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11 Déc 2020

Pour les experts de l’ONU, le massacre de 1988 en Iran est un « crime contre l’humanité »

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Pour les experts de l’ONU, le massacre de 1988 en Iran est un « crime contre l’humanité »

Maryam Radjavi : Le grand jour de la justice du peuple iranien viendra. Les mollahs, les pasdarans et les agents du renseignement ne pourront y échapper

Chers compatriotes,
Au bout de 32 ans, les experts de l’ONU ont qualifié le massacre des prisonniers politiques de 1988 en Iran de « crime contre l’humanité ». Ils ont appelé à une enquête « approfondie » et « indépendante ». C’est la vitalité du sang des martyrs et la grande victoire de l’OMPI, de la Résistance et du peuple iranien sur le chemin de la justice.

Oui, le mouvement pour la justice sur la scène internationale touche à son but, et l’ère du silence et du mépris pour les crimes sans fin de la dictature religieuse touche à sa fin.
La lettre et l’avertissement officiel des sept rapporteurs de l’ONU au régime clérical ouvrent la voie à une « enquête internationale pour clarifier la question » et demandent que « les auteurs des crimes soient traduits en justice ».

C’est un coup majeur porté à ce régime sanguinaire, dont le massacre de 1988 est un facteur de survie et l’un des piliers de son existence. De nombreux hauts responsables du régime, comme le mollah criminel Ibrahim Raïssi, tirent leur carrière de ce terrible bain de sang.
L’appel des experts de l’ONU est également un barrage pour ceux qui, à l’intérieur et à l’extérieur du régime, rêvent de ressusciter la politique faillie de la complaisance.

Le silence international a encouragé le régime

Il y a trente-deux ans, l’Armée de libération nationale a étouffé le brasier de la guerre de Khomeiny et l’a contraint à accepter un cessez-le-feu dans sa guerre antipatriotique de huit ans. Son slogan était de « Conquérir Jérusalem via Karbala [en Irak] ». Après le cessez-le feu, Khomeiny a fait appliquer l’ordre, qu’il avait préparé bien avant, de massacrer les Moudjahidine du peuple. Khomeiny avait écrit dans son décret ignoble :
« Les Moudjahidine ne croient absolument pas dans l’islam, et tout ce qu’ils disent est basé sur la tromperie et l’hypocrisie (…) étant donné leur hostilité à Dieu et leurs guerres classiques dans le nord, l’ouest et le sud du pays (…) et leur lien avec l’Arrogance mondiale et leurs coups lâches depuis le début de la mise en place de la République islamique jusqu’à ce jour, ceux et celles qui dans les prisons de tout le pays ont insisté et insistent à maintenir leur position hypocrite sont en guerre contre Dieu et condamnés à mort. »
Khomeiny avait écrit de sa propre main dans son décret de massacre :
« Quiconque à chaque étape maintient sa position est condamné à mort. Annihilez immédiatement les ennemis de l’islam. »
Après les Moudjahidine du peuple, cet horrible massacre s’est étendu à d’autres groupes politiques mais s’est toujours accompagné d’une conspiration du silence et du secret.

Les mollahs ont caché la liste des exécutés et les lieux de leurs sépultures. Leurs complices ont gardé le silence à l’intérieur du pays. Fermer les yeux sur ce crime a été un élément clé de la politique de complaisance sur la scène internationale.

A cet effet, le rapport des experts de l’ONU rappelle que : « En décembre 1988, l ‘Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution, a exprimé sa « grave préoccupation » face à une nouvelle vague d’exécutions de prisonniers politiques de juillet à septembre 1988. » Cependant, la question n’a pas été renvoyée devant le Conseil de sécurité. L’Assemblée générale des Nations Unies n’a pas donné suite à la résolution et la Commission des droits de l’homme des Nations Unies n’a pas agi. Les experts disent que ce silence « a poussé l’Iran à continuer à cacher le sort des victimes et à maintenir la stratégie de déviation et de déni qui se poursuit jusqu’à ce jour ».

Oui, ce silence a conduit à la censure complète de l’appel à la justice des Moudjahidine du peuple, qui a commencé dès les premières semaines après le massacre.
Les demandes successives du président du CNRI au Secrétaire général de l’ONU de s’occuper de cette question sont restées sans réponse. Le résultat du travail du rapporteur de l’ONU, qui s’est ensuite rendu en Iran, n’a fait que poignarder et trahir les droits de l’homme. Les politiques mondiales misaient sur la modération et la transformation du régime à travers Rafsandjani, alors président du régime.

En 1995, lorsque le régime a accepté la visite du Rapporteur spécial de l’ONU sur l’Iran après sept années de campagne mondiale de la Résistance iranienne, Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance, a demandé les réponses à quinze questions fondamentales. Parmi elles figuraient le nombre des personnes massacrées, leurs lieux de sépulture, et de répondre aux familles et aux proches qui ne savaient pas où se trouvaient les tombes et les fosses communes. Mais à nouveau, il n’y a eu aucune réponse.

La vitalité du sang des martyrs

Cependant à présent, la vitalité du sang des martyrs s’est emparée du régime et ce sont les experts de l’ONU qui défient les mollahs avec les mêmes questions.
Comme l’a dit Massoud Radjavi : « Le sang des Moudjahidine du peuple, qui ont une cause, une organisation et une identité incontestables et qui représentent 90% des martyrs du massacre, ne pourra être dissimulé par personne. »

Au cours des trois dernières décennies, le régime et ses agents, partout où ils ont échoué à dissimuler le massacre de 30.000 prisonniers politiques, ont essayé de réduire l’ampleur du crime. En coordonnant leurs efforts sous la direction du ministère du Renseignement, ils ont tenté d’évincer le mouvement pour la justice et des partisans de l’OMPI par le biais de mises en scènes et d’opérations d’influence d’agents infiltrés. Ils ont aussi tenté d’usurper ce mouvement ou de rendre l’OMPI et l’opération militaire Lumière éternelle responsables du massacre afin de blanchir le régime.

Mais les rapports des instances et des organisations internationales de défense des droits humains, en particulier Amnesty International et la campagne mondiale du mouvement pour la justice, ont réfuté ces mensonges. Tout comme le témoignage de nombreux prisonniers qui avaient assisté à la préparation du massacre des mois auparavant, ne laissait aucune place à ces calomnies.

Cet été, pour la première fois, le département d’État américain a souligné que le 19 juillet (le lendemain du cessez-le-feu) marque l’anniversaire de la formation des « commissions de la mort » en Iran en 1988. Contrairement aux affirmations du régime et de ses agents, ce crime a été planifié et mis en œuvre avant l’opération Lumière éternelle.

Ce que demande le peuple iranien

La volonté du peuple iranien, de sa Résistance et des proches des martyrs est de renvoyer l’affaire de ce crime devant le Conseil de sécurité de l’ONU et un tribunal international.
L’immunité de Khamenei et des autres dirigeants du régime doit cesser. Lui et son président Rohani, et le chef du judiciaire Raïssi, les responsables du renseignement et des pasdarans, ainsi que de nombreux autres responsables du régime sont impliqués dans le massacre de prisonniers politiques de 1988 et toutes les exécutions des années 1980. Ils doivent être traduits en justice pour crimes contre l’humanité.

Nous exhortons le Conseil des droits de l’homme à faire le premier pas vers la fin de l’immunité des responsables, commanditaires et auteurs du plus grand crime politique du siècle, en lançant une enquête internationale sur ce crime, comme indiqué dans la lettre de sept experts officiels de l’ONU.
Et nous appelons tous les pays à soutenir le renvoi du dossier du massacre de 1988 devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
Ces jours-ci, en parallèle avec la Journée mondiale des droits humains, qui annonce la fin de l’oppression, nous saluons tous les combattants de l’honneur et de la liberté qui avivent les flammes des droits humains dans la lutte contre la tyrannie. Et au nom du peuple iranien, j’appelle tous ces défenseurs à défendre les droits humains opprimés du peuple iranien.

Le mouvement pour la justice se poursuivra jusqu’à ce que tous les détails de ce grand crime soient clarifiés, en particulier la liste de tous les martyrs et les adresses des tombes, et jusqu’à ce que Khamenei et tous les responsables, commanditaires, auteurs et tous ceux impliqués soient traduits en justice.
Le grand jour de la justice du peuple iranien viendra. Les mollahs, les pasdarans et les mercenaires du renseignement ne pourront y échapper.
Gloire aux martyrs !
Vive la liberté !

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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