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21 Mar 2008

Norouz : «La Résistance iranienne est la force du changement »

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Norouz : «La Résistance iranienne est la force du changement »

CNRI – À l’occasion de Norouz, le nouvel an iranien, Mme Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, a adressé un message au peuple iranien, retransmis également à la Cité d’Achraf en Irak, où réside les Moujahidine du peuple d’Iran. En voici des extraits :

L’année 1386 (21 mars 2007-20 mars 2008) a vraiment été pour la résistance du peuple iranien, une année d’avancée et de fierté et pour le régime iranien de défections et de déclin montrant qu’il est entré dans sa phase terminale d’implosion et de renversement.

L’année qui vient de s’écouler a assisté à des vagues incessantes de protestations et de manifestations dans notre pays occupé. Les émeutes du rationnement de l’essence ont embrasé les quartiers et les villes, les universités et les usines. De Haft-Tapeh à Zahedan, d’Oroumieh à Chahverd, de Babol à Ghaemchahr, jusqu’à Bandar Turkeman, Sanandaj, Téhéran, Ispahan et Chiraz, on entendait retentir les mêmes mots d’ordre qu’à la Cité d’Achraf :

« Nous sommes des femmes et des hommes de combat. Venez vous battre et nous vous combattrons »
« Nous resterons résolu et chaterons jusqu’à notre dernier souffle »
« Même s’il tombe une avalanche de balles et d’épreuves, le mouvement continuera. »
« Et enfin, la liberté est notre droit inaliénable ».

Pour les mollahs, l’année 2007 s’est terminée aussi amèrement, qu’elle avait commencé avec les résolutions 1747 et 1803 du Conseil de sécurité. Entre les deux, ils n’ont ménagé aucun effort ni aucun complot pour empêcher l’adoption des résolutions : depuis la prise en otages les marins britanniques jusqu’à tromper les agences de renseignements américains sur leurs activités nucléaires secrètes. Mais ils ont échoué. La résistance iranienne ne les a pas laissés faire et elle a neutralisé toutes leurs manœuvres en faisant une révélation majeure, qui a porté un coup extrêmement dur au programme nucléaire du fascisme religieux concernant la production d’ogives nucléaires et de la bombe atomique. Un coup si dur qu’Ahmadinejad, comme Hassan Rohani l’ancien négociateur nucléaire en chef , a déclaré ouvertement que tout a commencé en été 2002 avec les révélations sur les installations de Natanz et d’Arak par les Moudjahidine du peuple…

Le régime est devenu si vulnérable, qu’on aura vu les défections d’Ali Laridjani le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, et de Rahim Safavi le commandant en chef des pasdarans, de son adjoint Mohammad Bagher Zolghadr et vice-ministre de l’Intérieur, comme beaucoup d’autres grands et petits responsables qui ont présenté leur démission.

Ahmadinejad a également été humilié partout où il est allé : de l’université américaine Columbia à Polytechnique de Téhéran, jusqu’aux rues de Baquba, de Bagdad et de Ramadi en Irak. Il a essuyé un revers cuisant lors de sa visite en Irak, la population irakienne a laissé éclater sa haine de l’occupation cachée de son pays par le régime. Un grand nombre de forces irakiennes ont estimé qu’il s’est agi là de l’événement politique le plus important de leur pays vis-à-vis du régime iranien de ces cinq dernières années. De telle manière qu’aujourd’hui en Iran et à l’étranger, Ahmadinejad est devenu l’homme le plus haï.

A la fin de l’année, les élections du parlement des mollahs ont parachevé l’uni-polarisation et le repli sur soi de la dictature religieuse. Avant toute chose, ces élections ont été un grand NON du peuple iranien à la dictature. C’est une défaite cuisante pour les réactionnaires et les despotes. Plus de 95% de la population ont boycotté ce show électoral. C’est une défaite tellement cuisante que même selon les chiffres officiels du régime, le taux de participation à Téhéran était de 26%. Le député le mieux élu du Majlis n’a été élu qu’avec 11, 5% des voix et le dernier avec seulement 6%. La situation dans les autres grandes villes comme Machad ou Tabriz, est la même et le plus grand nombre de voix remporté tourne autour de 10% des électeurs.

Ils ont ensuite annoncé que les « tenants des principes » qui soutient Ahmadinejad avaient remporté plus de 70% des voix.

Les bandes vaincues du régime, comme la celle de Khatami sont dans une situation pathétique. On leur a octroyé un maximum de 30 sièges, soit moins de 15% des 290 sièges du Majlis.

Dans la capitale qui est un microcosme de tout le pays avec ses 30 sièges, sur les 19 élus au premier tour, 18 sont des partisans d’Ahmadinejad et le 19e appartient à la faction de Khamenei à peine critique du gouvernement. Le second tour n’arrangera pas les choses.

C’est un Majlis de bourreau et de tortionnaires. Un député, Rouhollah Hosseinian a salué l’ancien vice-ministre du Renseignement Saïd Emami, responsable des meurtres en série d’une centaine d’intellectuels, de grand martyr ! Ou encore Fatemeh Alia, une femme qui a personnellement torturé de très nombreuses femmes Moudjahidine dans la prison d’Evine. Il y a aussi le mollah Morteza Agha-Tehrani un commandant des agents en civils du Vevak qui est le mentor des membres du cabinet d’Ahmadinejad. En province, la situation est la même.

On peut mieux comprendre ces élections, si l’on prend en compte que le régime a été soumis à des pressions de six côtés :

1- des défections internes, dans les plus hautes sphères, et un repli sur soi de plus en plus prononcé du régime ;

2- des sanctions économiques et des résolutions, en particulier au Conseil de sécurité ;

3- l’inscription du ministère de la Défense et des organes affiliés, des gardiens de la révolution et de la force terroriste Qods, ainsi que les principales banques du régime, sur la liste noire du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive ;

4- l’impasse en Irak, en particulier avec les conseils de l’Eveil qui sont entrés en action en tant que l’élément sécuritaire et militaire de premier plan ;
5- le départ d’un allié clé du régime en Europe, à savoir Jacques Chirac et la dernière position de l’Union européenne sur les élections en Iran, qu’elle a estimées « ni libres, ni équitables » ;

6- Le statut et les avancées de la résistance dans le pays et à l’étranger pour faire reconnaître la Troisième Voie. Cette solution à la crise iranienne rejette la poursuite de la politique de complaisance tout comme une intervention militaire étrangère. Elle prône en revanche un changement démocratique en Iran par le peuple et sa Résistance.

Il y a quatre ans, les élections du Majlis à la fin de l’année 2003 ont posé la base d’un régime unipolaire. Les opportunités en or offertes par la guerre d’Irak, en particulier le désarmement de l’Armée de libération nationale iranienne et les événements du 17 juin, ont beaucoup encouragés les mollahs.

Ce pouvoir unipolaire est apparu en juin 2005 avec l’arrivée d’Ahmadinejad à la présidence, et il arrive à maturité avec ces « élections » du Majlis.

A présent la question est de savoir la raison et l’objectif pour lesquels Khamenei a « aménagé » un Majlis de tortionnaire et de criminels ?

Est-ce pour préserver le statut quo ? Ou bien est-ce pour préparer davantage d’aventurisme et de guerre ? Ce que Khamenei a déclaré dans son message immédiatement après le premier tour : malgré « l’adoption d’une résolution », « le boycott électoral », « noircir la direction du pays » et « effrayer le peuple avec la menace d’une attaque de l’ennemi » et « les allégations sur les élections malsaines » et des allégation sur une population désillusionnée et indifférente », un Majlis « engagé, d’élite, opposé à l’Arrogance occidentale et puissant » s’est créé et « à présent tous les modèles d’opposition à la religion sont mis au défi ».

Ainsi, ce que veut dire Khamenei, c’est qu’il se prépare à défier tous les modèles qui ne sont pas compatibles avec le fascisme religieux.

Ahmadinejad, le lendemain dans son message de félicitation au guide suprême, qualifiait ces élections de « défense de jouir des capacités d’acquérir l’énergie atomique ave une prouesse exemplaire ». Il voulait donc un Majlis qui suivrait sans broncher le guide suprême et Ahmadinejad dans la sortie du TNP et jusqu’à la bombe atomique.

– La situation est telle qu’elle a poussé l’UE et les Etats-Unis à affirmer l’illégitimité de ces élections et d’annoncer que : les élections en Iran n’étaient « ni libre, ni équitable ».

Nous nous réjouissons du changement de position de l’Union européenne que nous considérons comme un tournant imposé par le régime. D’autant plus que dans son sillage, les gouvernements français, allemand et américain ont jugé que ces élections n’avaient été ni libres, ni inéquitable, ni légitimes.

Permettez-moi de rappeler en passant que notre seul crime depuis le départ de notre campagne politique après la révolution de 1979, jusqu’à présent, de réclamer la souveraineté populaire et des élections démocratique et juste. Au fait, est-ce que le Conseil national de la résistance iranienne et son président, dès le lendemain du 20 juin et tout au long de ses 30 dernières années, n’ont-il pas dit que nous voulons des élections libres sur la base de la souveraineté populaire et non celle du guide suprême et de la souveraineté des mollahs. J’ai moi-même appelé, au nom de la résistance, en septembre 2003 à un référendum sur la base sur vote libre de la population pour un changement de régime.

En décembre 2003, dans un message à un rassemblement de mes compatriotes à Londres, j’avais dit : « le véritable critère et la démarcation entre le terrorisme et la résistance légitime repose dans le fait qu’on rejette ou qu’on accepte des élections et un référendum sous les auspices des Nations Unies ou tout autre organe international compétent et impartial. Avec ce critère et cette définition, on peut facilement écarter des interprétations ambigües et des étiquettes politiques biaisées et faire clairement la différence entre ceux qui respectent le vote populaire et les élections libres et qui se battent pour la liberté et la souveraineté populaire, et ceux qui comme les mollahs au pouvoir en Iran, refusent de tenir des élections libres et des référendums. Avec ce véritable critère, les combattants de la liberté de l’Iran ne pourront jamais être étiquetés de terroriste.»

Mais en ce qui concerne le peuple iranien et sa résistance, 2007 a été une année d’avancée et de conquête de nouveaux sommets. On peut dire que les plus grands complots pour maintenir le régime et détruire la résistance du peuple iranien ont été neutralisés, de la manière suivante :

1- le soutien matériel et moral généreux des Iraniens en Iran et à l’étranger, qui s’est manifesté par exemple dans le grand rassemblement de l’été dernier à Paris.

2- les efforts inlassables de nos frères et sœurs à la Cité d’Achraf et dans le travail sans répit du CNRI, de ses membres et ses partisans à travers le monde.

3- les victoires judicaires, spécialement l’annulation de l’étiquette de terroriste en Grande-Bretagne ;

4- les résolutions au Parlement européen, à l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et de sa commission des affaires juridiques et des droits de l’homme en soutien aux jugements rendus par la Cour européenne de Luxembourg et du Royaume-Uni ;

5- le soutien de plus de 1500 parlementaires européen et des comités parlementaires en faveur de la Résistance iranienne et de la troisième voie pour un changement démocratique en Iran ;

6- la prise de conscience par la communauté internationale des menaces terroristes et nucléaires de la dictature religieuse en tant que principale menace à la paix et à la sécurité, comme le déclare la Résistance depuis 30 ans ;

7- Les résolutions au Parlement européen et les rapports des missions des Nations Unies et des rapporteurs spéciaux du secrétaire général de l’ONU sur le statut légal de l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) en Irak, y compris le récent rapport de la Mission d’assistance de l’ONU pour l’Irak sur le statut des membres de l’OMPI en tant que personnes protégées en vertu de la 4e convention de Genève et la réitération du principe de non-refoulement, qui constitue le pilier des lois sur les réfugiés ;

8- Le grand congrès de solidarité à Achraf et la déclaration de 450.000 Irakiens dans la province de Diyala en Irak ;

9- le soutien de 3000 cheikhs de tribus ;

10- Le soutien de 300.000 chi’ites du sud de l’Irak et un mouvement politique majeur des Oulémas chi’ites pour la défense d’Achraf.

11- le soutien sans compter de tous les partis démocratiques, courants nationalistes, groupes et personnalités, chi’ites, sunnites, Kurdes et Turkmènes en Irak, au point que, excepté pour les agents du régime des mollahs et leurs alliés, la plupart des Irakiens et des forces nationalistes considèrent les Moudjahidine et la Résistance iranienne comme un allié stratégique et un soutien pour la paix, la sécurité et la liberté.

La Résistance iranienne est la force du changement. En s’appuyant sur sa base sociale et sa lutte incessante, elle avance dans une position offensive. Elle instaurera la liberté en Iran.

Le régime des mollahs touche à sa fin. La complaisance et les concessions sont doublement contreproductives et futiles. En cette nouvelle année, dans ses activités non-stop, le régime passera par des points fragiles qui finiront par faire s’écrouler toute cette politique sur l’ensemble du régime.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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