Grand rassemblement pour un Iran libre 2025 – Bruxelles

Discours de Maryam Radjavi pour le 60e anniversaire de l’OMPI
Mes chers compatriotes,
Soixante années ont passé.
Soixante ans se sont écoulés depuis la fondation de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Quatorze ans sous la dictature du chah et 46 ans sous la dictature religieuse. Soixante ans sans un seul jour ni une seule heure de répit.
C’est difficile à croire, mais c’est la vérité. C’est pourquoi aujourd’hui, les Moudjahidine du peuple allument soixante bougies dont les flammes ne peuvent s’éteindre.
Oui, la génération des cent mille, la génération innombrable qui a affronté la tête haute les salles de torture, les pelotons d’exécution et les potences ; du premier martyr, Ahmad Rezaï, il y a plus de 50 ans, aux derniers martyrs, Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, dont les familles viennent de marquer le 40e jour de leur exécution.
Et le prisonnier politique Mehran Bahramian, combattant du soulèvement de 2022, originaire de la population courageuse de Semirom (province d’Ispahan) qui a été exécuté aujourd’hui, a rejoint la galaxie des martyrs du peuple d’Iran. Saluons la mémoire des martyrs !
Nous célébrons le 60e anniversaire, comme l’a dit Massoud [Radjavi, dirigeant de la Résistance iranienne], en raison de la fidélité au pacte et des sacrifices sans bornes dans la lutte pour la liberté du peuple iranien face aux complots les plus redoutables ; en raison de la fusion de la politique et de l’honneur ; parce que le fondateur de l’OMPI, Mohammad Hanif-Nejad, a brisé l’impasse de notre époque ; pour s’insurger contre l’extrémisme au nom d’un islam réactionnaire et s’insurger contre la déformation et la perversion des messages de Mohammad, l’Amour de Dieu, et du Messie, l’Esprit de Dieu.
Le secret de la pérennité de l’OMPI
C’était comme si les Moudjahidine du peuple avaient dit aux cellules de prison, aux lits de torture, aux nœuds coulants des cordes et aux balles des fusils : « Attrapez-nous ! » Et pourtant ils ont survécu.
Le chah est parti, les mollahs aussi partiront. Mais les Moudjahidine du peuple ont su renaître de leurs cendres tant de fois au fil de ces 60 années. Ils se sont maintenus, notamment face à des étiquettes outrageantes et à une diabolisation sans borne.
Jusqu’à ce jour, l’OMPI, en tant que membre du Conseil national de la Résistance et dans le cadre de ce Conseil, a fourni la seule alternative démocratique et indépendante à la lutte pour la liberté de 120 ans du peuple iranien.
La grande tromperie des mollahs
Ici à nos côtés, se trouvent Messieurs Mike Pence, Alejo Vidal-Quadras, Guy Verhofstadt, John Bercow et Patrick Kennedy, ainsi que d’autres personnalités.
M. Pence, ancien vice-président des Etats-Unis, a fait un voyage de 5000 miles il y a trois ans et trois mois, depuis l’Indiana pour rencontrer les Moudjahidine du peuple à Achraf 3. Je voudrais rappeler quelques phrases de son discours.
Avant toutes les guerres et les effusions de sang dans la région, et même avant le soulèvement de 2022 en Iran, il avait déclaré : « L’un des plus grands mensonges que le régime au pouvoir ait fourgué au monde est qu’il n’existe pas d’alternative en Iran. Mais il existe une alternative. Une alternative organisée et parfaitement préparée. »
Il avait ajouté : « Le régime de Téhéran veut tromper le monde en lui faisant croire que les manifestants en Iran souhaitent le retour à la dictature du chah. Mais je tiens à vous assurer que nous ne nous laisserons pas tromper par ses mensonges. »
Oui, si l’alternative démocratique avait été officiellement reconnue ce jour-là, le monde aurait été débarrassé bien plus tôt de ce fascisme religieux, et les guerres et crises qui ont suivi n’auraient pas été nécessaires. Et sans ce coup d’État noir contre Mossadegh le 19 août 1953, et sans le retour du chah en Iran, Khomeiny ne serait jamais arrivé au pouvoir, et le destin de l’Iran et de la région aurait été radicalement différent.
Les tâches urgentes du Gouvernement provisoire
En ce qui concerne l’alternative démocratique, je rappelle qu’après la création du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) à Téhéran à l’initiative de Massoud [Radjavi], ce conseil, lors de sa première réunion en février et mars 1982 à Paris, a précisé les tâches du Gouvernement provisoire de six mois.
Sa tâche principale est bien sûr d’organiser des élections libres pour une Assemblée nationale constituante et législative, au suffrage universel, direct, égal et secret de tout le peuple iranien.
Les dix tâches urgentes publiées à cette époque sont les suivantes :
– Libérer tous les prisonniers politiques.
– Désarmer et dissoudre tous les organes et appareils réactionnaires de répression et de censure, des Gardiens de la révolution et de la milice du Bassidj aux tribunaux révolutionnaires islamiques. Oui, il faut dissoudre tous ces organes : Des tribunaux de la charia, des cercles politiques et idéologiques, du soi-disant Conseil de la révolution culturelle, des affaires éducatives, aux institutions répressives contre les paysans et les ouvriers.
– Assurer les droits de l’ensemble de celles et ceux qui ont été injustement victimes de purges, en particulier les employés, les enseignants, les ouvriers et les retraités.
– Inviter à participer tous les patriotes et experts à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
– Abolir et éliminer toute oppression, contrainte et discrimination à l’égard des femmes, leur octroyer le droit de choisir leur travail et leurs vêtements, ainsi que l’égalité complète entre les femmes et les hommes en matière de droits sociaux, politiques, culturels et économiques.
– Déclarer l’autonomie du Kurdistan iranien dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Iran.
– Juger les crimes des responsables des régimes de Khomeiny et du chah dans des procès publics, en présence d’un jury et d’observateurs internationaux.
– Garantir le principe du droit à la défense et le droit des barreaux à exercer leurs activités.
– Assurer l’indépendance des universités et de leur administration sous la supervision des conseils universitaires, et reconnaître les droits individuels et sociaux des personnes, ces droits stipulés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Comme vous le savez, en avril 2006, ces mêmes devoirs et tâches ont été transformés en un programme en 10 points.
L’OMPI veut transférer la souveraineté au peuple iranien
La valeur de l’OMPI réside dans le fait qu’elle a préservé son indépendance politique et financière pendant 60 ans, malgré les pressions les plus terribles. Les Moudjahidine du peuple ne veulent rien pour eux-mêmes. Ils ne recherchent pas le pouvoir. Ils aspirent à la liberté et au transfert de la souveraineté au peuple iranien dans une république, et c’est le plus grand crime de la résistance.
Il y a 37 ans, Khomeiny a lancé une fatwa pour tuer tous les Moudjahidine du peuple, ceux qui refusaient de renoncer à leurs idéaux.
Aujourd’hui, Khamenei a une fois de plus lancé ses tribunaux pour prononcer des condamnations à mort contre l’OMPI.
Concernant le procès de 104 personnes, y compris moi-même, pour rébellion et « guerre contre Dieu », nous disons aux mollahs : organisez votre procès fictif contre l’OMPI tous les jours au lieu de toutes les deux semaines. Car les accusations dont le régime des mollahs accable l’OMPI sont innombrables. Voilà leurs « crimes » :
– Ils ont fermement dit non à la Constitution de la dictature religieuse.
– Ils ont dénoncé les marchands de religion se dissimulant sous le nom de l’islam.
– Ils ont couvert de honte le slogan : La conquête de Jérusalem via Karbala (en Irak).
– Dans la guerre antipatriotique de Khomeiny contre l’Irak, ils ont hissé le drapeau de la paix et de la liberté et ont vaincu la machine de guerre de Khomeiny.
– En dénonçant sans cesse le programme de l’arme nucléaire, ils ont empêché le fascisme religieux de s’en doter.
– Ils ont créé une armée de libération et des unités de résistance.
– Ils se sont rebellés contre le système clérical et patriarcal et ont brandi la bannière de la défense de l’égalité entre les femmes et les hommes et, au-delà, de la nomination de femmes aux postes clés de la direction.
À l’instar des pionnières qu’ont été les Secrétaires générales de l’OMPI depuis trois décennies, mes chères sœurs Fahimeh Arvani, Shahrzad Sadr, Mahvash Sepehri, Behechteh Shadrou, Mojgan Parsaï, Sediqeh Hosseini, Zohreh Akhiani, et maintenant Zahra Merikhi avec toutes ses compétences. Elles ont institué, avec une lignée de femmes héroïques au sein du Conseil central de l’OMPI, de nouvelles relations qui constituent un modèle de libération des femmes et des hommes et la clé du progrès de la société de demain.
Révolution et république démocratiques
En 1979, après sa libération des prisons du chah, Massoud [Radjavi] avait déclaré dans son premier discours : « Nous voulons une révolution démocratique. » Aujourd’hui, nous voulons la même chose et rien de plus : une révolution démocratique, une république démocratique et des droits et libertés démocratiques.
La seule solution, la Troisième voie
Au nom du peuple iranien et de sa résistance, je déclare que la réponse au problème iranien réside dans le renversement de la dictature religieuse dans sa totalité. Le peuple iranien y est plus prêt que jamais.
La société est dans un état explosif et la solution passe seulement par la Troisième voie. C’est-à-dire ni guerre ni complaisance, mais un changement de régime par le peuple iranien et sa résistance organisée.
Je le souligne à l’attention du monde occidental : N’hésitez plus à inscrire le corps des pasdarans dans la liste des entités terroristes et à appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU concernant les projets nucléaires du régime ! N’hésitez plus à reconnaître le droit des unités de résistance à résister aux pasdarans !
Cette fermeté est dans l’intérêt du peuple iranien. Cette fermeté est dans l’intérêt de la paix et de la sécurité dans la région et dans le monde. Donner du temps à ce régime entraînera une nouvelle guerre et il ne faut pas le tolérer.
Vers un Iran libre !
Compatriotes, partisans de la résistance,
C’est l’époque du soulèvement et de la révolte. Où que vous soyez, je vous le dis : Si vous vous regardez, vous verrez en vous un insurgé pour la liberté dans les soulèvements et la révolte qui s’annoncent, dans les protestations d’un peuple à bout de souffle, qui réclame de l’eau, de l’électricité et la liberté.
Oui, un soulèvement et le renversement s’annoncent.
Je mets en garde les mollahs : Sachez que la vague d’exécutions n’éteindra pas le volcan du soulèvement du peuple iranien. Je les avertis que la prison et la torture n’ont plus d’effets. Je mets en garde Khamenei que ni l’incitation à la guerre et à la destruction, ni l’imposition de souffrances économiques au peuple iranien ne sauveront son régime en décomposition.
Oui, le soulèvement et le renversement arrivent.
Et vous, la génération qui avance, vous les femmes et les jeunes qui aspirez à la liberté, à la démocratie et à l’égalité, tout est entre vos mains et votre volonté. C’est vous qui déclencherez le soulèvement. C’est vous qui libérerez l’Iran. C’est vous qui bâtirez la victoire et l’avenir. Vous le pouvez et vous le devez.