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19 Nov 2011

Le déplacement des Achrafiens en Irak signifie les envoyer au massacre. Il s’agit d’un grand crime planifié par le régime iranien

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Le déplacement des Achrafiens en Irak signifie les envoyer au massacre. Il s’agit d’un grand crime planifié par le régime iranien

Suite à la lettre du 15 novembre de l’ambassade d’Irak au service du protocole du Parlement européen, soulignant que « le gouvernement irakien a décidé de fermer d’ici la fin de l’année 2011 le camp d’Achraf » et que « le gouvernement irakien n’a pas eu d’autre choix que d’évacuer le camp sur la base du principe de souveraineté et transférer ses résidents vers d’autres camps en Irak », Maryam Radjavi a déclaré :

Le déplacement forcé des habitants d’Achraf en Irak est un crime contre l’humanité et prépare le terrain à un terrible massacre planifié par le fascisme religieux au pouvoir en Iran et le gouvernement irakien. Le déplacement forcé des résidents d’Achraf signifie uniquement les envoyer à un massacre, ce qu’ils n’accepteront jamais. Comme on a pu le constater lors du massacre des 30 000 prisonniers politiques en 1988, le régime des mollahs ne se contentera que d’une tuerie des Moudjahidine du peuple. Désormais la liquidation sanglante des habitants d’Achraf se prépare sous le prétexte d’un déplacement.

Auparavant Maryam Radjavi avait souligné, le 28 juillet 2011, la responsabilité des Etats-Unis en cas de bain de sang à Achraf et la nécessité de l’éviter en déclarant : « la Résistance iranienne n’est plus disposé à aucun prix et en aucun lieu à discuter d’un déplacement des habitants d’Achraf en Irak sauf si le gouvernement des Etats-Unis annonce que les forces américaines prennent en charge leurs protection jusqu’au transfert vers les pays tiers. »

Aujourd’hui Maryam Radjavi a ajouté : « Si les Etats-Unis ne veulent pas tenir leur engagement pris à l’égard de chacun des habitants d’Achraf concernant leur protection jusqu’au règlement final de leur situation, la seule voie débouchant sur un déplacement acceptable à l’intérieur de l’Irak reste la protection des habitants par des casques bleu et l’installation d’observateurs de l’ONU dans le nouvel emplacement jusqu’au transfert de la dernière personne vers un pays tiers. Autrement, le transfert en Irak n’est acceptable pour personne, particulièrement les femmes d’Achraf, et ils préfèreront être tués à Achraf plutôt que d’être enfouis dans une fosse commune dans un lieu éloigné loin des yeux du monde et de la vigilance internationale. Alors que le HCR s’est dit prêt à identifier les habitants d’Achraf, quelle machination est en œuvre pour que Maliki s’y oppose. A n’en pas douter, ceci est lié à l’accord en sept point signé par le régime des mollahs et le gouvernement de Maliki pour la répression d’Achraf annoncé le 23 octobre dernier par le ministère des Affaires étrangères des mollahs.

Maryam Radjavi a appelé le Secrétaire général de l’ONU, le Haut commissaire pour les réfugiés, la Haute commissaire pour les droits de l’Homme et le représentant du Secrétaire général de l’ONU ainsi que le Président, le Vice-président, la secrétaire d’Etat et le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, la Haute représentant de l’UE et les dirigeants et les ministres des Affaires étrangères des pays européens à agir selon leurs engagements conformément à l’article 1 du paragraphe 3 de la Chartre des Nations Unies et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, et conformément au paragraphes 138 et 139 du texte final de la responsabilité de protéger « R2P » en 2005 et selon les résolutions 1438, 1500, 2001 du Conseil de sécurité qui régissent les devoirs et le cadre du travail d’assistance des Nations Unies en Irak. Selon les avis des juristes internationaux de renom, les Etats-Unis et l’ONU ont la responsabilité de la protection des habitants d’Achraf, il s’agit d’une obligation légale. Le silence et l’inaction devant un tel déplacement forcé des habitants d’Achraf, ouvre la voie à un autre grand crime contre l’humanité prévisible dès maintenant. Toute coopération avec ce déplacement et une participation au crime.

Concernant les négociations en cour entre les Nations-Unies et le gouvernement irakien concernant Achraf, Mme Radjavi a rappelé :
1- La fermeture d’Achraf et le déplacement de ses habitants à l’intérieur de l’Irak, est la volonté de Khameneï exprimée maintes fois par les autorités du régime iranien, après le transfert de la protection d’Achraf par les forces américaines au gouvernement irakien.

2- Le 5 janvier 2009, lors de sa rencontre avec Khameneï à Téhéran, Maliki « s’est engagé à fermer le dossier des Moudjahidine du peuple dans un proche avenir ». De plus « le premier ministre irakien a assuré à Khamenei que l’Irak s’engage à prendre la responsabilité de la fermeture du dossier de l’Organisation des Moudjahidine du peuple selon un planning par l’intermédiaire des relations internationales pour réaliser leurs transfert vers un pays tiers dans le plus proche délai. » (Journal irakien Al-Zaman International paraissant à Londres)

3- Le 28 février 2009, dans une rencontre avec le président irakien à Téhéran, Khamenei lui a demandé à lui et à son premier ministre de mettre en œuvre l’accord mutuel pour l’expulsion de l’OMPI d’Irak (Télévision officiel du régime iranien).

4- Le 6 novembre 2009, « le premier ministre irakien et le président du Majlis (parlement) iranien ont souligné la nécessité d’expulser l’OMPI d’Irak et a partie irakienne a insisté pour débarrasser le pays de sa présence. (Agence officielle Mehr).

5- Le 22 mars 2009, Maliki dans une rencontre avec des autorités américaines à Bagdad a présenté le plan de déplacement des Achrafiens sur le territoire irakien. (Gardian, 15 décembre 2010)

6- La lettre de l’ambassade d’Irak au Parlement européen montre clairement que la date butoir du 31 décembre 2011 et le massacre des habitants sans armes et sans défense d’Achraf sont dictés par le régime iranien. Ce document souligne que :
– « L’existence de cette information provoque des problèmes avec l’Iran. »
– « L’existence de cette organisation en Irak menace la sécurité des pays voisins. »
– « L’Irak est un pays démocratique et pacifique qui souhaite établir de bonnes relations avec ses voisins » (l’Iran).
– « Beaucoup d’Irakiens ont porté plainte … Un grand nombre d’entre eux [OMPI] sont recherché par des mandats d’arrêt irakiens et internationaux (par Interpol). »

7- Dans ce document, le gouvernement irakien se rebelle ouvertement contre les lois internationales et le communiqué du 13 septembre du HCR qui reconnait les Achrafiens comme demandeurs d’asile bénéficiant d’une protection internationale. Il souligne que les Achrafiens n’ont aucun statut. Il ne les reconnaît ni comme réfugié, ni comme personnes protégées en vertu de la 4e convention de Genève.
Au fait, qu’est-ce qu’un gouvernement qui en juillet 2009 et en avril 2011 s’est livré à une tuerie des habitants d’Achraf et dont de hauts responsables, notamment le premier ministre, font l’objet de poursuites par la justice espagnole pour crime contre la communauté internationale, crime de guerre et crime contre l’humanité, fera avec des personnes « sans statut », qui plus est emprisonnées dans des casernes éparpillées sur le territoire irakien ?
Un gouvernement qui ces deux dernières années, a tourné le dos à tous les engagements et promesses écrits et oraux donnés au gouvernement américain et à l’ONU sur le respect d’un traitement humain des habitants d’Achraf, n’est en aucun cas digne de confiance. Ses promesses d’aujourd’hui ne servent qu’à neutraliser les pressions internationales et la tuerie programmée avec la date butoir.

8- Lors des longues négociations des habitants d’Achraf avec les représentants du gouvernement américain et les autorités de l’ONU, ni la partie américaine, ni l’ONU n’ont été capables de présenter la moindre garantie aux Achrafiens après un déplacement sur le territoire irakien. Pourquoi des personnes sans défense et innocentes doivent-elles être envoyées dans un ou des endroits inconnus et loin des yeux du monde à l’intérieur de l’Irak où les parties internationales les plus importantes ne sont pas capables de garantir leur protection ?

Lorsque l’ONU à juste titre ne permet pas à ses employés de se déplacer à l’intérieur de l’Irak sans une protection assurée à 100%, selon quelle logique les Achrafiens qui sont les principales cibles du terrorisme du régime des mollahs, devraient être lâchés dans la nature sans la moindre protection en Irak ?

9- Imposer l’idée d’un déplacement est contraire à l’insistance du Secrétaire général de l’ONU dans le paragraphe 66 du rapport du 7 juillet au Conseil de sécurité qui appelle les pays membres à mettre en œuvre « tout arrangement » qui soit acceptable pour le gouvernement irakien et les habitants du camp.

10- La ligne rouge des Achrafiens est de ne pas capituler devant le fascisme religieux au pouvoir en Iran et ses exigences ignobles et de bénéficier du minimum de garantie de protection jusqu’au moment où ils iront tous dans un pays tiers. Au cours des mois passés, ils ont fait preuve d’un maximum de flexibilité. Au mois de mai, à ma demande, ils ont accepté le plan du Parlement européen pour être transférés dans des pays tiers et ont renoncé à leur droit de poursuivre leur séjour dans un endroit où ils vivent depuis 25 ans. Au mois d’août, malgré le contexte d’urgence d’Achraf et un passé de 25 années de réfugiés et de séjour en Irak qui leur octroie une reconfirmation immédiate de leur statut collectif de réfugié, ils ont accepté la position du HCR et lui ont adressé des demandes individuelles en se déclarant prêts à des entretiens individuels et privés.

11- Pour assurer la sécurité et accélérer le processus, les Achrafiens ont proposé comme solution pratique pour le déroulement des entretiens conformément aux règlements du HCR qu’une partie d’Achraf soit complètement séparée et mise à la disposition de l’Onu et que le drapeau bleu onusien flotte au-dessus. De plus, ils se sont dits prêts à procéder à des entretiens dans n’importe quel endroit désigné par le HCR, à condition que pour éviter les expériences passées d’enlèvements, de prises d’otages, d’attentats à la bombe et d’assassinats, que leur protection soit assurée selon les normes en vigueur pour le personnel de l’ONU, sans l’intervention des forces irakiennes et avec une garantie de retour à Achraf pour ceux qui le désirent.

12- En même temps, la Résistance iranienne a déployé tous ses efforts pour transférer les Achrafiens, en particulier les malades hors d’Irak et continue de le faire. Nous avons mené de nombreuses négociations dans de très nombreux pays européens et d’autres pays à ce sujet et nous avons dû y consacrer d’énormes dépenses. Malgré tout, le gouvernement irakien continue de poser des obstacles même pour les vérifications d’identités des habitants d’Achraf par le HCR, ce qui trahit les intentions néfastes et sanguinaires du pouvoir irakien pour satisfaire la dictature religieuse au pouvoir en Iran.

13- Le pouvoir irakien, avec une campagne de diabolisation, de désinformation et de leurres a essayé et tente toujours de faire accepter ses plans criminels aux Etats-Unis, à l’ONU et en particulier à M. Kobler, le nouveau représentant spécial du Secrétaire général en Irak. Il veut faire passer avec fourberie son plan de déplacement sur le territoire irakien pour une solution pacifique. A ce propos, le pouvoir irakien leur a dit que si jusqu’à la fin de l’année un grand nombre de personnes quittaient Achraf, il pourrait peut-être envisager de revoir sa date butoir ! En même temps, il insiste pour qu’avant de permettre au HCR d’entamer ses tâches légales et connues, il présente un plan et un calendrier satisfaisant pour le transfert des Achrafiens hors d’Irak. Ce qui n’entre ni dans les capacités, ni dans les pouvoirs du HCR. Nul n’ignore que pour le transfert et l’installation dans des pays tiers, il est nécessaire que le statut de réfugiés soit réaffirmé.

14- Par conséquent tout ce qu’a fait jusqu’à présent le pouvoir irakien se limite à un jeu et à un scénario dicté par le régime des mollahs et ne sert qu’à préparer le terrain à de la violence et un bain de sang. C’est pourquoi, en rappelant les massacres de juillet 2009 et d’avril 2011 à Achraf dans un contexte d’indifférence internationale aux avertissements répétés de la Résistance iranienne, j’appelle la communauté internationale, en particulier les gouvernements, les organes et les autorités concernées à ce que :

Premièrement – Tout déplacement forcé des habitants d’Achraf en Irak soit fermement abandonné.

Deuxièmement – La date butoir illégale et répressive de la fin de l’année 2011, qui dès le début a été fixée pour échapper aux conséquences du crime du 8 avril et refuser d’ouvrir une enquête à la demande internationale sur ce grand crime, doit être annulée jusqu’à la fin du travail du HCR et du transfert de tous les habitants dans des pays tiers.

Troisièmement – Vu que le gouvernement irakien ne laisse pas le HCR commencer la vérification des identités des Achrafiens et le processus de reconfirmation individuelle de leur statut de réfugié, la seule solution pour retirer tout prétexte à un massacre des habitants sans armes et sans défense, c’est que le HCR octroie un statut collectif de réfugié qu’il pourra ensuite compléter avec des entretiens individuels et le règlement du dossier de chaque personne.

Quatrièmement – Le Conseil de sécurité de l’ONU doit garantir et assurer la protection des habitants d’Achraf par des casques bleus et l’installation d’observateurs de l’Onu jusqu’au transfert de la dernière personne dans un pays tiers.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 19 novembre 2011

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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