17 Nov 2012

Discours à la conférence internationale à Paris

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Discours à la conférence internationale à Paris

Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

Je suis ravie de me trouver parmi vous aujourd’hui et de saluer plus particulièrement les personnalités éminentes françaises, et celles venus des Etats-Unis, d’Algérie, Egypte, de Syrie et de bien d’autres pays encore.

C’est la première fois que nous nous retrouvons depuis le retrait de l’Ompi de la liste des organisations terroristes aux Etats-Unis. De la part du peuple iranien et de sa Résistance, je vous remercie pour tous vos efforts, amis courageux et défenseurs de la justice qui nous avez accompagnés, ainsi que les Moudjahidine d’Achraf et de Liberty, tout au long de notre campagne.

Vous êtes les fondateurs d’une politique internationale nouvelle basée sur la justice et l’Etat de droit qui défend la résistance à la dictature et qui n’est pas une politique lâche fondée sur des intérêts économiques pour consolider les pouvoirs en place.

Je suis heureuse de dire que cet événement est comme l’apparition du mat du navire de l’espoir dans la tempête qui traverse l’Iran. La liste du terrorisme, qui protégeait le fascisme religieux de la vague du changement et de liberté, s’est évanouie. En un mot, le rapport de force entre notre mouvement de résistance et le régime des mollahs a véritablement changé.

A présent, le mouvement de la résistance s’est dressé pour organiser et orienter une bataille qui va instaurer la liberté en s’appuyant sur le peuple et la jeunesse courageuse d’Iran.

Comme vient de le déclarer le dirigeant de la Résistance, Massoud Radjavi : « C’est à chaque Iranien épris de liberté qui veut s’émanciper de l’oppression des mollahs, et c’est surtout à la jeunesse courageuse qui s’inspirent d’Achraf, de partout se soulever. »

Chers amis,
Deux changements fondamentaux ont poussé le régime du guide suprême à la phase de son renversement. Le premier : les crises de la théocratie ont muri et s’approchent d’un tournant déterminant. Le second : les entraves de la liste terroriste sont brisées, libérant un mouvement qui est le moteur et l’axe de ce bouleversement.

Examinons d’abord la situation du régime des mollahs qui se débat dans une quintuple crise dont chacune aboutit soit à son effondrement soit à son renversement.

1 – Le mécontentement contenu par une répression sauvage : Les mollahs n’ont pas d’issue de secours face au vif mécontentement de la société iranienne. S’ils se mettent à accepter les revendications politiques du peuple, ils perdront très rapidement le contrôle de la société. S’ils poursuivent les exécutions collectives et leur répression inhumaine, là aussi, le développement de la résistance dans la société va acculer toute leur politique dans une impasse.

2- Le processus de renversement de la dictature syrienne : que le régime iranien continue de participer aux crimes en Syrie ou qu’il recule vis-à-vis de cette ingérence meurtrière, dans tous les cas, la chute d’Assad est inéluctable. Parce que ce bouleversement s’incruste dans le projet plus large du renversement du régime des mollahs, car il s’agit d’une défaite dont l’onde de choc atteindra Téhéran.
Ainsi, pour repousser la chute de Bachar Al-Assad, il a intensifié le bellicisme dans la région, mais il ne sait pas qu’il finira par assister au renversement d’Assad et à son propre renversement.

3 – Le pouvoir à Téhéran s’entredéchire au sommet : face à la montée de la guerre entre les factions internes, Khamenei n’a pas de choix. S’il partage avec elles son pouvoir, il ouvre alors une faille importante à la tête du régime. Comme en 2009, elle ouvrira la voie à la révolte populaire. S’il se lance dans une purge interne accrue, il amplifiera la faiblesse, l’instabilité et la crise au sein du régime.

4- L’impasse du programme nucléaire : face à la crise du programme nucléaire, le régime du guide suprême n’a pas non plus de solution, car s’il suspend le programme atomique sous la pression des sanctions internationales, ce recul équivaudra pour Khamenei à boire une coupe de poison et à encaisser une dure défaite qui entrainera l’effondrement du régime. Mais s’il persiste à fabriquer l’arme atomique, il risque des sanctions plus graves et encourt le danger de probables attaques militaires qui feront disparaitre la totalité de son régime.

5- La faillite économique sans issue : soit les mollahs doivent suspendre l’énorme budget de la répression et du terrorisme et retirer le corps des gardiens de la révolution de l’économie et dans ce cas, ils ouvrent la voie aux protestations étendues du peuple. Soit ils persistent dans la situation catastrophique actuelle, et elle entrainera une immense explosion de colère des chômeurs et d’une population affamée et paupérisée.

En fait, cette crise entre dans sa phase terminale où les événements ont pris une accélération sans précédent et mettent les mollahs face aux deux voies : s’effondrer ou être renversé :
– un recul signifie l’effondrement du régime et l’ouverture vers l’insurrection
– la poursuite de la politique actuelle, signifie une confrontation avec la communauté internationale et son renversement.

Il est clair que malgré tous ces défis mortels, le renversement des mollahs ne se fera pas tout seul. Il est nécessaire d’avoir un mouvement organisé pour mettre en valeur les conditions parvenues actuellement à maturité et les diriger vers une victoire sans appel. La sortie de l’Ompi de la liste du terrorisme a délivré de vingt ans d’entraves, un mouvement compétent capable d’être l’axe d’un grand bouleversement. Ainsi les conditions nécessaires sont réunies, il s’agit de :
1- Un peuple prêt au changement.
2- Un régime dont les dirigeants s’entredéchirent.
3- Une résistance capable de remplir ce rôle historique.

Le résultat hors norme qui découle de cette situation peut se résumer en une phrase : le temps du renversement des mollahs est arrivé. Les mollahs ne pourront y échapper.

Pour l’éviter, la dictature des mollahs exécute par groupes entiers, les uns après les autres. Le nombre des exécutions depuis le début de l’année se monte à 439. Ces dernières semaines, deux fils du peuple iranien sont morts sous la torture. Sattar Behechti à Téhéran et Jamil Soveidi à Ahwaz. Le crime de Sattar, cet ouvrier héroïque, était d’avoir posé aux mollahs cette simple question du peuple iranien : « pourquoi ne quittez-vous pas le pouvoir ? » Oui, c’est le peuple iranien qui veut voir les mollahs quitter le pouvoir et nous les obligerons à en partir.

Chers amis,
Un des effets les plus importants de la radiation de l’Ompi de la liste du terrorisme apparait dans le moral en hausse et le retour de la confiance dans la société iranienne, en particulier chez les jeunes, qui voit que son organisation d’avant-garde a été capable de réaliser ce qui paraissait impossible en s’appuyant sur ses propres forces.

Cet événement a également permis au mouvement à l’intérieur du pays de renouveler ses forces, de multiplier ses unités de résistance et de les relier. Oui, une des conséquences capitales, c’est le déclenchement d’un nouveau processus en vue d’organiser les unités de la résistance en Iran.

Chers amis,
Ces dix dernières années, la résistance a réussi à révéler les secrets les plus confidentiels du programme atomique et du réseau terroriste des mollahs. La crise atomique actuelle du régime est le résultat des efforts, de la souffrance et du sang des membres de la résistance à l’intérieur de l’Iran.

Le rôle de la résistance dans la révolte de 2009 reflète aussi un autre aspect de ses capacités. Selon un rapport confidentiel du ministère du Renseignement des mollahs, ceux qui composaient les cellules insurrectionnelles étaient sous l’influence des mots d’ordre de l’Ompi ou faisaient partie des réseaux de cette résistance, c’est pourquoi le régime des mollahs a exécuté plusieurs membres et sympathisants de l’Ompi et qu’il en détient toujours un certain nombre en prison.

L’appareil sécuritaire des mollahs a déployé des mesures vigoureuses pour empêcher le financement du mouvement de la résistance. Cependant, il n’a pas réussi à bloquer l’envoi d’aides.

Mais la plus grande défaite des mollahs reste leur incapacité à anéantir les Achrafiens, leur organisation et leur mouvement. Leurs dix années de persévérance, qui ont insufflé l’esprit de résistance et le désir de se battre à la société, sont le plus grand capital du peuple iranien pour la liberté. Ce sont ces capacités-là qui permettent à notre résistance, après sa sortie de la liste noire, de donner à sa lutte un élan pour le renversement du régime du guide suprême.

Chers amis,
Nous avons fini par lever l’obstacle de la liste terroriste. A présent une centaine de nouveaux fronts de travail et de bataille se déploient devant nous et viennent amplifier de notre combat à l’étape actuelle.

La lutte s’annoncent plus vive, mais avec un résultat plein d’espoir et plein de gloire. Une lutte que les membres et les sympathisants de cette résistance à Achraf et Liberty, en Iran et à travers le monde mènent avec dévouement, le don de leur personne et le prix de leurs sacrifices.

C’est pourquoi, une fois de plus à tous les amis de la résistance, à toutes les personnalités qui défendent la démocratie ainsi qu’à tous les esprits nobles à travers le monde, je lance un appel à soutenir activement ce mouvement.
La liberté du peuple iranien est à portée de main. Un instant rare et exceptionnel vient de s’offrir dans l’histoire de notre lutte et il faut à tout prix réaliser le renversement. On peut et on doit le faire.

Discours à la conférence internationale à Paris

Chers amis,
Un domaine important de notre lutte consiste à mettre fin à la politique de complaisance des gouvernements occidentaux et d’écarter un à un les obstacles qu’elle a posés sur la voie du changement en Iran.

Aux Etats-Unis, le gouvernement de M. Obama qui vient d’être réélu, avait officiellement opté ces quatre dernières années pour la complaisance avec le régime iranien. Cette politique a échoué et a engendré trois résultats funestes :
1- Elle a offert une chance en or de quatre années supplémentaires au programme atomique des mollahs.
2- Elle a offert la souveraineté de l’Irak au fascisme religieux en abandonnant l’Irak dans le sang et la tourmente.
3- Elle a laissé le champ libre aux mollahs et à leurs agents en Irak pour réprimer et massacrer les Achrafiens.

A présent que cette administration entame son second mandat, j’espère qu’elle aura tiré les leçons de l’échec et des dégâts colossaux de la complaisance pour les peuples d’Iran, d’Irak et de toute la région et qu’elle adoptera une politique de fermeté. Ce que nous attendons, nous et notre peuple, du gouvernement américain, ce n’est qu’une chose : respecter la volonté du peuple iranien de renverser la dictature religieuse. C’est aussi bénéfique pour vous et l’ensemble des nations dans le monde.

Chers amis,
Bien que des sanctions internationales soient imposées au régime dans certains domaines, la partie conséquente de la politique occidentale vis-à-vis de l’Iran demeure cependant la complaisance. C’est cette attitude qui rassure le régime iranien, car il voit qu’au lieu de rompre les relations, les gouvernements occidentaux restent en relations officielles avec ses lobbies, qu’ils écoutent les oreilles grandes ouvertes les analyses et les rapports fabriqués par son ministère du Renseignement. Ils rencontrent et parlent constamment avec les bandes et les lobbies qui crient haut et fort que face à la perspective de victoire de la résistance iranienne, ils préfèrent sans le moindre doute le maintien du régime des mollahs.

Alors il faut demander aux gouvernements occidentaux :
– Pourquoi favorisez-vous les interminables négociations atomiques au bénéfice du régime des mollahs ?
– Allez-vous attendre que la première bombe atomique vous tombe sur la tête ?
– Pourquoi ne fermez-vous pas les issues par lesquelles le régime peut contourner les sanctions ?
– Et pourquoi ne faites-vous pas preuve de rigueur pour empêcher le régime des mollahs d’aider la dictature sanguinaire en Syrie ?
– Il est surprenant que même les grands attentats terroristes du régime ces derniers mois, de la Bulgarie à la Malaisie, de l’Azerbaïdjan à la Géorgie, soient tenus sous silence.
– Pourquoi ne jugez-vous pas les dirigeants de ce régime pour avoir trempé dans d’innombrables crimes contre l’humanité ?
– Pourquoi mettez-vous à la disposition de ce régime des équipements répressifs comme des véhicules anti-émeutes et du matériel de contrôle des lignes téléphoniques et d’Internet ?
– Pourquoi continuer la collaboration avec l’ennemi du peuple iranien ?

Oui, ce que nous avons à dire c’est qu’il faut mette un terme à toute cette histoire : Démantelez les réseaux funestes des agents de renseignements du régime dans les pays occidentaux ! Rompez vos relations politiques avec la tyrannie du guide suprême et fermez ses ambassades !

Heureusement ces derniers jours nous sommes témoins d’une nouvelle attitude de la part du gouvernement français qui a décidé de reconnaitre la coalition de l’opposition syrienne et d’aider l’Armée syrienne libre en envisageant de lui fournir des armes. J’espère que les autres gouvernements suivront cette voie.

Chers amis,
La politique de complaisance des gouvernements occidentaux a fait que les mollahs et le gouvernement qui lui est inféodé en Irak ont imposé toute une série de restrictions inhumaines aux Moudjahidine du peuple du camp Liberty. De telle manière qu’ils sont privés du minimum de normes humanitaires et de droits humains et qu’ont leur impose des conditions carcérales et de forçats. Pourtant il s’agit de personnes protégées en vertu de la 4e convention de Genève et comme le souligne le HCR, ce sont des demandeurs d’asile qui bénéficient d’une protection internationale.

Il faut donc demander pourquoi les Etats-Unis, l’Union européenne et l’ONU n’ont pas demandé jusqu’à présent que Liberty reçoive un statut de camp de réfugiés ?
Et pourquoi n’utilisent-ils pas leur influence en Irak pour contraindre le gouvernement irakien à cesser de les réprimer ? Et pourquoi face au pillage des biens des Moudjahidine du peuple à Achraf et à Liberty par le gouvernement irakien, restent-ils silencieux ? Malheureusement l’ONU, au lieu de jouer un rôle de facilitateur, a pris dans la pratique le parti de l’Irak et agit conte l’OMPI. Je demande ici au Secrétaire général de l’ONU de mettre fin à ces conditions inacceptables, sinon il devra faire face à un scandale.

Ce silence, cette passivité, cette façon de laisser le fascisme religieux et ses agents en Irak imposer leur volonté, sont les traces de la politique de complaisance et de sauvegarde du régime. Et c’est cette politique qu’il faut changer.

Chers amis,
Le peuple iranien qui bénéficie d’un mouvement organisé, triomphera de l’hydre de la tyrannie, du terrorisme et de l’intégrisme et instaurera la liberté et la souveraineté populaire. Ce sera le jour de la libération du peuple iranien et des peuples du monde du fléau de l’intégrisme.
Ce sera le jour où seront instauré une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, une société fondée sur l’égalité des femmes et des hommes, un Iran sans exécutions et sans torture, un Iran non nucléaire.

Oui, voici venu le temps du renversement, le peuple iranien et l’armée de libération sont prêts, la communauté internationale doit s’aligner sur ce que veut le peuple iranien.

Vive le peuple iranien !
Vive les Moudjahidine de la liberté à Liberty et à Achraf !
Paix sur vous tous !

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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