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25 Jan 2023

Les manifestants iraniens considèrent la classification terroriste des Gardiens de la Révolution comme une mesure de soutien au peuple

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Les manifestants iraniens considèrent la classification terroriste des Gardiens de la Révolution comme une mesure de soutien au peuple

Conférence en présence d’eurodéputés à Bruxelles

Honorables représentants des nations européennes,
Mesdames et Messieurs,

C’est un plaisir de vous voir et d’avoir l’occasion de vous parler. Tout d’abord, je vous remercie sincèrement de votre soutien au soulèvement du peuple iranien. Le soulèvement en Iran est un développement majeur qui a déstabilisé la tyrannie religieuse des mollahs. Il a mobilisé une vaste force sociale dans une lutte qui garantit le renversement du régime. Ce développement va changer l’avenir de l’Iran et du Moyen-Orient.
Je veux profiter de cette occasion pour aborder trois questions :
Premièrement, pourquoi la politique actuelle de l’UE ne doit pas continuer.
Deuxièmement, quel est le chaînon manquant de la politique européenne ?
Et troisièmement, quelles sont les perspectives du soulèvement et quels sont les efforts du régime pour le faire échouer ?

Les pasdarans, facteur de répression et de bellicisme

Tout d’abord, je dois expliquer pourquoi l’UE doit changer sa politique envers l’Iran. Le désir du peuple iranien de changer de régime s’est manifesté par un soulèvement étendu et continu. Le régime a réagi en tuant au moins 750 personnes et en arrêtant et torturant 30.000 autres.

Pendant des années, les alliés du régime des mollahs et les partisans de la politique de complaisance ont nié le désir du peuple iranien de changer de régime. Mais aujourd’hui, personne ne peut dissimuler le fait que le peuple iranien veut renverser ce régime.

Comme l’a déclaré le Parlement européen dans sa résolution de la semaine dernière, l’Union européenne devrait prendre des mesures efficaces, notamment en désignant le Corps des gardiens de la révolution comme une entité terroriste. La classification symbolique d’individus n’est plus efficace dans les circonstances actuelles.

Il n’y a pas de guerre ou de crime terroriste majeur dans la région sans que les pasdarans n’agisse en tant que force directe ou de soutien. À l’intérieur de l’Iran, il n’y a pratiquement aucun crime dont l’origine ne se trouve pas dans les pasdarans. Nous soulignons depuis de nombreuses années la nécessité de les désigner comme terroristes.

Dans un discours au Parlement allemand en mars 2010, au nom de la Résistance iranienne, j’ai appelé les gouvernements occidentaux à inclure les pasdarans dans la liste des entités terroristes. La dissolution de cette force malfaisante fait partie des questions les plus urgentes que le Conseil national de la Résistance iranienne a annoncées dans son programme en 1981.
Les pasdarans sont le principal agent de répression en Iran. Les manifestants iraniens considèrent donc sa classification terroriste comme une mesure de soutien au peuple. C’est pourquoi les Iraniens soutiennent fermement la résolution adoptée par le Parlement européen.

La politique destructrice de la complaisance

La deuxième question est le chaînon manquant de la politique de l’Union européenne. Pendant des années, la politique de l’UE a été basée sur le dialogue avec le régime des mollahs. Le revers de la médaille a été d’ignorer la voix du peuple iranien et de la Résistance. La politique de l’UE a été destructrice, non seulement pour le peuple iranien, mais aussi pour l’Europe. Regardez le nombre de citoyens européens ou binationaux actuellement retenus en otage en Iran. L’échec de l’Europe à tenir le régime pour responsable a donné au régime une licence d’impunité pour ses crimes contre le peuple iranien et d’impunité pour le terrorisme en Europe et les prises d’otages.
Le fait de ne pas avoir désigné les pasdarans cette semaine fait partie de la politique de complaisance et s’appuie sur des analyses sans fondement inventées par le régime. La fausse image d’un régime puissant et stable, sans alternative démocratique, est ce qui a justifié la poursuite de la politique de complaisance.

Une alternative puissante en Iran

La troisième question est la perspective que ce soulèvement dessine pour l’avenir. Le peuple iranien a clairement démontré qu’il voulait la liberté, la démocratie et une république basée sur des valeurs démocratiques. Après avoir essayé pendant des années de prétendre qu’il n’y a pas de résistance en Iran, le régime est maintenant obligé d’admettre le rôle des unités de résistance de l’OMPI ces derniers mois.

Par conséquent, le régime se concentre sur la destruction de l’OMPI et de la Résistance iranienne. A cette fin, en plus de la répression interne, des exécutions et de la torture, il a intensifié ses campagnes de désinformation et de diabolisation de la Résistance sur la scène politique.

Le régime veut répandre l’idée qu’il n’existe pas d’alternative démocratique viable. Il prétend que le renversement du régime est un retour à l’ancienne dictature ou au chaos. Mais le peuple iranien a montré dans son soulèvement que cette allégation était fausse. L’unité de tout le peuple iranien et l’existence d’une résistance populaire étendue récusent les allégations de chaos en Iran.

Le peuple iranien comprend parfaitement que, contrairement aux systèmes monarchiques en Europe, la monarchie a été un symbole de dictature en Iran au cours des 200 dernières années. Les forces antidémocratiques des régimes passés et actuels sont sur le même front, celui des dictateurs. Quatre ans avant son renversement, le chah avait officiellement annoncé un système de parti unique. Il avait dit : quiconque n’adhère pas à ce parti sera soit en prison, soit en exil. Il a élevé la dictature au plus haut degré et a ainsi ouvert la voie à l’arrivée au pouvoir de Khomeiny. En fait, Khomeiny est le véritable prince héritier du chah.

Mais lors du soulèvement de ces derniers mois, le peuple iranien a scandé des milliers de fois qu’il ne voulait ni de la dictature précédente ni de la dictature actuelle. Il veut la liberté et la démocratie.

Les pasdarans sur la liste noire

Chers eurodéputés,

Il est temps pour l’Union européenne d’adopter une nouvelle politique. La désignation terroriste du corps des pasdarans est une demande urgente du peuple iranien depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, les représentants des 450 millions d’habitants en Europe le réclame également. La réponse du Haut Représentant à votre initiative de mettre les pasdarans sur la liste noire est honteuse. Le refus de l’UE de mettre en œuvre votre résolution revient à s’incliner devant un régime terroriste.

La décision de mettre les pasdarans sur la liste noire est une décision politique des gouvernements européens, elle ne nécessite pas une décision de justice comme cela a été suggéré, donc toute excuse à cet égard est inacceptable. Le ministre des Affaires étrangères du régime a déclaré lundi que le haut représentant de l’UE lui avait assuré que l’UE ne mettrait pas les pasdarans sur liste noire et il a qualifié la résolution du PE de spectacle. Il est malhonnête de prétendre avoir de la sympathie pour les manifestants iraniens et de refuser en même temps de prendre des mesures contre leur principal oppresseur, les pasdarans, sous de faux prétextes.

L’échec de l’UE équivaut à la poursuite de la politique destructrice de complaisance, au mépris du désir du peuple européen, exprimé par ses représentants. Je vous invite à poursuivre vos efforts admirables pour mettre fin à cette politique de complaisance et à exiger de l’UE qu’elle place les pasdarans sur la liste noire.

En outre, il est temps pour les Etats membres de l’UE de fermer les ambassades du régime, dont la fonction est de faciliter les activités terroristes en Europe et de justifier la répression des manifestants iraniens.
Le peuple iranien renversera le régime en s’appuyant sur son soulèvement et sa Résistance. Il veut une république basée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité des femmes et des hommes et un Iran non nucléaire. La Résistance iranienne l’a toujours dit : non au gouvernement obligatoire, non à la religion obligatoire et non au voile obligatoire.

Le changement de régime relève de la responsabilité du peuple iranien, mais il attend des gouvernements occidentaux qu’ils reconnaissent sa lutte pour renverser le régime et la lutte de la jeunesse courageuse d’Iran contre les Gardiens de la révolution terroristes et son droit à se défendre.
Merci à tous.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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