• Accueil / Activités / Discours de Maryam Radjavi à la conférence : une république démocratique en Iran
02 Juil 2023

Discours de Maryam Radjavi à la conférence : une république démocratique en Iran

Catégories // Activités // Discours et événements // Nouvelles et activités

Discours de Maryam Radjavi à la conférence : une république démocratique en Iran

L’ère de la révolution démocratique du peuple iranien est arrivée

Chers parlementaires, chers amis,
Nous sommes au deuxième jour du rassemblement pour un Iran libre. Ce rassemblement a traversé les conspirations et les arrangements de Khamenei et affiche la grande vérité de cette époque. Cette vérité est que, les mollahs ont beau s’agiter dans tous les sens, ils ne peuvent plus faire avancer leur ligne et rester au pouvoir. Il ne fait aucun doute que le renversement des mollahs est à portée de main et que le peuple iranien et sa résistance seront victorieux.

La chute de la dictature religieuse, qui est l’incarnation du mal pour les peuples du Moyen-Orient et le fléau du terrorisme et de la guerre contre le monde entier, est comme une flèche tirée par l’Histoire et aucune puissance ne pourra l’arrêter.
Hier, la participation massive et les immenses efforts des partisans de la Résistance iranienne, des Moudjahidine du peuple et des membres du CNRI, ainsi que des soutiens de ce mouvement, des parlementaires de divers parlements du monde et de personnalités politiques dans la tenue du Sommet pour un Iran libre et la manifestation simultanée, ont fait l’admiration du monde.
Cette campagne a surmonté des barrières et des murs hauts et épais et a fait échouer les machinations et la malveillance du régime des mollahs et de ses acolytes adeptes de la complaisance.
C’est une glorieuse démonstration de la justesse, de la crédibilité, de la légitimité et de la force de la Résistance iranienne, qui a plus que jamais la tête haute, et qui est plus prête et déterminée que jamais.
Hier, j’ai été témoin de scènes uniques depuis le centre de Paris jusqu’aux divers rassemblements d’Iraniens libres et partisans de la résistance, et du pic d’émotions de nos compatriotes de l’intérieur de l’Iran ; j’ai reçu de nombreux messages à cet effet.
Je salue tous les insurgés et ceux qui ont déployé des efforts pour la résistance et la révolution dont je sais la fatigue après tout le travail livré pour réaliser ce qui s’est passé hier, mais vous êtes très combattifs et prêts à continuer.
Je vous adresse mes salutations à vous qui aujourd’hui encore êtes sur le terrain.

La tyrannie religieuse entre défaites et impasses

Aujourd’hui, la tyrannie religieuse est en proie à une longue liste d’échecs et d’impasses.
De l’effondrement de l’économie aux conflits internes du pouvoir, en passant par le flot de désertions dans les rangs des pasdarans et de la milice du Bassidj jusqu’au dossier nucléaire.
Mais plus encore, le régime est tourmenté jour et nuit par le cauchemar d’une révolution qui gronde et qui le fait vaciller dans des soulèvements successifs. La révolution se manifeste dans le renforcement de l’alternative démocratique. Elle se manifeste dans l’organisation des jeunes insurgés, dans les attaques des unités de résistance contre les centres de commandement des pasdarans et la poursuite du soulèvement populaire.
Le seul levier et rempart de la dictature religieuse est la répression. Mais là aussi, elle est arrivée dans une impasse.
Après le grand soulèvement de décembre 2017/janvier 2018, les mollahs ont massacré au moins 1 500 jeunes dans le soulèvement de novembre 2019.
Cependant cette tuerie a avivé les flammes des soulèvements et fait la preuve de la justesse de l’option révolutionnaire. Le régime des mollahs a prolongé son existence deux ans durant, en sacrifiant plus de 550.000 de nos compatriotes au coronavirus.
Mais vers la fin de 2022, les soulèvements ont repris. Cette fois, le régime a tué au moins 750 personnes et en a arrêté plus de 30.000. Et maintenant, il s’est tourné vers une vague d’exécutions, ce qui attise la colère générale.
Pendant des années, Khamenei répétait que s’il ne combattait pas en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen, il devrait livrer une guerre de tranchées à Téhéran et Ispahan.
Mais maintenant, peu importe son niveau de crimes et d’ingérence dans les pays de la région et la taille de sa profondeur stratégique, cela ne lui sert plus à rien, car dans les soulèvements, la ligne de front de la guerre s’est déplacée autour de son propre siège et il doit attendre le jour final.

L’échec du « repli sur soi » du régime

Khamenei a cru sauver son régime en le voulant homogène et en le contractant et a qualifié cette manœuvre de deuxième étape de la révolution.
Il a attribué le parlement des mollahs aux fauves de sa faction et a confié la présidence à Ebrahim Raïssi, un bourreau du massacre des prisonniers de 1988. Mais le projet de « repli sur soi » du régime a échoué.
Les gouvernements, les ministères, l’industrie, les banques et le marché des devises n’ont jamais connu autant de perturbations et d’instabilité que ces deux dernières années.
Et enfin, le régime a tout fait pour lier son destin et sa survie à la bombe atomique. Mais ce projet est devenu mort-né dès le premier jour quand ses sites nucléaires les plus secrets ont été divulgués par les Moudjahidine du peuple.
Bien sûr, le régime déploie à nouveau tous ses efforts, mais il ne peut pas effacer la question du renversement du tableau de l’Iran.
Ainsi, malgré le coût de 2000 milliards de dollars puisés dans les poches du peuple iranien, même si Khamenei ne construit pas une mais une centaine de bombes atomiques, il ne pourra venir à bout de la jeunesse rebelle qui s’est soulevé et qui crie : « Khamenei, tyran, on t’enverra sous terre ».
Il y a trois semaines, Khamenei a affirmé qu’il considérait la création d’une bombe atomique comme anti-religieuse et anti-islamique. Dans ces cas on dit dans la littérature persane : « Bonne nouvelle ! le chat est devenu à la fois, dévot, ascète et musulman ! »
N’oublions pas que Kharrazi, le ministre des Affaires étrangères de Khatami, avait promis devant la presse au ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook que la fatwa contre Salman Rushdie ne serait pas appliquée. Cependant le régime ne l’a jamais abandonnée.
La Résistance iranienne avait déjà annoncé que « toute promesse faite par le régime d’abandonner les armes nucléaires est absurde et invalide, car il considère une telle arme comme la garantie de survie de son fascisme religieux ».
Et maintenant on lui dit qu’il peut recourir aux gouvernements adeptes de la complaisance pour contrer le soulèvement et à l’alternative démocratique, multiplier les arsenaux de missiles et de drones et fabriquer de bombes autant qu’il le veut, mais il est dans une impasse, impuissant et paralysé face à l’arme la plus puissante du monde aujourd’hui.
Cette arme est le soulèvement d’un peuple debout pour renverser la dictature religieuse et il y parviendra à coup sûr.
Il y a cinquante ans, les Moudjahidine du peuple ont appris de vous, frères arabes et palestiniens, que :
اذا شعب يوما ارادالحيات
فلابد ان يستجيب القدر
ولابد لليل ان ينجلي
و لابد للقيد ان ينكسر

Oui, quand une nation comme la nation iranienne

s’engage sur la voie de la résistance et de la vie, et fait des sacrifices,
Le destin doit répondre
La nuit doit prendre fin
Et les chaînes se briser.

L’OMPI, la plus grande menace existentielle pour le régime

Khamenei veut des bombes et des missiles et ce qu’il appelle une profondeur stratégique dans la région pour se protéger contre la plus grande menace meurtrière pour son régime.
Khomeiny avec sa nature contre-révolutionnaire l’avait compris dès le premier jour.
Ce n’est pas sans raison qu’en réponse au discours de Massoud [Radjavi] lors du grand meeting du stade d’Amjadiyeh à Téhéran, Khomeiny le 25 juin 1980, avait déclaré : « Notre ennemi n’est pas en Amérique, ni en Union soviétique, ni au Kurdistan, mais ici-même, juste sous nos yeux, à Téhéran. Les Hypocrites ! Je veux dire les Moudjahidine du peuple qui entrent en guerre contre nous en recourant à l’islam, au Coran et au Nahj-al-Balagheh [recueil de l’Imam Ali, gendre du Prophète]. »
Aujourd’hui encore, les plus hautes autorités et institutions du régime ne connaissent pas de repos en raison de l’OMPI comme la plus grande menace pour leur pouvoir.
Il y a une semaine, le président du parlement des mollahs a qualifié l’entrée des forces de police à Achraf-3 d’ « apogée du pouvoir » du régime.
Les porte-parole de la dictature religieuse déclarent officiellement : « Il n’y a pas une réunion avec des ambassadeurs ou des délégations de pays européens, où nous n’abordons pas la question des [Moudjahidine du peuple] ».
Le quotidien « Iran », affilié à Raïssi, a exprimé l’espoir que le régime « va frapper le réseau intérieur de l’OMPI » car « le leadership des éléments de terrain et dans le domaine virtuel » lors du soulèvement « ont été le fruit de la coopération d’individus à l’intérieur du pays avec l’OMPI ».
Dans les documents internes du ministère des Affaires étrangères du régime, il est indiqué que les Moudjahidine « sont unis et ont une structure organisée (…) ont une grande capacité d’obtenir des renseignements ; ils recherchent le renversement en constituant les unités de résistance et ils sont la seule organisation ayant un programme d’alternative. »
Ces jours-ci, les imams du vendredi de Khamenei ont clairement déclaré que lors des récentes réunions en coulisses du régime avec des responsables américains et européens, le sujet des négociations était l’OMPI.
Selon ce que les mollahs ont dit, lors de ces réunions, le gouvernement français a annulé la manifestation de la Résistance iranienne à Paris pour des raisons géopolitiques. C’est-à-dire qu’il s’agit d’une résistance dont la manifestation à des milliers de kilomètres de l’Iran perturbe la position géopolitique des mollahs. C’est vrai, c’est exactement ça.

Des défaites majeures

La dictature religieuse a essuyé plusieurs défaites majeures dans divers domaines stratégiques, politiques et idéologiques de la part de l’OMPI et de la Résistance iranienne, que je mentionnerai brièvement ici.
Tout d’abord, les Moudjahidine ont réussi à maintenir et à promouvoir le mouvement organisé pour renverser le régime à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran en faisant échouer de nombreuses conspirations et en portant des coups successifs au régime.
Deuxièmement, malgré la complaisance des gouvernements occidentaux avec le fascisme religieux et des efforts surprenants et inimaginables pour fabriquer de fausses alternatives, la grande majorité de parlementaires d’Amérique et d’Europe, dont la France et l’Angleterre, ont soutenu le désir du peuple iranien d’une République démocratique. Ils ont également soutenu le plan en 10 points de la Résistance iranienne.
Et troisièmement, en prônant l’islam démocratique, notamment en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, l’OMPI est devenue l’antithèse de l’extrémisme religieux et a vaincu le régime sur le terrain idéologique.
Cela fait près de quatre décennies que des femmes à tous les niveaux de ce mouvement sont chargées de diriger et de gérer les affaires de la résistance, engrangeant des expériences précieuses mais aussi de grands sacrifices. A leurs côtés, se trouve une génération d’hommes qui ont accepté de plein gré cette égalité et cette hégémonie et qui l’ont prouvé dans la pratique. Dans le conseil central de l’OMPI, il y a un millier de femmes d’avant-garde qui depuis les prisons du régime jusqu’aux champs de bataille, ont traversé avec succès toutes sortes de difficultés et d’épreuves.
Dans la lutte contre Khomeiny et son régime, des dizaines de milliers de femmes de l’OMPI ont été exécutées, emprisonnées et torturées. C’est avec un tel antécédent, une telle expérience et une telle histoire que les filles et les femmes insurgées prennent aujourd’hui avec un maximum de courage le commandement des scènes d’affrontement avec les forces répressives.
Des femmes qui ont décidé de renverser la plus grande dictature religieuse de l’histoire.
En effet, quel capital plus précieux et efficace que celui-ci pour gagner la liberté et garantir la démocratie et l’égalité.
C’est pourquoi le régime et ses pasdarans ont si peur de cette résistance et de ces femmes d’avant-garde, où qu’elles soient, dans toutes les rues et les villes d’Iran, jusqu’à Achraf-3 et dans le monde entier.

Chers amis,
Les trois facteurs importants que j’ai énumérés sont les raisons les plus importantes pour amener les mollahs à se tourner vers les gouvernements occidentaux dans le but de restreindre la Résistance iranienne.
Mais une résistance qui a ses racines dans les profondeurs de la société iranienne, une résistance qui a émergé triomphante de quatre décennies d’attaques, de conspirations et de diabolisation, va faire échouer une fois de plus les manipulations mesquines du régime.
Comme l’a dit Massoud [Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne]: « Ni le Conseil national de la Résistance ni l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran ne sont des phénomènes spontanés sans racine ; ils viennent au contraire d’une nécessité et d’une règle tirées de la profondeur des luttes et de l’histoire de notre pays, et ils sont les véritables héritiers des traditions les plus authentiques des luttes de notre peuple dans le cycle le plus élevé de l’évolution actuelle. C’est précisément à ce stade, que sont annoncées une certitude extrêmement glorieuse et une autre vérité brillante et éclatante, et cette certitude est le renversement du régime des mollahs et la vérité inéluctable de la victoire et de la libération du peuple iranien. »

Appel à un front uni

Permettez-moi de dire à tous les pays islamiques et à l’ensemble des musulmans de toutes les branches de l’islam, que même si le peuple iranien en est la première victime, cette effroyable tyrannie religieuse est la pire ennemie de l’islam et des musulmans.
L’intégrisme et le terrorisme au nom de l’islam, qu’ils se prétendent chiites ou sunnites, sont entièrement guidés et soutenus par ce régime ou bien en sont issus.
La principale victime de la politique de la complaisance avec ce régime est bien sûr le peuple iranien, mais les dégâts catastrophiques qu’elle a causés ont touché tous les peuples et les pays de la région et nos frères arabes et musulmans.
En votre présence, représentants et élus du peuple du monde entier, j’appelle d’ici tous les pays du Moyen-Orient, tous les pays islamiques et l’ensemble des musulmans à la solidarité avec le peuple iranien dans un front uni contre la dictature religieuse et l’intégrisme sous le couvert de de l’islam.
L’ère de la monopolisation du pouvoir par le chah et les mollahs et de l’écrasement des révolutions et des mouvements opprimés de l’Iran, touche à sa fin.
Cent années de chah et de théocratie avec tous ces crimes, ça suffit.
Nous entrons dans l’ère établie au nom du peuple iranien, au nom de la République et de la révolution démocratique d’Iran, qui annonce la liberté pour le peuple d’Iran et la paix et la sécurité pour la région et le monde.
Je vous remercie.

 

 

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

En savoir plus

Suivez-nous