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18 Déc 2008

“Le Conseil de l’UE doit des excuses au peuple iranien et à sa résistance ”

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“Le Conseil de l’UE doit des excuses au peuple iranien et à sa résistance ”

« Le jugement du 4 décembre va au-delà de l’annulation de l’étiquette du terrorisme qui avant ce verdict, n’avait déjà aucune crédibilité.

Le cœur du problème, c’est la démocratie et la liberté en Iran», a déclaré Maryam Radjavi.

La présidente élue de la résistance iranienne, intervenait dans une conférence de presse au lendemain du verdict sans précédent de la Cour européenne de justice, radiant l’OMPI de la liste actuelle du terrorisme. Voici son intervention :

Dans un jugement sans précédent, un jour à peine après l’audience du tribunal, la Cour européenne de justice a annulé la décision du 15 juillet du Conseil des ministres de l’Union européenne qui maintenait l’OMPI sur la liste du terrorisme. Elle condamne aussi le Conseil des ministres européens à payer tous les frais de procédure de l’OMPI. Ce jugement confirme que cette inscription est annulée sur le fonds, comme dans la procédure. Avec ce verdict, l’OMPI n’est plus sur la liste du terrorisme de l’Union européenne.

A présent, le Conseil doit rendre cette décision officiellement publique, sinon il perdra sa crédibilité et sa légitimité. L’Union européenne doit présenter ses excuses à l’OMPI et au peuple iranien. L’Union européenne doit dédommager le peuple iranien et sa résistance pour les terribles préjudices qu’elle a causés. Elle doit arrêter les grandes concessions aux mollahs sous prétexte de lutte contre le terrorisme.

Aucune décision n’a fait autant de tort que celle-ci à la véritable lutte contre le terrorisme. Entre satisfaire Khamenei et Ahmadinejad ou respecter l’état de droit, nous appelons l’Union européenne à choisir le second. Car les mollahs ne cherchent qu’à obtenir l’arme atomique et à exporter leur dictature terroriste dans les autres pays.

J’appelle le Conseil des ministres européens à ne plus mépriser les juges respectables de la Cour européenne de justice. Avec six jugements rendus par les tribunaux européens et 17 résolutions et déclarations parlementaires en Europe, les pouvoirs judiciaire et législatif sont aux côtés du peuple iranien. C’est un front puissant aux côtés de la Résistance. Jusqu’à quand le conseil des ministres veut-il rester aux côtés des mollahs ?

Le jugement d’hier va au-delà de l’annulation de l’étiquette du terrorisme qui avant ce verdict, n’avait déjà aucune crédibilité. Le cœur du problème, c’est la démocratie et la liberté en Iran. Pour leur instauration, le peuple iranien a sacrifié jusqu’à présent 120.000 de ses enfants les plus courageux. Mais à cause de marchandages économiques et d’intérêts à court terme et par faute de comprendre la nature du fascisme religieux, certains se sont opposés aux aspirations du peuple iranien. Je demande aux dirigeants européens de ne pas laisser certains groupes d’intérêts prendre en otage la crédibilité de l’Union européenne en méprisant l’état de droit et les décisions de justice.

Le jugement dit que le Conseil des ministres européens a violé le droit à la défense de l’OMPI. Le conseil n’a pas voulu donner des informations précises à la cour concernant l’inscription sur la liste du terrorisme. Il a violé les droits fondamentaux de l’OMPI et son droit à un contrôle juridictionnel effectif. Ce jugement a parfaitement démontré que le Conseil des ministres européens et le gouvernement français, pour répondre aux demandes de la dictature moyenâgeuse au pouvoir en Iran, ont piétiné les procédures judiciaires les plus élémentaires.

Le jugement souligne que la cour est convaincue que ni les raisons ni les documents présentés par le Conseil, «ne démontrent à suffisance de droit que l’information judiciaire ouverte en France en 2001 et les deux réquisitoires supplétifs de 2007 constituent une décision d’une autorité judiciaire compétente à l’égard de l’OMPI. »
Ce jugement montre clairement combien le dossier judiciaire monté en France il y a sept ans contre la Résistance iranienne, est vide. Cela montre pourquoi après tant d’années, les juges concernés redoutent d’envoyer ce dossier devant un tribunal.

En juin dernier, en vertu d’un jugement et d’un décret parlementaire du Royaume uni, le gouvernement britannique a officiellement radié l’OMPI de sa liste noire. L’Union européenne aurait dû à ce moment, conformément à sa propre loi, radier aussi l’OMPI de sa liste. Mais une partie du gouvernement français, à la demande des mollahs, a voulu maintenir l’OMPI sur la liste. Une décision sans la moindre crédibilité qui n’a pas tenu plus de cinq mois. Cependant la question reste de savoir jusqu’à quand les gouvernements européens veulent continuer ce cercle vicieux qui porte atteinte à l’honneur des peuples d’Europe ?

Heureusement qu’en France, l’opinion publique, des personnalités et des parlementaires, notamment une majorité de députés, se sont mis du côté de la Résistance iranienne. Je vous remercie tous, ainsi que les très nombreux Français qui nous ont apporté leur aide.

Au lieu d’espérer en vain de voir le fascisme religieux changer d’attitude, il est temps que le gouvernement français respecte la demande du peuple iranien pour un changement démocratique.

Il est temps pour l’occident de respecter l’état de droit, de lever toutes les restrictions qui pèsent sur la résistance et de corriger sa plus grande erreur dans le problème iranien. J’appelle l’Union européenne à mettre fin à cette inscription qui est ouvertement hostile à la volonté du peuple iranien de réaliser un changement démocratique.

A l’occasion du jugement d’hier, je dois exprimer ma gratitude à tous ceux qui ont aidé la Résistance iranienne dans cette bataille difficile, en particulier Lord Slynn, ce défenseur authentique de la démocratie et de la justice qui nous a apporté son aide avec une patience et persévérance sans précédent. Ma gratitude aussi aux avocats David Vaughan et Jean-Pierre Spitzer, qui nous ont accompagnés dès le premier jour dans la bataille contre cette inscription injuste. Je remercie aussi mes compatriotes qui nous ont envoyé leurs félicitations depuis Téhéran et les provinces d’Iran ainsi que les Iraniens à travers le monde.

C’est la victoire du peuple iranien qui souffre de la répression et de l’intégrisme. C’est la victoire de tous ceux qui ont été exécutés et torturés en Iran sous prétexte de cette étiquette. C’est aussi une grande victoire pour les résidents d’Achraf qui sous prétexte de l’étiquette du terrorisme vivent sous la pression et dans le danger d’une catastrophe humanitaire. C’est enfin la victoire de la justice et de la paix à travers le monde.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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