Réunion à la Questure de l’Assemblée nationale

Maryam Radjavi : La déclaration « Iran libre 2025 », un exemple de politique correcte vis-à-vis du régime iranien
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur Vidal-Quadras
Chers amis,
Je suis heureuse de vous voir.
L’an dernier, lors des réunions, notamment dans cette salle de la questure, nous avons tenté de montrer que la dictature religieuse a créé une fausse image de son pouvoir avec les exécutions, le terrorisme et le bellicisme. Malheureusement, en Europe et en Amérique, les partisans de la complaisance veulent faire croire que ce régime est fort.
Mais aujourd’hui, le monde a pris conscience de sa fragilité. Si le régime des mollahs avait une base réelle, il n’aurait pas perdu si rapidement sa position et son influence en Syrie et au Liban. Pendant le renversement de Bachar Assad, ses nombreuses troupes ne seraient pas parties si vite devant l’attaque des rebelles.
La faiblesse fondamentale du régime iranien
Chers amis,
Je voudrais maintenant attirer votre attention sur la faiblesse fondamentale du régime face au peuple iranien et sa résistance qui veulent son renversement.
Début mai, Eje’i le chef du pouvoir judiciaire des mollahs, a affirmé qu’environ quatre-vingt-dix mille manifestants, dont beaucoup d’étudiants et de lycéens, avaient été arrêtés dans les manifestations de 2022. [1]
Oui, le peuple iranien, surtout la jeunesse, se révolte.
Fin avril, le ministère de l’Éducation a signé un accord avec les forces de sécurité pour imposer des mesures de sécurité et le contrôle politique des élèves et des enseignants dans les collèges et les lycées.
La prison d’Evine est connue comme un symbole de la tyrannie en Iran, un peu comme la Bastille en France. Mais au début du mois de mai, les prisonniers politiques ont lancé à Evine des slogans contre Khamenei. Et leurs familles manifestent aussi avec courage devant cette prison.
Ces manifestations reflètent la société iranienne. L’an dernier, les ouvriers, les travailleurs du pétrole, les enseignants, les infirmières, les chauffeurs et les retraités ont manifesté et ont fait grève des milliers de fois. De leurs côtés, les unités de résistance sont actives tous les jours dans l’ensemble du pays. Elles mènent des opérations contre la répression.
Les mollahs ont réagi avec 1.150 exécutions de mars 2024 à mars 2025, qui est l’année iranienne. Les condamnations à mort des partisans de l’OMPI dans des procès sans avocats augmentent.
L’expérience de trois décennies de complaisance
Pour résumer la situation, on peut dire que le régime des mollahs est assiégé par la colère populaire. Khamenei l’a dit dans une cérémonie religieuse le 31 mars. Il a expliqué qu’il ne croit pas que la menace vienne des États-Unis et d’Israël, mais plutôt des troubles internes, c’est-à-dire des soulèvements populaires, et il a promis de réprimer.
Nous avons toujours dit à ce régime de renoncer à son programme nucléaire, au bellicisme et à la répression. Nous avons également dit aux pays occidentaux que s’ils pouvaient forcer les mollahs à renoncer à leurs bombes et à leurs missiles, ils ne devaient pas hésiter.
Mais nous voyons aujourd’hui le résultat de trois décennies de négociations. Le régime a toujours utilisé les négociations pour gagner du temps afin de compléter ses installations nucléaires. S’il ne cherchait pas la bombe, il n’aurait pas gaspillé deux mille milliards de dollars de la richesse de la nation dans cette voie.
Il y a trois semaines, la Résistance iranienne a révélé un nouveau site nucléaire secret du régime dans la région de Semnan où se trouve une partie de la machine du régime pour fabriquer la bombe atomique.
De même, la résistance iranienne a affirmé plusieurs fois que la première mesure pour empêcher les mollahs d’obtenir la bombe, est d’activer le mécanisme de Snapback et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Il faut aussi démanteler tout l’appareil nucléaire du régime, surtout l’enrichissement d’uranium. L’Union européenne, sous la direction de la France, peut jouer un rôle déterminant dans ce domaine.
Cependant la solution définitive pour débarrasser la région et le monde du parrain du terrorisme armé d’une bombe atomique, est un changement de régime par le peuple iranien et sa Résistance pour instaurer la démocratie et la souveraineté populaire en Iran.
Au lieu de mener une politique de complaisance qui a plusieurs fois échoué, l’Occident doit adopter une politique de fermeté, comme la mesure récente de la France qui a porté plainte contre le régime pour ses prises d’otage.
C’est pourquoi il faut demander à la France de mettre le corps des pasdarans sur la liste du terrorisme et de se tenir aux côtés du peuple iranien pour la liberté et la démocratie.
Demande à la France et au monde
Chers amis,
Aujourd’hui le Professeur Alejo Vidal-Quadras est avec nous ; Il a été la cible d’une attaque terroriste des mollahs en novembre 2023. Heureusement, il a retrouvé la santé grâce à une volonté exemplaire. Aujourd’hui, il continue à dénoncer plus fort qu’avant les crimes et les complots du régime.
Nous appelons la France, l’Europe et le monde à reconnaître la lutte du peuple iranien pour renverser ce régime et la lutte des unités de résistance contre les Gardiens de la révolution.
Le Conseil national de la Résistance iranienne prône une République démocratique sans torture ni exécutions, fondée sur l’égalité des femmes et des hommes, la séparation de la religion et de l’Etat, l’autonomie des minorités ethniques et un Iran non nucléaire.
Nous disons : Non au voile obligatoire, Non à la religion obligatoire et Non au gouvernement obligatoire
Chers amis,
Le 27 mai est la date anniversaire de la première réunion du Conseil national de la résistance française, en 1943, rassemblé par Jean Moulin. C’est l’occasion de rappeler les valeurs de la résistance : le courage, la défense de la république, la justice, le respect de l’autre. Il faut aussi rendre hommage aux femmes et aux hommes qui ont risqué et donné leur vie pour libérer la France de l’occupation nazie. C’est une expérience de la résistance pour la liberté qui se répète avec la fondation du CNRI en juillet 1981 à Téhéran par Massoud Radjavi.
La « Déclaration sur l’Iran 2025 », récemment signée par un grand nombre de députés français est un exemple admirable pour suivre les valeurs de la Résistance française avec une politique correcte vis-à-vis de l’Iran. Je rends hommage aux signataires de cette déclaration.
[1] Agence de presse officielle Tasnim, 6 mai 2025
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