30 Juil 2025

Maryam Radjavi à la Chambre des Députés italienne

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Maryam Radjavi à la Chambre des Députés italienne

 

La troisième voie : le changement par le peuple iranien et sa Résistance

Honorables parlementaires,
Monsieur le Président
Mme la Directrice
Mesdames et messieurs,
Chers amis

Je vous remercie pour la tenue de cette réunion et l’attention que vous portez à la situation particulièrement critique en Iran.

Il y a quatre jours, à l’aube du dimanche 27 juillet, la tyrannie religieuse a commis un nouveau crime ignoble en exécutant deux Moudjahidine du peuple, Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani ; le crime de verser le sang des Iraniens pour le délit de vouloir la liberté, le crime de violer les normes les plus élémentaires d’un procès équitable, les crimes de torture, d’intimidation et de menaces trois ans durant contre les personnes exécutées.

Les bourreaux les ont mis à plusieurs reprises face à un choix : le repentir et sauver leur vie ou la mort par pendaison s’ils se maintenaient sur leurs positions, à savoir défendre la liberté du peuple iranien et un Iran libre. Et leur choix a été le même que les 30 000 prisonniers politiques massacrés en 1988. Behrouz Ehsani avait bravement déclaré : « Je ne marchande ma vie avec personne, je suis prêt à offrir ma vie pour la libération du peuple iranien. »

Et Mehdi Hassani avait affirmé : « Moi, sympathisant de la très honorable organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, annonce avec fierté offrir ma vie pour la liberté de la patrie et du grand peuple iranien. »

Oui, ce régime en chute libre réagit par ces exécutions au ralliement de la jeunesse aux Moudjahidine du peuple. L’appareil judiciaire des mollahs a accusé ces deux héros de « réunion et collusion contre la sécurité » du régime. Mais l’association et l’action en vue de porter atteinte à la sécurité de la dictature religieuse et l’insurrection pour la faire tomber, sont ce à quoi l’ensemble du peuple iranien est prêt.

Oui, s’il s’agit d’un crime, chaque Iranienne et chaque Iranien épris de liberté en est fier.

L’esprit qui règne sur le peuple iranien est un esprit d’insurrection. Même les prisons sont devenues des foyers de résistance. Pour empêcher un nouveau soulèvement, le régime a réagi en multipliant les arrestations, en accentuant la pression sur les prisonniers politiques et en condamnant à mort les dissidents, notamment les Moudjahidine du peuple (OMPI). La grande question est de savoir quelle sera la position de la communauté internationale dans la bataille du peuple iranien contre le régime clérical ?

Je parle au nom d’une résistance qui, il y a 23 ans, en aout 2002, a été la première à révéler les installations nucléaires cachées des mollahs et du corps des gardiens de la révolution pour produire une bombe atomique, et une résistance qui a été, il y a 43 ans, la première à dénoncer l’exportation par les mollahs de l’intégrisme et de l’extrémisme sous couvert de l’islam, en révélant leur plan d’exporter la révolution dans les pays du Moyen-Orient jusqu’à la Méditerranée.

Les documents que nous avons rendus publics montraient que dans son plan, le régime clérical projetait après l’occupation de l’Irak, de prendre la Syrie pour atteindre Jérusalem, tout comme il voulait prendre Karbala pour atteindre La Mecque en Arabie Saoudite.

Oui, notre résistance met en garde depuis des années contre la complaisance, le silence et l’inaction des gouvernements qui donnent au régime davantage de marge de manœuvre pour créer des catastrophes inhumaines. C’est pourquoi, des mesures urgentes s’imposent pour sauver la vie des prisonniers politiques.

La politique de complaisance avec ce régime, le silence, l’inaction et la non reconnaissance de la juste résistance du peuple iranien, ouvrent la voie aux guerres et aux crimes commis par ce régime dans les pays de la région, ainsi qu’au terrorisme dans le monde entier. Voilà l’erreur commise durant ces quatre dernières décennies, qui, à un certain point, conduit à une guerre avec le régime, à un prix bien plus élevé.

Cette erreur devient encore plus grave si l’on considère que la situation en Iran constitue l’un des défis les plus cruciaux du monde actuel. Historiquement, le régime dans son ensemble est au bord du gouffre. Un moment décisif s’est produit, susceptible de transformer l’Iran et la région.

Mesdames et messieurs les parlementaires,

Je suis venue aujourd’hui à la maison de la démocratie italienne pour présenter une feuille de route globale. Une feuille de route qui s’appuie sur les énergies et les capacités de la société iranienne en colère et qui s’oriente vers un changement majeur pour renverser la tyrannie religieuse.

La réalisation de cet objectif repose sur la troisième voie, à savoir ni guerre étrangère, ni complaisance avec la dictature religieuse, mais un changement de régime par le peuple iranien et sa résistance organisée.

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La troisième voie : la solution au problème iranien

Mesdames et messieurs,

Le dilemme de la complaisance ou de la guerre étrangère résulte de l’exclusion du peuple de l’équation du destin de l’Iran. Cependant, le peuple iranien, au prix d’une mer de sang et de souffrances, a ouvert la voie à la réussite de la Troisième voie. Nous répétons que le peuple iranien et sa résistance ne veulent ni argent ni armes pour renverser le régime mais appellent à ce que personne ne soutienne cette tyrannie.

L’exactitude et l’authenticité de la troisième voie ont été éprouvées lors de récents développements majeurs, qui peuvent être résumés comme suit :

1- La troisième voie est la réponse à l’impasse actuelle du monde face à la dictature religieuse. Pour empêcher ce régime d’obtenir la bombe atomique et démanteler son appareil belliciste, il n’existe qu’un seul moyen, son renversement par le peuple iranien et sa résistance. Toute autre solution imposerait à la fois la honte et la guerre à la communauté internationale.

La question iranienne dans son ensemble dépasse largement le programme nucléaire du régime. Elle réside essentiellement dans la guerre que livre le peuple iranien et sa résistance contre la tyrannie religieuse.

2- La troisième voie repose sur le soulèvement populaire et la résistance organisée des Iraniens en unités de résistance et dans la Grande armée de la liberté ; c’est la réponse à la force démoniaque des gardiens de la révolution.

3- La troisième voie est un condensé du sang et des souffrances de la lutte du peuple iranien depuis la Révolution constitutionnelle de 1906 jusqu’à ce jour contre deux dictatures, monarchique et religieuse, qui ont toujours été d’une sinistre connivence contre les intérêts du peuple iranien. La troisième voie tourne la page noire du chah et des mollahs pour édifier une société fondée sur la liberté et la démocratie.

4- La troisième voie est l’évolution de la lutte historique du peuple iranien pour l’indépendance et la liberté. Cette solution a un caractère démocratique, transférant le pouvoir au peuple iranien par un processus démocratique et instaurant une démocratie avancée.

Selon le dirigeant de la résistance, Massoud Radjavi, cette voie est la continuation et l’héritage historique de la stratégie de « l’équilibre négatif » prônée par Mossadegh, et sa priorité est l’épanouissement de la souveraineté populaire et le développement économique et social démocratique de l’Iran.

130 révélations sur le projet nucléaire des mollahs

Chers amis,

Le régime clérical insiste et répète chaque jour qu’il ne renoncera pas à son programme nucléaire.

Ce plan sinistre n’a rien apporté à l’Iran et à son peuple démuni, si ce n’est la perte de deux mille milliards de dollars de leur richesse, la destruction des infrastructures du pays, qui n’a désormais plus d’eau, d’électricité ni de gaz, et l’implication du pays dans la guerre.

Oui, Khamenei veut retarder l’inévitable renversement de son régime au prix de la destruction du pays. Mais la même résistance qui a jusqu’ici empêché le programme nucléaire des mollahs grâce à plus de 130 révélations, parviendra à la fois, en s’appuyant sur le soulèvement populaire, à empêcher le régime de se doter de l’arme nucléaire et à rendre sa souveraineté au peuple après 46 ans de détention.

Réponse à deux fausses affirmations

Chers amis,

Aujourd’hui, ce régime et ceux qui préfèrent sa survie à un Iran démocratique, tentent de contrer son renversement avec deux fausses affirmations :

Premièrement, que les opposants au régime sont incapables de le renverser.

Deuxièmement, que renverser le régime iranien engendrerait le chaos.

Ceux qui nient la capacité du peuple iranien et de sa résistance, ferment les yeux sur un mouvement en lutte permanente contre le régime depuis plus de quatre décennies. Ce mouvement dispose d’un réseau d’unités de résistance à travers tout le pays, qui s’activent sans relâche malgré une répression sauvage. Le guide suprême du régime et ses hauts responsables ont maintes fois mis en garde contre le rôle crucial que joue ce mouvement dans les soulèvements.

Si ce régime n’avait pas en face de lui une résistance nationale et une alternative puissante et déterminée, il ne serait jamais tombé comme aujourd’hui dans une situation aussi proche de sa chute.

Concernant l’affirmation selon laquelle le renversement aboutirait au chaos, je répondrai que :

Premièrement, cette théorie évoque l’expérience de pays comme l’Irak, où l’un des facteurs de chaos et de désintégration a été l’ingérence et les crimes du régime iranien.

Deuxièmement, il existe en Iran une résistance organisée, et jusqu’à présent, plus de cent mille enfants du peuple iranien ont sacrifié leur vie dans la lutte pour la liberté.

Cette lutte a tissé des liens si puissants au sein de la société que, même au plus fort des crises politiques, elle ne laisse aucune place à la division ni au conflit.

Lors des soulèvements de 2009, 2018, 2019 et 2022, la solidarité et le dévouement dont les Iraniens ont fait preuve les uns envers les autres ont compté parmi les facteurs les plus inspirants des manifestations.

Lors du soulèvement de 2022, le peuple iranien dans son ensemble a exigé le renversement du régime des mollahs. Les gens scandaient des slogans tels que « du Kurdistan à Téhéran, ou de Zahedan à Téhéran, je sacrifie ma vie pour l’Iran. »

De plus, l’existence d’une alternative démocratique constitue une garantie solide et durable pour que le pays puisse traverser sereinement les tourmentes qui suivront le renversement du régime.

Cette garantie est le Conseil national de la Résistance iranienne, le CNRI, dont la mission principale est de transférer le pouvoir au peuple iranien. Comme je l’ai dit, notre objectif n’est pas de prendre le pouvoir à tout prix, mais de garantir à tout prix la liberté, la démocratie et le libre choix du peuple.

– En tant que coalition politique la plus ancienne de l’histoire contemporaine, avec 44 ans d’existence, le CNRI jouit d’une crédibilité et d’une reconnaissance importante au sein de la société iranienne.

– Il s’appuie sur le mouvement le plus organisé de l’histoire contemporaine iranienne, à savoir l’Organisation des Moudjahidine du peuple, forte de 60 ans de lutte.

– Il compte parmi ses partisans un grand nombre d’experts et de spécialistes à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran qui joueront un rôle efficace à la fois dans la phase de transfert du pouvoir et dans la phase de développement démocratique du pays.

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Chers amis,

La majorité des membres des deux chambres du Parlement italien ont soutenu le programme en dix points de la Résistance iranienne dans des déclarations séparées, qui, comme 4 000 autres parlementaires des deux côtés de l’Atlantique, représentent leur choix de se tenir du bon côté de l’histoire.

Puisse l’Italie, en se tenant aux côtés du peuple iranien et de sa résistance organisée et en reconnaissant leur lutte pour renverser le régime, inaugurer une nouvelle ère d’amitié historique entre les deux nations.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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