23 Juin 2013

Discours de Maryam Radjavi – Vers la liberté

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Discours de Maryam Radjavi – Vers la liberté

De Neda (Aghasoltan) à Sattar (Behechti) jusqu’au dix Moudjahidine du peuple qui le 9 février et le 15 juin à Liberty ont rejoint l’éternité.

Je salue les héros de la résistance et de la persévérance, les Moudjahidine de la liberté à Achraf et Liberty et les prisonniers politiques à travers l’Iran. Je salue les téméraires qui préparent la bataille du soulèvement.

Et enfin je salue les élus de plus de 50 pays, les hautes autorités et les hauts commandants venus des Etats-Unis, du Canada, d’Australie, d’Europe, d’Asie et des pays arabes et d’Afrique qui sont présents pour marquer leur solidarité avec le peuple iranien. Nous vous saluons tous.

Chers compatriotes,

La mascarade électorale de la semaine dernière qui s’est soldée par l’arrivée d’un nouveau président des mollahs et une pluie de roquettes qui a tué des Moudjahidine à Liberty, traduit l’étape du renversement du régime. Ce qui s’est passé ne ressemble pas à une véritable élection et ne reflète pas la liberté. Une élection avec huit candidats triés sur le volet, qui étaient tous soit conseillers, soit assistants, soit représentant de Khamenei. Une élection dans des conditions de répression absolue, avec la coupure d’internet, des interdits frappant la presse et la présence d’un million de gardiens de la révolution et d’agents de sécurité. Cette soi-disant élection a permis de voir, pas à pas, l’impasse dans laquelle se trouve le régime : depuis l’épuration à grande échelle des candidats et l’épisode burlesque des débats électoraux jusqu’à la fin précipitée du scrutin. A ce propos permettez-moi de souligner quelques points clés.

Premier point : L’ensemble du régime est sorti encore plus affaibli de cette élection et a fait un pas de plus vers son renversement. Khamenei a éliminé Rafsandjani, mais à l’étape suivante, dans le rapport de force interne du régime, il n’a pas été en mesure, malgré ses manipulations, de tirer son favori des urnes et par peur d’un soulèvement, il a accepté le mollah Rohani.

Lui qui craignait que cette mascarade électorale soit la corde qui pendrait son régime, il s’est empressé d’y mettre fin et a même renoncé à un second tour. Sinon, les rassemblements qui dans les soirées électorales criaient « Libérez les prisonniers politiques », se seraient rapidement embrasés dans de vastes soulèvements.

Deuxième point : le régime des mollahs, dans cette élection, a mis en valeur la menace principale de l’ensemble du régime, à coups de roquettes et de morts. C’est pour cela que juste quelques heures avant l’annonce du résultat, pour dissimuler sa défaite, Khamenei en lançant une attaque sur Liberty et en tuant des Moudjahidine de la liberté, a essayé de mettre en garde ceux qui guettent l’occasion de se soulever.

Troisième point : L’arrivée au pouvoir du mollah Rohani est le fruit d’une série d’échecs de l’ensemble du régime : l’échec de Khamenei, la dislocation de la faction dominante, l’échec d’Ahmadinejad, l’impasse de la politique de repli sur soi, l’échec et l’impuissance des réformateurs étatiques. C’est pourquoi, il ne s’agit pas d’un choix en vue de réforme pour sauver le régime des mollahs de son renversement ; mais d’un choix pour la phase terminale des mollahs.

Quatrième point : tant que ce régime sera au pouvoir, rien ne changera. La seule solution, c’est de renverser le régime des mollahs. Et comme l’a dit Massoud (Radjavi, dirigeant de la Résistance) : « Le bouleversement de l’équilibre interne du régime théocratique témoigne de la faiblesse et de l’instabilité du guide suprême, et ça pour le peuple iranien, c’est une aubaine. Car c’est une occasion pour faire avancer la résistance et le soulèvement. »

Toutefois, comme je l’ai dit après l’annonce des résultats électoraux, nous déclarons au nouveau président intégriste : Sans liberté d’expression et sans les droits de l’homme, et tant qu’il y aura des prisonniers politiques et qu’il n’y aura pas de liberté d’action pour les partis, tant que la politique agressive du régime continuera en Syrie et en Irak et tant que le régime insistera pour se doter de la bombe atomique, rien ne changera. Mais le guide suprême sait que tout véritable changement dans sa politique, entrainera l’ensemble du régime vers son renversement. Ce faisant, nous vous disons, allez-y, voici venu le temps de votre épreuve.

Cinquième point : le nouveau président du régime du guide suprême qui entre en scène avec le slogan de la modération, est un responsable de la machine de guerre, de sécurité et de répression avec un lourd passé.

Toutefois, à ces gouvernements occidentaux et partisans de la complaisance qui essaient en vain de le faire passer pour un modéré, je dirai : n’hésitez pas, si vous le pouvez, surtout faites reculer ce régime sur son programme nucléaire et faites-lui boire la coupe de poison. Oui, si vous le pouvez, surtout faites reculer les mollahs de Syrie, d’Irak et du Liban.

Mais je lance une mise en garde : ne ratez pas cette occasion. Après 10 années de négociations stériles, ne vous laissez pas tromper à nouveau par quelqu’un qui se dit maitre dans l’art de fourvoyer les Occidentaux, et avant que la bombe atomique des mollahs n’explose au-dessus des peuples du monde, faites-y obstacle !

Sixième point : Au-delà de tout le vacarme autour de l’élection, le régime du guide suprême s’est lancé dans la guerre contre le peuple syrien pour échapper à son renversement. Cette sale guerre ne vise pas à préserver Bachar Assad, mais à sauver Khamenei à Téhéran. Parce que c’est ce régime qui, pour se maintenir, étend l’intégrisme et le terrorisme de l’Afghanistan à l’Irak, du Bahreïn au Yémen.

La conscience des peuples du monde se sent blessée en voyant les gouvernements occidentaux qui ont jusqu’à présent regardé les bras croisés, le massacre de 100.000 hommes, femmes et enfants en Syrie. Le temps est venu pour qu’ils cessent de tolérer les gardiens de la révolution et la Force Qods à Lattaquié, Tartous et Beyrouth, et qu’ils mettent fin à leur présence.

Par conséquent je mets en garde tous les décideurs au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique. Tout comme je mets engarde tous les gouvernements de la région et voisins de l’Iran qui sont la première cible de ce régime, que nous entrons dans les dernières minutes. Dès lors, si vous ne voulez pas voir s’étendre davantage le rayon de la guerre et des massacres dans la région, il n’existe pas d’autre voie que celle du renversement de ce régime.

Septième point : L’expérience de longues années a montré que la complaisance avec le régime du guide suprême mène à l’échec. C’est cette politique destructrice qui a mené au désarmement et à l’encerclement des Moudjahidine du peuple, au transfert de la sécurité d’Achraf au gouvernement irakien et qui a retardé le renversement des mollahs.

La voie majeure qui mène à la liberté, c’est la troisième voie : à savoir ni la complaisance, ni la guerre mais le renversement de la dictature religieuse par le peuple iranien et sa résistance. Cette solution sera réalisée par les forces combattives opposées au régime, les unités de l’armée de libération et les forces de la révolution démocratique du peuple iranien.

Chers Compatriotes,

L’attaque de la semaine dernière sur la prison de Liberty et la mort des Moudjahidine du peuple Kolthoum Serahati et Djavad Naghachan, juste le jour de l’annonce des résultats de la mascarade électorale, est un acte par lequel le régime voulait préserver son équilibre fragile face à la force principale de la résistance. Aujourd’hui, je veux demander à la communauté internationale, en particulier l’ONU et le gouvernement américain, pourquoi ils n’ont pas empêché ce crime ?

Il était tout à fait possible de prévoir et d’éviter cette tuerie. La première attaque à la roquette du régime sur cette prison, le 9 février dernier, qui a causé la mort de huit Moudjahidine du peuple, a clairement montré que la prison de Liberty n’offre aucune sécurité. Et tout le monde a compris que l’exode forcé des Achrafiens à Liberty sous le coup de la tromperie du représentant spécial de l’ONU, était en vérité leur transfert dans un abattoir. Il était normal d’attendre de l’ONU et des USA qu’ils règlent immédiatement la question de la sécurité parce qu’ils s’étaient engagés à protéger les Moudjahidine du peuple à Liberty. D’autant plus que les agents de Khamenei menaçaient ouvertement de lancer une nouvelle attaque et que le gouvernement irakien s’était empressé d’annoncer qu’il ne pouvait pas assurer la sécurité de Liberty. L’ambassade des Etats-Unis à Bagdad avait elle aussi alerté sur la répétition de nouvelles attaques. Alors tout le monde savait qu’une attaque se préparait, mais rien n’a été fait pour assurer ne serait-ce que le minimum de protection nécessaire.

Au cours de ces quatre mois, la Résistance iranienne a envoyé des centaines d’avertissements aux autorités concernées. J’ai personnellement envoyé de nombreuses lettres au président Obama, au Secrétaire général de l’ONU, au Haut commissaire aux réfugiés, au Secrétaire d’Etat américain et à d’autres autorités pour les mettre en garde afin d’empêcher le prochain massacre.

Nous avons écrit : Messieurs ! Les habitants de Liberty sont vulnérables face à la moindre attaque. J’ai dit qu’à Liberty il n’existe pas d’abris. Alors laissez les Moudjahidine ramener dans le camp les murs de protection des baraquements qui se trouvent juste à l’extérieur du camp. Laissez transférer d’Achraf à Liberty les équipements de protection individuels comme les casques et les gilets. Et laissez les Moudjahidine retourner à Achraf où ils bénéficient d’une sécurité relative, et d’où ils pourront être envoyés dans des pays tiers.

Mais durant cette période, la MANUI aurait pu facilement faire venir des équipements de protection pour les Moudjahidine, l’ambassade américaine aurait pu facilement agir pour le transfert des murs de protection, le Secrétaire général de l’ONU et le gouvernement américain auraient pu ouvrir la voie au retour des Moudjahidine à Achraf. Mais durant tous ces quatre mois, ils sont restés les bras croisés à ne rien faire.

Au lieu de cela, Kobler a justifié la transformation de Liberty en prison par le gouvernement irakien et avec une vaste campagne de diabolisation et de rapports mensongers, il a fait porter toute la responsabilité sur les Moudjahidine du peuple. Et il a rendu la Résistance iranienne responsable de l’échec du plan de transfert vers des pays tiers et il a tellement répété ces mensonges, qu’il a relégué au second plan dans les esprits le problème de la sécurité.

Il est temps maintenant de répondre de ce sang versé et de ces vies volées. Parce que fermer les yeux sur un crime que l’on aurait pu éviter, ce n’est plus de la complaisance, de la lâcheté ou de la passivité. C’est de la complicité de crime et les auteurs doivent être traduits en justice.

Il est regrettable que l’ONU et les USA insistent pour que ces milliers de personnes restent sous le feu des roquettes du régime des mollahs et se contentent de promesses vides et de transferts au compte-goutte vers des pays tiers dont on ne sait pas combien de temps cela prendra.

Voilà trois ans que pour le transfert des Achrafiens vers des pays tiers, nous frappons à toutes les portes. Et nous avons dit à maintes reprises que nous en acceptons tous les frais. Mais 16 mois après le transfert des Achrafiens à Liberty, avec tous nos efforts, nos pressions et à nos frais, nous n’avons pu transférer que des dizaines de personnes en Albanie et 8 autres ailleurs. Alors qu’il avait été prévu que jusqu’à la dernière semaine d’avril, 210 personnes partent en Albanie.

Par conséquent messieurs, si vous ne pouvez pas mettre en œuvre le plan de transfert, vous n’avez pas le droit d’en prélever le prix sur le sang des enfants du peuple d’Iran. Ouvrez les portes de la prison de Liberty, et laissez partir immédiatement les Moudjahidine à Achraf. Oui, maintenant, tout de suite !

Le régime du guide suprême voit sa survie dans l’anéantissement des Moudjahidine du peuple. C’est ce même dynamisme qui aujourd’hui fait d’Achraf et de Liberty le point où se noue la bataille contre le régime inhumain des mollahs.

J’ai dit plusieurs fois que ce que veut vraiment le régime des mollahs ce n’est pas que les Moudjahidine partent d’Achraf ou d’Irak. Le but du régime c’est d’anéantir physiquement les Moudjahidine ou de les faire capituler. Il n’y a pas de troisième option.

Tout comme c’est ce régime qui est le principal obstacle à la protection des habitants de Liberty et le principal obstacle au retour des Moudjahidine à Achraf. En fait il y avait un plan et un programme calculé pour démanteler en douceur les Moudjahidine. Ce plan a été mis en œuvre par le représentant spécial de l’ONU qui a collaboré avec le régime des mollahs dans le déplacement forcé jusqu’à la transformation en prison de Liberty. Et quand ils se sont retrouvés face à l’endurance des Moudjahidine, ils ont déclenché attaques et massacres.

Malgré toutes les pressions, cependant, la persévérance des Moudjahidine et votre campagne, vous amis de la résistance, ont porté leur fruit, Martin Kobler, cet allié de Maliki et de Khamenei a été écarté et c’est vous qui en sortez vainqueurs. Oui, celui qui était venu opérer en douceur le démantèlement des Moudjahidine, a été écarté.
Alors nous disons à ses acolytes, tirez-en une leçon et sachez que vous êtes les derniers d’une longue liste entamée par Khomeiny qui a échoué dans ses objectifs funestes d’anéantir les Moudjahidine du peuple. C’est pourquoi Khamenei et ses complices, eux aussi, ne récolteront que l’échec et l’opprobre.

Chers compatriotes,
Amis Achrafiens,

Face au monstre de la répression et du crime qui s’en prend aux villes et aux villages d’Iran, jusqu’à Damas et Bagdad, par bonheur une résistance solide s’est levée qui incarne l’honneur et le prestige de l’Iran et des Iraniens. Un mouvement constitué des enfants les plus éclairés et les plus dévoués du peuple iranien qui sont l’espoir et la garantie de la liberté. Mais ce trésor stratégique, qui en a jeté les bases, qui l’a orienté et comment le fait-il fructifier ?

La révolution iranienne a été détournée par Khomeiny ; il a souillé nos valeurs de lutte avec son intégrisme et sa démagogie et a plongé notre patrie dans la dictature, la guerre et la régression.

– Mais qui a défié Khomeiny en opposant à sa « révolution islamique », le mot d’ordre de « révolution démocratique » en Iran ?
– Qui a dressé le drapeau de la résistance sans compromis et a tenu bon face à l’agression et la destruction semées par Khomeiny ?
– Qui a fait la lumière dans le climat politique si troublé et a déclaré avec fermeté : le mot d’ordre principal de la révolution iranienne, est le mot d’ordre de la liberté et la menace principale est l’intégrisme et la dictature religieuse ?
– Qui a affirmé, comme il a été prouvé au cours de ces trente années, qu’une vipère n’accouche pas d’une colombe réformiste et modérée ?
Maintenant c’est à vous que je le demande : De qui s’agit-il ?

Oui, de Massoud (Radjavi) !

Lui dont l’espoir et le chemin ont renforcé et renforcent la résistance des Moudjahidine emprisonnés dans les salles de torture, lui dont les fusillés et les victimes des massacres ont crié et crient encore le nom et le chemin. On entend toujours depuis trente ans retentir sa voix un peu partout dans les foyers, lui qui disait : « Ils m’ont fouetté des milliers de fois, ils m’ont pendu des milliers de fois, je suis le représentant d’une génération innombrable, je suis venu donner ma vie pour la liberté de mon peuple enchainé. » Oui, ses paroles pour les passionnés de la liberté apportent la bonne nouvelle de la libération, et pour les ennemis de la liberté, c’est l’écho du crime et du péché.

C’est lui qui a fondé le Conseil national de la Résistance iranienne, qui a créé l’Armée de libération nationale iranienne et qui a fait traverser au navire de la résistance organisée du peuple iranien, le tsunami des bombardements, des attaques et du blocus. C’est pour cette raison qu’à l’instar de toutes les expériences amères de l’histoire, les mains de l’ennemi et les poignards trempés dans le poison de la trahison, s’agitent pour le calomnier et l’éliminer physiquement.

Aux Etats-Unis, Abraham Lincoln avait été taxé de dictateur et d’incompétent parce qu’il avait signé la libération des esclaves. Et à l’époque de la nationalisation du pétrole, le Grand Mossadegh avait été traité de noms comme démagogue, égoïste et autoritaire. Aujourd’hui aussi nous voyons que le chœur de voix de Khamenei, Maliki, Kobler et leurs serviteurs, reprennent ces intentions funestes.

Permettez-moi, pour faire comprendre l’ampleur de ce plan et pour le marquer dans l’histoire, de vous confier une chose : En juillet de l’an dernier, après l’arrêt de mes rencontres avec Kobler, sur la médiation et en présence d’un groupe de personnalités éminentes américaines et européennes qui se trouvent ici parmi nous, j’ai à nouveau rencontré Kobler. Dans cet entretien, outre toutes les tromperies et fourberies pour le déplacement forcé des Achrafiens à Liberty, Kobler qui avait auparavant parlé longuement avec les agents de la Gestapo des mollahs, insistait pour obtenir des informations sur Massoud . Je me suis immédiatement indignée et j’ai protesté. Mais en faisant preuve d’un acharnement particulièrement suspect, il s’est entêté à poser des questions, et dans le rôle de la nourrice plus soucieuse que la mère, a dit qu’il voulait le protéger lors du déplacement (d’Achraf vers Liberty). Il en a tant fait que les personnalités qui étaient présentes se sont toutes insurgées, certaines se sont levées pour protester et lui demander de mettre fin à ces questions et de dire pour quelles raisons il voulait trouver sa trace.

En même temps que ce repérage, lors du départ du dernier convoi d’Achrafiens à Liberty, des agents du régime s’étaient mêlé aux militaires et aux agents en civil de Maliki. Sous le regard des observateurs de Kobler, ils prenaient des photos des visages des Moudjahidine pendant l’inspection avant le départ, et quand les Achrafiens ont protesté, Kobler au lieu d’arrêter ces espions, a demandé aux Achrafiens de se taire et de faire preuve de retenue. Certes, tout le monde sait parfaitement qui était et qui se trouve derrière ces plans.
Comme le disait Chamlou :
« Celui qui frappe à la porte la nuit
est venu tuer la lumière.
Les bouchers
ont installé dans les artères
billots et couperets
couverts de sang. »

Mais ce que je tiens à dire c’est que malgré tous les complots et toutes les lâchetés, le dernier mot reviendra à la génération que Massoud  a formée. Cette même génération innombrable qui rugit :
– Dans l’immense désert de la tyrannie et de l’oppression, cet amour de la liberté qui a conquis l’être humain, c’est nous.
– Dans les ténèbres du mensonge, de l’hypocrisie et de l’indifférence, ce sacrifice et cette sincérité qui ouvrent la voie de la résistance, c’est nous.
– Et dans la nuit obscure du régime du guide suprême, cette volonté victorieuse qui donne naissance à l’armée de libération, qui se dresse et qui mène au renversement, c’est nous.

Sur la scène politique et de la propagande, nous voyons aussi avec quel courroux et quelle haine ils s’en prennent à Massoud  et à ses combattants en disant : Mais pourquoi vouloir à tout prix renverser le régime du guide suprême ? Mais pourquoi n’acceptez-vous pas démanteler votre organisation ? Et en un mot, ce qu’ils disent c’est : pourquoi vous luttez et vous résistez ? Ce qu’ils disent c’est que, puisque cette résistance ne s’est pas démantelée, puisque ses membres n’ont pas capitulé un par un, et n’ont pas renoncé à leur cause, alors ils sont coupables ! Oui, c’est exactement la logique du bourreau qui affirme que le prisonnier torturé n’a qu’à s’en prendre à lui-même, parce que s’il n’avait pas résisté, il n’aurait pas été torturé. S’il avait plié et collaboré avec le bourreau, il n’aurait pas été exécuté.

De cette manière, tous ceux qui ont ouvert la voie de l’histoire, étaient fautifs pour leurs souffrances, leur exil et leur mort. Jésus-Christ, fils de Marie, serait alors fautif d’avoir été mis en croix parce qu’il a dit : « si quelqu’un veut venir derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il porte sa croix et qu’il me suive. »(Marc 8, 34 – 9, 1) Et notre Maître, Hossein fils de l’Imam Ali, serait aussi fautif de son martyr le jour de l’Achoura, parce qu’il s’est soulevé contre l’oppression.

S’il en est ainsi, alors nous sommes fiers de toutes les fautes et de tous les délits que vous écrivez contre nous. De ces accusations, de ces croix, de ces potences et de ces lits de tortures qui sont nos seuls biens dans votre monde et qui sont les signes de notre résistance et de notre refus du compromis, nous sommes fiers, et nous ne renoncerons jamais à lutter pour la liberté et c’est là le secret de notre pérennité.

Chers compatriotes,
Le résultat de 35 ans de pouvoir des mollahs et leur bilan pour le peuple iranien, consiste en des massacres et des destructions, la misère, la drogue, la montée des prix et le chômage.
Soyez maudits vous et votre régime qui obligez chaque soir au moins cinq millions d’Iraniens à dormir le ventre affamé !
Soyez maudits vous qui avez fait de l’Iran le premier pays au monde pour le trafic d’organes humains !
Et soyez maudits pour avoir rempli les rues de la capitale de tous ces enfants qui travaillent, de toutes ses femmes sur le trottoir et de tous ces jeunes drogués !

Mais face à toute cette tristesse et toutes ces souffrances, nous multiplions mille fois plus notre volonté de libérer le peuple d’Iran et le lui rendre sa joie.
O joie de la liberté, le jour où tu reviendras, que ferais-je avec toi ?
Je déposerai à tes pieds tout ce sang répandu comme une brassée de roses rouges.

Chers amis,
L’an dernier, ici même, un des sujets urgents était notre campagne pour sortir l’Ompi de la liste des groupes terroristes aux Etats-Unis. La décision de la cour d’Appel de Washington, grâce à votre travail à tous, grâce aux efforts des amis de la justice pour ce mouvement, aux Etats-Unis et en Europe, et grâce à la résistance des Moudjahidine de la liberté, a fini par mettre fin à cette inscription sur la liste noire. Notre objectif dans le retrait de cette inscription était d’enlever un grand obstacle sur le chemin du changement en Iran et maintenant, après cette victoire, il est temps de développer partout cette lutte pour le renversement du régime du guide suprême.

Bien évidement, le renversement ne se fera pas tout seul. Il faut pour cela un mouvement et une résistance dotée d’une organisation cohérente et unie, avec des personnes prêtes à tout donner, avec un soutien social et populaire, doté d’une indépendance financière, avec une vaste présence de femmes dans tous les domaines et une alternative démocratique possédant des objectifs et un programme clairs.

Alors permettez-moi ici, de rappeler le programme en 10 points de la résistance, dont les fondations sont le sang des martyrs et la souffrance des prisonniers et les efforts des résistants pour la liberté :

1- A nos yeux, le vote du peuple est le seul critère de légitimité et c’est pour cela que nous voulons une république fondée sur le suffrage universel.
2- Nous voulons un système pluraliste, avec la liberté de partis et d’assemblée. Dans l’Iran de demain nous respecterons l’ensemble des libertés individuelles, et nous insisterons sur la liberté totale d’expression et des médias et l’accès sans condition pour tous à internet.
3- Nous nous engageons à défendre l’abolition de la peine de mort dans l’Iran libre de demain.
4- Nous sommes engagés pour la séparation de la religion et de l’Etat. Toute discrimination vis-à-vis des adeptes de l’ensemble des cultes sera interdite.
5- Nous croyons dans l’égalité totale des femmes et des hommes dans les domaines politiques, économiques et sociaux. Nous sommes aussi engagés en faveur de la participation à part égale des femmes à la direction politique. Toute forme de discrimination contre les femmes sera abolie. Elles bénéficieront du droit de choisir librement leurs vêtements, de décider librement de leur mariage, leur divorce, leurs études et leur profession.
6- L’Iran de demain sera un pays d’état droit et de justice. Nous voulons édifier un système juridique moderne fondé sur le respect de la présomption d’innocence, le droit à la défense, le droit de saisir la justice et le droit à un procès public. Nous voulons également l’indépendance totale des juges. La loi de la charia des mollahs sera abolie.
7- L’Iran de demain sera un pays respectueux des droits humains. Nous sommes engagés à respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme, les pactes et les conventions internationales comme le Pacte international des droits civils et politiques, la Convention contre la torture, et la Convention pour l’élimination de toute forme de discrimination contre les femmes.
L’Iran de demain sera un pays où règnera l’égalité de toutes les minorités. Nous insistons sur l’autonomie du Kurdistan dont le plan a été adopté par le CNRI. La langue et la culture de nos compatriotes, quelle que soit leur ethnie, font partie de la richesse humaine de tout le peuple de ce pays et doivent se développer et se diffuser dans l’Iran de demain.
8- Nous reconnaissons la propriété privée, les investissements privés et le libre marché. Nous prônons le principe de l’égalité des chances pour tout le peuple iranien dans le monde professionnel et le droit à l’emploi. Nous protègerons et développerons l’environnement.
9- Notre politique étrangère sera fondée sur la coexistence pacifique, la paix et la coopération internationale et régionale et le respect de la Charte des Nations Unies.
10- Nous voulons un Iran sans nucléaire et sans armes de destruction massive.

Chers compatriotes,
Notre propos n’est pas de dire que les mollahs s’en aillent pour que nous les remplacions. Notre propos est de dire que le vote, le choix et l’avis du peuple iranien deviennent souverains. Nous sommes venus nous sacrifier pour que le peuple iranien puisse choisir librement. C’est un choix qui remplira l’Iran de confiance et de moissons de liberté et de justice, et il en sera ainsi !

Ami de la résistance,
Vous vous demandez quelle est notre politique et quel chemin nous allons suivre. La réponse est le combat et la lutte sous toutes ses formes, partout et de toutes nos forces.

Vous nous demandez quel est notre but ? La réponse est l’instauration de la liberté, de la démocratie et de l’égalité en Iran aujourd’hui enchainé.

Si cette lutte comporte de nombreuses difficultés, si le chemin est long et rempli de souffrances, qu’il y a-t-il à craindre ? Car nous nous sommes dressés avec tout notre être et toute notre existence afin de nous sacrifier pour la liberté du peuple iranien.

Alors levons-nous avec la force de la sagesse
et battons-nous contre le monstre de la tyrannie
avançons pour renverser à jamais l’antre du dragon
et créer un nouveau monde.

Vive la liberté !
Vive le peuple iranien !
Vive les Moudjahidine d’Achraf et Liberty !

Merci à tous !

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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