Iran : ni guerre ni complaisance, une troisième voie existe

Avec 159 parlementaires français de tous les horizons, soutenons le peuple iranien en lutte pour sa liberté. Nous ne pouvons rester les bras croisés à regarder ce régime prendre en otage ses citoyens et les nôtres. En 2024, 1 000 exécutions et 1 300 depuis la présidence de Massoud Pezeshkian. Ajoutons les centaines de civils tués lors des douze jours de guerre entre Téhéran et Tel Aviv.
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Sous couvert « d’espionnage pour l’ennemi », les arrestations massives et les exécutions sont destinées à réduire au silence celles et ceux qui osent contester l’ordre établi. Plusieurs prisonniers politiques risquent l’exécution imminente pour leurs liens supposés avec l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien, l’opposition structurée sur le terrain.
Un Iran libre et pacifique
Le soulèvement de 2022 a marqué le rejet de toutes dictatures, monarchiques ou théocratiques. Selon des experts, « la rupture est telle que le régime ne peut plus rassembler la nation ». L’illusion d’un pouvoir indéboulonnable a déjà vacillé avec l’effondrement du Hezbollah et la chute du dictateur syrien.
« Non à une intervention militaire extérieure ; non aux marchandages avec ce régime ; oui au changement de régime par le peuple iranien et sa résistance. » Maryam Radjavi, la présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), n’a pas attendu la guerre pour proposer cette troisième voie. Elle l’avait présentée lors d’un colloque du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) à l’Assemblée, le 27 mai. Elle l’a rappelée, le 18 juin au Parlement européen.
Ce plan constitue une feuille de route crédible et conforme à nos valeurs. Il prévoit : l’abolition de la peine de mort, l’égalité femmes-hommes, les libertés fondamentales, la séparation de la religion et de l’État, une justice indépendante. Une réponse nette à ceux qui reprennent le chantage du régime : « Après moi, le chaos ! »
Ce projet soutenu par 4 000 parlementaires dans le monde, dont 159 français qui ont signé notre déclaration, incarne la possibilité d’un Iran libre et pacifique, facteur de stabilité régionale.
Résister à l’oppression
Nous appelons solennellement la France et l’Union européenne à :
– Inscrire les Gardiens de la révolution sur la liste des entités terroristes.
– Déclencher le snapback (rétablir les sanctions internationales sans risque de veto) et les résolutions de l’Onu, devant la persistance du régime à refuser de soumettre son programme nucléaire aux contrôles internationaux.
– Prendre des mesures de rétorsion pour faire libérer immédiatement et sans conditions, nos otages arbitrairement détenus.
– Reconnaître le droit légitime du peuple iranien à résister à l’oppression, comme le proclame la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Il est temps de cesser de considérer le régime des mollahs comme un interlocuteur légitime tant qu’il bafoue les droits fondamentaux. La sécurité et la paix ne peuvent être garanties par des compromissions répétées, mais par la fermeté.
Les signataires :
André Chassaigne, président d’honneur du CPID, ancien député du Puy-de-Dôme (GDR).
Christine Arrighi, présidente du CPID, députée de la Haute-Garonne (Écologiste et Social).
Philippe Gosselin, vice-président du CPID, député de la Manche (Les Républicains).
Hervé Saulignac, vice-président du CPID, député de l’Ardèche (Socialistes et apparentés).
Vincent Louault, vice-président du CPID, sénateur d’Indre-et-Loire (Les Indépendants-République et Territoires).
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