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08 Mai 2014

Iran: Les relations économiques doit être conditionnée – Droits de l’homme

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Iran: Les relations économiques doit être conditionnée – Droits de l’homme

Je voudrais tout d’abord vous remercier pour cette conférence dans la maison de la démocratie française. Je souhaite exprimer ma gratitude au Comité parlementaire pour un Iran démocratique pour sa défense des valeurs universelles et son soutien au combat du peuple iranien pour la liberté et la démocratie.

La situation des droits de l’homme en Iran est très critique. Depuis l’arrivée de Rohani, plus de 700 personnes ont été pendues. Le 17 avril, le fascisme religieux a organisé une attaque sauvage contre les prisonniers politiques à la prison d’Evine de Téhéran. De nombreux prisonniers ont été blessés, mais le régime a bloqué leur transfert à l’hôpital. Face à la colère populaire et aux protestations des familles, comme d’habitude le régime a voulu faire porter la responsabilité aux victimes. Malheureusement, ce crime a été ignoré par les gouvernements occidentaux. La plupart ne l’ont même pas condamné.

Quand le mollah Rohani est arrivé à la présidence, certains ont parlé de changement. La communauté internationale espérait neutraliser les menaces du programme nucléaire militaire du régime. Dans une grave crise économique, la dictature a signé l’accord de Genève pour arrêter les sanctions internationales. Cet accord a retardé le programme nucléaire. Mais le régime a pu conserver tous ses sites et même augmenter sa capacité d’enrichissement. Il poursuit en parallèle un programme de missiles balistiques sans être inquiété. Le guide suprême des mollahs, Khamenei, a rencontré récemment les experts et les dirigeants du programme nucléaire militaire pour leur annoncer que les acquis ne seront pas touchés ou démantelés.

Pendant ce temps, le régime continue d’alimenter la crise dans la région. Avec des milliers de gardiens de la révolution, d’agents irakiens et libanais du Hezbollah, il est le principal acteur de la guerre en Syrie. Il contrôle le pouvoir en Irak, et commande les principaux groupes terroristes dans la région.

Ainsi ce n’est pas sans raison si Rohani a voulu envoyer comme ambassadeur à l’ONU un preneur d’otage qui a aussi participé à l’assassinat en 1993 de Mohammad-Hossein Naghdi, le représentant du CNRI à Rome. Bien sûr, le régime prétend avoir nommé son meilleur diplomate. Il a raison. Seul un terroriste et un preneur d’otage peut être le meilleur diplomate de cette dictature.

Le régime croyait que les négociations allaient régler la crise, mais l’inflation est à 35% et le taux de chômage à 30%. La société est au bord de la révolte. La dictature se trouve plus que jamais face au danger du renversement et l’esprit de résistance se développe.

Avec l’augmentation des exécutions quotidiennes en Iran, le régime a durci la répression de l’OMPI à Achraf et à Liberty avec son gouvernement fantoche en Irak. Le massacre à Achraf le 1er septembre, a été préparé à la veille des négociations nucléaires. Les pressions quotidiennes sur Liberty, avec le blocus médical et alimentaire, ont augmenté. Le 28 avril, Mohammad Babaï, est décédé à Liberty. C’est la 19e victime du blocus médical. Et il n’y a toujours pas de trace des six femmes et de l’homme pris en otages le 1er septembre à Achraf par les forces irakiennes.

Je voudrais ici féliciter la France pour la libération récente de quatre journalistes en Syrie. La solidarité et l’unité de la société française et de ses forces politiques, ont été exemplaires.

Nous espérons que la France sera à l’avant-garde de la protection des habitants de Liberty et de la libération des otages d’Achraf. Surtout que les Etats-Unis, l’Union européenne et l’ONU ont oublié l’enquête indépendante sur les crimes des forces de Maliki à Achraf et à Liberty et restent inactifs pour la protection des habitants, ouvrant la voie à davantage de crimes du régime iranien et du gouvernement irakien. Or, la guerre, la crise et l’instabilité en Irak augmentent la menace sur Liberty.

Malheureusement à cause des négociations nucléaires et des ambitions commerciales, les pays occidentaux ont oublié les droits de l’homme en Iran et la protection des habitants de Liberty. Pire encore : Dans ces conditions, le régime profite des visites des délégations parlementaires et commerciales pour faire croire au peuple iranien et aux prisonniers politiques qu’il a le soutien de l’Occident malgré les massacres, les exécutions et les tortures. J’appelle les parlementaires et les chefs d’entreprises à annuler leurs déplacements en Iran, comme beaucoup l’ont déjà fait en Europe parce qu’ils ont refusé d’être utilisés comme une carte blanche pour davantage de crimes.

Mesdames et Messieurs,
Le monde musulman est confronté à des crises avec des conséquences pour la région mais aussi pour l’Europe et le reste du monde. La dictature religieuse en Iran est le facteur principal de ces crises, c’est pourquoi une politique de fermeté à son égard est non seulement une nécessité pour régler la crise iranienne et régionale mais aussi, pour la paix dans le monde. L’histoire et les capacités de la France peuvent l’amener à jouer un rôle déterminant sur le plan international en menant cette politique.

C’est pourquoi, nous invitons la communauté internationale et tout particulièrement la France à agir :
Premièrement, dans les négociations nucléaires, il faut imposer le protocole additionnel. Il faut stopper définitivement l’enrichissement et le programme de missiles du régime. Deuxièmement, la poursuite des relations économiques doit être conditionnée à l’arrêt des violations des droits de l’homme, et à la fin des exécutions et des tortures.

Le Conseil de sécurité doit enquêter sur les attaques sauvages à la prison d’Evine et sur les exécutions de masse par le régime iranien et traduire en justice les responsables de ces crimes contre l’humanité. Nous appelons l’ONU, les Etats-Unis et l’Europe à mener une enquête indépendante sur les massacres à Achraf et Liberty. C’est la meilleure garantie pour stopper ces crimes. Il faut obliger le gouvernement irakien à autoriser les dispositions de protection nécessaires à Liberty. Nous demandons la réinstallation rapide des résidents de Liberty, surtout les malades et les blessés, aux Etats-Unis et en Europe.

Sur les questions des droits de l’homme et de la protection de Liberty, nous comptons sur votre soutien, le soutien précieux des parlementaires français.

Mesdames et Messieurs,
Votre présence ici en grand nombre, de toutes les tendances, de droite comme de gauche, pour défendre les valeurs communes et les droits de l’homme contre le fascisme religieux, représente le rejet de la désinformation diffusée par le régime des mollahs.

Dans l’espoir du jour où la nation iranienne pourra rendre hommage à ses amis des jours sombres dans un Iran libéré de l’intégrisme religieux, un Iran démocratique et laïc.

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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