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09 Juil 2016

Maryam Radjavi au grand rassemblement du Bourget : un an après l’accord nucléaire, les deux factions du régime ont échoué

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Maryam Radjavi au grand rassemblement du Bourget : un an après l’accord nucléaire, les deux factions du régime ont échoué

Dans le grand rassemblement pour un Iran libre, avec la participation d’Iraniens et d’amis de la résistance venus du monde entier, Maryam Radjavi a déclaré dans son intervention:

Chers amis,
Je ne trouve pas les mots qui conviennent pour répondre à la confiance que vous m’exprimez. Je ne peux que m’incliner devant vous et dire que vos sentiments me rappellent le grand engagement que vous avez placé sur mes épaules. C’est pour moi une préoccupation de tous les instants de pouvoir rendre compte de cette responsabilité devant vous, devant le peuple d’Iran, devant l’Histoire et devant Dieu.
Je suis venue faire entendre les mots de ceux que l’on n’entend pas, mais qui sont la force déterminante de l’Iran. Les paroles de ceux qui sont opprimés mais qui transformeront l’Iran par leur résolution à le libérer. Dans cette voie, je m’appuie sur votre volonté et votre foi, et je veux que vous sachiez que je m’appuie sur chacun d’entre vous et que j’ai besoin de chacun d’entre vous.

Echec des deux factions du régime face au profond mécontentement populaire

Chers amis,

Cela fait un an que l’accord nucléaire a été conclu entre les grandes puissances et le régime du guide suprême. Nous pouvons en tirer quelques observations : La faction de Khamenei qui voulait trouver un moyen de sortir de la crise a échoué. La faction de Rafsandjani et de Rohani qui voyait dans cet accord un marchepied pour s’élever en est tombée, et les gouvernements et les compagnies en Occident qui rêvaient d’un eldorado iranien ont découvert à la place une terre brûlée par le régime du guide suprême.
Oui, les deux factions ont échoué face à une société profondément mécontente. Mais du côté de la victoire, se trouve la Résistance du peuple d’Iran, à l’origine de la révélation du programme de fabrication de l’arme nucléaire, qui a démontré le bienfondé de sa solution, à savoir la nécessité de renverser le régime du guide suprême.
En 2011, à la fin du mandat d’Ahmadinejad, Khamenei considérait son régime en danger. Par le biais de ce qu’il appelle des « dignitaires régionaux », il s’est tourné vers les Etats-Unis pour montrer qu’il était prêt à abandonner son programme nucléaire. En septembre 2013, à la veille de l’ouverture de la partie publique des négociations, Khamenei a commis un massacre à Achraf et une série de marchandages et de tueries en Syrie pour maintenir Assad en place, parce qu’il voulait dissimuler son recul nucléaire par une démonstration de force.
Il a finalement accepté de reculer et d’abandonner la bombe atomique pour au moins une période. Cependant la crise du régime n’a pas été maitrisée et s’est développée, la dictature religieuse s’est enlisée dans le bourbier de la guerre en Syrie, et du camp d’Achraf au camp Liberty, jusqu’aux prisons d’Evine et de Gohardacht, les Moudjahidine du peuple d’Iran tiennent bon, sont solides et se sont multipliés.

En même temps, la faction Rafsandjani-Rohani avec le slogan de la « modération » a essayé de se faire passer pour le sauveur du régime. Ils pensaient qu’avec l’accord nucléaire toutes les portes s’ouvriraient d’un coup devant les mollahs et qu’ils trouveraient un moyen de maitriser le mouvement protestataire. Au cours de cette année, une grande partie des sanctions a été levée et les exportations de pétrole ont augmenté, mais l’argent a été englouti dans le brasier de la guerre en Syrie.
Des dizaines de délégations politiques et commerciales européennes se sont précipitées à Téhéran, mais elles n’y ont trouvé qu’un régime sans argent, sans stabilité et corrompu jusqu’à la moelle. L’économie du pays devait se remettre sur pied, mais elle est encore plus enfoncée dans la récession qu’auparavant, le système bancaire est en faillite et les entreprises ferment à foison.
Ils disaient vouloir améliorer leurs relations avec le monde, mais à la place ils ont intensifié leurs ingérences dans les autres pays et finalement au moins six pays voisins et de la région ont rompu leurs relations avec le régime. Pour finir, ils ont organisé une farce électorale et fait un grand tapage sur la victoire des soi-disant réformateurs, avec à la clé le maintien de la mainmise du guide suprême sur les deux chambres, résultat des agencements en coulisses de Khamenei et du renoncement de Rafsandjani. C’est cela la réalité de la mise en scène de la modération et de la réforme.

Ni la fable de la modération ni le tapage sur l’accord nucléaire n’ont pu ouvrir une voie au régime

Aujourd’hui les travailleurs en Iran disent que c’est le gouvernement de Rohani qui a mené la politique la plus sécuritaire contre les ouvriers. Les artistes disent que jamais les restrictions et les pressions n’ont été aussi nombreuses depuis la révolution que durant ces trois années. Nos compatriotes kurdes, arabes et baloutches, les fidèles des diverses religions, en particulier nos sœurs et nos frères sunnites, disent être davantage la cible de répression et de discriminations qu’auparavant, avec des arrestations et des exécutions à Ahwaz dans le sud-ouest de l’Iran jusqu’aux bombardements au mortier des villages du Kurdistan.
Parallèlement la production et les tirs d’essai de missiles ont repris. Le nombre des exécutions a doublé, voire triplé par rapport à la présidence précédente.
Ce qui signifie que ni la farce de la modération ni le tapage autour de l’accord nucléaire n’ont pu ouvrir de voie au régime. Et même en bénéficiant des meilleures circonstances internationales, il demeure incapable et impotent, car le mécontentement explosif de la société le rend fondamentalement instable. Voyant en face de lui une alternative vigilante et prête, il sait qu’elle va conduire cette situation de crise jusqu’à son renversement.

Le moment de renoncement du régime, le moment où il redoute son alternative

Où peut-on voir cette vérité ? De la manière la plus claire dans le comportement du régime : L’an dernier, le 29 octobre, huit jours après avoir confirmé dans une lettre à son président le recul dans le domaine nucléaire, Khamenei lançait la plus grande attaque à la roquette sur le camp Liberty. Elle s’est soldée par la mort de 24 membres héroïques des Moudjahidine du peuple d’Iran. Mais comme toujours, elle a démontré que le moment de renoncement du guide suprême équivaut au moment où il redoute son alternative et l’OMPI.
A présent, Khamenei reconnait l’échec de son projet pour entraver le transfert des Moudjahidine du peuple d’Iran se trouvant à Liberty vers des pays tiers et obtenir leur extradition. Il a demandé : « pourquoi ne les ont-ils pas livrés à la république islamique pour les frapper d’une condamnation divine ? ». Ensuite, pendant deux semaines, il a fait bloquer par ses agents irakiens, l’entrée du fuel, des vivres et des médicaments dans le camp. Et juste cinq jours avant votre grand rassemblement, Liberty a de nouveau été la cible d’un bombardement à la roquette. C’était une réaction à l’accueil réservé par les Iraniens à ce rassemblement, une réaction au soutien courageux et admirable des prisonniers politiques en Iran à ce rassemblement et à nouveau un moment de peur du guide suprême.
Mais notre réponse aux responsables de la dictature est la suivante : soyez certains que la condamnation divine tombera et que ce sera le renversement du régime du guide suprême. Alors attendez-la !

Non au turban blanc ! Non au turban noir ! A bas le régime du guide suprême !

Mesdames et messieurs,

Ce qui s’est passé cette année, nous conduit à trois vérités fondamentales.
D’abord, les deux factions ont échoué à trouver une solution pour la survie de leur régime. En outre, il n’est pas prévu que le peuple iranien se protège d’une vipère en se réfugiant auprès d’un serpent à sonnette. Loin de là. Ce que dit le peuple iranien c’est non au turban noir, non au turban blanc, à bas la dictature du guide suprême !
La seconde vérité c’est que le bouillonnement général qui règne dans la société prête à se battre pour ses droits, rend possible et accessible le renversement de la dictature religieuse.
Et la troisième vérité, c’est la claire existence d’une véritable solution. Comme il ne sortira pas de solution de l’intérieur de la dictature religieuse, c’est par conséquent la solution du Conseil national de la résistance iranienne qui est mise en évidence, à savoir le renversement de la tyrannie religieuse.
C’est une solution fondée sur une alternative démocratique et une solution basée sur l’effervescence d’une société prête à réagir.
La souffrance que les prisonniers politiques s’imposent constamment avec leur longue grève de la faim est une flamme qui jaillit de cette Résistance. Nos ouvriers qui subissent des coups de fouet pour avoir réclamé leurs droits et nos enseignants qui sont condamnés à de lourdes peines de prison, poursuivent néanmoins leur mouvement de protestation en résistant. Nos filles et nos garçons qui sont arrêtés et humiliés chaque jour, persistent cependant à rejeter les contraintes des mollahs
Nos mères qui vont devant les prisons et supportent toutes sortes de pressions, ne cessent pourtant de demander justice, et les Moudjahidine de la liberté qui sont bombardés au camp Liberty, qui sont tourmentés par les difficultés et le blocus, refusent de plier d’un iota et sont devenus un exemple de lutte contre le régime du guide suprême.
Oui, c’est cela la force indestructible de la résistance, c’est cela l’âme bouillonnante de notre peuple qui ira, (comme le dit un poème iranien), chercher s’il le faut la liberté jusque dans la gueule du dragon.

Un millier d’ « Achraf », la feuille de route vers la liberté

Alors aujourd’hui, la question n’est pas de savoir si le régime du guide suprême est dans une situation de renversement ou non. La question est de savoir comment atteindre cet objectif au plus vite. Notre réponse : c’est en érigeant un millier d’Achraf, c’est-à-dire un millier de foyers de lutte contre la tyrannie religieuse.

Chers amis,

Pour arriver à une république de liberté et d’égalité, on ne peut ni attendre un miracle, ni compter sur la chance et ou le hasard. Tout ce que nous possédons, c’est le peuple iranien et ses enfants d’avant-garde qui, bien sûr, sont la plus grande force du monde pour atteindre cet objectif.
Donc dans tous les domaines, il nous faut compter sur nous-mêmes et notre détermination. C’est pour cela qu’il faut ériger un millier d’Achraf.
Un millier d’Achraf, cela signifie raviver les énergies réprimées, rassembler les innombrables forces éparpillées, cultiver dans les cœurs et les esprits ce véritable espoir qu’il est possible de renverser le monstre. Oui, c’est possible et il le faut.
Un millier d’Achraf, cela signifie qu’avec la force de la volonté de notre peuple et de sa résistance organisée, on peut parvenir au renversement.
Alors sur le modèle d’une poésie de Berthold Brecht, disons :
Résiste, toi en exil ! Résiste, toi en prison ! Résiste, femme en ta maison ! Toi sans abri, toi qui a froid, toi qui a faim, résiste ! Tu dois prendre la tête.
Oui, un millier d’Achraf, c’est à la fois la feuille de route de la liberté, la force de l’insurrection générale et le coup de masse qui va s’abattre sur le régime du guide suprême.

L’espoir radieux d’une nation

Chers compatriotes,

Notre espoir, c’est que notre pays a une histoire qui rend possible la victoire de la liberté. Notre espoir, c’est d’avoir une nation qui a accumulé la capacité d’opérer un grand changement. Et notre espoir, c’est que nous avons un mouvement organisé qui a édifié avec ses souffrances et sa résistance un pont vers l’avenir.
Et il y a quelqu’un pour conduire ces espoirs à la victoire, un pionnier qui s’est dressé du milieu de la douleur du peuple et qui a maintenu hissé le drapeau de la lutte contre deux dictatures.
La lumière dans les ténèbres de ce combat, le maillon qui unit tous les espoirs, l’espérance du peuple d’Iran, c’est Massoud Radjavi.
La légende dit qu’à l’époque, d’un tir de flèche, Arach a délimité les frontières de l’Iran. Aujourd’hui, Massoud est la main qui tend l’arc de l’histoire, mais cette fois vers la liberté. Oui, il est l’espoir radieux d’une nation.

La solution pour l’Iran

Permettez-moi également de dire quelques mots sur la politique internationale concernant l’Iran.
Vous savez que sur la scène internationale, il n’a pas manqué de gens pensant que l’accord nucléaire apporterait la tranquillité à la région. Mais pour le peuple syrien, il a apporté en bonus des barils de dynamite et l’envoi de 70.000 pasdarans.
Pour les Irakiens, il a apporté le nettoyage ethnique des sunnites par la Force terroriste Qods et pour tout le Moyen-Orient, l’expansion de l’extrémisme sous le couvert de l’islam.
La Résistance iranienne se tient aux côtés du peuple syrien et de ses combattants courageux et elle est fière d’être la voix de la solidarité des deux nations.
A l’opposé, les mollahs sont en harmonie et sur la même longueur d’onde que Daech. Ils ont tous les deux la même idéologie réactionnaire contraire au message authentique de l’islam, tous les deux ont des méthodes barbares et sauvages similaires et la survie de l’un est étroitement mêlée à celle de l’autre. C’est pourquoi, tant qu’il ne sera pas mis fin à l’occupation par ce régime de la Syrie, de l’Irak et du Yémen, la lutte contre Daech ne pourra aboutir.
Malheureusement sous le prétexte de lutter contre Daech, on justifie une coopération dans la pratique avec la Force terroriste Qods des pasdaran. Je mets en garde : tout silence à cet égard, et a fortiori toute collaboration avec les mollahs dans cette région, leur ouvre la voie au génocide et à la violation de la souveraineté nationale des pays du Moyen-Orient.
Permettez-moi de rappeler que depuis le grand Mossadegh, la politique américaine en Iran, et plus encore au Moyen-Orient, a avancé d’erreurs en erreurs.
Un jour elle a renforcé des réformateurs imaginaires, un autre jour elle a mis l’OMPI dans la liste noire et fermé la voie au changement en Iran, un autre jour elle s’est tenue à l’écart face au soulèvement de 2009. C’est-à-dire qu’elle a laissé la porte ouverte à la tyrannie religieuse, générant pour notre société des cataclysmes et pour elle-même une crise régionale.
Aujourd’hui, pour corriger cette politique, quelle est la voie à suivre ?
Nous vous indiquons un seul chemin, le plus indispensable et le plus accessible : c’est de reconnaitre le droit du peuple iranien à lutter pour renverser le régime du guide suprême et instaurer la liberté et la démocratie.
Cette solution ne sert pas seulement les intérêts du peuple iranien, c’est aussi une ouverture pour la région et pour le monde. De multiples élus des peuples du monde entier et des personnalités éminentes américaines, européennes, canadiennes, australiennes, asiatiques et moyen-orientales qui soutiennent la liberté et la démocratie en Iran et la protection des habitants de Liberty, témoignent avec fierté de cette réalité.
Je leur rends hommage et je vous rends aussi hommage à vous ici présents.

Le dernier mot : la résistance pour la liberté

Quant au dernier mot, c’est le premier pour lequel nous nous sommes dressés, à savoir la résistance pour la liberté. Certes, nous ne sommes pas à l’origine de cet engagement. C’est la suite naturelle de la Révolution constitutionnelle de 1906 en Iran, du mouvement du Dr Mossadegh et de la révolte populaire du 20 juillet 1952 en sa faveur dont nous allons bientôt célébrer l’anniversaire, la réponse aux espoirs volés de la Révolution de 1979 contre la monarchie et la suite de l’insurrection du 20 juin 1981 contre les mollahs.
Oui, nous n’avons pas lancé cet engagement ; ses initiateurs sont les prophètes, mais aussi les grands réformateurs de l’Histoire.
Dans la Bible, Dieu dit à Moïse : je t’ai appelé pour libérer les prisonniers et ceux qui vivent dans les ténèbres de l’oppression.
Dans l’Evangile, Jésus dit : Tout est possible à celui qui croit.
Et le Coran dit : Alors résiste d’une belle résistance ; ce qu’ils estiment être encore loin, nous le voyons tout proche.
C’est un engagement qui au fil du temps a franchi tous les barrages, quelle que soit l’épaisseur de leurs murs et la difficulté qu’ils présentent. Face à la résistance du peuple iranien, la tyrannie religieuse ne tiendra pas non plus.
Oui, une ère nouvelle pointe à l’horizon où s’épanouira une société fondée sur la démocratie et la séparation de la religion et de l’Etat, ainsi que sur l’égalité des femmes et des hommes.
C’est pour atteindre cet objectif glorieux que nous avons choisi de résister. Nous avons choisi la résistance pour la liberté, partout et sous toutes les formes exigées par la cause de la liberté. Nous avons choisi de résister tant qu’il y aura de l’oppression et la tyrannie. Et nous sommes fiers de notre choix.
Nous ne connaitrons pas de répit tant que la liberté, la démocratie et l’égalité n’auront pas soufflé du Nord au Sud de notre pays, des provinces d’Azerbaïdjan au Balouchistan, et du Khorassan au Khouzistan.
Nous ne connaitrons pas de répit tant que tous les Iraniens, de toutes les opinions et avec toutes leurs différences, main dans la main, n’auront pas élevé le drapeau de la victoire : le drapeau d’un Iran libre et démocratique.

Vive la liberté !

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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