30 Avr 2025

Message de Maryam Radjavi pour le 1er Mai

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Message de Maryam Radjavi pour le 1er Mai

Saluons les travailleurs qui ne laissent pas les protestations contre le régime s’éteindre dans les rues d’Iran

Vaillants travailleurs,
Je vous salue à l’occasion de la Journée internationale du travail. Ce jour est une fête bénie pour l’ensemble de celles et ceux qui aspirent à un monde libéré de la tyrannie et de l’exploitation. C’est une fête qui promet la fin de la souffrance, de la pauvreté, du sans-abrisme et de l’injustice.
Saluons les travailleurs qui ont rejoint les unités de résistance cette année !
Saluons les travailleurs insurgés qui, cette année, n’ont pas laissé s’éteindre dans les rues les voix de la protestation, le cri de non à la répression et à l’exploitation, et le grondement de la quête de justice pour un monde meilleur.
En ce jour, nous adressons nos condoléances aux familles endeuillées et aux victimes de la terrible explosion de Bandar Abbas. Une explosion provoquée par la politique inhumaine du régime consistant à stocker des munitions de guerre et des produits chimiques, et dont les victimes étaient principalement des ouvriers.
Nous nous souvenons également des 52 mineurs qui ont péri dans l’explosion de la mine de Tabas en septembre dernier, et plus de deux mille autres travailleurs opprimés tués dans des accidents du travail l’an dernier. Il y a aussi des dizaines de petits porteurs de charges (Koulbars) abattus par les gardiens de la révolution de Khamenei, et un grand nombre de prisonniers exécutés cette année étaient issus des travailleurs et des classes laborieuses démunies.
Dans tout l’Iran, il n’y a pas un atelier, une prison ou une rue qui ne soit rougi par le sang des travailleurs ou leur profonde douleur.
La dictature religieuse a survécu grâce à ce bain de sang impitoyable et en aspirant la force et la vie des travailleurs. Il est certain qu’elle sera réduite en cendres dans le feu de leur soulèvement.

Manifestations et grèves des travailleurs en Iran

Tout au long de cette année, des manifestations et des grèves ont eu lieu dans diverses unités de production. Les retraités de la sidérurgie, des télécommunications et de la sécurité sociale, les travailleurs contractuels, les employés des services municipaux et les travailleurs de l’industrie, ainsi que les mineurs ont manifesté à plusieurs reprises. Cette année, les travailleurs des projets des industries pétrolière, gazière et pétrochimique et ceux de certaines unités industrielles comme la Compagnie des Wagons Pars ont joué un rôle important dans la poursuite du mouvement de protestation. Ces manifestations sont les étincelles d’une révolte générale en préparation.
Il s’agit d’une rébellion contre le tyran réactionnaire qui a mobilisé son régime pour contrôler la classe ouvrière iranienne.
Khamenei est l’exploiteur et le prédateur le plus important, mais aussi, le plus grand patron et le capitaliste le plus riche du pays. Il est le principal ennemi de la classe ouvrière iranienne. Il tire chaque année directement d’énormes profits du pétrole et des produits pétrochimiques iraniens et de son monopole sur la production et la distribution de médicaments.
Mais au-delà de cela, ses plus grands revenus proviennent de l’exploitation des ouvriers et des travailleurs d’Iran. C’est pourquoi, dans ses discours, il demande aux travailleurs de « bien travailler », de « valoriser le travail », de « considérer le travail comme un dépôt confié », de « travailler avec fermeté », de « ne pas bâcler le travail » et de « faire preuve de discipline sur le lieu de travail » comme autant de devoir des travailleurs.
Sous les slogans de « production » et de « bond de la production », Khamenei s’empare de l’industrie, de l’agriculture, du marché, des importations et des exportations du pays au profit de ses fondations milliardaires, et, tout en répétant hypocritement le slogan de « sécurité de l’emploi », il promeut la précarisation et la surexploitation de la force de travail — un phénomène qui touche désormais plus de 90 % des ouvriers en Iran.
Telle est l’histoire du démon tapi dans les sous-sols du carrefour Pasteur à Téhéran [où est situé le bureau de Khamenei], le pire prédateur du régime.
Cette année, Pezeshkian, le président aux ordres de Khamenei, et ses complices se sont employés à appauvrir la société entière.
Dans ses activités avant l’élection, il avait l’habitude de dire : « L’inflation signifie vider les poches des gens. » Il surpasse désormais ses complices pour vider les poches des gens. Dès le début, il s’est déployé sur le Septième Plan, qui est le plan le plus anti-ouvrier du régime à ce jour. Depuis le début de l’année dernière, le pouvoir d’achat des travailleurs a diminué de moitié.
La pénurie d’électricité et de gaz, qui a réduit les activités et arrêté les lignes de production, a entraîné une vague de licenciements.
Les autorités officielles ont déclaré que la population marginalisée du pays représente entre 20 et 45 %. Il s’agit presque uniquement de travailleurs.
Ils retardent le versement des pensions des retraités de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois.
Cette année, ils ont adopté une nouvelle loi sur la retraite qui augmente les années de service obligatoires. Ils veulent compenser la faillite des caisses de pension en faisant pression sur ceux qui ont travaillé dur pendant des années, au détriment de la vie et des ressources des gens.
Cette injustice et cette exploitation sont encore plus graves lorsqu’il s’agit des femmes. 85 % des femmes voulant travailler sont sans emploi.
Celles qui sont embauchées souffrent énormément de l’instabilité et de l’insécurité de l’emploi et leurs salaires sont de 40 à 70 % inférieurs aux maigres salaires des hommes à travail égal. En outre, 28,5 millions de femmes font partie de la population inactive en Iran. Le nombre de femmes cheffes de famille a atteint 5 millions.
Le problème est que des dizaines de millions de familles de la classe ouvrière vivent dans un pays où le régime au pouvoir est leur ennemi.
En conséquence, tout le monde doit lutter pour survivre : avoir plus d’un emploi pour survivre, se réfugier dans des taudis pour survivre, faute de logement décent, travailler pour les salaires les plus bas dans le but de survivre, voir des enfants, filles et garçons innocents, contraints à travailler et accepter des travaux dangereux dans des environnements sans un minimum de sécurité et d’hygiène pour survivre.
C’est la situation des travailleurs de l’industrie et de la production, des travailleurs des services, des travailleurs de projets, des agriculteurs, des personnels infirmiers, des livreurs à moto, des vendeurs ambulants, des riziculteurs, des fillettes tisseuses de tapis et des millions de compatriotes précaires qui travaillent dans des start-ups.

La condition des travailleurs sous le régime clérical

Cependant, malgré toute cette oppression et cette injustice, la classe ouvrière iranienne, avec ses 20 millions de travailleurs en colère, est dotée d’une force si colossale qu’elle pourrait faire vaciller les piliers de la spoliation et de l’injustice par un soulèvement organisé et, dans la grande armée de la liberté du peuple iranien, elle pourrait renverser la dictature religieuse. Les grands soulèvements qui ont suivi décembre 2017-janvier 2018, et fait trembler le sol sous les pieds de Khamenei à plusieurs reprises dans des centaines de villes iraniennes, ont été en grande partie menés par des ouvriers, des travailleurs et des catégories défavorisées.
Pour renverser la tyrannie religieuse, vous êtes aujourd’hui bien mieux préparés, plus alertes et plus combatifs. Vous connaissez bien les ennemis du peuple et de la révolution. Des réformistes traîtres aux agents à la solde du renseignement, en passant par les vestiges de l’ancienne dictature (du chah), tous cherchent, sous prétexte de créer un « fonds de grève », à extorquer de l’argent aux institutions internationales pour se remplir les poches.
Les tyrans au pouvoir ont interdit la création de toute organisation syndicale, ils ne tolèrent pas les grèves, ils décrivent la création de conseils et la prise de contrôle des unités de production comme des atteintes à la sécurité du pays, et ils considèrent la lutte pour des contrats permanents, le démantèlement du système contractuel et le fait d’avoir un logement et des salaires adéquats comme des crimes.
Ces droits volés, ces droits niés, ces droits criminalisés ne peuvent être obtenus qu’en participant activement dans les rangs de la résistance pour renverser le régime.
C’est là que se révèlent toute la valeur et la grandeur du combat de ces milliers d’ouvriers combatifs et conscients qui ont rejoint les rangs de la résistance et les unités de résistance.
Comme les travailleurs l’ont crié des centaines de fois dans leurs manifestations, ce n’est que dans la rue qu’ils peuvent obtenir leurs droits, par la rébellion et la lutte.
J’appelle l’ensemble de mes compatriotes à soutenir les justes protestations des travailleurs.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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