la solidarité sur la base d’un socle solide sur lequel s’accordent la grande majorité des musulmans. Ce socle, d’un point de vue des idées, est le rejet de la contrainte en religion et de la religion obligatoire, qui est l’essence de l’islam et sa source. Et d’un point de vue politique, résister au régime du Guide suprême en Iran, à savoir l’ennemi commun de toutes les nations de la région et qui est le foyer de la belligérance et de l’exportation de l’intégrisme dans les pays du Moyen-Orient.

Oui c’est la trame et le mot de notre union. Le rejet de la contrainte en religion et la résistance à la dictature du Guide suprême.

Certes nous n’avons pas l’intention d’ignorer les véritables différences entre nos nations dans cette région. Mais malgré toutes ces différences, nous partageons la même conviction que la contrainte pour imposer une idée et une religion, n’a pas sa place dans l’islam. Quand la contrainte, la force et la haine sont rejetées, la fraternité et la sororité qui sont la conscience collective et historique de nos nations, ont la possibilité de se propager.

Avec toutes les nations de cette région, nous nous considérons mutuellement frères et sœurs et nous adhérons aux paroles de Dieu dans le Coran :

که إِنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ إِخْوَةٌ
L’islam à l’origine est porte-étendard de la cause de la fraternité dans le monde. Est-ce que le Prophète n’avait pas ôté du milieu du peuple la haine et la jalousie ?

Est-ce qu’il n’avait pas fait naitre une bonté fraternelle chez des peuples assoiffés de sang ? Il a apporté une religion de libération, de miséricorde et de pardon, une religion de tolérance et de bonté, une religion d’amitié entre les cœurs, une religion de solidarité, de fraternité et de sororité, pas de sectarisme, pas de dogmatisme, pas d’obligation sous prétexte de défendre l’islam.

وَاذْكُرُواْ نِعْمَةَ اللّهِ عَلَيْكُمْ إِذْ كُنتُمْ أَعْدَاء فَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِكُمْ فَأَصْبَحْتُم بِنِعْمَتِهِ إِخْوَانًا

Un des instruments majeurs de la contrainte religieuse, est de jeter l’anathème. C’est une arme pour écarter les opposants, monopoliser le pouvoir et imposer une tyrannie. Sous le couvert et l’apparence de l’islam, Khomeiny a donné l’ordre d’exterminer les prisonniers politiques en 1988, en leur jetant d’abord l’anathème.

Souvenons-nous que le prophète Mohammad disait : je ne suis pas venu pour maudire. J’ai été choisi pour apporter la miséricorde. Il disait : il faut se conduire avec son prochain comme avec soi-même et ne pas en dire du mal, ni mal se conduire avec lui. Et souvenons-nous qu’il a fait un devoir pour les gens de cohabiter dans la paix avec ceux qui avaient des idées ou des religions différentes. Il enseignait aux croyants que les divergences entre eux étaient une sorte de miséricorde.

L’histoire témoigne que bien qu’il ait été opprimé et plongé dans le malheur à la Mecque, sa ville natale, lorsqu’il est allé à Médine, il a été le prophète de la paix et de la fraternité et lorsqu’il est retourné à la Mecque, il a été le prophète de l’amnistie et de la bonté. L’islam est le défenseur de la tolérance et de la bienveillance. La bienveillance à l’égard des fidèles des autres religions, à l’égard de nos prochains, et de l’édification de la coexistence pacifique entre les personnes, de toutes origines, de tous genres et de toutes croyances et religions .

Par conséquent nous disons qu’il ne s’agit pas d’un conflit entre les chiites et les sunnites, ni entre les musulmans et les chrétiens et ni entre d’un côté les peuples et les cultures du Moyen-Orient et de l’autre les peuples et les cultures de l’Occident. Non, il ne s’agit pas d’une guerre de civilisation. La tension principale se fait entre d’une part la tyrannie et l’extrémisme au nom de l’islam et d’autre part la démocratie et la liberté et les peuples qui aspirent à la liberté et au progrès.

Chers amis,

Le rejet de toute contrainte en religion, ouvre aussi la voie à la séparation de la religion et de l’Etat et ne laisse aucune place à la tyrannie au nom de Dieu ni à la discrimination religieuse.

Comme l’a dit Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne, « l’islam n’a aucun besoin de faire dépendre son bon droit, sa légitimité et notamment sa légitimité politique, de la contrainte et de la force (…) nous sommes profondément convaincus que le véritable épanouissement de l’islam passe par l’absence de toute sorte de discrimination, d’avantages et de contraintes politiques et sociales. »

Comme le précise le plan du Conseil national de la Résistance iranienne, la seule source de légitimité du pouvoir en place se trouve dans les urnes et personne ne peut, en raison de croyance ou de non croyance en une religion, bénéficier d’un avantage ou subir une privation. De même, comme il contient des garanties de liberté religieuse, que ce soit pour les musulmans ou pour les fidèles des autres religions, il n’existe pas d’inégalité dans leurs activités religieuses. Dans la charte rédigée au onzième mois de son départ à Médine, le Prophète de l’islam déclare : « Les juifs et les musulmans sont comme une nation et une communauté, (avec cette précision) que les juifs suivent leur religion et les musulmans la leur. »

Ce que nous disons c’est de tirer un trait sur la tyrannie en coulisse de la religion. Ce que nous disons provient d’une grande expérience historique, l’expérience de l’échec de la dictature religieuse en Iran.

Oui, nous pouvons sur la base d’un principe fondamental nous entendre et porter un consensus qui forme la trame de l’islam, et il s’agit du rejet de la contrainte en religion. Ce principe contenu dans le verset du Coran qui dit : il n’y a pas de contrainte en religion
لااکراه فی الدین.
Et de s’opposer au slogan des partisans de Khomeiny en Iran : « un seul parti, le parti de Dieu ». Face à leur bâtard de Daech qui disent que « la loi divine ne s’appliquera jamais sauf par la force des armes » nous disons : non ce n’est pas l’islam, tout ce qui vient de la contrainte, est contraire à la nature de cette religion. Notre religion et notre islam sont ce que le Coran a dit : لاَ إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ .

L’esprit de l’islam rejette tout ce qui est contrainte et interdit de force. Du voile obligatoire jusqu’à contraindre le peuple à jeûner et à prier à coups de fouet et de terreur, à empêcher la construction de mosquée sunnites et en particulier à imposer un gouvernement en abusant du nom de Dieu et de l’islam.

Chers amis,
Les évènements des dernières années dans la région, en particulier le massacre d’au moins un demi-million de Syriens opprimés, dans lequel a trempé et trempe le régime du Guide suprême et le Corps des Pasdaran, a démontré l’hostilité sans fin des mollahs avec les nations musulmanes et arabes.

Au cours des 38 dernières années, même si les mollahs au pouvoir se sont ici et là présentés trompeusement comme des réformateurs ou des modérés, ce qui a toujours été démontré et qui ne change pas, ce sont les violations des droits humains et la répression sauvage dans le pays, ainsi que la volonté hégémonique dans la région, l’occupation des territoires, et la propagation de l’extrémisme et du sectarisme au nom de l’islam de la part de ce régime.

Il y a deux semaines, la conférence des chefs d’Etats arabes et musulmans et des Etats-Unis à Riyad, a déclaré que le régime des mollahs trouble la tranquillité et la stabilité dans la région et dans le monde et qu’il y sème la destruction. Les dirigeants saoudien et américain ont souligné que le peuple iranien était la première victime de cette dictature.

On peut se réjouir que le monde arabe, le monde musulman et les Etats-Unis aient fini par pointer du doigt la source du terrorisme, de la belligérance et de l’intégrisme dans la région, à savoir le régime du Guide suprême. Cette bonne orientation doit pouvoir à présent mettre fin à la belligérance et au bain de sang générés par ce régime.

Une longue expérience montre que d’abord la volonté hégémonique et l’occupation des territoires sont partie intégrante de la survie du régime du Guide suprême et que sans elles il ne peut pas conserver son pouvoir. Par conséquent, il ne souhaite pas les écarter.

Deuxièmement, ce que redoute le plus ce régime et qu’il considère comme une menace existentielle, c’est la force du peuple iranien et de sa résistance. Par conséquent, il tente par tous les moyens d’empêcher cette force de mener des activités et de descendre dans la rue.

L’historique de ce régime a démontré son hostilité constante vis-à-vis des pays de la région.

Il y a deux semaines, le mollah Rohani, a été reconduit pour un second mandat à la présidence de la dictature du Guide suprême. En toute démagogie, il se présente comme modéré. Mais que ce soit durant les quatre années de son premier mandat, ou dans la période de Rafsandjani et de Khatami qui se prétendaient réformateurs et modérés, la politique hégémonique et d’occupation a continué dans la région. Aussi les quatre années à venir seront semblables. La seule différence c’est que cette élection a avivé les divisions et la crise au sommet, ainsi que la lutte pour le pouvoir, et ouvert davantage la voie au renversement de ce régime.

Sous l’influence des tromperies incessantes des mollahs, certains supposent qu’en tuant et en faisant la guerre dans la région, le régime du Guide suprême montre sa puissance. Or c’est parce qu’il est aux prises avec un peuple au bord de la révolte que ce régime a recours à la tyrannie sauvage en Iran et à l’exportation de la guerre hors de ses frontières. Le feu de la guerre sert à sauvegarder sa dictature instable dans le pays. Si les mollahs sont contenus dans leurs frontières, ils finiront par être renversés.

La mascarade électorale il y a deux semaines a traduit l’instabilité et la fragilité du pouvoir religieux. Le Guide suprême, par peur d’un soulèvement général, n’a pas réussi à rendre son pouvoir monolithique, alors qu’il en avait un besoin urgent. Par conséquent, la farce électorale qui devait faire bon ordre dans son régime, l’a totalement divisé et paralysé.

Au cours de cette soi-disant élection, la colère générale suscitée par le massacre des prisonniers politiques de l’OMPI a été ravivée par la candidature d’un des bourreaux les plus honnis de ce massacre. Cela a fait entrer la volonté du peuple iranien et de sa résistance sur le terrain comme une force déterminante et a fait échouer le régime. Certes, les mollahs, avec leurs fraudes électorales et manipulation des résultats entre factions, cherchent à maintenir une apparence à leur régime putréfié. Mais ce dernier est totalement englué dans des crises et son renversement est plus que jamais à portée de la main.

Par conséquent, au nom du peuple iranien et de sa Résistance, je soumets une proposition en trois points, et j’appelle tous les pays de la région à soutenir cette solution.

1 : Déclarer officiellement le Corps des Pasdarans, qui est le facteur principal de l’avancée de toutes les politiques du régime des mollahs, comme une entité terroriste. Il ne faut pas tolérer la présence de cette force criminelle et de ses milices dans les pays de la région. Il faut les en expulser.
2 : Que la conférence des pays islamiques expulse de ses rangs le régime du Guide suprême et donne le siège de l’Iran à la Résistance du peuple iranien.
3 : Reconnaitre la lutte du peuple iranien pour renverser la dictature du Guide suprême et instaurer la liberté et la démocratie.

Chers sœurs et frères,

A l’approche de l’iftar en ce mois de Ramadan, prions pour la victoire de cette lutte, à laquelle aspirent toutes les nations du Moyen-Orient. Il ne fait aucun doute que la force de la persévérance et la force immense de la solidarité entre nos peuples mettront fin à la dictature du Guide suprême, et verront la victoire du peuple d’Iran et des nations de la région.

Que la paix soit sur vous.

 

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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