06 Déc 2012

Discours à l’Assemblée nationale française

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Discours à l’Assemblée nationale française

Monsieur le Président, Monsieur Charasse
Mesdames et Messieurs les députés,
Chers amis,
Mesdames et messieurs,

Je suis ravie à la veille de la Journée internationale des droits de l’homme de participer à cette conférence dans la Maison de la Démocratie française. Et je remercie le Comité parlementaire pour un Iran démocratique qui a pris l’initiative de cette conférence.

Le régime au pouvoir en Iran attise les flammes de la guerre dans tout le Moyen-Orient. En Syrie, les mollahs dirigent une guerre cruelle contre la population avec des commandants des gardiens de la révolution. En Irak, les mollahs ont créé un couloir stratégique pour envoyer de l’aide à la dictature de Bachar el-Assad. En Syrie, vous savez peut-être que la presse américaine a rapporté que la force terroriste Qods des mollahs a conseillé à Bachar el-Assad d’utiliser des armes chimiques contre la population. Dans la dernière guerre à Gaza, le régime a souligné que c’est la puissance de ses forces armées qui s’est manifestée. Au Liban, les batteries de missiles sous le commandement du régime des mollahs sont prêtes à la guerre. En Afghanistan, le régime iranien est en train de remplir le vide laissé par les forces américaines et de l’Otan. En Iran, la course à la bombe atomique prépare une guerre contre le monde entier.

Mais, la guerre la plus terrible des mollahs, c’est celle qu’ils livrent contre le peuple iranien. En novembre, plus de cent personnes ont été exécutées. Le 13 novembre, 44 personnes ont été pendues. Il y a deux ans, le ministre de la Justice des mollahs disait qu’il y avait soixante-dix arrestations par heure. L’année suivante, c’était quatre-vingt. A chaque fois que le mécontentement augmente, Khamenei ordonne d’augmenter les exécutions. Le mois dernier, la mort sous la torture de Sattar Behechti a choqué le monde. C’est un exemple de ce qui se passe dans les prisons des mollahs. La semaine dernière, la condamnation du régime par l’ONU, a bien montré l’hostilité totale des mollahs contre les droits de l’homme.

Le peuple iranien rejette tous les courants qui veulent conserver ce régime ou qui défendent sa constitution. Après la révolte de 2009, le mécontentement a beaucoup augmenté. Depuis deux ans, l’économie est en chute libre en Iran. Le gaz, l’eau, l’électricité sont cinq à dix fois plus chers, l’inflation est de 50%, le chômage dépasse les 30%, la production industrielle a baissé de 70%. L’industrie automobile, qui avec Peugeot et Renault, est une industrie majeure, a seulement atteint la moitié de sa production cette année et court à la faillite.

D’autre part, le pouvoir est profondément divisé. L’influence de Khamenei baisse de jour en jour. Il ne reste aucune issue aux mollahs. S’ils reculent sur le programme nucléaire ou sur leur soutien à la dictature syrienne, ils ouvrent la voie à l’effondrement de leur régime. Et s’ils continuent cette politique, ils vont aboutir à la guerre et au renversement de leur régime.

Dans cette situation, la victoire de la Résistance iranienne avec sa sortie de la liste du terrorisme aux Etats-Unis, canalise les crises du régime vers son renversement, et donne l’espoir et l’énergie de se battre à la société, en particulier à la jeunesse et aux femmes.
Si les gouvernements occidentaux ne gardaient pas le silence devant les violations des droits de l’homme, les mollahs n’aurait pas les mains aussi libres.

Discours à l'Assemblée nationale française

A la demande des mollahs, les gouvernements occidentaux, notamment la France, ont mis la Résistance sur les listes terroristes. A cause de cette politique erronée, la Résistance iranienne a été placée ici, dans ce pays, sous la pression judiciaire pendant dix ans. Il y a aussi les dossiers judiciaires et la diabolisation que les mollahs ont alimentés avec de faux documents. Mais finalement, l’an dernier, la justice en France a annulé toutes les accusations de terrorisme contre la Résistance iranienne.

La politique de complaisance avec les mollahs a empêché la Résistance de jouer son rôle pour ouvrir la voie au changement en Iran. C’est cette politique qui a causé dix années d’encerclement des membres de la Résistance au camp d’Achraf en Irak. Et c’est cette politique qui a fait du camp Liberty où sont réinstallés les Achrafiens, une prison. Le gouvernement irakien, allié des mollahs, prive les résistants de leurs droits et de leurs libertés élémentaires. Il ne reconnait même pas leur droit à la propriété et les empêche de vendre leurs biens. Cependant le HCR les a reconnus comme des demandeurs d’asile avec une protection fondamentale.

La plus grande erreur politique de l’Occident c’est d’ignorer un mouvement clé du changement en Iran.
Une résistance dotée de racines profondes dans la société iranienne, avec une coalition démocratique de divers groupes de l’opposition et avec plus de 50% de femmes. Cette résistance appelle à une République démocratique et pluraliste, fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité des femmes et des hommes, aussi dans la pratique, la liberté d’expression et de rassemblement, l’abolition de la peine de mort, et un Iran sans nucléaire. Une société avec l’égalité des chances dans le domaine économique, un secteur privé et le développement de la libre entreprise.

La force principale de cette résistance, est l’organisation des Moudjahidine du peuple, qui défend une vision progressiste et démocratique de l’islam, et qui est l’antithèse de l’intégrisme islamiste. Oui, la seule solution à la crise iranienne, c’est un changement de régime par le peuple iranien et sa résistance organisée.

Les sanctions internationales sont des mesures positives. Mais elles seront efficaces seulement si l’Occident change de politique vis-à-vis de la résistance. C’est pourquoi il faut adopter une nouvelle politique qui garantisse un changement de régime en Iran. C’est dans l’intérêt du peuple iranien et nécessaire à la paix et à la sécurité dans le monde.

Le gouvernement français, qui a joué un rôle d’avant-garde dans la reconnaissance de la résistance syrienne, devrait prendre l’initiative d’une nouvelle politique dans l’Union européenne. Une politique de défense des droits de l’homme en Iran respectant la volonté du peuple iranien de changer le régime des mollahs. La résistance iranienne demande au gouvernement français et à l’Union européenne :

1- de subordonner la poursuite des relations diplomatiques avec ce régime à l’arrêt des exécutions et de la torture.
2- de renvoyer le terrible bilan des droits de l’homme du régime des mollahs devant le conseil de sécurité de l’ONU.
3- d’assurer la sécurité et la protection des résistants du camp Liberty et du camp d’Achraf, de demander à l’ONU de donner à ce camp le statut de camp de réfugiés, et de faire respecter le droit des Achrafiens à la propriété et à vendre leurs biens.
4- de reconnaitre la Résistance iranienne pour un changement de régime.

Je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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