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08 Mar 2019

Message de Maryam Radjavi pour le 8 Mars, journée des droits des femmes

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Message de Maryam Radjavi pour le 8 Mars, journée des droits des femmes

En cette journée du 8 Mars, journée internationale des droits des femmes, j’adresse mes félicitations à mes chères sœurs en Iran et à travers le monde. Rendons hommage aux femmes qui ont écrit l’histoire de la lutte des femmes pour l’égalité et la liberté avec leur sang et leur souffrance.

Je salue également les femmes des Moudjahidine du peuple et les femmes combattantes, qui ont vaincu les salles de torture, les poteaux d’exécution et les potences, et qui avec leur présence active dans le soulèvement et les protestations sociales, ont mis la dictature religieuse à genou en Iran.
Et saluons les femmes qui par leurs sacrifices et leur sens des responsabilités, ont ouvert une nouvelle voie.
L’histoire est fière de ces femmes d’avant-garde et le futur est porteur de leurs promesses éclatantes.
C’est la fierté des femmes iraniennes, qu’en quarante années honteuses de dictature religieuse, elles ont protesté, lutté du premier jour jusqu’à aujourd’hui. Elles ont donné le jour à une résistance glorieuse.

Et c’est exactement en raison de ce combat, que pour les Iraniennes éprises de liberté, la journée des femmes c’est tous les jours et pas seulement le 8 Mars.

Le 8 Mars n’est pas uniquement une journée de protestation contre l’inégalité et la discrimination sexuelle, c’est aussi une journée de protestation des femmes insurgées contre l’oppression qui dans la lutte pour la liberté et l’égalité, ont réussi à rendre possible l’impossible.

Aujourd’hui, les femmes sont présentes dans les révoltes et les protestations étudiantes, enseignantes, ouvrières, paysannes et des retraités et elles se battront jusqu’au renversement de ce régime.
Alors que règnent la peur et le silence, ce sont ces femmes qui face aux agents du régime, ont crié « A bas Khamenei ! ». Elles mènent les manifestations aux côtés des ouvriers, font entendre la voix des enseignants et des retraités et inspirent la jeunesse pour résister aux agents du régime.
Dans les prisons, avec un courage immense, elles résistent aux côtés de leurs sœurs. Dans les rangs des combattants de la liberté, elles ont constitué des unités de résistance.

Cette résistance est la réponse à la misogynie du régime et à son pouvoir fondé sur la discrimination et l’oppression des femmes ; un régime qui tire son identité de la répression et de l’humiliation des femmes.
Face à la lutte des femmes et à la montée des protestations populaires, Khamenei et son régime n’ont d’autres solution que de montrer leurs crocs et leurs griffes sanguinaires. Khamenei veut nommer un des acteurs les plus infâmes du massacre de 30.000 prisonniers politiques de 1988 à la tête du pouvoir judiciaire ; 30.000 prisonniers politiques dont un très grand nombre étaient des femmes.
Mais la nomination de ce bourreau honni ne pourra pas relever le moral en berne et la faiblesse des troupes de l’ensemble du régime face au mouvement de protestation du peuple iranien.
Au cours de l’an passé, des milliers de femmes ont à nouveau été arrêtées, et harcelées sous prétexte d’être « mal-voilées ».

D’un autre côté, le nombre de femmes au chômage a augmenté de manière affolante. Le taux de chômage de jeune femmes diplômées est de 78%. Le taux de chômage des femmes de moins de 30 ans est de 86%. C’est le résultat de la politique misogyne de ce régime dont le guide suprême déclare avec insolence que « l’emploi n’est pas le problème principal des femmes. »

La tragédie du mariage précoce a créé des conditions indescriptibles pour les filles de moins de 18 ans. Le nombre de femmes et de filles toxicomanes augmente d’année en année. 50% des femmes emprisonnées entre 20 et 34 ans le sont pour des raison liées à la drogue. Dans la capitale, on recense au minimum 3000 femmes SDF et un nombre catastrophique de femmes sont plongées dans la prostitution et la misère.
Le régime des mollahs est le premier ennemi des femmes et le premier obstacle à la liberté et l’égalité. C’est pourquoi, toute lutte et tout mouvement pour la liberté et l’égalité passe en premier lieu par le renversement de la dictature religieuse.

Aussi la première mesure pour conquérir l’égalité, c’est d’avoir une présence efficace dans la lutte pour la libération de notre peuple et de notre pays. La force principale de la défaite de la dictature religieuse, ce sont les femmes car elles ont souffert la plus grande oppression et ont la plus grande motivation pour la renverser.
La seconde mesure pour faire aboutir la lutte des femmes, c’est la solidarité et le travail de groupe, c’est la clé de l’avancée qui permet à la créativité de s’épanouir, de multiplier les capacités et de marginaliser les peurs et les faiblesses. Aussi, face aux murs et aux obstacles, il faut à chaque fois se donner la main et dire que nous recommençons. Chacune, dans la simple solidarité avec le reste de ses sœurs, peut développer ses propres talents de la meilleure manière. Quand un effort personnel devient un effort collectif, il est plus simple d’affronter les obstacles. Aussi, chacune d’entre nous peut d’autant plus avancer et être efficace qu’elle ne lâche pas les mains de ses sœurs, et tient toujours plus de mains.
Ce sont des relations que les femmes des Moudjahidine du peuple, surtout en cette époque, ont élevé à un nouveau degré.

Quant à la troisième mesure, c’est de changer de certitudes et de se révolter contre les habitudes et les contraintes imposées. Il faut lutter pour ce qu’il faut faire et non pour ce qu’il est possible de faire. Et pour cela, le changement de mentalité et les transformations des certitudes des femmes elles-mêmes sont un pas majeur de la plus haute nécessité. S’insurger, chercher de nouvelles valeurs et découvrir ses propres capacités et celles des autres dans un travail de groupe et une lutte collective et la feuille de route de la liberté et de l’égalité.

Dans la lutte contre les discriminations sexuelles et pour démontrer le sens des responsabilités et le mérite des femmes iraniennes, les femmes dans les Moudjahidine du peuple et dans la Résistance iranienne ont traversé avec succès des épreuves d’une difficulté extrême le long d’une très longue route. Elles ont appris et démontré que les femmes unies les unes aux autres ont des capacités extraordinaires.
Dans cette voie, les femmes dans la Résistance iranienne ont aussi ouvert un nouveau chemin. Elles voient leurs avancées et leurs succès dans les progrès collectifs et elles déploient des efforts pour faire avancer leurs sœurs et leur permettre de se développer.

Elles portent le flambeau des valeurs comme le sacrifice et le dévouement pour libérer leur peuple enchainé et donner la priorité au progrès collectif de leurs sœurs par rapport à leur propre progrès. Nous n’oublions pas que lors du massacre au camp d’Achraf, sous les balles de l’ennemi, Jila Tolou s’était jetée devant sa sœur, Zohreh, pour la protéger de son corps.

Nous n’oublions pas que des femmes, des Moudjahidine du peuple et des combattantes résistent en ce moment dans les prisons des mollahs grâce à la force morale de leur groupe.
Et nous n’oublions pas que des femmes des Moudjahidine du peuple face aux attaques d’agents armés jusqu’aux dents, ont formé de leurs corps une chaine humaine pour protéger leurs frères et le reste de leurs sœurs.

Elles ont montré au cours d’une grande lutte que la voie de la libération des hommes en Iran passe aussi par l’égalité et le leadership des femmes.
Les femmes ne sont pas venues au monde pour être soumises à la contrainte, l’oppression et l’exploitation. Au contraire, elles peuvent et doivent changer l’orientation du monde vers l’égalité.
Chères sœurs et chères filles à travers l’Iran,
Le temps est venu de vous organiser. Faites de vos souffrances, de vos larmes et de vos regrets une force de combat et d’avancée. C’est dans les unités de résistance et dans les conseils de résistance, c’est-à-dire entre vos mains, que se forme l’avenir.

Pensez chaque jour aux prisonniers du soulèvement et aux prisonniers politiques et aidez-les ! Résistez face aux opérations de contrôle du code vestimentaire ! Face aux patrouilles sauvages de la police du vice, poussez les gens à protester ! Soutenez les enfants, et surtout les femmes, qui vendent dans la rue face aux agressions des agents du régime ! Organisez des mouvements de protestation et partout où les flammes des protestations s’avivent, participez-y activement !

Opposez-vous de manière organisée à la promotion par les mollahs de la méfiance, de l’insécurité, de la haine et de la division dans la société ! Ils veulent faire croire au peuple iranien qu’on ne peut rien faire, que cela ne sert à rien, que la situation va empirer et qu’il faut accepter cette situation et se soumettre.
C’est à vous mes sœurs courageuses et conscientes à travers l’Iran de faire échouer cette politique funeste. C’est à vous de vous révolter contre cette culture de la destruction et c’est à vous de faire éclore dans la société la solidarité et la compassion, l’amitié et la confiance.

La Résistance iranienne qui a fait de l’égalité des femmes et des hommes une partie déterminante de son combat, veut absolument que dans l’Iran libre de demain disparaissent tous les facteurs qui discriminent et écartent les femmes.
Quelle que soit leur appartenance ethnique, religieuse et sociale, quel que soit leur âge et où qu’elles vivent, les femmes doivent bénéficier de droits égaux aux hommes dans tous les domaines économiques, sociaux et politiques.

Les femmes doivent être libres de choisir leur lieu de résidence, leur profession et leurs études, elles doivent choisir librement leur conjoint, doivent avoir le droit de voyager librement et de sortir du pays, doivent avoir le droit de divorcer et d’avoir la garde de leurs enfants.

La croyance dans une religion ou des convictions ne doivent pas être une cause d’humiliation pour aucune femme ou être un obstacle pour trouver un emploi, bénéficier des moyens éducatifs et des moyens judiciaires.

Les femmes doivent bénéficier, à égalité avec les hommes, du soutien de la loi.
Les femmes doivent bénéficier à égalité avec les hommes des moyens de demander justice. Elles doivent pouvoir être libres de s’habiller comme elles le veulent. Il faut supprimer la loi du voile obligatoire et elle sera supprimer.
Les femmes en particulier doivent avoir le droit de participer à part égale à la direction politique de la société.

Les femmes doivent jouir des mêmes droits que les hommes en matière d’héritage, de contrats et de gestion des actifs financiers.
Sur le marché du travail, les femmes doivent bénéficier de chances égales aux hommes et pour un travail égal recevoir un salaire et des avantages égaux.
La polygamie doit être interdite, tout comme le mariage avant l’âge légal.

Et les femmes doivent bénéficier de tous les droits humains et de toutes les libertés fondamentales.
Grâce à la détermination du peuple iranien, de sa Résistance et des femmes insurgées, cette perspective deviendra une réalité. C’est une perspective de l’histoire brillante de la lutte des femmes en Iran.
La société iranienne n’oubliera pas comment des femmes comme Fatemeh Amini ou Marzieh Oskoui, avec leur détermination et leur sacrifice ont ouvert la voie à la révolution contre le chah.

Regardez Achraf Radjavi, dont la flamme du sacrifice dans la lutte contre deux dictatures continue de briller et de servir de phare aux femmes. Regardez les dizaines de milliers de femmes torturées ou tombées martyres dans la lutte contre Khomeiny et Khamenei. Elles sont la fierté du monde.

Regardez Tahereh Tolou, un poignard planté dans le cœur, suspendue par les pieds à une falaise au-dessus du col de Chahar-Zebar. Elle restera à jamais l’étendard flamboyant de la lutte des femmes.
Et regardez Neda Agha-Soltan, la jeune fille de l’insurrection de 2009, Chirine Alam-Houli la belle fleur de la résistance du peuple du Kurdistan d’Iran, Saba qui a dit qu’il fallait résister jusqu’au bout et Zohreh et Guiti qui à mains nues, ont fait atteindre des sommets à la résistance du camp d’Achraf.

Cette histoire d’une grande richesse pleine de sacrifice et de courage, quel message veut-elle faire passer ? Elle veut dire que ce chapitre noir va prendre fin et que les petites mains des écolières, la volonté des femmes opprimées d’Iran et la détermination de femmes insurgées et d’avant-garde, sont en train de tourner une page de l’histoire de l’Iran.

Il ne fait aucun doute qu’un avenir lumineux attend les femmes et les hommes d’Iran.

La victoire vous appartient.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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