Conférence en ligne en présence de parlementaires irlandais

Maryam Radjavi : la cause de la liberté est la cause de l’humanité
Honorables parlementaires de l’Assemblée et du Sénat d’Irlande,
Chers amis,
Au nom du peuple iranien et de sa Résistance, je vous adresse mes salutations.
Aujourd’hui, la dictature religieuse en Iran constitue l’une des plus graves menaces pour la paix et la sécurité dans le monde, en particulier au Moyen-Orient.
Les explosions récentes qui ont secoué le plus grand port de l’Iran avec une multitude de morts et de blessés sont le résultat des activités militaires dévastatrices du régime.
Ce régime est également la cause principale de la répression, de la pauvreté, du chômage et de la guerre pour le peuple iranien.
Le régime a pendu 22 prisonniers en trois jours à peine, entre les 21 et 23 avril. Des milliers d’autres prisonniers sont dans le couloir de la mort.
En 1988, 30.000 prisonniers politiques ont été massacrés sur ordre de Khomeiny en peu de temps alors qu’ils purgeaient leur peine de prison. Plus de 90 % étaient membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, l’OMPI. En juillet 2024, le professeur Javaid Rehman, alors rapporteur spécial des Nations unies, a qualifié ce massacre de crime contre l’humanité et de génocide.
Le régime iranien se définit par ses terribles violations des droits humains, son bellicisme et ses efforts pour se doter de l’arme nucléaire.
La solution à la menace du régime clérical
La question est de savoir comment faire face à cette menace et quelle pourrait être la solution. Il existe une solution viable qui est le renversement du régime par la Résistance du peuple iranien. Cette Résistance est désormais connue pour son rôle clé dans les soulèvements continus depuis décembre 2017. L’actuel président du parlement du régime l’a exprimé clairement en déclarant : « Cette Résistance est responsable de l’organisation des manifestations ».
Permettez-moi d’expliquer l’histoire de ce mouvement.
Cette année, nous approchons du 120e anniversaire de la révolution constitutionnelle iranienne. Cette révolution était la première du genre en Asie. Ses objectifs étaient la démocratie, un parlement national, l’Etat de droit, la liberté de la presse, la liberté de réunion et le rejet de la dictature. Ce mouvement a connu de nombreuses défaites, mais il a marqué le début de l’histoire moderne de l’Iran.
Historique d’une résistance de 60 ans
L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), fondée il y a exactement 60 ans, s’inscrit dans la continuité de cette révolution. L’OMPI, qui s’appuie sur une conception progressiste, démocratique et tolérante de l’islam et sur un engagement en faveur de la séparation de la religion et de l’État, vise à instaurer la liberté, l’indépendance et la souveraineté populaire.
Elle a lutté de toutes ses forces pour renverser la dictature du chah. Elle a fait de nombreux sacrifices. Même les fondateurs de l’organisation ont été exécutés par le régime du chah.
Honorables Parlementaires,
Dès l’arrivée au pouvoir de Khomeiny, l’OMPI est devenue la principale force de résistance à ce régime. Depuis plus de quarante ans, cette résistance appelle à la séparation de la religion et de l’État. Elle est également le plus ardent défenseur des minorités ethniques opprimées en Iran. Enfin, elle est à la tête d’un important mouvement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Depuis plus de trente ans, les femmes occupent des postes de direction clés au sein du mouvement. Elles ont inspiré de nombreuses femmes en Iran à se lever et à lutter pour la liberté.
Une autre grande réussite de cette Résistance a été de dévoiler les projets nucléaires et les sites secrets du régime. Sans ces efforts, le principal État soutenant le terrorisme dans le monde aurait déjà pu fabriquer une bombe atomique.
Le transfert de la souveraineté au peuple
Sur le plan politique, l’acquis majeur de ce mouvement est la formation d’une alternative démocratique à la dictature en place. Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) incarne la volonté du peuple iranien de rejeter les dictatures du chah et des mollahs. Cette alternative est la coalition politique la plus longue de l’histoire moderne de l’Iran. Le CNRI compte 457 membres issus d’horizons politiques très divers. Plus de 50 % de ses membres sont des femmes.
Le CNRI propose un programme progressiste pour l’avenir de l’Iran. Il soutient les droits et libertés des femmes, l’autonomie des minorités ethniques et l’égalité entre les chiites, les sunnites et les adeptes d’autres religions. Il prône la séparation de la religion et de l’État, l’abolition de la peine de mort et un Iran non nucléaire et défenseur permanent de la paix au Moyen-Orient.
Cette alternative constitue une garantie contre le chaos. Elle garantit également l’unité nationale après la chute du régime. Enfin, elle garantit un processus démocratique et pacifique de transfert du pouvoir. Ce processus comprend la formation d’un gouvernement de transition pour une durée maximale de six mois, suivi par l’élection d’une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution.
L’an dernier, des majorités de parlementaires de 34 chambres législatives, dont 4000 députés, ont déclaré leur soutien au programme de la Résistance iranienne et à sa juste lutte pour renverser le régime.
Le CNRI ne cherche pas à prendre le pouvoir mais à transférer le pouvoir au peuple iranien.
Oui, la liberté est un idéal pour nous.
Je pense que le peuple irlandais, fier de ses 700 ans de résistance pour l’indépendance, comprend profondément la valeur de cette lutte et des sacrifices qu’elle exige.
Nous nous souvenons de la phrase inspirante de Theobald Wolf-Tone, qui a déclaré :
« Notre cause est la cause de la liberté – c’est la cause de l’humanité ».
La résistance iranienne, une menace existentielle pour ce régime
Chers amis,
Notre Résistance a toujours dit clairement que ce régime ne pouvait pas se réformer. Les violations des droits humains et le bellicisme font partie intégrante de sa nature. Le régime considère la Résistance du peuple iranien comme la plus grande menace pour son existence. D’autant plus que la dictature religieuse est assiégée par une profonde colère populaire et un vif mécontentement social. Les soulèvements répétés ont prouvé que le peuple iranien veut renverser ce régime.
Le prix que notre mouvement a payé pour s’être opposé à cette tyrannie a été des massacres, la diabolisation et une répression brutale.
Dès le début, Khomeiny et, après lui, Khamenei ont déclaré que tous les membres, partisans et alliés de ce mouvement devaient être mis à mort. Un tribunal à Téhéran tient chaque semaine des procès par contumace contre l’OMPI et 104 dirigeants de ce mouvement. Récemment, le tribunal a annoncé que même les personnes qui participent aux manifestations de l’OMPI en dehors de l’Iran doivent être poursuivies.
À l’heure actuelle, un certain nombre de Moudjahidine du peuple sont condamnés à mort. De nombreux membres de ce mouvement sont en prison depuis 10 ans, 20 ans, voire plus.
Récemment, Amnesty International a déclaré que 64 % de toutes les exécutions recensées dans le monde ont eu lieu en Iran. Cela montre que le régime craint d’être renversé par des soulèvements.
Ces 30 dernières années, les gouvernements occidentaux ont mené de nombreuses politiques de complaisance à l’égard de ce régime. Mais toutes ont échoué. Aujourd’hui, il est temps de changer radicalement la politique de l’Europe vis-à-vis de l’Iran. La partie la plus importante de ce changement consiste à se tenir aux côtés du peuple iranien.
J’espère que l’Assemblée et le Sénat irlandais soutiendront officiellement la lutte et le soulèvement du peuple iranien, comme l’a fait une majorité de sénateurs irlandais dans une déclaration l’an dernier.
Nous appelons l’Europe et le monde à prendre les mesures suivantes :
– Ajouter le Corps des gardiens de la révolution dans la liste des organisations terroristes.
– Déclarer que le régime iranien constitue une menace sérieuse pour la paix et la sécurité mondiales et le placer sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies.
– Activer immédiatement le mécanisme de Snapback prévu par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU et rétablir les résolutions antérieures du Conseil de sécurité des Nations unies sur les projets nucléaires du régime.
– Reconnaître la lutte du peuple iranien pour renverser la dictature religieuse et soutenir la résistance des jeunes Iraniens courageux qui luttent contre le Corps des pasdarans.
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