Iran: Maryam Radjavi, cheffe de la résistance, en appelle au soutien des Européens

La présidente-élue du Conseil national de la résistance iranienne, Maryam Radjavi, a esquissé mercredi la voie vers « un Iran démocratique et libre » et rejeté toute alternative qui serait imposée « par le haut ».
La théocratie iranienne était sous une pression inédite mercredi, alors qu’Israël poursuivait ses attaques, que les États-Unis renforçaient leur présence militaire dans la région, et que Donald Trump, tout en appelant le régime à une « capitulation sans condition », laissait planer le doute sur une intervention américaine.
Dans ce contexte, la cheffe de file de la principale organisation structurée d’opposition iranienne, Maryam Radjavi, a appelé mercredi l’Union européenne et ses États membres à « reconnaître la légitimité de la résistance ». Pour elle, « la solution à cette guerre est dans le renversement du régime et le changement de régime par le peuple iranien et sa résistance. »
Radjavi, qui s’exprimait au cours d’un événement organisé dans l’enceinte du Parlement européen, à Strasbourg, est depuis plus de trente ans la présidente-élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), fondé en 1981, qui défend l’instauration d’un système démocratique en Iran. Elle tente depuis des années de dissuader les chancelleries occidentales de négocier avec les mollahs, considérant que cela ne fait que retarder la chute du régime.
Une alternative « ne peut pas être imposée d’en haut »
Alors que la guerre déclenchée le 13 juin par Israël continuait de faire rage, le dirigeant de la République islamique, Ali Khamenei, a assuré mercredi que l’Iran ne se rendrait « jamais » à qui que ce soit, et la mission iranienne aux Nations Unies a affirmé que le régime ne négocierait pas sous la contrainte. Pour Maryam Radjavi, il est clair que l’ayatollah n’acceptera aucun renoncement « parce qu’il sait que toute concession serait le chemin le plus court vers le renversement ». Si à ses yeux le régime doit tomber au plus vite, « une alternative ne peut pas être imposée d’en haut », souligne-t-elle.
Maryam Radjavi dirige le parti Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI, principal membre du CNRI), mouvement de résistance créé dans les années 1960 contre le roi de l’époque, le chah Mohammad Reza Pahlavi. Ce dernier avait vu son pouvoir autoritaire considérablement renforcé par le coup d’État orchestré en 1953 par les États-Unis et le Royaume-Uni contre le gouvernement de Mohammad Mossadegh. Aujourd’hui, le fils du chah, le prince Reza Pahlavi, vit aux États-Unis et compte des soutiens nostalgiques de la monarchie et appelle, lui aussi, les Iraniens au soulèvement.
La voie vers un Iran « libre » et « non nucléaire »
« Ni le chah ni les mollahs », défend Maryan Radjavi, dont le mouvement propose de longue date un « Plan en dix points » pour conduire l’après-régime. Il prévoit l’établissement d’une république basée sur la séparation de la religion et de l’État, l’égalité des genres, l’abolition de la peine de mort, ou encore l’indépendance du pouvoir judiciaire. L’OMPI, qui a révélé en 2002, l’existence du programme d’enrichissement secret de l’Iran, plaide aussi pour « un Iran non nucléaire » et pacifique.
Selon ce plan, « au plus tard six mois après le renversement de ce régime, une Constituante nationale et une assemblée législative seront établies par des élections libres basées sur le suffrage universel, direct, égal et secret du peuple iranien », a esquissé Radjavi à Strasbourg. Une fois l’assemblée formée, le Conseil national de la Résistance et son gouvernement de transition seraient dissouts. La nouvelle constituante serait alors responsable de la rédaction d’une nouvelle Constitution, marquant l’avènement d' »un Iran démocratique et libre ».
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