• Accueil / Activités / Rien n’empêchera l’avènement d’un changement démocratique en Iran – Maryam Radjavi
13 Août 2009

Rien n’empêchera l’avènement d’un changement démocratique en Iran – Maryam Radjavi

Catégories // Activités // Discours et événements

Rien n’empêchera l’avènement d’un changement démocratique en Iran – Maryam Radjavi

« Khamenei a fait encore une erreur. Cette attaque a renforcé la fusion entre Achraf et le soulèvement populaire.

Dès le lendemain, les Iraniens rassemblés au cimetière de Behecht Zahra à Téhéran criaient « Mort au dictateur, à Achraf comme à Téhéran ». C’est pourquoi je dois souligner que ni l’attaque contre Achraf, ni la torture ni le massacre des manifestants, ni les parodies de procès à Téhéran ne pourront affaiblir la volonté du peuple iranien pour réaliser un changement », a déclaré Mme Radjavi à Paris le 11 août.

La Présidente élue de la Résistance iranienne s’exprimait lors d’une conférence de presse sur la situation à la Cité d’Achraf, organisée par le Comité international de Juristes en défense de la Cité d’Achraf. Elle était aux côtés du Pr Eric David, de Me Gilles Paruelle et Me François Serres, ainsi que de la Sénatrice Anne-Marie Lizin, Anissa Boumediene et Yves Bonnet.

Voici le texte de son intervention :

La semaine dernière sur ordre de Khamenei, les forces irakiennes ont brutalement attaqué le camp d’Achraf, faisant 9 morts, 500 blessés et 36 otages.

Les assaillants ont même attaqué les femmes. Ils ont détruit des bâtiments et pillé les biens des résidents. Nous avons des renseignements précis comme quoi le plan de l’attaque contre Achraf a été planifié il y a quelques mois par le régime des mollahs et le gouvernement irakien. Le 28 février, Khamenei avait rappelé l’accord bilatéral à cet égard. Ce sujet a ensuite été coordonné à différents niveaux. Nous avions averti à diverses reprises les parties concernées, y compris les instances internationales, de la menace d’une catastrophe humanitaire à la cité d’Achraf.

Lundi 27 juillet, la veille de l’attaque, un commandant de la force Qods a réglé les derniers détails avec Kazemi Qomi, l’ambassadeur du régime à Bagdad. Des membres de la force Qods et de la 9e brigade Badr formés par les gardiens de la révolution ont participé à cette attaque. Certains parlaient persan pendant l’agression.

Selon des informations dignes de foi venant de l’intérieur du régime, dans ce plan de destruction d’Achraf, le régime avait prévu l’arrestation de plusieurs résidents et leur extradition en Iran. Mais leur résistance à mains nues a fait échouer ce plan.

L’attaque de plus de 2000 hommes armés contre les résidents sans armes et sans défense d’Achraf, avec des coups de feu, des coups de matraques, de chaînes et de barres de fer par les assaillants qui ont écrasé volontairement des résidents avec leurs véhicules Humvee, est manifestement un crime contre l’humanité.

Ce crime continue. Trente-six membres des Moudjahidine du peuple, dont plusieurs sont gravement blessés et nécessitent une hospitalisation, sont détenus par les forces irakiennes. Leur vie est en danger. Nous avons des informations précises comme quoi l’ambassade du régime à Bagdad et des agents de la 9ième brigade Badr de Hakim cherchent à transférer ces otages en Iran.

Par conséquent, je déclare aujourd’hui que :

1- Le gouvernement irakien et Nouri Maliki sont responsables de ces crimes et doivent en répondre.
2- La Résistance iranienne et les familles des victimes sont déterminées à faire juger les responsables de ces crimes par la justice internationale comme la cour pénale internationale ou des tribunaux nationaux selon leurs compétences juridiques.
3- Malheureusement, malgré sa responsabilité précise dans la protection des résidents, le gouvernement américain n’a rien fait pour empêcher cette catastrophe. Chacun des habitants d’Achraf a pourtant signé un accord mutuel qui engage les Américains à assurer leur protection jusqu’à la détermination finale de leur statut.
4- Comme l’indique le communiqué de l’ambassade des Etats-Unis en Irak, après le transfert de la protection d’Achraf, le gouvernement américain avait encore la responsabilité de surveiller le respect des droits des résidents d’Achraf par le gouvernement irakien.
Or, le jour de l’attaque, les résidents d’Achraf ont contacté à plusieurs reprises les troupes américaines sur place et l’ambassade des Etats-Unis pour leur demander de faire arrêter l’attaque. Pendant 48 heures, les Américains se sont même abstenus de fournir une aide médicale à Achraf. Ce délai a conduit à la mort de deux blessés.

5- les demandes urgentes des résidents d’Achraf sont les suivantes :
a) la libération immédiate des 36 otages.
b) le retrait des forces irakiennes d’Achraf.
c) La prise en charge provisoire par les forces américaines de la protection d’Achraf en attendant l’arrivée d’une force internationale supervisée par l’ONU. C’est le sens de l’appel lancé par la Résistance iranienne à l’ONU, aux Etats-Unis, à l’Union européenne et à la Ligue arabe.
d) l’interdiction de tout déplacement des résidents d’Achraf, qui pourrait servir de prétexte au régime iranien pour les massacrer.
e) l’application de la résolution du 24 avril 2009 du Parlement européen sur les résidents d’Achraf.

La Résistance appelle les gouvernements européens à faire clairement comprendre au gouvernement irakien que tant qu’il viole le droit international, il n’aura pas sa place dans le concert des nations. Je mets en garde aujourd’hui les gouvernements européens de ne pas laisser Achraf devenir une deuxième Srebrenica.

Pour finir je dois dire qu’avec cette attaque contre Achraf et le coup porté à la Résistance, le régime des mollahs et la personne de Khamenei voulaient compenser leur échec face au soulèvement du peuple iranien pour la liberté. Mais permettez-moi de dire que Khamenei a fait encore une erreur. Cette attaque a renforcé la fusion entre Achraf et le soulèvement populaire. Dès le lendemain, les Iraniens rassemblés au cimetière de Behecht Zahra à Téhéran criaient « Mort au dictateur, à Achraf comme à Téhéran ».

C’est pourquoi je dois souligner que ni l’attaque contre Achraf, ni la torture ni le massacre des manifestants, ni les parodies de procès à Téhéran ne pourront affaiblir la volonté du peuple iranien pour réaliser un changement.

Les actions ignobles comme les parodies de procès, y compris le procès d’une jeune Française à Téhéran, démontrent la faiblesse du régime. La communauté internationale doit fermement les condamner. La seule réponse à ce régime, c’est la fermeté. Sinon, les mollahs vont désormais manipuler les citoyens étrangers en Iran pour faire davantage de chantage.

Je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

En savoir plus

Suivez-nous