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10 Déc 2019

Maryam Radjavi : l’ONU doit envoyer d’urgence des missions en Iran pour enquêter sur les personnes tuées et les arrêtées lors du soulèvement

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Maryam Radjavi : l’ONU doit envoyer d’urgence des missions en Iran pour enquêter sur les personnes tuées et les arrêtées lors du soulèvement

Chers compatriotes

En cet anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui proclame « l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère » comme « la plus haute aspiration de l’homme », je voudrais faire entendre le cri de plus d’un millier de victimes du soulèvement en Iran. Le monde ne peut devant les crimes sauvages des mollahs en Iran, rester un observateur sans réaction.

Le soulèvement du peuple iranien, qui a éclaté le15 novembre dans 190 de villes, grandes et petites, est un soulèvement pour la liberté et la démocratie. C’est un soulèvement pour mettre fin à la tyrannie religieuse, à l’incroyable misère et destruction qu’elle a imposées à toute la vie économique et sociale en Iran. Un soulèvement contre la politique de la vie chère qui a jeté une immense partie de la population dans la pauvreté. Un soulèvement pour mettre fin aux guerres, aux crimes et au terrorisme des mollahs au Moyen-Orient et dans le monde. Un soulèvement pour parvenir au progrès, au bien-être et à la justice.
Alors que les mollahs violent massivement le droit à la vie du peuple d’Iran et qu’ils ont jusqu’à présent exécuté 120.000 de leurs opposants politiques,
Alors que la dictature religieuse a privé le peuple de son droit de participer à son destin politique et social et à celui de son pays et qu’elle a fait des élections libres un mythe,
Alors que la dictature religieuse a privé le peuple d’Iran de l’état de droit pour le remplacer par le despotisme absolu,
Alors que la dictature religieuse a privé le peuple du « droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion »,
Alors que le régime a éliminé le doit du peuple à un libre accès à l’information et aux idées et à leur libre propagation,
Alors que les médias et les sites internet non liés au pouvoir sont frappés d’interdit, et qu’aucun livre ne peut paraitre sans censure préalable,
Alors que toutes les conversations téléphoniques et les communications électroniques sont écoutées et surveillées et les activités sur les réseaux sociaux sont totalement contrôlées,
Alors qu’en Iran le droit des minorités de bénéficier des droits égaux, du bien-être, de soins médicaux, à l’enseignement, aux services publics et à l’usage de leur langue maternelle, reste ignoré,
Alors que le peuple d’Iran est privé du droit de former des syndicats et des confédérations indépendantes de travailleurs, d’employés et d’étudiants,
Alors que les femmes sont sévèrement réprimées et privées du droit à l’égalité dans tous les domaines politiques, économiques, de la famille, de l’éducation et de la justice,
Oui, dans ces circonstances, notre peuple a fait ce qui est écrit dans l’introduction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il a été « contraint en suprême recours à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ».

Ce soulèvement populaire a démontré que les Iraniens sont prêts et veulent se débarrasser de la tyrannie religieuse.
Il a aussi montré à quel point les Moudjahidine du peuple et les unités de résistance organisées par le mouvement, ont su inspirer et diriger le soulèvement.
Et enfin, il a montré que les mollahs sont en situation de renversement et qu’ils n’ont pas de solution pour sortir de cette crise. Comme l’a dit le dirigeant de la Résistance iranienne Massoud Radjavi : « ce soulèvement va continuer, s’étendre et s’approfondir. Il est lié à la résistance organisée. Face à lui, le régime n’a aucune porte de sortie. »
D’autant plus qu’à présent non seulement les jeunes dans les villes d’Iran mais aussi au Moyen-Orient, de Beyrouth à Bagdad, se soulèvent contre ce régime.

Le régime des mollahs, totalement pris de panique, a répondu aux protestations de la population en tuant plus d’un millier de manifestants, dont des dizaines de jeunes de moins de 18 ans et même des adolescentes de 13 et 14 ans. Il a procédé à au moins 12.000 arrestations.

L’ampleur des crimes et la sauvagerie des méthodes des mollahs sont effroyables. Ils ont tiré à bout portant dans la tête et la poitrine des manifestants sous les yeux de tous, ils ont utilisé des snipers pour tirer sur la foule rassemblée dans la rue, ils ont transformé les écoles et les mosquées en prison pour les manifestants arrêtés, ils ont violemment torturé les prisonniers, et se sont livrés à une tuerie de masse dans le port de Mahchahr dans le sud avec les pasdarans qui ont tiré à la mitrailleuse lourde sur des gens sans armes réfugiés dans des bosquets de roseaux, et ils ont fait tombé une chape de plomb en coupant Internet pour que les cris des suppliciés ne parviennent pas aux oreilles du monde.
Le nombre véritable de tués dans la répression du soulèvement est bien plus élevé que cela. Les noms de plus de 400 victimes ont déjà été publiés par la Résistance iranienne. Le régime ne rend pas les corps aux familles et s’oppose aux funérailles. Le massacre de novembre 2019 en Iran est un des crimes les plus effroyables du 21e siècle.

Malheureusement, les gouvernements européens n’ont pas réagi comme il se devait à toute cette tuerie et à ces arrestations. Ce silence et cette inaction sont interprétés par le régime comme un feu vert pour continuer et intensifier ses crimes.

– Les gouvernements et les instances internationales doivent mettre de côté toute considération avec ce régime. Elle doit demander l’arrêt urgent de la tuerie et des arrestations. Si le régime ne s’y plie pas, il faut actionner les sanctions du Conseil de sécurité.
– Le régime s’efforce par tous les moyens de cacher le nombre véritable des tués. L’ONU doit de toute urgence envoyer en Iran une mission pour enquêter sur les personnes tuées, blessées et arrêtées. Cette mission d’enquête est d’autant plus nécessaire et urgente que les manifestants sont face à la torture et l’exécution.
– Le Conseil de sécurité de l’ONU doit déclarer les dirigeants du régime comme des criminels contre l’humanité en raison de cette répression et de ce sang versé afin de les traduire en justice.
J’appelle le monde entier à reconnaitre la résistance et le soulèvement du peuple iranien pour le renversement du régime des mollahs.
Un Iran libre et démocratique n’est pas seulement la priorité du peuple iranien, mais c’est aussi une condition nécessaire pour la paix et la sécurité dans la région et dans le monde.
Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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