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12 Nov 2009

Maryam Radjavi : les pasdaran s’emparent de l’appareil de sécurité et de renseignement en Iran

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Maryam Radjavi : les pasdaran s’emparent de l’appareil de sécurité et de renseignement en Iran

Sample Image Maryam Radjavi, Présidente-élue de la résistance iranienne, a dévoilée les décisions confidentielles des mullahs sur la création d’une organisation centralisée pour al répression et la terreur, et les efforts pour accélérer la production de la bombe atomique dans une conférence de presse à Bruxelles le 12 novembre.

Voici le texte de son intervention devant la presse :
Le soulèvement de millions d’Iraniens le 4 novembre dernier à Téhéran et dans 20 grandes villes du pays, révèle l’ampleur du combat du peuple iranien pour un changement de régime.

Le nombre impressionnant de manifestants a démontré que malgré la répression, une grande partie de la population, toutes couches sociales confondues, a rejoint ce combat.

Plus important encore a été la focalisation des slogans contre de la personne de Khamenei, les protestataires allant jusqu’à renverser et piétiner les affiches du guide suprême des mollahs, proclamant de ce fait l’appel pressant du peuple au renversement du régime dans sa totalité. Comme nous avons pu l’observer dans le film, la société iranienne a également fustigé la faiblesse de ton affiché par M. Obama vis-à-vis de la dictature religieuse.

Un autre aspect majeur de la révolte du 4 novembre concerne la présence active des femmes qui dirigeaient parfois les manifestations.

Pour contenir la crise, Khamenei a intensifié d’une part la répression dans le pays et celle de l’opposition organisée, et accélèré d’autre part la quête de la bombe atomique, ainsi que l’ingérence et le terrorisme dans la région.

Aujourd’hui, je voudrais attirer votre attention sur les décisions secrètes du régime concernant deux points particulièrement importants. L’un porte sur la création d’une nouvelle organisation centralisée de répression, et l’autre sur l’accélération du processus de fabrication de l’arme atomique.

Si les mollahs ont annoncé l’identité de la nouvelle structure, ils ont néanmoins tenu secrètes ses dimensions et sa véritable nature. L’ « Organisation du renseignement des gardiens de la révolution » servira dorénavant de principale structure de sécurité et de répression. Son commandement relève directement de Khamenei, le guide suprême des mollahs. Sa constitution est un événement sans précédent dans l’appareil des renseignements et de répression du régime.

En ce qui concerne le projet nucléaire, je vais d’abord m’attacher à la feuille de route confidentielle des mollahs pour produire la bombe atomique. Elle comprend un aspect public dans lequel le régime continue de négocier avec les 5+1, mais aussi un aspect intérieur secret dans lequel le régime poursuit sans relâche ses efforts pour enrichir l’uranium, fabriquer des ogives nucléaires et des missiles balistiques.
En fait, la répression sociale et la poursuite du projet nucléaire, sont les deux facettes d’une même pièce.
En centralisant ses forces répressives, le régime cherche à enrayer le soulèvement populaire, et dans sa quête à n’importe quel prix de l’arme nucléaire, il cherche à rétablir son équilibre.

Les information parvenues de l’intérieur, indiquent que le régime est si préoccupé par les conséquences du soulèvement que c’est le commandant en chef des gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Jafari, qui a été chargé de superviser les opérations de répression du soulèvement du 4 novembre.

La veille, Jafari avait rencontré tous les commandants des gardiens de la révolution à Téhéran afin de leur dire qu’il n’existait aucune restriction pour attaquer les manifestants. Les commandants des pasdaran qui participaient à cette réunion avaient fait part de leurs craintes de voir l’insurrection conduire à la chute des principaux centres du pouvoir dans la capitale. Par conséquent, des bataillons avaient été assignés à la protection de la résidence de Khamenei. Malgré toutes ces mesures, le régime n’a pu empêcher la manifestation d’avoir lieu.

Les grands changements apportés par Khamenei au sein des gardiens de la révolution et de son appareil de renseignement et de sécurité résultent de son échec à mettre fin à l’insurrection.

En octobre dernier, Jafari a annoncé que la Direction des renseignements des pasdaran avait été élevée au rang d’ « organisation » sous le commandement de Hossein Ta’eb. Mais les informations obtenues de l’intérieur de l’appareil, révèlent qu’il s’agit d’un bouleversement majeur pour protéger le régime du soulèvement populaire.

D’après ces informations, à l’heure actuelle, sept forces ont été incorporées dans cette nouvelle organisation :

1- Le quartier général du commandement des opérations de sécurité à Téhéran – la base Sarollah – chargé du commandement de la police, des pasdaran et de la milice du Bassidj ;
2- La direction du renseignement des gardiens de la révolution, composée d’unités de poursuite et de surveillance ;
3- La direction de sécurité interne du ministère du Renseignement ;
4- La direction de la sécurité de la milice du Bassidj, comprenant des réseaux d’espionnage et de délation dans toute la société ;
5- Le propre organe de renseignements de Khamenei, dit bureau 101 ;
6- Les agents de sécurité en civil (dits Lebasse Chakhsi), chargés de réprimer les manifestations de rue ;
7- Le centre de contrôle des activités internet.

Le siège de cette organisation se situe à Qasr-e Firouzeh, QG des pasdaran, dans une cité appelée Kamali dont seules quelques personnes connaissent l’existence.

Permettez-moi de rappeler l’objectif et la nature de cette nouvelle organisation :

L’objectif est de centraliser les organes de renseignements et de sécurité, à tel point qu’en matière de sécurité, la nouvelle organisation chapeautera le ministère du Renseignement (le Vevak). Elle est placée sous le commandement direct de Khamenei et de son chef de cabinet, le mollah Hejazi. Elle n’aura donc à répondre ni au président des mollahs, ni au président du Majlis (parlement). Khamenei a nommé à sa tête un certain Hossein Ta’eb-Doust, un ami intime de son fils Mojtaba.

Quant à sa nature, la nouvelle organisation aura d’une part un rôle sécuritaire et de renseignement, et d’autre part un rôle militaro-opérationnel. Elle comporte des sections clandestines et paramilitaires.

Ces changements interviennent dans une période de crise extrême. Ils s’accompagnent donc de vives tensions. Le régime a dû lancer une vaste opération secrète de purges au sein du ministère du Renseignement. Des centaines de directeurs et de cadres vétérans ont été écartés.
Ces transformations montrent une militarisation accrue du régime sous l’hégémonie de Khamenei.

L’autre volet de la feuille de route concerne la quête de l’arme nucléaire. Ce volet comme celui de la fusion des forces répressives, s’inscrivent dans les efforts du régime pour éviter sa chute.

Cette politique a été adoptée par le Conseil suprême de sécurité nationale du régime et approuvée par Khamenei. Elle est composée des éléments suivants :

1. Le régime ne cessera pas de négocier avec les 5+1, car, selon la consigne de Khamenei, les négociations sont un moyen d’avancer étape par étape vers l’arme ultime.
2. Khamenei a souligné qu’il était utile de prolonger les négociations, car elles empêcheront les États-Unis de soutenir l’insurrection et contribueront à diviser la communauté internationale sur les sanctions contre l’Iran.
3. Les réserves d’uranium enrichi ne seront envoyées ni en Russie, ni ailleurs. Au contraire, les stocks seront augmentés.
4. Comme objectif initial, le régime entend enrichir de l’uranium à 20% à l’intérieur du pays. En demandant d’acheter de l’uranium enrichi à 20% à l’étranger, le régime cherche un prétexte pour augmenter le niveau d’enrichissement en Iran-même. Son objectif est d’atteindre le niveau de 90% pour l’enrichissement nécessaire à la fabrication de la bombe.
5. Parallèlement, le régime avance rapidement dans la réalisation de l’ogive nucléaire. Ce projet a été mené sous le code de « P-111 » et continue dans le centre de l’Organisation Aérospatiale dans la région de Khojir.

Il convient ici de souligner un autre aspect des efforts du régime pour freiner l’insurrection et la Résistance du peuple iranien. Cela concerne les plans d’attaque contre le camp d’Achraf, où résident 3400 membres de l’organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran.

Khamenei en est venu à la conclusion que pour colmater la brèche au sommet du système et éteindre le soulèvement populaire, il fallait en finir avec Achraf. Début 2009, lorsqu’il planifiait l’opération chirurgicale au sein du régime et le maintien d’Ahmadinejad au pouvoir, il a révélé l’existence d’un accord bilatéral avec l’Irak pour expulser les Moudjahidines du peuple.

Le 28 juillet, alors qu’il cherchait à réprimer le soulèvement, le régime a coordonné l’attaque contre le camp d’Achraf. Même si l’attaque a échoué, les complots contre le camp continuent. Les mollahs et leurs agents en Irak veulent déplacer de force les résidents afin de faciliter leur massacre dans une région éloignée.

Par conséquent, j’invite les Etats-Unis, l’Union européenne et les Nations Unies à fournir des garanties suffisantes pour la protection des résidents d’Achraf face à la répétition de ce massacre et tout déplacement forcé.

Mesdames et Messieurs,

La situation critique actuelle et l’instabilité du régime, nous placent devant cette question : quelle perspective pour l’avenir ?

Comme Khamenei l’a récemment souligné, il n’y aura pas de retour en arrière ou de flexibilité sur le programme nucléaire. Par ailleurs il faut s’attendre à l’exacerbation des tensions avec l’Occident. Le régime va continuer à purger sa base et à intensifier son terrorisme et son ingérence dans les pays de la région. En attendant le soulèvement du peuple iranien pour la liberté se poursuivra, et le processus de changement de régime progresse.

Dans cette situation, l’Union européenne a un rôle particulier à jouer. Aujourd’hui, l’UE est sur le point de franchir une étape décisive, en élisant un président et un ministre des Affaires étrangères, une mesure qui va considérablement améliorer sa situation politique.

Cette situation s’accompagne d’une responsabilité plus élevée devant les problèmes immédiats du monde, particulièrement le problème central que constitue la menace du régime iranien doté de l’arme atomique. D’autant plus que les leaders de l’UE ont confirmé la nature militaire des activités nucléaires du régime. Or les mollahs ont augmenté la portée de leurs missiles qui peuvent désormais atteindre l’Europe.

J’espère que l’UE adoptera une position ferme face au régime en Iran et qu’elle soutiendra le soulèvement du peuple iranien et sa Résistance.

Maryam Radjavi : les pasdaran s’emparent de l’appareil de sécurité et de renseignement en Iran

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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