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01 Mar 2015

Maryam Radjavi célèbre la mémoire du grand artiste iranien Andranik Assatourian

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Maryam Radjavi célèbre la mémoire du grand artiste iranien Andranik Assatourian

Vendredi 27 février 2015, une cérémonie s’est déroulée à Auvers-sur-Oise en hommage à Andranik Assatourian, père de la musique pop iranienne et membre du CNRI. Dans cette cérémonie, Maryam Radjavi a salué la mémoire de ce grand artiste.
Monsieur Assatourian est décédé la semaine dernière après une maladie de cancer aux Etats-Unis. Il avait 73 ans.
Voici son discours :

Chers compatriotes, chers amis,

Permettez-moi ici d’adresser mes condoléances pour le décès d’Andranik Ando Assatourian, grand artiste de notre nation, à notre très chère Ayida, son épouse, à ses filles chéries, aux sœurs et aux frères d’Ando à Liberty qui ont perdu un ami protecteur, un soutien et un maitre comme lui, ainsi qu’à la communauté des artistes iraniens et au peuple d’Iran.
Je présente aussi mes condoléances aux membres du CNRI et particulièrement à son président, Massoud Radjavi.

Je fais part aussi tout particulièrement de ma sympathie aux chrétiens de rite arménien et aux autres chrétiens d’Iran et invoque les paroles du Christ qui disait : Heureux les humbles de cœur, heureux ceux qui font preuve de bonté, heureux les miséricordieux, heureux sont qui ont le cœur pur, heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car le royaume des cieux leur appartient.

Chers compatriotes, Chers amis,

Nous nous sommes réunis pour saluer la mémoire d’un grand homme qui, même si sa disparition nous a tous remplis de tristesse et nous déchire le cœur, à chaque instant où nous pensons à lui, où nous nous souvenons de sa sérénité et de sa sincérité, nous sentons tout notre être submergé de lumière, de dignité et de fierté.

C’est l’histoire de tous les êtres dont la parole, le cœur et les actes ne font qu’un, qui sont eux-mêmes et dont la vie, les paroles, l’œuvre, la naissance et la mort, enrichissent l’humanité.
C’est l’histoire de la vie d’Andranik Assatourian, dit Ando. Un être dont la pensée chérissait la liberté et le cœur cultivait la foi.

Avec la perte d’Andranik, la musique iranienne perd un maitre et un trésor artistique, et le CNRI perd un joyau débordant de loyauté et de constance et perd un homme qui incarnait la fidélité à la parole donnée.

Ces derniers quelques jours, j’ai vu que tous ceux qui parlaient d’Andranik, quelle que soit leur croyance ou leur opinion, le considéraient comme un des leurs. Ils ont dit vrai. Andranik appartenait à tout le peuple d’Iran.

Il avait commencé à étudier la musique à l’âge de 9 ans. Il faisait jaillir des notes, les plus belles mélodies pour accompagner les joies et les peines des gens. Car il les aimait et leur devait et leur dédiait chacune de ses avancées en musique. Vous avez peut-être entendu dire que les plus célèbres musiciens et chanteurs iraniens ont tous désigné d’une même voix Andranik comme le père de la musique pop en Iran.

Ils disent qu’il a déclenché une révolution dans la musique iranienne. Une multitude de mélodies de ces dernières décennies en Iran sont le fruit de ses efforts, de son travail, de sa créativité. Il reste sans égal dans son domaine.

On a beaucoup répété cette phrase, que la musique iranienne doit beaucoup à Andranik. Tout ceci est vrai.

Mais si on veut exprimer la qualité essentielle d’Andranik, ce que l’art et les artistes iraniens doivent vraiment à Ando, c’est qu’il s’est battu contre le régime du guide suprême, qu’il est devenu le gardien de l’honneur de l’art et des artistes de l’Iran.

Andranik était la conscience insurgée de l’art et des artistes iraniens.

Vous savez que c’est depuis le concert de solidarité au Palais des Congrès à Paris en 1994, qu’Andranik a rejoint la résistance iranienne avant de devenir membre du CNRI quelques années plus tard. C’est à ce moment qu’il a déclaré que « chaque véritable artiste est engagé et responsable devant sa société et doit viser en premier lieu la libération de son peuple. »

Le message d’Andranik rappelle celui de l’écrivain Romain Rolland qui disait que « pour persévérer dans l’art, il faut autre chose et plus qu’un génie naturel. Des passions, des douleurs qui remplissent la vie et lui donnent un sens. Sinon l’on ne crée pas ».

Ces dix dernières années, avec les attaques les plus sauvages de la dictature religieuse et de ses agents en Irak et les grandes intrigues du régime du guide suprême contre la résistance, plus la pression grandissait, et plus Ando se rapprochait de l’OMPI et du CNRI.

Car dès le départ, c’était pour ça qu’il était venu, comme il le disait si bien, pour se battre pour la cause de la liberté. D’autant plus qu’en tant que compositeur de premier plan de la musique iranienne, il était dans une position qui lui ouvrait toutes les portes.

Avec le grand capital que représentait sa discipline et son art, avec sa réputation et son prestige dans la société, il avait obtenu les plus grands succès dans son œuvre d’artiste, des succès qui encore aujourd’hui n’ont pas été égalés. Mais il recherchait autre chose qu’il appelait lui-même « la plus grande geste artistique d’un artiste ». Il avait expliqué : « rejoindre la résistance et la lutte contre l’oppression, est la plus grande démarche artistique d’un artiste. »

Revoyons ses paroles et ses interviews durant toutes ces années. Il insistait et répétait à dessein « je suis Achrafien ». Pourquoi y tenait-il tant ? Parce qu’il voulait graver dans les cœurs et les esprits la vérité et un message. Il voulait dire que l’art iranien ne plie pas face au régime du guide suprême qui veut le décimer. Que l’art livre bataille et que la place des artistes est dans le front de la résistance du peuple iranien. Il voulait dire que lorsqu’on excelle dans l’art, le sport ou toute autre discipline, il faut regarder vers le plus haut sommet qui est la liberté et s’envoler vers lui.

Tout comme Ando excellait dans la composition des chansons et de la musique iranienne, il a réalisé sa plus grande œuvre en unissant sa vie et son art à la résistance du peuple iranien et de l’armée de libération.

Comme l’a dit Massoud Radjavi « c’est ainsi qu’en s’accrochant de toute la flamme de son être avec cent fois plus d’amour, au cœur d’Achraf et de l’armée de libération, ce monument de la chanson et de l’art a fait corps avec le peuple et la résistance iranienne ».

C’est pourquoi nous saluons la mémoire de notre chère Marzieh, de notre cher Emad Ram, de Manouchehr Sakhaï, du Maitre Alivandi et maintenant de notre cher Ando, qui chacun avec leur nom, la richesse de leur art, leur conviction fervente et leur sincérité, ont donné un sens profond à l’art engagé à notre époque.

Oui l’histoire de chaque vie, est l’œuvre qu’elle crée. Et comme le disait Ando : sa plus grande œuvre d’art a été sa résistance.

A présent, entre les notes intimes de la vie de ce compositeur, l’histoire entend prononcer le mot liberté, le mot honneur et le mot Iran.

A présent la société iranienne a devant elle une conscience aussi belle que riche pour que chaque artiste et chaque personne animé de passion et d’émotion, apprenne de lui et marche dans ses pas.

Et les mollahs et les tyrans qui ont détruit les instruments de musique et décapité l’art, ces intégristes islamistes qui ont exercé la pire répression sur Andranik, les autres artistes renommés d’Iran et nos compatriotes chrétiens, que ces mollahs mordent la poussière devant Andranik.

Il reste immortel dans la musique iranienne, il est vivant dans les cœurs et les foyers en Iran, il lutte et persévère aux côtés des Moudjahidine de la liberté au camp Liberty et dans toutes les campagnes internationales, il est présent aux sessions du CNRI et le restera. Demain dans la bataille de la libération de l’Iran, il sera dans les rangs des Achrafiens, de l’armée de libération et de la jeunesse insurgée.

Comme le poète légendaire iranien Hafez a dit : Jamais ceux dont le cœur vit d’amour ne meurt. Son nom reste inscrit dans le livre de l’histoire du monde, sa présence demeure éternelle.

Que son âme repose en paix, lui qui faisait le vœu de voir se construire une planète bleue pleine d’amour.

Saluons ce cœur pur.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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