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11 Fév 2015

La plus grande menace sociale pour le régime des mollahs c’est la force éprise de liberté et d’égalité

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La plus grande menace sociale pour le régime des mollahs c’est la force éprise de liberté et d’égalité

Mes chères sœurs,
Mesdames et Messieurs,

Mes plus sincères félicitations à toutes et tous qui êtes venus ici de divers pays à l’occasion de la Journée internationale des femmes.

Malgré la dictature et la misogynie des mollahs en Iran, malgré les crimes perpétrés par les intégristes islamistes à l’encontre de nos sœurs au Moyen-Orient et en Afrique, cette année-là, il est plus nécessaire que jamais de célébrer cette Journée mondiale des femmes.

Car la force des femmes dans le mouvement de la liberté et de l’égalité en Iran et ailleurs dans le monde est un flambeau qui éclaire le chemin de toutes celles et tous ceux qui disent NON à la dictature, non aux idées rétrogrades, non à la discrimination et qui sont déterminés à les faire disparaître.

Chers amis,

Dans l’année qui s’est écoulée, les femmes des pays arabes et musulmans ont vu leur vie et leur destin gravement menacés, particulièrement en Syrie et en Irak. C’est pourquoi il nous est nécessaire à toutes et à tous de comprendre la réalité de la misogynie inhérente à l’intégrisme islamiste et le rôle des femmes pour le combattre.

Dans la conférence d’hier, j’ai essayé en particulier de répondre à cette question : quelle est la solution face au fléau de l’intégrisme islamiste ? Aujourd’hui je voudrais développer le thème du comportement de l’intégrisme, sur la base de l’expérience iranienne. D’autant plus qu’on retrouve le comportement connu des intégristes au pouvoir en Iran depuis 36 ans, chez d’autres groupes ou mouvements qui en font un modèle pour l’appliquer dans d’autres pays touchés par ce phénomène.

Le premier point c’est que la misogynie est une des caractéristiques majeures de l’intégrisme islamiste et de la dictature religieuse. La trahison de Khomeiny à l’égard de la Révolution iranienne a manifesté son visage hideux à la première journée du 8 mars après la chute de la monarchie, lorsque dans les rues de Téhéran, les femmes ont été réprimées pour porter le voile obligatoire, avec le mot d’ordre « le foulard ou un coup sur la tête ». Ce jour-là, les femmes Moudjahidine du Peuple qui portent elles-mêmes le foulard se sont tenues aux côtés des femmes sans foulard et persécutées faces aux matraqueurs de Khomeiny.

Depuis lors, les Iraniennes sont les cibles d’une répression ultra sauvage et de toutes formes de discriminations et d’humiliations. La torture et l’exécution de dizaines de milliers de militantes, notamment de l’OMPI, formant donc une immense majorité de musulmanes, a pris des dimensions ahurissantes, sans commune mesure dans le monde contemporain.

Du point de vue des libertés civiques et des droits individuels et sociaux, ce régime a fait régresser le statut des Iraniennes avec des violations massives des conventions internationales, notamment avec des discriminations à l’égard des femmes. Les humiliations, les arrestations et le fouet pour imposer le voile obligatoire, font partie de la législation des mollahs.

L’an dernier, le guide suprême du régime Khamenei a déclaré que l’égalité des femmes et des hommes est une erreur. Selon lui, il faut absolument prendre ses distances avec les concepts occidentaux sur des questions telles que l’emploi et l’égalité des genres. Suivant cette politique, depuis trois ans, les filles se voient interdire plus de 70 matières universitaires, soit une restriction accrue par rapport au passé.

En outre, une politique et des règlements toujours plus nombreux veulent maintenir les femmes au foyer et leur bloquer l’accès au marché du travail. Ainsi, les femmes ne constituent que 16% de la population active de la société. Or, selon les statistiques officielles, près de 3 millions de femmes assurent la survie de leur famille et la plupart sont écrasées par une extrême pauvreté.

Par ailleurs, sur l’ordre du guide suprême des mollahs, un plan de développement démographique a été mis en œuvre. Ainsi des lois ont été adoptées pour empêcher l’embauche des célibataires, hommes ou femmes, et les employées sont encouragées à avoir davantage d’enfants. La première conséquence pratique – et la plus grave – c’est la mise à l’écart des femmes, reléguées au foyer.

Les femmes sont privées de nombreux droits et libertés publics, même d’aller voir des compétitions sportives ou de chanter en solo. Elles sont évincées des activités sociales, contrôlées et inspectées dans les aspects les plus privées de leur vie.

Le deuxième point majeur c’est que la misogynie est l’axe autour duquel tourne toute la répression de la société et dont va dépendre la survie de la tyrannie. La raison de la misogynie de ce régime, ne vient pas de la bigoterie ou des efforts pour préserver la chasteté de la société ou les fondements de la famille. En fait, sous les mollahs, la société iranienne a vu l’effondrement des valeurs et en même temps le développement de la prostitution.

La misogynie sous le prétexte de la religion, est ainsi devenue systématique et continue car c’est un levier pour imposer le monopole du guide suprême.

Des dizaines d’organes de répression gravitent dans l’orbite de la misogynie. Elle vient justifier les contrôles permanents de la population dans les rues, les patrouilles et les organes comme « l’office du vice » ou « la police de la sécurité morale », et une vingtaine d’autres du même genre. La répression des femmes sous prétexte du code vestimentaire, reste l’arme la plus efficace pour asphyxier la société et étouffer toute protestation. Au cours de l’automne dernier, à Ispahan, les mollahs ont manifesté leur sauvagerie et leur barbarie en vitriolant des femmes.

En enchainant les femmes pour des raisons soi-disant religieuses, les mollahs ont repoussé toutes les frontières et dépassé toutes les bornes. Ils se sont donnés carte blanche pour s’immiscer et contrôler tous les domaines, notamment l’éducation, l’administration et la production, l’embauche et le licenciement des employés, le contrôle permanent des allers et venues des femmes et des jeunes dans les rues, les descentes arbitraires chez l’habitant, la censure des livres, des films, du théâtre, de la musique, du filtrage d’internet, des sites, des réseaux sociaux, les casiers judiciaires montés de toutes pièces et les descentes de police dans les soirées et les fêtes.

C’est pourquoi dans le régime des mollahs, le contrôle vestimentaire prend autant d’importance dans la politique et les lois. C’est pourquoi les mollahs taxent celles qui ne respectent pas le code vestimentaire de contre révolutionnaires. C’est pourquoi à chaque fois que le régime encaisse un échec politique et international ou à chaque fois qu’il se retrouve face à des insurrections et des protestations sociales le nombre d’exécutions augmentent et il multiplie les opérations de lutte contre les « mal-voilées ».

Le président du régime, le mollah Rohani a lié le voile obligatoire à l’existence du régime. Il a dit : « le voile est là pour la sécurité. » Les mollahs savent que s’ils renoncent au voile obligatoire ou à une loi ou une politique misogyne, la force des femmes avancera à grande vitesse pour mettre en marche toute la société. Oui, la sécurité du régime du guide suprême est un deuxième point majeur pour comprendre la raison de la misogynie du régime des mollahs.

Mais le troisième point important, c’est que la plus grande menace sociale pour le régime des mollahs c’est la force éprise de liberté et d’égalité, et c’est une des raisons premières de la haine que vouent les mollahs aux femmes.

Je dois rappeler que ce qui s’est passé dans la révolution du peuple iranien en 1979 contre la dictature du chah ressemble au printemps arabe et aux insurrections de ces dernières années au Moyen-Orient contre les dictatures et la corruption.

Au milieu de cela, les femmes qui sont historiquement la cible de discriminations et d’humiliations, ont eu et ont davantage de revendications de base portant sur l’égalité et l’émancipation.

D’autant plus que nous sommes dans une période où le véritable progrès de la société devient possible grâce à l’égalité des femmes et des hommes. C’est pour cela que les revendications des femmes et leur résistance constituent la plus grande menace pour ce régime. Et c’est pourquoi le fascisme religieux en Iran détient le record jamais battu de tuerie de femmes politiques du monde contemporain.

Dans la première année du déclenchement de la résistance, il y a trente ans, les prisonnières se comptaient par milliers.

Après quoi les mollahs n’ont reculé devant aucun crime contre les femmes. Mais les Iraniennes n’ont pas plié. C’est le résultat le plus important et le plus honorable de la confrontation des femmes iraniennes avec le régime du guide suprême. Oui, la répression continue mais les mollahs ont échoué à imposer leurs mesures réactionnaires aux femmes. Le voile obligatoire est toujours imposé, mais les Iraniennes résistent au code vestimentaire obligatoire, et chaque jour les affrontements avec les forces de sécurité se multiplient.

La répression règne de toute sa violence mais n’a pas réussi à diminuer les revendications des femmes. Et la demande urgente des femmes c’est le changement de la situation actuelle, c’est-à-dire la chute du régime du guide suprême.
Oui, juste en face de ce régime qui veut sans cesse humilier et supprimer les femmes, la présence d’un millier de femmes héroïques dans le conseil central des Moudjahidine du peuple, au premier rang de la lutte contre le fascisme religieux, est la raison la plus claire sur le rôle clé des femmes, leur sens des responsabilité et leur valeurs dans la société iranienne. Le rôle des femmes dans le mouvement de la résistance, en particulier à Achraf et Liberty, a été et reste l’aspect déterminant de la confrontation des Iraniennes avec ce régime misogyne. C’est un modèle de résistance qui appelle toutes les femmes à lutter pour la liberté et l’égalité et à endosser la mission de libérer toute la société.

Chères sœurs,

Je voudrais aussi souligner la grande mission qui repose sur les épaules des femmes de toute la région. Les tensions fondamentales actuelles font que la responsabilité des femmes va au-delà de la lutte pour leur liberté et leur égalité.

Aujourd’hui, c’est le salut de toute la région des griffes de l’intégrisme islamiste qui repose sous la forme d’une grande mission sur les épaules des femmes. Dans cette lutte, la meilleure arme des femmes, leur plus grande capacité et possession, c’est leur solidarité et leur union toujours plus fortes.

Malgré la diversité de leurs religions et de leurs origines, de leurs opinions et de leurs cultures, et malgré toutes les différences, ce qui peut produire une force incroyablement efficace c’est justement cette union et cette solidarité.

C’est pourquoi à nouveau je vous appelle toutes à former et développer un front puissant contre l’intégrisme islamiste, contre le terrorisme et la barbarie sous couvert de l’islam.

J’espère de tout mon cœur et je suis convaincue que même si aujourd’hui les ténèbres recouvrent l’Iran et le Moyen-Orient, la lutte des femmes donnera le jour à un avenir lumineux qui apportera aux peuples de cette région la liberté, la démocratie et l’égalité.

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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