14 Mai 2011

Cérémonie de fête à Auvers-sur-Oise

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Cérémonie de fête à Auvers-sur-Oise

Mes chers compatriotes
Chers amis

Le plus grand investissement et projet politique du régime des mollahs en France et dans toute l’Europe est parti en fumée. Le complot intégriste pour démanteler la résistance est réduit en poussière. Le dossier du 17 juin a été anéanti.

Dix ans de collaboration des tenants de la complaisance avec le fascisme religieux pour fermer la voie au changement en Iran ont pris fin. Maintenant, il s’agit de garantir la protection et la santé des Moudjahidine d’Achraf et de reconnaître la Résistance du peuple iranien pour changer le régime du guide suprême.

Les juges d’instruction ont prononcé un non lieu pour l’accusation de terrorisme concernant la résistance iranienne, à savoir le point central du dossier du 17 juin. Les juges d’instruction on annoncé que depuis 10 ans cette accusation ne reposait sur rien.

Mais le sujet principal concernant toute la résistance et tous les gens qui la composent, de ses sympathisants à ses membres et à ses responsables le voici :

La résistance iranienne, n’a aucun rapport avec le terrorisme. Ni la résistance française, ni De Gaulle, ni Mitterrand, ni la Résistance iranienne, n’ont jamais eu de rapport avec le terrorisme. La résistance pour la liberté, la résistance pour un changement de régime, était, est et sera légitime, juste et nécessaire. Jusqu’au jour où l’Iran sera entièrement débarrassé du régime du guide suprême.
Toutes mes félicitiations, à vous tous, au peuple iranien et aux héros de la nation iranienne à Achraf.

Cet événement, à tout point de vue, est une grande victoire pour la résistance du peuple iranien. Une grande victoire pour Achraf, une grande victoire pour la justice et pour le droit. Et un nouveau signe du développement du mouvement de la résistance. Oui, un mouvement qu’ils voulaient détruire, sous un déluge d’accusations et de complots, et qui est devenu plus fort et plus digne.

Mais quelle leçon tirer de cette victoire ? La souffrance et le sang versé durant ces dix années, quel enseignement en retirer ? Le secret de la préservation de notre mouvement c’est que, entre la voie de l’anéantissement et celle de la capitulation, il a choisi de résister. Nous ne sommes pas condamnés à choisir entre l’humiliation et la destruction. Nous déchirons les ténèbres et brisons les contraintes et par le sacrifice et le combat, nous ouvrons de nouvelles voies. Une voie fondée sur la résistance et le dévouement, une voie vers la victoire et la liberté.

Les membres de cette résistance et ses sympathisants, les Moudjahidine d’Achraf et ceux qui suivent leurs traces à travers le monde, comme le dit Massoud Radjavi « ont bien appris cette leçon, comment il faut écrire l’histoire de leur peuple et de leur patrie. »

Oui, « même si l’époque est cent fois plus difficile et compliquée, nous sommes déterminés en nous inspirant de notre source de référence, à montrer de nouvelles leçons de résistance et de persévérance ».
Oui résister, voilà le secret de la destruction des complots et du dossier du 17 juin. Voilà la clé de la victoire que nous possédons.

Amis de la résistance,

L’attaque du 17 juin était une tentative de coup d’état fondée sur une erreur de calcul. Ils pensaient qu’après le bombardement des centres de l’OMPI en Irak, que le mouvement de la résistance était fini. Ils s’étaient donc encore plus rapproché du régime. Mais très vite, il s’est avéré combien ce calcul politique était irréel.

Une des accusations les plus importantes portées contre la résistance et qui figure dans le rapport de ce service français de renseignement, était pourquoi dans les analyses de la résistance il n’est fait aucune place au mollah Khatami et au courant modéré.
A présent nous leur demandons où tout cet investissement politique et cette immense campagne de propagande sur les modérés imaginaires du régime du guide suprême, les ont menés ? Pourquoi à la place d’un modéré sur lequel vous aviez misé, c’est Ahmadinejad qui est sorti ?

Aujourd’hui, ils disent eux-même que dans la poursuite du chemin sans fin de la répression et du repli sur soi, au sommet du régime, une brèche s’est ouverte entre le guide suprême et son président. Ils admettent que le tabou du guide suprême est brisé.

Mes chers compatriotes,

En vérité, ce jour-là, ils étaient venu anéantir votre mouvement. Cet énorme déploiement de forces, ce pillage des archives et des documents de la résistance, la saisie sans raison des avoirs en réserve de la résistance, cette rafle, ces assignations à résidence et ces sanctions sans procès, n’avait qu’un seul et unique ojectif, l’anéantissement de la résistance. Vous vous souvenez qu’à l’époque le chef des services de renseignement français disait clairement que l’objectif était de démanteler la résistance. C’est vrai qu’ils n’ont reculé devant rien. Ils avaient un plan complet et réfléchi. Ils ont fait usage d’une grande force : Les forces de police, l’appareil judiciaire et le levier de la presse et de la diabolisation.

Mais votre volonté a été plus forte et plus puissante.

Ils voulaient rayer votre résistance de la carte. C’est dans le feu des complots que vous avez fait pousser des jardins de foi et d’espoir. Quelle incroyable grève de la faim vous avez menée, que de souffrances vous avez supportées, que de calomnies vous avez entendues, que d’injustices et d’infractions à la loi vous avez subies, que de murs immenses se sont élevés devant vous et que d’oreilles n’ont pas voulu vous entendre et que d’yeux se sont fermés pour ne pas vous voir, excepté les cœurs, les yeux et les oreilles du peuple iranien ; excepté les consciences eveillées en France et dans le monde.

Alors il faut vous saluer, vous qui, au cœur des ténèbres et de la bassesse, avez maintenu vivace le flamme de la victoire.

Saluons les martyrs, saluons Sedigheh et Neda. Tant que retentira le chant de l’humanité et de la liberté, leurs noms resteront éternels. Nous ne les oublierons pas, non, jamais nous ne les oublierons, elles sont pour toujours dans nos cœurs. C’est à Paris que Sedigheh s’est immolée par le feu, Neda à Londres, et 23 autres personnes dans dix pays, en Iran, en Suisse, en Grande-Bretagne et en Italie.

Vous savez qu’aujourd’hui encore, Marzieh, Nader, Mohsen, Hadi, Mohammad, Ali, Hechmat, et Siavoch souffrent des brûlures. Certains ont subi près de 50 opérations chirurgicales.

A ce moment-là, j’étais en cellule. Vous savez qu’ils ne m’ont pas permis d’apparaître en public parmi les sœurs et les frères, pour pouvoir agir. Malgré tout, par le biais d’une lettre dont seulement une partie a été remise à ma sœur et qui a été lue devant les compatriotes rassemblés qui protestaient et manifestaient, j’ai réussi à faire cesser les immolations. Même si à mes yeux, cela a pris du retard, à cause d’un excès de zèle et d’un retard délibéré ou involontaire.

Ces derniers mois, nous avons vu qu’en Tunisie, en Algérie, en Egypte, en Syrie et en Irak, et dans d’autres endroits, des jeunes, filles et garçons, se sont immolés par le feu pour protester contre la tyrannie, la répression, la pauvreté et la corruption. Tous ont reconnu que les seuls responsables de ce sang versé et de ces morts étaient la dictature et les régimes oppresseurs, ainsi que leurs collaborateurs et leurs soutiens. Des gens à la solde de la Gestapo en turban, qui collectent pour elle des informations et noircissent les colonnes des journaux, et ceux qui trempent dans les marchandages et la complaisance avec les mollahs.

Vous vous souvenez dans quelle situation étaient leurs familles et leurs proches ?

La scène d’adieu de Forough, la mère de Neda, dont le décès m’est toujours douloureux, et d’Ahmad, le père de Neda sur la tombe de leur fille, vous vous en souvenez ?

Forough et Ahmad étaient venus ici et disaient qu’ils voulaient déposer plainte contre le gouvernement français, et ils insistaient là-dessus. J’ai dû déployer beaucoup d’efforts pour les calmer et les convaincre de retourner au Canada.

Ensuite, dans un procès à Paris, Marzieh et Nader ont témoigné avec courage et dignité et ont dénoncé les principaux auteurs de ce complot.

J’appelle aujourd’hui la justice française à juger les principaux auteurs des dommages humains et irréparables causés dans le raid du 17 juin.

Aujourd’hui, huit ans après, j’appelle la justice française, que Massoud dans ses messages a qualifié de justice au compte goutte, à accorder des dédommagements. En particulier, qu’elle demande aux auteurs des dommages humains irréparables du raid du 17 juin, Pourquoi ?

Ecoutez la réponse que l’opinion publique apporte avec ses propres mots.
– Mais pourquoi des accords et des marchandages sur le dos d’innocents ? Pourquoi ?
– mais qu’est-ce que font ces agents de la gestapo des mollahs en France ?
Pour qui travaillent-ils ? Cette mafia gestapiste en turban, le couteau entre les dents, qui ouvrent les vannes des informations mensongères et comme le disait Michel Tubiana « avec des tas de feuilles de propagande » contre les opposants iranien, que fait-elle en France ? A part servir le banquier central du terrorisme dans le monde contemporain, que fait-elle ?

Michel Tubiana, pour le premier anniversaire du 17 juin, avait soulevé deux points important. Alors qu’il présidait la Ligue des droits de l’homme, il avait dit : Dire du gouvernement iranien qu’il est comme un gouvernement démocratique, c’est honteux de la part des dirigeants actuels de la France.

Et que : On peut se demander comment Interpol considère légitime de diffuser un mandat d’arrêt lancé par un régime dictatorial et un pays non démocratique. Un pays qui pratique lui-même le terrorisme d’Etat. Un gouvernement qui distribue des flots de feuilles et de brochures diverses de propagande par l’ambassade d’Iran en France et il est étonnant que les activités de ce gouvernement (le régime iranien), mais cela n’a aucun effet sur notre position de rejeter ce genre de liste terroriste et le fait d’y inscrire des organisations d’opposition iranienne.

Chers amis

L’hiver est terminé et a emporté avec lui ténèbres et discrédit. Le discrédit des traitres méprisables qui après le 17 juin, ont déposé de faux témoignages contre la résistance devant les services de renseignements. Des individus qui n’ont laissé passer aucune occasion de poignarder dans le dos la résistance. Le discrédit de ceux qui ont préféré le marchandage avec les mollahs à leur propre honneur. Le discrédit de ceux qui ont répété et diffusé en partie ou totalement les vaines paroles de la gestapo des mollahs et qui ont lancé contre cette résistance une campagne de diabolisation.

A l’opposé, l’honneur pour ceux qui ont fait preuve de persévérance sur la voie de la justice. L’honneur pour ces groupes et des personnalités iraniennes qui, malgré toutes les divergences politiques et idéologiques, ont pris la défense de cette résistance.

L’honneur pour ces hommes et ces femmes de principes qui comme Danielle Mitterrand ont fait front contre cette campagne ignoble. Et je rends hommage à la mémoire de l’Abbé Pierre et d’Aimé Césaire, de Lord Slynn et d’Adrien Zeller, qui avaient pris fait et cause pour la résistance et le peuple iranien.

Si Jean Ferrat était vivant, aujourd’hui il serait sûrement à nos côtés et il nous chanterait une chanson, comme Aragon, qui disait que l’avenir appartient aux femmes … aux femmes persévérantes et résistantes … comme les femmes d’Achraf dont 8 d’entre elles sont tombées au champ d’honneur, comme Assieh et Saba qui a dit « nous avons résisté jusqu’au bout ».
Je voudrais aussi remercier profondément les juristes, les avocats et les parlementaires des peuples en Europe qui ont défendu la résistance iranienne. Ils se sont en fait battus pour les valeurs humaines, la démocratie et les droits de l’homme.

Dans les événements du 17 juin, je me demandais si en France, il se trouverait un autre Emile Zola ? Un autre Emile Zola pour crier : je ne peux pas être complice d’une injustice. Heureusement, au cours de ces années, il s’est trouvé de nombreux Emile Zola pour venir à notre secours. M. le Maire Jean-Pierre béquet, Monseigneur Gaillot, M. Paulo Casaca, Mme Anisseh Boumediene, M. Gilles Paruelle, M.Yves Bonnet, M. Alain Vivien, le sénateur Michel, M. Jean-Pierre Brard, M. Abderahman Dahmane, M. François Colcombet, Mme Edith Cresson, et tous les chers amis de la résistance.

Permettez-moi ici de citer aussi les Auversois et tous les Val d’Oisiens, ces hommes et ces femmes dignes, qui sont désormais notre grande famille, et les centaines de milliers de Français qui ces dix dernières années nous ont soutenus de toutes leurs forces et de toute leur affection. Des amis et des soutiens comme notre chère Ginette Lefèvre, de Méry-sur-Oise, que je n’oublierai jamais.

Et permettez-moi de vous dire une grande vérité : Dans les ténèbres de la bassesse et de la complaisance, vous avez éclairé le monde. Vous avez montré que la solidarité est vivace et la plus grande force qui vaille et que les grandes puissances tombe à genou face à la persévérance pour la liberté.

Chers compatriotes,

Le dossier de terrorisme contre la Résistance iranienne en France a commencé il y a exactement 10 ans. A cause d’une collaboration honteuse entre les services de renseignement des mollahs et des services de renseignement français. Plusieurs organes du régime ont rempli ce dossier de mensonges et de faux documents. Le conseil suprême de sécurité national, l’appareil judiciaire, le ministère du renseignement, le ministère des affaires étrangères, le bureau juridique de la présidence de la république et l’ambassade du régime à Paris. Et le tout, avec un budget colossal.

Ces mêmes agents qui viennent aujourd’hui hurler autour d’Achraf, à l’époque venaient à Paris pour remplir le dossier. Jean-Louis Bruguière, ancien juge d’instruction, a ouvertement sali la justice française en acceptant au moins 7 agents recrutés par les services de renseignement du régime et a enregistré dans le dossier toutes les imbécilités qu’ils ont raconté dans 30 auditions. Et là aussi, avec des dépenses astronomiques pour la poche des contribuables français.

Par conséquent, le dossier judiciaire est devenu une besace remplie de mensonges et de calomnies. C’était si scandaleux et si dépourvu de crédit qu’ils ont même répugné à organiser un procès.

Depuis le premier jour, nous n’avons cessé de répéter que nous nous réjouissions de la tenue d’un procès sur ce dossier. Nous avons invité à maintes reprises les accusateurs de venir s’expliquer devant un tribunal pour que la vérité éclate, pour expliquer les raisons de la querelle. S’agit-il du terrorisme ou de la résistance du peuple iranien ?

Les avocats de la résistance disaient à juste droit qu’un tel procès dénoncerait le fascisme religieux au pouvoir en Iran, et donc qu’il n’y aurait jamais de procès.

Oui, s’il y avait eu un procès ou si un jour il y en aura un, beaucoup de choses sur ce dossier, sur les accords et les marchandages effectués en coulisses à son sujet seront rendus publics.

Je voudrais dire aussi que même si j’ai été durant toute cette période témoin en France de beaucoup de calomnie, de pressions et de persécutions, personnellement je n’ai de plainte contre aucun des gents. En ce qui concerne ma personne, je passe au-dessus de tout ceci. Au premier jour de ma libération le 3 juillet, ici même, j’ai dit que je ne regardais pas le passé mais que je me tournais vers le futur.

Nous vivons dans la grâce du seigneur, en nous appuyant sur notre peuple et sur votre dévouement et vos efforts, nous avons persévéré, nous avons résisté et nous résisterons encore. Comme le dit Massoud Radjavi : « Dieu à mis dans les mains des Moudjahidine l’étendard de la résistance contre l’humiliation. »

Aujourd’hui ce régime du guide suprême et ses agents en Irak pensent avoir mis Achraf face à un choix : la reddition ou la mort. Avec cette immense différence que le pouvoir des mollahs a touché le fond. Un pouvoir fissuré, sous la pression internationale et encerclé par le soulèvement du peuple iranien.

C’est exactement pourquoi, même si le régime n’a reculé devant aucun crime, il lance ses attaques, parce qu’il est faible et qu’il est sur la défensive. Pour écarter les maléfices de cette tyrannie criminelle et perfide, il n’y a que la persévérance, encore la persévérance et toujours la persévérance. C’est pourquoi la persévérance des Moudjahidine de la liberté à Achraf est un combat assuré de sa victoire.

Le prétexte de l’attaque du 17 juin était le terrorisme. Aujourd’hui à Achraf, le prétexte, ce sont des terres agricoles et la souveraineté populaire irakienne. A l’époque, de Villepin et Kharazi étaient assis à la même table de marchandage. Aujourd’hui Khamenei et Maliki palabrent sur Achraf. A l’époque, ils ont posé des scellés sur les bureaux du CNRI et aujourd’hui ils occupent une partie d’Achraf avec des blindés. A l’époque ils disaient, et aujourd’hui aussi ils disent, que la résistance est finie. Mais cette même bénédiction et victoire de Dieu qui nous est venue en aide le 17 juin, cette même volonté libératrice qui se reflète dans la résilience et le dévouement des membres de ce mouvement et qui a fait gagner la résistance, c’est elle aujourd’hui qui fera gagner Achraf.

Concernant l’étiquette de terrorisme, rappelez-vous que le gouvernement britannique pour lever la proscription pesant sur l’OMPI, le gouvernement allemand pour mettre fin aux calomnies de ses services de renseignements, le conseil des ministres de l’Union européenne pour la sortie de la liste terroristes et le gouvernement français pour clore le dossier du 17 juin, ont été contraints d’accepter la justice et l’état de droit. Alors aux Etats-Unis aussi, cette inscription sans fondement sur la liste noire prendra fin.

La résistance du peuple iranien, en aucune circonstance, quels qu’en soit le prix et les pressions, n’a jamais cédé et ne cèdera jamais sur le droit à la liberté, le droit de la souveraineté populaire en Iran, le droit de résister à la dictature et au fascisme et à ses droits légaux.

Comme je l’ai dit lors du premier anniversaire du 17 juin, si résister pour la liberté est un crime, nous sommes fiers de ce crime et nous sommes prêts à en payer le prix, quel qu’il soit, mais nous ne céderons pas un pouce de la résistance pour la liberté.

Mais comme je l’ai déjà dit, nous ne regardons pas vers le passé, au contraire, nous nous tournons vers le futur.

A présent, le temps est venu de compenser les dommages causés par le raid du 17 juin et de son dossier judiciaire. Le plus grand dommage de ce dossier, c’est d’avoir prolonger la vie du régime des mollahs en réprimant l’opposition capable de le renverser.

Il est temps de fermer le réseau des agents du régime et des sociétés écran du corps des gardiens de la révolution. Et il est temps de reconnaitre la résistance du peuple iranien pour un changement de régime. Exactement ce qui est en train de se faire en Libye face à Kadhafi.

S’il n’y avait pas eu ces montages de dossiers judiciaires, si ces inscriptions sur les listes noires et ces campagnes de diabolisations n’avaient pas existé, s’il n’y avait pas eu de bombardement et de blocus de la résistance par les gouvernements occidentaux, il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui il ne resterait plus aucune trace du régime des mollahs et que le peuple iranien s’en serait débarrassé.

Hier, à la conférence de presse à Paris j’ai fait des demandes précises au gouvernement français et au président Sarkozy de prendre l’initiative de mesure internationale auprès de l’ONU et du conseil de sécurité pour empêcher un crime contre l’humanité à Achraf.

La demande précise que j’ai faite au président français qui a pris courageusement l’initiative de mesure pour la Libye, se limite à une chose. Une demande très simple, claire et faisable :
Ne pensez-pas que nous voulons un bombardement de cibles précises ou que nous voulons des armes et de l’argent. Non ! Je demande uniquement que vous preniez l’initiative d’une action dans le cadre humanitaire et des droits de l’homme pour la protection des habitants sans défense d’Achraf. Je ne demande que l’arrêt de la tuerie et du bain de sang, l’arrêt de la répression des Moudjahidine d’Achraf, ceux-là même qui ont beaucoup souffert de cette étiquette du terrorisme et de ces dossiers fabriqués.

Je crois que ce que veut le peuple iranien, c’est que la France se mette à ses côtés, pas du côté des mollahs sanguinaires.

Je demande une action urgente du président français dans le cadre humanitaire pour la protection des combattants de la liberté de l’Iran à Achraf, dans le cadre des droits de l’homme internationaux et le droit humanitaire international, de la 4e convention de Genève. Une majorité de député et de sénateurs français, 5000 maires de France ont par le passé annoncé leur soutien. Le parti socialiste, samedi dernier a pris une position ferme qui a entrainé les remerciements du peuple iranien et des combattants de la liberté.

Je voudrais aussi faire une demande aux héros d’Achraf qui m’écoutent par le canal satellite. Nous sommes aujourd’hui à la veille du 40e jour de la mort des martyrs d’Achraf. 35 victimes du crime contre l’humanité de Khamenei et de Maliki le 8 avril dernier.

Chacun de ces héros du peuple, surtout les frères qui comptaient des dizaines d’années de lutte sans répit contre les dictatures du chah et des mollahs, et qui ont perdu la vie pour la liberté de leur peuple et de leur patrie, sont chacun une épopée et leur vie et leur mort demandent pour chacun tout un ouvrage.

En particulier, je reporte à plus tard tout ce que je souhaite dire sur nos sœurs tombées martyres et le millier de femmes héroïques à Achraf, car cela mérite vraiment d’être traité à part. Au cours des dix dernières années, elles ont passé des épreuves étonnantes. Ces femmes ont démontré qu’elles sont la force d’avant-garde et la force du changement, des joyaux incomparables et le trésor inépuisable d’une campagne d’un siècle de la nation iranienne pour la liberté et pour garantir la victoire.

Cérémonie de fête à Auvers-sur-Oise

Ce sujet a donné son propre résultat qui à mon avis concerne l’ensemble de la structure de l’OMPI et de l’armée de libération. Je reporte aussi à plus tard la discussion et la conclusion à tirer de la persévérance et de la grandeur de leur combat à Achraf. Je me contenterai d’en donner ici la bonne nouvelle au peuple d’Iran et surtout aux femmes que ces millier de femmes héroïques avec 10 années de persévérance sont un exemple sans précédent dans l’histoire de la lutte des femmes pour la liberté. Elles ont écrit une nouvelle page de l’histoire des femmes iraniennes. Nous parlerons plus tard de la place qu’elles occupent. Je reviens à présent au sujet de nos martyrs.

Ces 35 martyrs, voilà exactement 37 jours qu’ils sont morts et que le régime empêche d’être enterrés. Ils sont là allongés sur le sol dans leur sang qui a coulé dans cette bataille inégale avec un ennemi inhumain.

Les forces armées avec leur blindés occupent le cimetière d’Achraf et Maliki et son comité de répression dans ses services veulent aussi pour inhumer les martyrs faire plier les Achrafiens et leur dicter comment organiser les funérailles.

Les 10 et 13 avril, des délégations américaine et onusienne accompagnées de leurs médecins sont venues à Achraf et ont vu, une à une, les dépouilles des martyrs et ont pris des films et des photos. Après cela, quand les Moudjahidine ont voulu se rendre au cimetière pour enterrer leurs martyrs et y organiser des funérailles ordinaires, le comité de répression d’Achraf des services du premier ministre s’y est opposé et l’a interdit. D’abord ils ont dit que les funérailles ne pouvaient prendre que 2 heures et à condition que les Achrafiens ne puissent y assister, et que seuls un petit nombre pouvait y assister. Nous voici donc en terre étrangère, en ce soi-disant Nouvel Irak où l’on dicte même les règles pour enterrer ses morts pour que cela ne déplaise pas au guide suprême des mollahs.

Nous n’avons pas encore compris à quelle tradition et à quelle religion correspondait l’occupation du cimetière ? Nous n’avons pas compris en quoi le cimetière d’Achraf porte tort à la souveraineté populaire de l’Irak. Mais nous comprenons parfaitement le tort que portent les martyrs à la souveraineté des mollahs et de leur guide suprême. Ceux-là même qui ne restituent pas les corps d’Ali Saremi et de nos autres martyrs à leur famille et qui les sortent en cachette de Téhéran et qui les enterrent dans des villages perdus, où qui les enterrent dans des charniers à Khavaran.

A Achraf, pour commémorer les martyrs et accélérer leur enterrement, l’OMPI a même proposé par écrit à l’Irak, par l’intermédiaire de l’ONU, que jusqu’au règlement de la situation du cimetière occupé, pour une période de seulement 48 heures, pour creuser 35 tombes, nettoyer et préparer le cimetière, l’armée irakienne se tiennent à un kilomètre de distance de la route qui mène au cimetière et du cimetière lui-même et qu’elle ne cause ni troubles ni tracas. Pour l’OMPI il était tout à fait clair que le gouvernement irakien avait peur que 3300 à 3400 personnes se rendent au cimetière et disent qu’elles n’en partent plus et qu’elles reprennent ainsi le cimetière occupé.

Pour combattre cette peur du gouvernement de Maliki, les Moudjahidine d’Achraf se sont même engagés de tous retourner de l’autre côté de la clôture en 48 heures après les funérailles de leurs martyrs.

Mais l’Onu a pu voir de ses yeux et entendre de ses oreilles que la partie irakienne a rejeté cette proposition. L’objectif était de faire des dépouilles des martyrs, avec des obstacles à leur inhumation et à leurs funérailles, des instruments de pression.

Ensuite, par respect pour les martyrs et pour accélérer leur enterrement, les Moudjahidine ont proposé par l’intermédiaire de l’ONU que si les services du premier ministre irakien avaient peur de la cérémonie et des discours, ils se contenteraient de prier et de se recueillir selon les rites de tous les musulmans du monde et ne feraient ni ne diraient rien d’autre. Mais le pouvoir irakien l’a de nouveau refusé, sauf si 95 % des Achrafiens s’abstenaient d’y participer. Les tractations de l’ONU n’y ont rien fait, et le maximum qu’elle a pu obtenir c’est que 85% des Achrafiens ne participent pas à ces funérailles simples et brèves.

Et aujourd’hui nous approchons du 40e jour de leur mort.

C’est pourquoi, je demande à mes soeurs et à mes frères à Achraf, je leur demande et je les supplie, pour le respect dû aux martyrs, de ne plus attendre et pour leur 40e jour, au plus vite, de les enterrer même provisoirement dans un autre endroit à l’intérieur du périmètre clôturé actuel d’Achraf, et de prier et de se recueillir sur leur tombe de notre part à tous ici, et en particulier de ma part.

Je sais que cela vous est pénible de ne pouvoir les enterrer au cimetière auprès des autres martyrs. Mais par ailleurs vous savez qu’aujourd’hui les dépouilles des Moudjahidine, tombés martyrs ou décédés, reposent dans tout l’Iran et dans beaucoup de pays du monde : du cimetière de Behceht-e-Zahra et Khavaran à Téhéran, jusque dans les provinces occidentales d’Ilam et de Dehloran et à l’Est au Balouchistan et au nord, dans les forêts du Guilan et du Mazandaran, dans la gorge des montagnes de Chaharzebar et dans la vallée Al-Salam où est enterré l’imam Hossein, jusqu’à Soleimanieh et le Kurdistan d’Irak. Ici même en France jusqu’en Amérique et au Canada, en Europe et en Inde et au Pakistan, et ailleurs encore.

Aussi j’espère que vous accepterez, même provisoirement, d’enterrer ces tulipes rouges, ces flambeaux éternels d’Achraf, ces étoiles à jamais étincelantes de la nation iranienne.

Je salue tous les martyrs de la voie de la liberté. Il ne fait aucun doute que ces martyrs ont joué un véritable rôle dans cette victoire d’aujourd’hui. Comme je suis sûre qu’ils sont parmi nous dans cette fête aujourd’hui et qu’ils sont heureux de voir la joie et la fierté du peuple iranien.

Briser l’accusation de terrorisme en France c’est le fruit d’un combat et de souffrance menés et vécus par les membres et les soutiens de la résistance dans la voie de la liberté du peuple iranien.

Hier, à la conférence de presse à Paris, Me Bourdon, l’avocat de la résistance iranienne, a déclaré: les juges d’instruction ont rappelé que cette ordonnance de non-lieu se fondait notamment parce que l’opposition iranienne incarne le droit légitime à la résistance à la tyrannie et à la barbarie. C’est sans précédent dans l’histoire judiciaire française et c’est très important. Cela ouvre la voie à d’autres décisions et cela rétablit la force du droit.

Me Leclerc dans son message a dit : Ce non-lieu constitue un acte de droit juste qui pour être tardif n’en est pas moins une victoire de la démocratie. Et il ajoute : En ce moment émouvant, je ne peux oublier de saluer le grand peuple iranien aujourd’hui sous le joug intolérable des mollahs, mais qui comme tous les peuples qui résistent saura un jour reconquérir sa liberté et instaurer dans son vieux pays la démocratie, la justice et le droit.

Et Me Serres, avocat des résidents d’Achraf dit que l’ordonnance du juge est une première en droit français une immense victoire pour ceux qui résistent, pour ceux qui résistent au-delà de l’Iran contre les dictatures.

Et pour finir je voudrais m’adresser à mes compatriotes en Iran :
La fin du dossier du 17 juin a un message pour vous, en particulier pour les femmes et pour les jeunes insurgés. Tout comme la résistance des Achrafiens ces dernières années apporte le même message à travers l’Iran : Le message c’est que le changement est possible, il est possible de briser les chaines et les entraves, il est possible de briser le mur de la répression et de l’oppression.

Le message c’est qu’il est possible de renverser le régime des mollahs et qu’aucune force au monde ne peut s’opposer à la volonté populaire qui se sacrifie pour la liberté, l’égalité et la démocratie.

Vive le peuple iranien !
Vive Achraf !
Vive la liberté !

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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