05 Nov 2011

Discours de Maryam Radjavi à la conférence de Paris

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Discours de Maryam Radjavi à la conférence de Paris

Mesdames et Messieurs
Chers amis,

Grâce à la persévérance des Achrafiens, à votre aide et aux efforts des nobles défenseurs de la Résistance dont plusieurs sont ici avec nous, le monde aujourd’hui se tient aux coté d’Achraf et les mollahs et leurs affidés irakiens se retrouvent honnis et isolés.

Cependant ils n’abandonnent aucune de leurs intentions funestes à l’encontre d’Achraf. Il nous faut donc accentuer au centuple notre lutte pour la protection et les droits des Achrafiens.

Le 3 novembre, 42 membres du Congrès américain ont demandé au Secrétaire général de l’ONU d’installer un poste du HCR et du Haut commissariat des droits de l’homme à Achraf, pour faire avancer le processus d’asile des Achrafiens, en coopération avec la MANUI et la mission d’observation de l’ONU dans un climat de sécurité pour les résidents du camp.

Le 2 novembre, dans un amendement qu’elle a adopté, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants américaine a souligné que le gouvernement irakien ne doit pas fermer le camp tant que le HCR n’aura pas terminé son travail.

Le 1 novembre, dans une déclaration publique, Amnesty International a demandé avec insistance au gouvernement irakien de reporter cet ultimatum. Le 29 octobre, 180 eurodéputés l’ont aussi demandé.
En septembre et octobre dernier, plusieurs pays, parlements et instances internationales ont haussé le ton pour essayer de faire entendre les droits des Achrafiens. Malgré tout, le gouvernement irakien refuse d’écouter le monde entier et n’obéit qu’aux ordres du fascisme religieux à Téhéran. Le 3 novembre, le représentant de l’ONU en Irak s’est dit prêt à tenter de résoudre cette crise avec tous les moyens des Nations Unies.

C’est exactement la raison pour laquelle il faut crier l’innocence et l’appel à la justice des Achrafiens et de l’ensemble du peuple iranien cent fois plus fort.

Comme Massoud Radjavi l’a dit : « Si les défenseurs de la liberté que sont les Achrafiens demeurent solides comme le roc et en payent le prix, quel qu’il soit, le monde se lèvera en soutien et l’humanité contemporaine avec ses valeurs humaines sans frontières et sa soif de liberté, se mettra aux côtés de notre nation. »

Le 3 novembre, dans une conférence en présence du représentant de l’ONU en Irak, le conseiller du Premier ministre irakien a déclaré que si on parvenait à une solution rapide, le gouvernement irakien envisagerait de prolonger la date butoir. Moins de deux heures après ces propos, le gouvernement irakien a publié une déclaration officielle insistant une fois de plus sur la fermeture d’Achraf à la fin de l’année. Il a ainsi montré clairement qu’il est l’obstacle principal à tous les efforts et à toutes les solutions.

Autrement, si le gouvernement irakien recherche une solution, il doit avant toute chose mettre fin aux 300 haut-parleurs qui menacent de mort en ce moment-même les Achrafiens. Tout comme il doit mettre fin au blocus inhumain médical, logistique et en carburant et permettre au HCR d’entamer rapidement son travail à Achraf. Oui, toutes les solutions sont à portée de la main. Et la première chose à faire c’est d’ôter le canon de vos fusils de la tempe des Achrafiens.

Regardons le bilan du gouvernement irakien : Le gouvernement irakien a empêché l’ouverture d’une enquête internationale sur le crime du 8 avril. Comme Amnesty International le rappelait dans sa récente « Action Urgente », le gouvernement irakien a empêché l’ouverture d’une enquête internationale sur le crime du 8 avril. Il va clairement continuer ses obstructions. Il a aussi empêché des délégations du Congrès américain et du Parlement européen de se rendre à Achraf. Il n’a pas voulu coopérer avec le représentant personnel de Mme Ashton. Et plus grave encore, en dressant des obstacles, il a bloqué toutes les tentatives pour transférer les habitants d’Achraf dans des pays tiers.

Ces blocages ont fonctionné de trois manières jusqu’à présent. Tout d’abord, en sapant les décisions du HCR pour déterminer le statut des résidents d’Achraf. Le 13 septembre dernier, le HCR a reconnu officiellement les Achrafiens comme demandeurs d’asile bénéficiant d’une protection de base. Depuis cette date, le gouvernement irakien perturbe la procédure de détermination du statut des résidents. Or bénéficier d’un statut de réfugié est un élément nécessaire pour le transfert dans un pays tiers.

Pour son second travail de sape, le gouvernement irakien cherche à déplacer de force les habitants d’Achraf à l’intérieur d’Irak. Comme le responsable chargé du ministère de l’Intérieur en Irak l’a révélé le 27 octobre, le gouvernement irakien a l’intention de transférer et d’emprisonner les résidents d’Achraf à la fin de la date butoir dans des casernes de diverses provinces irakiennes pour ensuite les livrer au fascisme religieux. Les préparations pour un déplacement forcé que l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad a soutenu quelque temps, ont fait perdre du temps ces derniers mois en portant préjudice au plan de protection des Achrafiens et de leur transfert dans des pays tiers.

Quant au troisième travail de sape, c’est la date butoir pour fermer Achraf fin décembre qui aboli tout climat et toute possibilité de trouver une solution pacifique, en particulier le processus de réinstallation dans des pays tiers. Cet ultimatum est un ordre des mollahs de Téhéran. C’est le sujet principal de l’accord en sept points entre le régime et le gouvernement irakien. Or le HCR a demandé au gouvernement irakien de reporter la date butoir et, comme je l’ai déclaré, plusieurs parlements et organisations internationales ont annoncé que cet ultimatum n’a aucune légitimité et qu’il faut l’annuler.

Discours à la conférence international de Paris

Je dois rappeler que la Résistance iranienne et les résidents d’Achraf se sont déclarés prêts à toutes les solutions, sauf à la capitulation et l’anéantissement. Ces derniers mois les habitants d’Achraf ont fait sept propositions, notamment leur transfert vers des pays européens, leur transfert vers des pays voisins, et d’autres plans.

Au lendemain du 8 avril et jusqu’à présent, j’ai demandé dans plusieurs lettres au gouvernement américain de remplir ses responsabilités pour la protection des habitants jusqu’à leur réinstallation dans des pays tiers. J’ai exhorté dans des centaines de lettres les dirigeants de l’Union européenne et les dirigeants arabes à soutenir le plan de transfert des Achrafiens et leur protection. J’ai écris de nombreuses fois au Secrétaire général de l’ONU et aux instances des Nations Unies pour leur demander d’installer une équipe d’observateurs à Achraf jusqu’à la fin du transfert des habitants.
Nous leur avons dit plusieurs fois et nous allons le répéter : nous sommes prêt à assumer les frais de la protection des observateurs de l’ONU.

J’ai demandé dans plusieurs lettres et plusieurs rencontres à des autorités européennes, d’accepter des blessés graves du 8 avril. Malheureusement je n’ai reçu que peu de réponses positives. Malgré tout, je demande encore à la communauté internationale de mettre en œuvre tous ses moyens pour éviter un nouveau crime à Achraf.

Tant que le gouvernement irakien fait aboutir toutes les solutions dans une impasse, il ne faut pas y rester indifférent. Il ne faut pas créer un autre Srebrenica. Il ne faut pas répéter les déportations de l’époque Nazi. Cela relève de la responsabilité de la communauté internationale, y compris la France. Selon le principe de la responsabilité de protéger, c’est une responsabilité morale et légale.

La France, le Royaume Uni et quelques Etats membres de l’Union européenne se sont sentis responsables du sort réservé à la population de Benghazi, car elle était menacée d’un massacre. C’est exactement le cas d’Achraf.

Je dois aussi souligner que le retrait des forces américaines d’Irak n’annule pas la responsabilité des Etats-Unis dans la protection des résidents d’Achraf. Sous la présidence de M. Obama, deux massacres ont eu lieu à Achraf. D’après les films et des preuves incontestables, si un ordre supérieur n’était pas intervenu, les troupes américaines auraient pu empêcher la catastrophe. Comme l’a dit le gouverneur Ed Rendell, l’ordre leur a été donné de tourner le dos à Achraf et avec leur départ d’autoriser ce massacre.

Nous n’oublierons pas que l’administration actuelle a livré la protection d’Achraf à un gouvernement allié aux mollahs, tout en sachant qu’il avait l’intention de réprimer les Achrafiens. De même, le gouvernement américain a également violé l’accord qu’il a signé avec chacun des résidents d’Achraf pour assurer leur protection. De plus, en faisant trainer illégalement la radiation de l’OMPI de sa liste noire, le gouvernement américain donne son feu vert à la répression et au blocus des Achrafiens. Pour reprendre les termes du général Shelton, les Etats-Unis ont tous les moyens pour régler le problème d’Achraf et des Moudjahidine du peuple. Et comme l’a dit le sénateur Torricelli à l’Amérique, si vous cédez à la demande des mollahs pour anéantir les habitants d’Achraf, et s’il ne reste plus aucune opposition face aux mollahs sur cette Terre, comprenez-vous qu’il s’agit bien de la demande suprême du régime iranien ?

Par conséquent, comme de hauts dignitaires l’ont dit à plusieurs reprises, c’est aux électeurs américains et aussi à leurs élus de demander à leur gouvernement pourquoi l’argent des contribuables américains est utilisé pour mettre des armes et des blindés à la disposition du gouvernement irakien afin de massacrer les enfants insurgés du peuple iranien ? Pourquoi l’administration Obama qui s’oppose en paroles aux mollahs, renforce ce régime dans la pratique en faisant pression sur l’opposition iranienne ?

En ce qui concerne le peuple iranien, nous disons au gouvernement américain qu’il doit répondre du sang injustement versé ces deux dernières années à Achraf et qu’il doit assumer toutes ses responsabilités concernant la protection du camp.

Chers Amis,

La solution de la crise est à portée de la main. Une solution mille fois plus simple que pour sauver Benghazi, car elle ne demande ni une intervention militaire, ni des millions d’euros. La solution c’est de déposer le dossier auprès du Conseil de sécurité de l’ONU afin de déployer des casques bleus de l’ONU et d’installer une équipe d’observateurs permanents à Achraf pour protéger les résidents jusqu’à leur réinstallation. C’est la responsabilité précise du Secrétaire général de l’ONU, des USA et de l’EU.

Nous appelons la communauté internationale à se mettre du coté du peuple iranien et de sa Résistance. Nous l’appelons à sauver la vie de milliers d’innocents sans défense.

Alors que le printemps arabe s’épanouit et se propage dans la région, il est plus que jamais nécessaire de s’opposer à la dictature des mollahs et de soutenir la Résistance organisée du peuple iranien.

Je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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