09 Mar 2011

Conférence internationale de Genève

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Conférence internationale de Genève

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs
Chers Amis,

Je salue les représentants des organisations de défense des droits de l’homme et les personnalités politiques et diplomatiques ici présentes.

Je me félicite de l’initiative de la majorité des parlementaires suisses qui ont publié une déclaration de soutien à Achraf et à la Résistance iranienne.

Cette conférence coïncide avec le printemps des peuples au Maghreb et au Moyen-Orient. Ils ne supportent plus de vivre sous la dictature et dans la pauvreté. C’est pourquoi ils aspirent à la liberté et à la démocratie au prix de maints sacrifices. Dans cette situation, il est indispensable de revoir la politique des pays occidentaux vis-à-vis du Moyen Orient et surtout de la dictature en Iran.

Ces dernières semaines, les Iraniens ont manifesté à plusieurs reprises pour un changement de régime. Il est donc plus que jamais honteux de se placer aux côtés du fascisme religieux. Il y a aussi la menace que pose le régime aux pays qui traversent une période de transition. Et enfin, il y a le scandale d’une politique qui a fermé les yeux sur les droits de l’homme pour les peuples du Moyen Orient. Les massacres et les violations des droits de l’homme dans les dictatures du Moyen-Orient et du Maghreb ont choqué le monde. Mais les mollahs en Iran ont commis bien plus d’exécutions que toutes les autres tyrannies. C’est pourquoi les Nations Unies doivent considérer la situation en Iran comme une priorité.

Je vous rappelle que c’est près de Genève que le professeur Kazem Radjavi a été assassiné sur ordre des responsables du régime. Son seul crime est d’avoir défendu les droits de l’homme en Iran. Au lieu de sanctionner les mollahs et leurs agents, il est vraiment honteux qu’on lève leur interdiction de voyager en Europe pour participer au Conseil des droits de l’homme à Genève.

D’ailleurs après les révoltes des peuples de la région contre la répression et les violations des droits de l’homme, il est temps que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mette fin à son ancienne politique. On ne peut accepter de voir ce silence devant la répression et les exécutions, surtout des femmes, en Iran. Je parle d’une catastrophe en Iran, d’une guerre permanente contre le peuple iranien, avec environ 2000 arrestations par jour, avec des centaines d’exécutions qui augmentent chaque année. Avec en permanence des tortures et des viols des prisonniers. Il faut que le Conseil prenne de nouveaux engagements pour défendre les normes des droits de l’homme.

A l’occasion de cette conférence qui se tient en Suisse, il est nécessaire aussi de souligner une terrible contradiction. D’une part la Suisse accueille le siège des institutions internationales des droits de l’homme, et se dote ainsi d’une réputation d’aide aux opprimés. D’autre part le gouvernement Suisse est un partenaire important pour le commerce et la complaisance avec un immense violateur des droits de l’homme. Sous le mandat d’Ahmadinejad, la Suisse a doublé ses relations économiques avec ce régime. En 2010, qui était l’année du développement des sanctions contre les mollahs, la Suisse a exporté près de 900 sortes de produits en Iran qui ont couvert une partie des besoins essentiels du régime des mollahs.

Permettez-moi ici d’évoquer les pressions que les mollahs font peser sur Achraf, qu’ils considèrent comme la plus grande menace.

Depuis janvier 2009, Achraf est sous un blocus sévère du gouvernement irakien qui a posé beaucoup interdictions aux visites des familles et des avocats des Achrafiens et à l’entrée de nombreux produits essentiels et même de la nourriture et des vêtements. Ces derniers mois, des obstacles ont été posés à l’entrée des médecins spécialistes, des chirurgiens et de beaucoup de médicaments.

Les mollahs veulent une mort progressive des malades. Mehdi Fathi en est un exemple. Il est décédé le 10 décembre dernier après une année de souffrances parce qu’il n’a pas été soigné à temps. Un autre exemple, c’est Kazem Nematollahi. Depuis un an, l’état de ses reins se dégrade à cause du manque de soins. Vous voyez ici les photos d’Achrafiens qui ont un besoin urgent de soins et de médecins spécialistes. Mais le Comité de répression y fait obstacle.

Depuis un an, les agents du renseignement des mollahs, le Vevak, ont installé des haut-parleurs puissants autour du camp qui hurlent 24/24 des menaces contre les résidents. En l’absence de réaction internationale sérieuse le nombre de haut-parleurs est passé de 20 à 210. D’autre part, ces derniers mois, les attaques des agents du comité des services du premier ministre ont fait de nombreux blessés parmi les Achrafiens.

Que faire face à cette situation ? Il ne fait aucun doute que pour trouver la bonne solution
il faut bien connaître la situation d’Achraf. Un des facteurs de la menace c’est la dictature en Iran. Les mollahs qui sont aujourd’hui assiégés par le soulèvement et la jeunesse insurgée, ne sont pas capables de garder leur stabilité et ne voient aucun avenir. Leurs pressions pour détruire Achraf visent à détruire l’espoir de la société iranienne et à mâter la révolte. C’est pour cette raison que la sécurité d’Achraf est si importante.

Un autre facteur, c’est la situation du gouvernement irakien dont le pouvoir est redevable au soutien des mollahs. Un gouvernement qui face aux protestations pacifiques de la population le 25 février, a tué plusieurs personnes dans les rues. Et c’est un gouvernement qui a tué onze Achrafiens en juillet 2009. Il n’a pas de compétence pour protéger Achraf. C’est pourquoi la décision des Etats-Unis de transférer la sécurité du camp au gouvernement irakien était une erreur. Cette décision a violé le droit international. D’ailleurs les Américains s’étaient engagés dans un accord avec chacun des résidents, à les protéger. L’ONU a aussi la responsabilité de mettre Achraf sous sa surveillance

C’est pourquoi nous faisons cette proposition :
– D’abord, il faut installer une équipe d’observateurs permanents de l’ONU à Achraf.
– Ensuite, les forces américaines se chargent de la protection de cette équipe.

Pour résumer en quelques mots :
Le renouveau arrive au Moyen-Orient et ne laisse plus de place à la politique de complaisance. Il est nécessaire d’adopter une nouvelle politique. II s’agit d’affronter la principale menace pour la région et l’ensemble du monde, c’est-à-dire le régime des mollahs. C’est pourquoi j’appelle tous les gouvernements et les instances internationales à :

1- Arrêter les achats de pétrole aux mollahs qui contribue à financer la répression.
2- Renvoyer le dossier des violations des droits de l’homme des mollahs devant le conseil de sécurité de l’ONU et subordonner les relations politiques et économiques avec les mollahs à la libération de tous les prisonniers politiques et à l’arrêt des exécutions. Nous insistons sur la désignation d’un rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran. La suppression de ce poste en 2002 est encore une concession au régime iranien et il faut y mettre fin.
3- Prendre les mesures nécessaires pour lancer un mandat international contre Khamenei pour crimes contre l’humanité.
4- Prendre les mesures urgentes pour lever le blocus d’Achraf, les interdictions d’entrée, et enlever les haut-parleurs.

Chers Amis, je vous souhaite une très bonne conférence et je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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