Les propositions de Maryam Radjavi pour lutter contre l’intégrisme islamiste en Iran

L’émergence de l’intégrisme islamiste est due à divers facteurs comme les conditions sociales, historiques et internationales. Les grands événements du 20e siècle ont aussi influé sur la formation de l’intégrisme islamiste ou l’ont accentué. Mais aucun de ces facteurs n’a été aussi déterminant que l’arrivée au pouvoir des mollahs extrémistes en Iran. D’autant plus que pour la première fois, ce régime a servi de modèle de gouvernance aux groupes de même inspiration. Des groupes qui forment aujourd’hui des foyers de terrorisme et de guerre dans la région et dans le reste du monde.

Cependant, comme le disent certains, est-ce que l’intégrisme islamiste c’est le monde musulman en formation de bataille contre l’Occident et en particulier une confrontation de l’islam avec le christianisme et le judaïsme ?

Non, en vérité, il ne s’agit pas d’une bataille entre l’islam et le christianisme, l’islam et l’Occident, pas plus qu’entre les chiites et les sunnites. Il s’agit d’une bataille entre la liberté et la tyrannie, entre l’égalité et l’oppression couplée à la discrimination et la misogynie.

Tout d’abord, ce régime est misogyne de par sa nature rétrograde. Ensuite, sur la base de l’expérience de la révolution antimonarchique de 1979 en Iran et celle des autres pays de la région, il est confronté à une vague immense de désir de liberté et d’égalité au cœur de laquelle repose la libération des femmes.
C’est pourquoi l’intégrisme religieux est par essence hostile aux femmes et c’est par la répression des femmes qu’il réprime l’ensemble de la société et génère un climat de terreur.

La solution contre l’intégrisme

Pour s’opposer à l’intégrisme islamiste, il faut une solution globale qui comporte une réponse culturelle. L’intégrisme islamiste se sert de l’islam comme prétexte pour en faire l’arme de ses agressions. Par conséquent la réponse se trouve dans son antithèse, à savoir l’islam démocratique. Il me faut souligner que ces deux entités sont totalement opposées l’une à l’autre.

– L’une est une idéologie tyrannique quand l’autre est la religion de la liberté qui considère la souveraineté populaire comme le droit cardinal des peuples.
– L’une prône la discrimination religieuse, quand l’autre est l’islam défenseur de l’égalité des droits pour les fidèles de toutes les religions.
– L’une incarne le monopole et le dogmatisme, quand l’autre est l’islam de la tolérance qui encourage le respect de la diversité des opinions et des religions.
– L’une est la foi imposée de force, quand l’autre est l’islam rejetant toute contrainte en religion.
– Et l’une est une doctrine d’asservissement et misogyne, quand l’autre est l’islam de la libération et de l’égalité des femmes.

C’est une vérité que soulignent les Moudjahidine du peuple depuis près d’un demi-siècle et sur la base de laquelle ils s’opposent à l’intégrisme islamiste.
Sur ces deux islams, Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne, a déclaré : un islam « porteur de ténèbres et l’autre porteur de l’étendard de la liberté, de l’unité et de l’émancipation. Mais la bataille que se livrent les deux, qui est en même temps la bataille où se joue le sort du peuple et de l’histoire de l’Iran, est un des maillons cruciaux de la grandeur du destin de l’humanité contemporaine. »

Le parrain du terrorisme

Comment maitriser ce danger ? Où en assécher la source pour mettre fin au phénomène de l’intégrisme ? Il faut trouver la réponse dans l’opposition à la dictature religieuse en Iran. Car ce régime est le cœur du problème.

Le régime iranien est à l’origine de la plupart des crimes et atrocités que les groupes intégristes commettent en l’imitant.
Qui, lors des vingt dernières années du 20e siècle, a officialisé la lapidation ?
Qui a inscrit dans sa loi les châtiments de l’énucléation des yeux et de l’amputation des membres ?
Qui a massacré le plus de prisonniers politiques depuis la seconde guerre mondiale ?
Dans l’histoire contemporaine, qui a lancé la première fatwa de meurtre contre un écrivain étranger ?
Qui a ravivé le concept du califat réactionnaire et en a fait un modèle ?
Ce régime du guide suprême est le parrain du terrorisme, l’ennemi des peuples du Moyen-Orient et la menace principale à la paix et la sécurité du monde.

(Discours pour la Journée internationale des femmes : La force des femmes contre l’intégrisme islamiste – 7 mars 2015)

La contrainte en religion et la religion obligatoire qui ont commencé à notre époque avec l’arrivée au pouvoir de Khomeiny sont une tactique pour repousser l’opposition et imposer un pouvoir totalitaire.
Nul n’ignore que l’islam, à sa source, est la bannière de la fraternité dans l’humanité. Telle est la réalité de l’islam et l’islam authentique. Et le Prophète Mohammad a fait de la coexistence pacifique avec des adeptes des autres croyances et religions, un devoir.

Il a enseigné aux croyants à considérer les différences entre eux comme une sorte de miséricorde.
Par conséquent, nous disons que le conflit ne porte pas entre chiites et sunnites, ni entre musulmans et chrétiens. Il n’y a pas de guerre de civilisations.
Il s’agit plutôt de la lutte principale de la tyrannie et du fondamentalisme contre la liberté et la démocratie.
Le refus de toute contrainte religieuse ouvre également la voie au principe de séparation de la religion et de l’État, ne laissant aucune place à la tyrannie au nom de Dieu et à la discrimination religieuse.
Selon Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne, « le véritable épanouissement de l’islam est possible sans l’utilisation d’aucune discrimination, d’aucun privilège ou coercition politique ou sociale ».
(Discours à l’occasion du mois sacré du ramadan de l’année 2017)

L’idéologie de Khomeiny est l’intégrisme sous couvert de l’islam, et n’a rien à voir avec l’islam authentique. C’est pour cela, qu’il considère qu’il lui est permis de commettre n’importe quel crime. D’autres éléments importants de cette idéologie sont la discrimination religieuse, l’exportation à l’étranger du terrorisme et de l’extrémisme sous le nom de l’exportation de la révolution, en particulier vers les pays musulmans. Avec cette idéologie, il a créé une fausse hostilité entre chiites et sunnites afin de faire passer son hostilité avec les pays musulmans sunnites pour de la défense des chiites. Cependant, il n’existe pas d’hostilité entre les chiites et les sunnites. Au Moyen-Orient, ils cohabitent ensemble pacifiquement depuis des siècles.

Le fait est que Khomeiny et la tyrannie du guide suprême sont les premiers ennemis des musulmans et des chiites. Aucun régime au monde n’a tué autant de chiites que le régime des mollahs.

(Interview avec le quotidien saoudien Okaz en 2018)

L’hostilité contre les femmes

Le fondamentalisme islamiste est essentiellement une confrontation avec le vaste désir des populations de la région, en particulier des femmes et des jeunes, de liberté, de démocratie et d’égalité.
À partir de là, nous pouvons comprendre pourquoi le fondamentalisme a surtout dirigé sa haine et sa violence contre les femmes. Parce qu’une immense vague de désir de progrès, de liberté et d’égalité s’est levée, axée sur la libération des femmes.

(Extrait d’une conférence sur « Les femmes au leadership, l’expérience de la Résistance iranienne » – 26 février 2017)

La misogynie est l’une des principales caractéristiques du fondamentalisme, qui a pris une forme cohérente avec l’arrivée des mollahs au pouvoir en Iran en 1979. Le régime des mollahs est devenu un modèle concret et vivant pour tous les groupes fondamentalistes. On peut le voir, des mollahs à Daech en passant par Boko Haram, ils partagent tous les mêmes croyances fondamentalistes. Dans ce cas, peu importe qu’ils soient chiites ou sunnites. Leurs croyances et leurs comportements sont les mêmes : de la religion obligatoire à la misogynie et au terrorisme.

Je dois souligner que la confrontation militaire ne suffit pas pour affronter la bête immonde du fondamentalisme. Il faut plutôt une politique de fermeté et une confrontation intellectuelle et culturelle.
Il existe une antithèse efficace à l’extrémisme sous couvert de l’islam. L’islam authentique prône la tolérance et la démocratie, et met le fondamentalisme dans une impasse. Soutenir cette alternative est une condition nécessaire à cette lutte.

La source du fondamentalisme et de la misogynie est le régime en Iran. Pour combattre Daech et éradiquer le fondamentalisme, il faut mettre fin à l’occupation par les mollahs iraniens de la Syrie, de l’Irak et d’ailleurs.

Dans cette lutte, les femmes jouent un rôle central. Mettre les femmes sur un pied d’égalité avec les hommes, en particulier avec leur participation active et égale à la direction politique, est une condition nécessaire. Car finalement c’est la lutte menée par les femmes qui vaincra le fondamentalisme.
À cet égard, dans le mouvement de la Résistance iranienne, au cours des trois dernières décennies, les femmes ont occupé des postes de direction à différents niveaux. Il s’agit d’un nouveau modèle de femmes à l’avant-garde de la lutte pour l’égalité, qui est au cœur de la lutte contre le fondamentalisme.

https://www.maryam-rajavi.com/fr/item/cnri-alternative-democratique-maryam-radjavi

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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