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03 Déc 2013

Discours au sénat de Belgique sur la crise nucléaire iranienne et la situation de camp Liberty

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Discours au sénat de Belgique sur la crise nucléaire iranienne et la situation de camp Liberty

Je suis heureuse de me retrouver à la maison de la démocratie, au sénat de Belgique. Je suis venue demander l’aide du peuple belge et de ses élus pour soutenir le peuple iranien et sa Résistance en faveur de la démocratie et des droits de l’homme en Iran.

La relation entre la Belgique et l’Iran remonte à bien longtemps. Mais il y a 30 ans, une relation nouvelle s’est créée : la solidarité du parlement de Belgique avec le parlement iranien en exil, le Conseil national de la Résistance iranienne. Votre soutien aux droits humanitaires des membres de la Résistance à Achraf et à Liberty ne pourra s’oublier.

Dans ma dernière visite au parlement de Belgique, il y avait le député Patrick Moriau, qui nous a malheureusement quittés. Je voudrais saluer la mémoire de ce défenseur des droits de l’homme et de la démocratie en Iran.

En vérité, nous affrontons un ennemi commun, la dictature religieuse en Iran. Ce régime veut défier le monde, avec le programme de fabrication de l’arme nucléaire. Avec son aide aux intégristes islamiques, il vise les communautés musulmanes dans tous les pays, y compris la Belgique.

Ce régime est en train de détruire le Moyen-Orient par la guerre et le terrorisme. Il est en guerre avec le peuple iranien par ses violations sauvages des droits de l’homme, ses exécutions quotidiennes, ses milliers d’arrestations arbitraires et l’absence de toutes les libertés, y compris le blocage total d’internet. Depuis l’arrivée de Rohani à la Présidence des mollahs, les exécutions ont pris une cadence accélérée, avec en moyenne trois pendaisons par jour.

Je voudrais maintenant aborder l’accord nucléaire de Genève. Pour analyser cet accord, il faut rappeler quelques points : D’abord, le régime des mollahs est confronté au mécontentement grave et actif de la société iranienne. Deuxièmement, les mollahs cherchent à se doter de la bombe pour éviter le renversement de leur régime. Troisièmement, il faut rappeler qu’ils sont des maîtres du mensonge et qu’ils ne respectent aucun engagement. A la veille de la deuxième guerre mondiale, Hitler avait déclaré : “Je suis prêt à violer n’importe quel accord. Pourquoi je ne pourrai pas aujourd’hui signer un accord avec une bonne intention, et le piétiner demain ? »

Ces onze dernières années, grâce aux efforts de ses sympathisants en Iran, la Résistance iranienne a révélé plusieurs sites du régime, mais les mollahs possèdent encore d’autres sites clandestins.

En vérité, ce ne sont pas les mollahs qui ont voulu accepter certaines demandes de la communauté internationale, c’est la pression des sanctions et des protestations populaires qui ont poussé le régime à accepter cet accord. Nous applaudissons ce recul des mollahs. Cependant, nous soulignons qu’aucun accord n’est acceptable sans la destruction complète du programme nucléaire des mollahs.

Les 5+1 ont franchi une étape avec la suspension des activités du site d’eau lourde d’Arak. Mais cela ne signifie pas que les mollahs ont abandonné la bombe atomique. L’engagement des mollahs dans cet accord est réversible. Ils ont toujours en main la clé de la fabrication de la bombe. C’est pourquoi tant que l’enrichissement ne sera pas totalement arrêté, tant que les mollahs n’auront pas accepté le Protocole additionnel, et tant que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ne seront pas entièrement appliquées, le danger de la bombe existera.

Les mollahs ont compté sur deux éléments : D’abord une politique de tromperie et ensuite la politique faible de l’Occident, surtout des Etats-Unis. C’est ce qui leur donne des moyens pour jouer avec la bombe atomique. En tant que Résistance qui a tenu un rôle très important dans les révélations du programme nucléaire du régime et en tant que son principal adversaire, nous insistons sur trois points :
1- Obliger les mollahs à accepter les inspections inopinées.
2- Démanteler complètement les sites nucléaires en oxydant toutes ses réserves d’uranium.
3- Eviter toute réduction des sanctions internationales tant que ce régime n’accepte pas les résolutions de l’ONU.

Mesdames et Messieurs,
Je voudrais maintenant attirer votre attention sur les attaques et les pressions intenses de la dictature religieuse sur les habitants du camp Liberty dans le but d’anéantir le mouvement de la Résistance. Le régime iranien a augmenté la répression pour dissimuler sa fragilité à l’intérieur du pays. Il essaye surtout d’éliminer son opposition et principale alternative.

Depuis 2009, et le transfert de la protection du camp d’Achraf par les Américains au gouvernement irakien, ce dernier n’a cessé d’attaquer les membres de l’Ompi à la demande des mollahs. Ces attaques ont fait 112 morts et 1200 blessés. 15 autres sont morts dans de terribles souffrances, à cause du blocus médical.

En 2012, après un accord malhonnête entre l’ONU et le gouvernement irakien, 3000 membres de la Résistance qui ont vécu pendant 25 ans à Achraf, une cité construite de leur propre main, ont été déplacés de force au camp Liberty. Les Etats-Unis, l’Union européenne et l’ONU ont officiellement soutenu ce départ forcé. Mais en contrepartie, ils ont promis de garantir la protection et la sécurité des membres de la Résistance.

Le 1er septembre, les forces du gouvernement irakien ont lancé une attaque sur Achraf massacrant 52 membres de la Résistance. Ils ont pris en otages 6 femmes et un homme. C’est pourquoi des centaines de membres et de sympathisants de la Résistance ont lancé une grève de la faim au camp Liberty et dans plusieurs pays du monde. Mais les Etats-Unis et l’ONU ont choisi le silence. Les Etats-Unis et les Nations Unies n’ont pas tenu leurs promesses sur le camp Liberty. Ils avaient annoncé que c’était un camp provisoire de transit. Mais Liberty s’est transformé en prison. Les habitants sont privés de leur droit de circuler librement, sont privés des visites de leurs avocats et de leur famille et beaucoup sont privés de soins médicaux. Deux ans après l’arrivée à Liberty, seulement 10% ont été réinstallés dans des pays tiers.

Actuellement, le gouvernement irakien, allié aux mollahs, parle ouvertement de mandats d’arrêt contre des habitants de Liberty. Selon notre expérience, il prépare ainsi le terrain à une autre catastrophe humanitaire.

C’est pourquoi, je tiens à vous demander d’agir pour rétablir les droits et la liberté des membres de la Résistance au camp Liberty. Je demande au gouvernement belge d’être à l’avant-garde d’une initiative au niveau de l’Union européenne, afin de forcer le gouvernement irakien à libérer les 7 otages et à garantir la sécurité du camp Liberty.

La solidarité entre les pays européens et la Résistance iranienne est plus que jamais nécessaire. La solidarité avec une Résistance qui aspire à une république démocratique et pluraliste basée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’abolition de la peine de mort et un Iran non-nucléaire qui respecte la coexistence pacifique avec tous les pays.

Je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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