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10 Déc 2008

« Notre projet pour l’Iran est la démocratie », Maryam Radjavi

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« Notre projet pour l’Iran est la démocratie », Maryam Radjavi

CNRI – « Les représentants élus du peuple allemand ont offert une solution iranienne.

Une solution qui respecte le choix du peuple iranien et de la Résistance contre le fascisme religieux.

Cette solution souligne que le changement en Iran permettra de résoudre cette crise », a déclaré Maryam Radjavi au Bundestag à Berlin le 24 novembre.

La présidente élue de la Résistance iranienne s’exprimait lors d’une réunion où lui ont été remis 150 signatures de députés fédéraux en faveur de la troisième voie, celle qui refuse la guerre et la complaisance mais qui prône un changement démocratique en Iran.

Voici le texte de son intervention :

Je suis très heureuse de me trouver au Bundestag, la maison de la démocratie allemande et de vous rencontrer. Au nom du peuple iranien et de sa résistance, je salue le peuple allemand.

Je souhaite exprimer toute ma gratitude pour l’initiative audacieuse de cent cinquante membres du Parlement fédéral, dont neuf présidents de commission, qui ont présenté une déclaration en soutien à la Résistance iranienne. Cette déclaration offre un résumé bref mais exact de la situation actuelle et propose une solution responsable dans le traitement de la crise iranienne.

Je tiens également à remercier les honorables membres du Parlement pour leur admirable sens des responsabilités concernant le sort des membres de l’opposition iranienne résidant dans la Cité d’Achraf en Irak.

Au cours des deux dernières années, les mollahs ont défié les résolutions du Conseil de sécurité, et poursuivi leur ingérence terroriste et intégriste, ainsi que leur hostilité à la paix dans la région.

Dans ces circonstances, certains pensent qu’il n’y a pas d’autre moyen que la politique de complaisance. Mais les représentants élus du peuple allemand ont offert une solution iranienne. Une solution qui respecte le choix du peuple iranien et de la Résistance contre le fascisme religieux. Cette solution souligne que le changement en Iran permettra de résoudre cette crise.

Certains ont accepté la propagande du régime sur sa fausse stabilité et remettent en question la possibilité d’un changement démocratique. Je rappelle qu’il ya 30 ans, aux États-Unis on estimait que la dictature du chah était un îlot de stabilité. Mais, moins d’un an plus tard, il ne restait rien de ce régime. Le peuple iranien se souviendra toujours de ceux qui ont contribué à prolonger la dictature au pouvoir. Il se rappellera aussi de ceux qui lui ont offert leur amitié.

Mesdames et Messieurs,

Je m’adresse à vous au nom d’un mouvement qui lutte contre l’intégrisme islamique depuis 30 ans. Il se bat pour la démocratie et l’égalité entre les femmes et les hommes, et il a donné pour résultat un mouvement d’avant-garde pour l’égalité. La résistance compte désormais dans ses rangs une génération de femmes ayant la capacité de diriger à tous les niveaux du mouvement. Et il y a aussi une génération d’hommes qui croient, cœur et âme, dans l’idéal de l’égalité entre les sexes. C’est en effet, la marque de la démocratie et le véritable critère pour le progrès social. C’est également la clé pour affronter l’intégrisme.

Chers Amis,

Dans les années 1930, l’occident a fermé les yeux sur la répression de la démocratie par les nazis. Certains prétendaient qu’il était nécessaire d’apaiser Hitler dans le but d’empêcher la guerre. Rappelez-vous le traité de Munich et les concessions honteuses offertes à Hitler par Neville Chamberlain. Elles n’ont fait qu’alimenter la machine de guerre des nazis. Au cours des vingt dernières années, la complaisance avec les mollahs a donné un élan à leur guerre, leur terrorisme et leur programme nucléaire. Cette politique a tellement renforcé l’intégrisme qu’il ôte chaque jour des dizaines de vies en Afghanistan et en Irak. Il a aussi exporté son terrorisme au Liban et en Palestine et en menaçant de détruire Israël, il se prépare à une guerre majeure.

Mesdames et Messieurs,

Notre projet pour l’Iran est la démocratie. Un projet fondé sur le pluralisme et la séparation de la religion et de l’État. Un projet pour l’égalité entre les sexes, la participation active et égale des femmes à la direction politique, qui, à notre avis, doit garantir une démocratie durable pour l’Iran de demain. Et un projet fondé sur les droits de l’homme et l’abolition de la peine de mort.

Pour atteindre cet objectif, la Résistance a mis en place une forme démocratique de fonctionnement dans ses propres rangs. Le Parlement de la Résistance, le Conseil national de la Résistance iranienne, représente les différents secteurs de la société, les partis politiques et les représentants des minorités ethniques et religieuses. Le principe moteur du CNRI est la compréhension mutuelle, la tolérance, l’écoute des uns les autres et la capacité de travailler ensemble malgré les différences d’opinions. Dans le processus de décision, tous les membres du CNRI, y compris l’OMPI, qui est le plus grand groupe politique en Iran, ont le même vote.

J’ai dit au Parlement européen en 2005 que la liberté n’est pas seulement un programme politique pour nous, mais un idéal pour lequel de nos 120.000 membres et sympathisants ont offert leur vie. Un profond attachement à la démocratie est le facteur le plus important de la préservation de ce mouvement face à la tyrannie religieuse impitoyable.

La Résistance iranienne s’est engagée à tenir des élections libres pour une Assemblée nationale constituante et législative dans les six mois suivant le renversement des mollahs. Ensuite, elle remettra la gestion du pays aux représentants élus du peuple iranien. La Résistance iranienne est la clé pour résoudre la crise iranienne. Le peuple iranien et sa Résistance peuvent apporter un changement démocratique parce que la résistance bénéficie d’une vaste base populaire à travers l’Iran. Le réseau social de la résistance organise de nombreuses manifestations d’étudiants, d’enseignants, de femmes et de travailleurs chaque année. En dépit de la répression brutale, les mollahs n’ont pas réussi à éliminer la Résistance.

Mesdames et Messieurs,

J’aimerai aussi vous parler des obstacles et des difficultés auxquelles nous sommes confrontés dans nos efforts pour amener la liberté à notre peuple. L’étiquette injuste de terroriste placée sur la force axiale de la Résistance a bloqué une grande partie du potentiel de changement en Iran.

Ces deux dernières années, les juridictions européennes compétentes se sont en cinq occasions différentes prononcées en faveur de l’annulation de l’étiquette de terroriste contre l’OMPI. Des parlements en Europe ont adopté 16 résolutions et déclarations, appelant le Conseil à mettre fin à sa violation de l’état de droit. En effet, il y a maintenant une impasse entre des décisions en coulisses et la justice, entre l’exécutif et le judiciaire.

Ne pas tenir compte de l’état de droit rend la décision du Conseil absolument illégitime. Cela ne sert que les intérêts de la dictature religieuse. Cette étiquette injuste de terroriste n’a pas seulement été au détriment du peuple iranien, mais aussi du monde. En bloquant le principal instrument de changement, elle a empêché le changement démocratique en Iran.

Tant que l’étiquette de terroriste restera en place, le régime des mollahs continuera à ignorer les avertissements internationaux sur son programme nucléaire. Il est temps que le gouvernement allemand prenne la tête de cette politique qui fait fausse route.

Il faut dire que quel que soit le critère, l’OMPI ne peut pas être qualifiée de terroriste. Le meilleur indicateur du rejet du terrorisme est son engagement à des élections libres. Cette résistance a toujours condamné le terrorisme et la violence, et le fait encore. Au cours des 25 dernières années, ce mouvement de résistance a réclamé à plusieurs reprises des élections libres. En 2003, j’ai appelé à un référendum national sous la supervision des Nations unies. Les mollahs ont répondu avec davantage d’exécutions et de torture.

Les gouvernements occidentaux ont non seulement fermé les yeux sur ces crimes, mais en maintenant l’OMPI sur la liste, ils ont aidé le régime dans la pratique à exporter l’intégrisme et le terrorisme dans la région et à se doter de la bombe atomique. Un jour, ils devront en répondre devant leur propre peuple.

Chers Amis,

L’étiquette injuste collée à l’OMPI a abouti à une autre catastrophe, la situation dangereuse de 3500 membres de l’opposition iranienne basés dans la ville d’Achraf, en Irak, à 70 kilomètres de la frontière iranienne. Achraf est une source d’inspiration pour la lutte du peuple iranien pour la liberté, en particulier les jeunes et les femmes.

Achraf est un obstacle majeur à l’avancée de l’intégrisme inspiré par Téhéran. Les résidents d’Achraf vivent légalement en Irak depuis 22 ans. Depuis 2003, ils sont protégés par la Force multinationale. Profitant de leur influence en Irak, le régime des mollahs tente d’éliminer les résidents d’Achraf en les faisant extrader vers l’Iran. Ils poursuivent leur complot en utilisant l’étiquette de terroriste contre l’OMPI. Ces derniers mois, cependant, ils s’efforcent de faire transférer la protection d’Achraf qui dépend de la force multinationale en Irak. Cela signifie la préparation d’une catastrophe humanitaire. Les organisations internationales ont mis en avant les droits des résidents d’Achraf.

Au début du mois d’octobre, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a affirmé dans une déclaration que le transfert de protection d’Achraf dans les circonstances actuelles, viole le principe de non-refoulement, la quatrième Convention de Genève, la Convention sur les réfugiés, la Convention contre la torture, le droit international humanitaire et le droit international et aboutira à une catastrophe humanitaire.

Je demande instamment à la communauté des nations de soutenir les milliers de membres de l’opposition iranienne, dont la vie est menacée par les mollahs.

Chers amis,

Vers la fin du mois dernier, un membre de l’OMPI, Abdolreza Rajabi a été assassiné en prison, après sept années de torture. De nombreux membres de la résistance ont été tués en captivité. Ceux qui ont organisé des manifestations antigouvernementales sont sous la torture en Iran. Les mollahs ont massacré trente mille prisonniers politiques en l’espace de quelques mois en 1988.

Savez-vous pourquoi Ahmadinejad nie l’Holocauste ? Parce que ce régime a commis de nombreux massacres. Ils ont mis en place d’horribles prisons en Iran, comme Evine, Gohardacht, Dizel Abad, Dastguerd ou Adel-Abad.

De toute évidence, quand quelqu’un nie l’Holocauste, il se met dans la pratique du côté des criminels qui ont commis cette horrible tragédie. Le monde doit être très inquiet au sujet de ce dangereux état d’esprit, en particulier de la part d’un régime qui ne tient pas compte de la réaction internationale et cherche à obtenir des armes nucléaires (…)

Pour toutes ces raisons, le peuple iranien et sa résistance sont en lieu d’attendre votre aide.

Je suis d’accord avec la chancelière Merkel qui en évoquant les propos d’Ahmadinejad, a déclaré : «En 1933, la rhétorique des nazis était jugée sans importance. L’Allemagne a appris de son histoire et à le devoir de faire face à ce qui est sur le point de commencer. »

Chers amis,

Contrairement aux tentatives des mollahs pour couvrir leur faiblesse absolue, ils ont besoin de liens économiques avec l’Occident plus que l’Occident n’a besoin d’eux. Nous connaissons très bien les racines et la nature de ce régime. Il comprend parfaitement une approche ferme. En réalité, s’opposer au fascisme religieux est une responsabilité à laquelle l’Allemagne et les autres puissances occidentales doivent s’attacher.

Le temps est venu de mettre fin à la catastrophe politique de la complaisance. Ce changement passe par la correction de la plus grande erreur de l’Occident, qui ne tient pas compte du peuple iranien ni de sa Résistance et par le retrait de l’étiquette illégale de terroriste contre l’OMPI. Le moment est venu pour le gouvernement fédéral de reconnaître le Conseil national de la Résistance iranienne. Le peuple iranien mérite la liberté et la démocratie, il vous demande de lui venir en aide.

Je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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