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12 Nov 2017

Discours de Maryam Radjavi à la cérémonie en mémoire des 24 martyrs de l’OMPI Pour le 2e anniversaire de l’attaque à la roquette du 29 octobre 2015 à Liberty

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Discours de Maryam Radjavi à la cérémonie en mémoire des 24 martyrs de l’OMPI Pour le 2e anniversaire de l’attaque à la roquette du 29 octobre 2015 à Liberty

Nous célébrons aujourd’hui la mémoire des 24 Moudjahidine du peuple tués il y a deux ans dans l’attaque à la roquette lancée par les pasdarans de la dictature religieuse.

Chers amis,
Chers sœurs et frères,
Chers compatriotes,

Nous célébrons aujourd’hui la mémoire des 24 Moudjahidine du peuple tués il y a deux ans dans l’attaque à la roquette lancée par les pasdarans de la dictature religieuse.

Ces martyrs et cette date nous rappellent un message majeur. Le message des martyrs du massacre de 1988, les martyrs de l’offensive Lumière éternelle, le message des 120.000 flammes de la liberté et les souffrances de 38 années du peuple iranien. Ce message dit que le peuple iranien est déterminé à instaurer la liberté et la démocratie, et à renverser la dictature religieuse à n’importe quel prix.

Saluons les martyrs des Moudjahidine du peuple tombés le 29 octobre 2015 !
Saluons la mémoire de notre soeur Nayereh Rabi’i, membre du conseil centrale de l’OMPI, nouveau témoignage s’il en fallait de la volonté des femmes insurgées d’Iran pour parvenir à la liberté et l’égalité.

Saluons Hossein Abrichamtchi, dit aussi Commandant Kazem, commandant courageux des batailles de l’armée de libération nationale iranienne.

Et saluons chacun des martyrs qui sont autant de lumières de la liberté dans la nuit de la tyrannie, du désespoir et de la reddition : mes chers frères Manouchehr Barati, Hamid Dehghan, Akbar Alidoust, Hassan Toffigh-Jo, Hamid-Reza Imeni, Aboutaleb Hachemi, Kioumars Youssefi, Hossein Gandomi, Farchid Rabi’i, Hassan Ebrahimi, Mohammad-Ali Mirza’i, Sahrab Homayounfar, Behzad Mirchahi, Amir Hossein Adavi, Rajab Ghorbani, Abdolreza Vadiyan, Charif Vassi, Hossein Sarv-Azad, Ahmad Mastchian, Jassem Ghassir, Mohammad Javad Salari et Mohammad-Hassan Nourali.

A ces 24 martyrs de l’OMPI qui ont rejoint l’éternité il y a de cela deux ans, nous disons qu’ils sont présents dans toutes les scènes de résistance de cette génération et que nul ne pourra les oublier.

Comment pourrait-on oublier Hossein Abrichamtchi qui était un modèle d’énergie et de résistance, toujours en première ligne, ouvrant la voie, qui savait éliminer les obstacles par un dur labeur et une abnégation sans compter.

Et comment oublier ma chère Nayereh dont la joie et la combattivité ainsi que l’amour et le respect qu’elle vouait à ses sœurs était un véritable modèle.

Avec l’ensemble des Moudjahidine du peuple qui sont tombés le 29 octobre, ils forment une multitude de modèles envoyant à chaque résistant le message qu’il faut lutter 100 fois plus à leur place.

Il est vrai que chacun de ces martyrs et chacun d’entre vous ici, témoignez de cette grande vérité. Dans un monde où à cause de l’oppression régnante, résister exige un lourd tribut, toutes celles et ceux qui cœur et âme disent « non », qui cœur et âme ont choisi de résister et de persévérer en en payant le prix, qui se battent contre l’idéologie du « moi avant tout » et du patriarcat, oui celles-là et ceux-là deviennent les éclaireurs du monde de la liberté.

Nous disons à ces martyrs :
Vous qui êtes les symboles de l’honneur et de la liberté en sacrifiant vos vies, regardez comment vos amis ont repris votre flambeau et ont juré de poursuivre votre voie honorable. Regardez avec quelle volonté ils sont entrés dans une nouvelle période et comment ils ont promis que malgré tous les complots, les épreuves et les attaques, ils marcheront sur vos pas jusqu’à la victoire.

Au lendemain du 29 octobre, face à tout ce sang versé et toutes ces destructions, votre première réaction a été de renouveler votre engagement et chacun d’entre vous a dit et écrit ne jamais vouloir abandonner la cause, ni vos valeurs libératrices ni votre but de renverser la dictature religieuse.

Vous étiez si déterminés dans ce serment renouvelé que Massoud Radjavi a déclaré qu’en l’apprenant, il en avait été stupéfait. Il avait dit : « celles et ceux qui sont demeurés fermes dans leur serment de résistance dans le cadre de la stratégie des mille Achraf, les mille foyers de révolte, et qui dans toutes les situations respectent et renouvellent cet engagement, portent un coup dur à l’ennemi inhumain, à ses alliés et à ses mercenaires. » Il avait ajouté : « Si eux ont tiré des roquettes, vous, vous avez tiré de votre fourreau votre arme idéologique que vous avez gravée dans l’histoire et que vous avez montrée à vos amis et vos ennemis. »
Il a dit également : « Les Moudjahidine renouvellent constamment leur engagement pour aiguiser leur détermination. Ici tout l’art repose dans le besoin que l’on ressent à faire cette démarche. » Et il a souligné que « moi je peux m’appuyer sur vous, résistants d’Achraf et Liberty. Avec ce serment renouvelé nous lutterons jusqu’au bout. »

Je suis heureuse de voir que deux ans après le 29 octobre 2015, vous êtes toujours sur la voie de cet engagement victorieux et fiers de l’être. Quand on regarde les expériences des révolutions dans le monde, on voit que la victoire nait de la ferme détermination de défendre cet engagement. Il n’y a pas d’autre voie possible.

Le progrès dans le monde ne se mesure-t-il pas à l’aune de l’engagement de lutter contre ce qui fait obstacle à l’évolution ? Chaque jour on l’approfondit, chaque jour on en paye le prix. Et on apprend comment devenir soi-même une flamme sur la voie de la liberté pour éclairer les autres. Est-ce que les alliances et la solidarité ne se nourrissent-elles pas justement de foi et de fidélité à ces engagements ?

Ils nous ont visés avec les terribles tueries des années 1980. En 1988, ils ont massacré 30.000 de nos amis. Puis il y a eu les années de blocus et toutes ces inscriptions sur les listes noires avec des machinations, des bombardements, des attentats terroristes, des bains de sang, des tirs de roquettes. Comment avez-vous traversé tout cela ? Uniquement en restant toujours plus fermes et déterminés vis-à-vis de votre cause.

C’est pourquoi nous réitérons nos engagements et renforçons notre foi et notre conviction.

C’est ce serment renouvelé et le prix que nous payons qui nous assurent de la victoire. A condition, comme le disait Massoud, que « personne ne pense à soi, mais au fleuve grondant des martyrs des années 1980, du massacre de 1988, de l’offensive de Lumière éternelle et des camps d’Achraf et Liberty, de la révolte de 2009, pour faire aboutir ce sang, cette souffrance et cette lutte. »

Nous nous souvenons tous que le plan du transfert d’Achraf à Liberty avait été conçu pour anéantir les Achrafiens. Mais vous l’avez retourné contre l’ennemi grâce à votre vigilance, votre endurance mais aussi avec de nombreuses souffrances. Ils avaient également conçu le camp Liberty pour en faire un abattoir des Achrafiens. La pluie de roquettes du 29 octobre avait, elle aussi, pour but de tuer plusieurs centaines d’entre vous. Mais votre vigilance et votre préparation permanente face aux attaques, l’ont neutralisée.

C’est pourquoi les martyrs du 29 octobre ont ouvert la voie au grand transfert car il ne restait que peu de temps avant que Khamenei ne mette en œuvre son plan de destruction totale de Liberty.

Chers Amis,

L’échec du grand plan des mollahs de détruire l’OMPI, l’impasse du régime dans l’accord nucléaire, son impuissance à contenir la crise économique et sociale, l’échec de Khamenei et de tout son régime dans la farce électorale présidentielle, en particulier face au mouvement pour la justice des victimes du massacre de 1988, et la fin de l’époque de la complaisance des Etats-Unis, tout est prêt pour plonger cette dictature dans une période d’échecs et d’impasses.

Le développement des manifestations des Iraniens excédés qui se déroulent quotidiennement à Téhéran, à Ahwaz et ailleurs est un reflet de cette période. C’est un nouvel élan de la résistance et des protestations dans lesquelles on retrouve la plupart des couches sociales : les épargnants spoliés par les établissements financiers liés à Khamenei et aux gardiens de la révolution ou pasdaran, les ouvriers, le corps enseignant, le personnel infirmier, les retraités, les employés, les étudiants, les diplômés des universités, le personnel médical, les lycéens, les jeunes demandeurs d’emploi et les agriculteurs, ou encore les gens excédés qui forment des chaines humaines près des fleuves Karoun ou Zayandeh Roud pour protester contre l’assèchement des cours d’eau ou la pollution de l’air, et jusqu’aux prisonniers politiques qui en se mettant en grève de la faim, payent de leur corps et de leur vie le prix de leurs protestations.

Que demandent-ils ? Ils protestent contre le fait que leurs droits sont piétinés. Ils protestent contre les discriminations, les humiliations permanentes, contre le vol sans fin de leurs épargnes et de leurs biens, contre la pauvreté douloureuse et la privation de leurs besoins les plus élémentaires pour vivre.

Mais toutes ces grèves et ces manifestations ont un dénominateur commun, une demande commune qui est de se libérer de la dictature religieuse. Tant que les mollahs et leur pouvoir destructeurs ne seront pas chasser, le peuple ne recouvrira aucun de ses droits. Et cet objectif est faisable et à portée de main.

Aujourd’hui, les plus hautes autorités de ce régime disent avoir six défis économiques à relever. Ils disent que « ces dernières années, même si un ennemi avait été au pouvoir dans ce pays, il ne se serait pas comporté de cette manière avec les ressources naturelles et l’environnement de l’Iran. » Et ils disent que « l’Iran a mis à notre disposition son pétrole, son gaz, son eau, sa terre, ses forêts, son air et ses cours d’eau mais nous les avons détruits. » Oui, la gangrène de la destruction et de la corruption se sont emparées de tout le régime.

Mais ce qui est bien pire, c’est sa situation politique. Les mollahs sont dans une impasse. Pour rester au pouvoir ils ont besoin de poursuivre la guerre et le terrorisme au Moyen-Orient et les crimes des pasdaran. Mais ce sont justement ces guerres et ce terrorisme qui enfoncent la totalité du régime et de sa force axiale, les pasdaran, dans un bourbier.

La colère de Khamenei et de Rohani devant la nouvelle politique américaine vient avant tout du fait qu’ils voient la faiblesse et la fragilité de leur régime exposées aux yeux des Iraniens. Si Rohani et son ministre des Affaires étrangères ont enlevé leur masque de modération pour prendre la défense des pasdaran et des bourreaux en chefs du massacre de 1988, c’est parque qu’ils ont fait face au peuple pour défendre leur régime. Et malgré tout, ils ne sont pas en mesure de contenir les crises qui le rongent.

Cela fait plus de trente ans que les mollahs au pouvoir, lance des slogans contre les Etats-Unis mais profitent de la politique américaine comme d’un abri politique face au peuple iranien et à sa résistance.

Durant ces années, à chaque fois que la perspective du renversement de cette dictature par les Iraniens et leur résistance s’est profilée et que les conditions étaient prêtes pour un grand changement, la tyrannie a bénéficié d’une assistance puissante, en d’autres termes de la politique de complaisance des pays occidentaux et en particulier des Etats-Unis.

C’est pour cela que la fin de la politique de complaisance des Etats-Unis laisse le régime des mollahs devant un vide politique immense. Désormais, il n’a plus cette politique qui lui a servi de bouclier pendant des années contre la colère et la haine des Iraniens.

Par conséquent :
Tout d’abord, Khamenei et Rohani voulaient dans le cadre de l’accord nucléaire faire sortir leur régime de la crise actuelle, avec l’aide des Etats-Unis, et ils ont échoué.

Ensuite, la tyrannie religieuse est devenue profondément vulnérable face à la société iranienne et redoute le changement de rapport de force interne et externe.

Mais quelle est la raison essentielle de la peur des mollahs ? C’est qu’ils voient en face d’eux le peuple iranien et sa résistance. S’il n’y avait pas la colère et le mécontentement de la société iranienne, s’il n’y avait pas la perspective d’une nouvelle révolte comme en 2009 et s’il n’y avait pas l’OMPI et le CNRI, c’est-à-dire l’alternative démocratique, Khamenei ne s’inquiéterait pas autant du changement de politique internationale.

C’est pour cela que nous disons que la politique d’exclusion ou d’isolement du régime est un pas positif, comme les amendements adoptés dernièrement au Congrès américain pour renforcer les sanctions contre le programme de missiles balistique des mollahs. L’inscription des pasdaran sur la liste noire, les sanctions qui les frappent et l’élimination de toutes les failles de l’accord nucléaire, notamment en interdisant l’enrichissement de l’uranium, sont toutes des étapes nécessaires.

Mais pour mettre fin à la politique précédente et catastrophique des Etats-Unis et pour en compenser les résultats destructeurs, il faut reconnaitre le CNRI comme la seule alternative démocratique à cette dictature religieuse et terroriste.

Aujourd’hui, c’est devenu une demande générale de traduire en justice les dirigeants du régime en raison du massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988. La rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits humains en Iran, Mme Asma Jahangir a insisté dans son intervention récente à l’assemblée générale de l’ONU sur une enquête indépendante sur ce dossier. Nous appelons la communauté internationale à former une commission d’enquête de l’ONU sur le massacre de 1988.

Je rappelle aussi aux gouvernements européens que le minimum que le peuple iranien attend d’eux, c’est qu’ils conditionnent toute relation et tout échange avec ce régime à l’arrêt de la torture et des exécutions en Iran. Et nous leur disons d’éviter en particulier tout échange et tout accord avec le corps des pasdaran.

Aujourd’hui, c’est le peuple iranien qui demande plus que jamais la fin des pasdaran et le renversement de la dictature religieuse. Cette force sanguinaire et sauvage, avec la formation de 31 corps des pasdaran, a installé un appareil de répression et de tuerie dans chacune des 31 régions d’Iran.

En créant un organe cruel qui répond au nom de l’organisation du renseignement des pasdaran, ils contrôlent en permanence toutes les affaires de la société. C’est l’acteur principal de l’importation clandestine de drogue en Iran et de l’exportation à l’étranger de la drogue qu’ils n’ont pas vendue dans le pays. Et en même temps ils pendent des milliers de gens qu’ils accusent de trafic de stupéfiants. Ils ont mis la main sur une immense partie des usines de production industrielle, des exportations et des importations, du pétrole et du gaz, et du marché financier de l’Iran et ont plongé des millions d’Iraniens dans la misère et dans la faim. Avec leur belligérance et leur terrorisme, ils sont le facteur principal du massacre de centaines de milliers d’innocents en Syrie et de millions de sans-abris dans ce pays.

Concernant la Syrie je dois rappeler deux vérités majeures :
Tout d’abord le fait que si le régime des mollahs ne jouait pas de rôle déterminant aux côtés de la dictature syrienne dans le bain de sang en Syrie, et s’il n’y avait pas sa belligérance et son ingérence, cela ferait des années que Bachar Assad aurait été renversé par les résistants et le peuple syrien et que la crise de la Syrie aurait été réglée.

Ensuite, le peuple iranien se tient aux côtés du peuple syrien et comme il l’a exprimé à maintes reprises dans ses manifestations, il est opposé à la présence des forces criminelles des mollahs sur le sol syrien.

C’est pour cette raison que le peuple iranien et sa résistance ont toujours voulu que ce régime, avec ses pasdaran et ses mercenaires, soit chassé des pays de la région, car cela conduira à son reversement.

Il y a 36 ans, l’OMPI et la résistance iranienne se sont insurgées pour se débarrasser de la tyrannie religieuse. C’est l’objectif pour lequel 120.00 Moudjahidines et résistants, dont les 30.000 héros du massacre de 1988, ont donné leur vie. Les martyrs du 29 octobre 2015 à Liberty sont tombés pour cette même cause de la liberté.

Les Moudjahidines qui cette nuit-là, ont roulé dans leur sang sous les coups des roquettes et des ondes tueuses des explosions, sont devenus des symboles. Ils sont vivants et présents parmi nous, parce qu’ils sont des flammes d’espoir, quand beaucoup sont perdus dans le désespoir. Ils sont une source de conviction, quand beaucoup errent dans l’incertitude et la faiblesse.

C’est le message de nos martyrs, des Moudjahidine qui ont persévéré dans leur engagement de se battre jusqu’à la victoire. C’est le message des Moudjahidines du peuple à la jeunesse iranienne : mettez fin au doute, au désespoir, à l’indifférence qui répandent les idées de mort de la dictature religieuse comme les mots « Impossible, on ne peut pas, ça ne sert à rien ».

Ce sont tous les messages néfastes que la dictature religieuse diffuse et entretient comme de la drogue dans la société iranienne. Face à ce régime dont l’esprit maléfique emprisonne et asservi, soulevez-vous main dans la main avec les Achrafiens et les jeunes insurgés pour créer des foyers de révoltes dans tout le pays.

Il est possible de mettre fin à ce régime intégriste en décomposition, c’est à portée de la main et vous pouvez le faire.

Et nous répétons à nouveau qu’il faut renverser ce régime, le renversement de ce régime est à portée de la main et il existe une alternative.

Saluons les martyrs !
Vive la liberté !

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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