Maryam Radjavi fait campagne pour la laïcité en Iran

La réponse du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) à l’expérience du fascisme religieux et de la tyrannie sauvage sous couvert de l’islam est un plan de séparation de la religion et de l’État, approuvé par le CNRI en novembre 1985.

Le plan déclare, d’une part, qu’il «ne reconnaît aucune religion comme ayant des droits ou privilèges spéciaux », d’autre part, il met l’accent sur «la liberté de religion et de conviction ».
Le plan souligne dans son premier article : « Dans la jouissance des droits individuels et sociaux, toute ségrégation entre adeptes de différentes confessions est interdite. Aucun citoyen, en raison de sa croyance ou non-croyance à une religion, n’a ni privilège ni handicap pour être élu, pour élire, pour postuler à un emploi, pour poursuivre des études, pour accéder à la magistrature ou faire valoir tout autre de ses droits civils. » Il ajoute dans son troisième article : « La compétence des magistrats ne découle pas de leurs convictions religieuses ou idéologiques. Aucune loi n’aura force et vigueur de loi si elle n’émane pas d’une instance législative du pays. »

Le programme du CNRI en 1981 met également l’accent sur « l’égalité des droits politiques et sociaux de tous les membres de la nation » et l’abolition de « tous les privilèges sexuels, ethniques et idéologiques ». Bien entendu, la formation même du CNRI et les relations entre ses forces impliquent de présenter un modèle pratique de séparation de la religion et de l’État et d’une république libre et égale.

En fait, le CNRI a réussi à résoudre une question qui s’est posée lors des débats sur l’amendement à la Constitution de la Révolution constitutionnelle à la première législature et en même temps une grande confrontation entre d’une part les constitutionnalistes et les défenseurs de l’état de droit et de la démocratie et d’autres part les légitimistes et les partisans du cheikh Fazlollah, à savoir l’islam des mollahs au pouvoir. Les légitimistes ont finalement conduit à la tyrannie sous le couvert de la religion dans le gouvernement du guide suprême. Et cela fait 42 ans que le peuple iranien souffre dans sa chair et dans le sang.

Face à cette tyrannie religieuse, l’organisation des Moudjahidine du peuple (OMPI/MEK) en tant que membre du CNRI, représente un islam qui est l’antithèse de l’extrémisme de Khomeiny et de l’ignorance et de la réaction incarnées dans sa personne et son régime du guide suprême. Quand dans le CNRI, un mouvement comme l’OMPI avec cette vision progressiste, approuve l’abolition de tous les privilèges pour les adeptes de toutes les religions, il différencie incontestablement le plan de la séparation de la religion et de l’État de toutes sortes d’expressions courantes et communes et jouit d’un immense soutien (1)
Le soutien à ce principe ne pouvait être sérieux et efficace que si une force musulmane en prenait l’initiative. Au Moyen-Orient et dans les pays musulmans, c’est le seul exemple d’un mouvement de résistance musulman capable de défendre le principe de la séparation de la religion et de l’État et d’ouvrir la voie à la démocratie.

Pour défendre ce principe, nous nous sommes opposés à la religion obligatoire et la contrainte en religion. Ce principe signifie-t-il pour autant réduire ou réviser les croyances islamiques originales?

Non, au contraire, cela signifie insister sur le véritable esprit de l’islam, qui, selon le dirigeant de cette résistance, Massoud Radjavi, « est suffisamment riche et n’a pas besoin d’imposer de légitimité y compris sa légitimité politique par la voie de la force ou des restrictions. Nous croyons profondément que le véritable épanouissement de l’islam est possible sans l’utilisation d’aucune discrimination, d’aucun privilège ou coercition politique ou sociale. »

La source de la légitimité du pouvoir en place sont les urnes, personne n’aura de privilège ou de privation du fait de croire ou de ne pas croire en une religion. Tout comme est garantie la liberté religieuse, ce qui signifie que les musulmans et les adeptes d’autres religions sont à l’abri de toute inégalité dans leurs activités religieuses.

La séparation de la religion et de l’État signifie-t-elle que dans une société libérée de la dictature, aucun individu ou groupe ne pourra agir au nom de l’islam ? Non, cela signifie que, comme indiqué dans le projet du CNRI, la source de la légitimité du pouvoir est l’urne, et personne n’aura de privilège ou de privation du fait de croire ou de ne pas croire en une religion. Cela garantit également la liberté religieuse, ce qui signifie que les musulmans et les adeptes d’autres religions ne connaitront aucune inégalité religieuse dans leurs activités religieuses. Le Prophète de l’islam a déclaré dans une charte qu’il a rédigée à Médine en l’an 11 de l’Hégire : « Les juifs forment avec les musulmans une nation, (avec la différence) que les juifs suivent leur religion et les musulmans la leur. »
Ce que nous disons tire un trait sur la tyrannie. Nous parlons du résumé d’une grande expérience historique, à savoir l’échec de la dictature religieuse en Iran.
Nous avons l’intention d’éliminer la division entre les chiites et les sunnites. Il ne faut plus que les tyrans continuent d’abuser de la religion. (2)

Note de bas de page:

1- Extrait du discours à la réunion de trois jours du CNRI à l’occasion du quarantième anniversaire de la création du conseil (23 juillet- 26 juillet 2020)
2- Article : l’islam véritable – juillet 2016

 

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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