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27 Déc 2021

Session intérimaire du Conseil national de la Résistance iranienne

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Session intérimaire du Conseil national de la Résistance iranienne

Discours de Maryam Radjavi

Lundi 27 décembre 2021, la session intérimaire du Conseil national de la Résistance iranienne à Auvers-sur-Oise en présence de Maryam Radjavi s’est ouverte sur l’hymne patriotique « Ô Iran ». Cette session s’est également tenue en ligne avec des membres du CNRI et des observateurs dans des dizaines de points aux États-Unis et en Europe, comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas et Achraf-3 en Albanie. Maryam Radjavi a souhaité la bienvenue à l’assistance avant de prononcer le discours suivant :

Bienvenue aux membres estimés du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) et aux amis observateurs. Même si beaucoup sont uniquement en ligne, c’est un bonheur de se revoir.
Tout d’abord, saluons la mémoire des membres décédés du CNRI qui nous ont quittés, mais dont le souvenir et les valeurs sont toujours avec nous. Rendons hommage au grand Moudjahidine Abbas Modarressi, qui avec plus de 60 ans de lutte continue contre deux dictatures en Iran, était une légende de résistance et de persévérance. Que son âme pure repose en paix avec les autres résistants décédés.

Nous ouvrons la session intérimaire du CNRI en rendant hommage au courage et à l’abnégation des insurgés en Iran, une session que nous tenons au nom du soulèvement d’Ispahan et des protestations nationales des enseignants. Nous nous souvenons de toutes les souffrances et du sang répandu des démunis et des opprimés, et de l’ensemble des femmes et des hommes qui se sont insurgés à Ispahan. Comme toujours, les pasdarans de Khamenei les ont attaqués avec férocité, en les visant cette fois aux yeux avec des fusils à plomb. En voyant ces yeux blessés qui saignent, je me suis souvenue du discours historique de Massoud Radjavi (dirigeant de la Résistance iranienne) au stade d’Amjadieh à Téhéran en juin 1980, qui disait :
« Pour que notre peuple puisse voir, que d’yeux devrons-nous perdre !
Les flammes des regards des meilleurs enfants du peuple, illuminent la voie.»

Et nous commémorons les deux grands soulèvements de décembre 2009 et de décembre 2017/janvier 2018, qui ont montré au monde entier la volonté du peuple iranien de renverser le régime des mollahs.

Les conséquences de l’arrivée de Raïssi

Khamenei a nommé à la présidence Raïssi, bourreau du massacre de 1988, pour intensifier la répression, les arrestations, les exécutions et les pressions sur les prisonniers politiques. Cependant, les soulèvements se sont succédé les uns après les autres. L’année dernière, il y a eu un soulèvement majeur tous les quatre mois. Ce mouvement puissant est la continuation d’une nouvelle ère dans le mouvement de protestation iranien qui a commencé avec le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018. Les récentes manifestations nationales des enseignants et les grèves et sit-in de plusieurs mois des travailleurs des industries pétrolières, gazières, pétrochimiques et des centrales électriques sont des exemples marquants de la puissance de ce mouvement.
Un mouvement caractérisé par la continuité, l’étendue nationale et l’unification des diverses couches sociales et des régions, et qui porte en son sein une force insurrectionnelle énorme, puissante et organisée qui est la source perpétuelle des unités de résistance.
Depuis l’arrivée à la présidence des mollahs du bourreau du massacre de 1988, Ebrahim Raïssi, le conflit entre la population démunie et laborieuse et la dictature religieuse s’est intensifié en raison de programmes antipopulaires et de la montée des prix. Ce conflit se retrouve dans le projet de loi de finances de l’année iranienne 1401 (2022-2023), indépendamment des budgets cachés, avec près de 35 % consacrés aux affaires militaires et de sécurité.
Un autre volet important de cette politique consiste à plonger des dizaines de millions d’Iraniens dans le malheur. La vie de la plupart des ouvriers, employés, infirmières et enseignants a été déstabilisée et appauvrie. Ils n’ont pas de sécurité de logement et n’ont pas accès aux soins de santé appropriés. Ce pouvoir prédateur enlève même le pain de la bouche du peuple.
Par ailleurs, le nombre de victimes du coronavirus avoisine le demi-million. De plus en plus de nouvelles sont publiées chaque jour sur cette tragédie et les écoliers et les enfants sont venus s’ajouter aux malades.
Le premier responsable de toutes ces victimes, comme de cette pauvreté douloureuse, est Khamenei en personne qui sacrifie la vie du peuple iranien pour maintenir en place son régime anachronique et putréfié. Comme l’a déclaré le président du CNRI en avril de l’an dernier :
« Pour protéger le régime du danger de soulèvement et de renversement en temps de sanctions, en envoyant des gens sur les champs de mines du coronavirus, Khamenei et Rohani ont adopté une stratégie de morts massives comme pendant la guerre antipatriotique contre l’Irak et le massacre de prisonniers politiques de 1988.»
Oui, Khamenei et ses complices s’imaginent bêtement qu’ils peuvent continuer à gouverner, en privant le peuple iranien de toutes ses libertés et de tous ses droits.
Mais notre peuple, dans ses soulèvements contre le régime, dit qu’en plus de la liberté, de la démocratie et de l’égalité, il doit aussi avoir le droit à la santé, le droit au logement, le droit au travail, le droit à l’éducation gratuite, le droit d’accès à l’eau et de bénéficier de l’électricité, du gaz et de l’essence à bon marché, et le droit à une vie sans pauvreté.
Ici, au nom du Conseil national de la Résistance iranienne, je déclare que la réalisation des libertés et des droits violés est notre engagement envers le peuple et l’histoire de l’Iran et notre alliance avec les cent vingt mille martyrs de la liberté.

Session intérimaire du Conseil national de la Résistance iranienne à Auvers-sur-Oise – Le 27 décembre 2021

Gagner du temps, le fil directeur des négociations nucléaires du régime

Comme vous le savez, le principal enjeu politique du régime sur la scène internationale est le programme nucléaire et le sort de l’accord du JCPOA.
Le cours des événements montre que le cadre général de la politique du régime est de continuer à gagner du temps pour pouvoir produire l’arme nucléaire.
En revanche, les responsables concernés des gouvernements occidentaux ont exprimé à plusieurs reprises leur frustration quant à l’avenir de l’accord. Selon les plus hauts dirigeants du régime, au lendemain de l’accord nucléaire de juillet 2015, ils ont commencé l’expansion du programme nucléaire.
Bien que dès ce moment, la Résistance iranienne ait dénoncé à plusieurs reprises les activités secrètes du régime dans ce domaine, les gouvernements occidentaux ont ignoré ces révélations et les avertissements de l’Agence internationale de l’énergie atomique, car ils ne voulaient pas fermer les voies de négociations avec le régime.
Ils ont pris un chemin totalement erroné, notamment :
– en mettant en veilleuse six résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU contre les mollahs,
– en n’appliquant pas au régime le chapitre sept de la Charte des Nations Unies,
– en fermant les yeux sur l’achèvement du programme de fabrication de la bombe atomique et des agressions bellicistes du régime dans la région,
– et en débloquant les avoirs du régime, qu’il a entièrement consacrés aux gardiens de la révolution, aux programmes nucléaires et de missiles, et aux factions prédatrices au pouvoir.
Autant de faux pas dans une direction totalement erronée qui doivent être corrigés en réactivant les six résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais je répète que la solution finale et la bonne réponse est de se tenir aux côtés du peuple iranien, de ses soulèvements et de sa Résistance. Une solution que l’Occident a évitée jusqu’à présent, à savoir reconnaître la lutte du peuple iranien pour renverser le régime.
Quoiqu’il en soit, en ce qui concerne le CNRI, nul n’ignore que depuis deux décennies le président du Conseil déclare à l’attention du régime: « n’hésitez pas, faites un pas en arrière et vous verrez ce qui va vous arriver. »
Dans un des rassemblements annuels de la Résistance, j’ai aussi souligné que « c’est à nous et à notre peuple qu’il revient d’opérer le renversement du régime, le changement démocratique et l’instauration d’un Iran libre. En attendant, nous nous félicitons de tout pas en arrière des mollahs (surtout dans les domaines des droits humains et du nucléaire). Ces reculs agiront comme autant de coupe de poison et serviront à la formation de 1000 unités de résistance.»
L’histoire n’oubliera pas que lorsque les demandes et les avertissements internationaux, notamment les résolutions successives du Conseil de sécurité de l’ONU, pour persuader Khomeiny de mettre fin à la guerre avec l’Irak, le parti décisif qui a forcé Khomeiny à avaler « la coupe de poison » et à mettre fin à cette sinistre guerre antipatriotique, était l’Armée de libération nationale iranienne et sa série d’opérations au printemps 1988.
Aujourd’hui, le moyen de renverser le régime dans toute la région et de mettre fin à son bellicisme, de stopper sa bombe atomique et d’arrêter sa machine de répression et de terrorisme, c’est le renversement de la dictature religieuse par le soulèvement du peuple iranien, de sa Résistance et de la grande armée de la liberté.

Une nouvelle image du massacre de 1988

Ces derniers mois, nous avons tous suivi le procès d’un bourreau du massacre de 1988 qui se tient à Stockholm, en Suède, avec une étape à Durres, en Albanie près d’Achraf. Les dépositions bouleversantes des plaignants et des témoins directs des scènes du massacre ont frappé l’opinion publique.
Certes, la société iranienne ne peut oublier le massacre de 30 000 prisonniers Moudjahidine du peuple et autres résistants de 1988. Mais le récit des témoins directs de scènes horribles, de ceux qui ont personnellement connu les couloirs de la mort ou vu l’exécution collective de dizaines de Moudjahidine dans des salles de pendaisons, ont généré de nouvelles images de ce grand crime dans les esprits et les consciences de la société iranienne.
Il est clair que les mollahs et leur appareil de renseignement au début de la conspiration autour du mouvement pour la justice sur le massacre de 1988, n’avaient pas prévu de telles conséquences dans leurs calculs politiques. Leur plan était de faire d’une pierre plusieurs coups. Ils voulaient à la fois ternir et discréditer le mouvement pour la justice, minimiser le nombre de victimes du massacre et effacer l’identité politique des Moudjahidine du peuple exécutés dans cette tuerie.
Au cours de ce procès, tout le monde a vu que le bourreau a explicitement déclaré devant le tribunal suédois que s’il ne désignait pas les Moudjahidine du peuple du nom d’ « hypocrite » ou de secte, le régime l’arrêterait et le punirait, même lui. C’est cela le sens du nom le plus tabou sous le fascisme religieux.
On comprend ainsi clairement que les mots « secte » et « hypocrite » utilisés par toute personne ou tout courant, à l’égard de ce mouvement, indiquent un point de connexion avec le régime. Dans le cadre de ce procès, nous avons vu que le régime et ses mercenaires ont tout fait pour effacer l’identité politique des Moudjahidine exécutés et camoufler les idéaux de leur organisation, notamment le nom de Massoud Radjavi, nom sur lequel les victimes du massacre sont restées inflexibles et avec lequel elles sont parties à la potence en choisissant la mort plutôt que la soumission au régime.
Heureusement, les Moudjahidine du peuple ont neutralisé le complot des mollahs, grâce à la solidarité et aux efforts de nombreux compatriotes, y compris de divers groupes et tendances politiques, des familles des martyrs et des survivants du massacre à l’intérieur et à l’extérieur du pays, et grâce aux précieuses activités des membres, sympathisants et responsables de l’OMPI en tant que plaignants et témoins dans cette affaire. Avec cette campagne, le mouvement pour la justice a atteint de nouveaux sommets.
Aussi, avec les témoignages pénétrants des rescapés du massacre, le procès de ce bourreau en Suède a déclenché une vague de révélations dans la société iranienne et à travers le monde. Toute la conspiration s’est retournée contre Khamenei et Raïssi, son président bourreau.
Au nom du Conseil national de la Résistance iranienne, j’adresse mes remerciements sincères pour tous les efforts déployés dans cette campagne, notamment les témoignages des rescapés du massacre et des familles des martyrs qui ont fait preuve de solidarité et d’unité face au régime.
Je rends aussi hommage aux partisans de la Résistance qui ont mené cette campagne de plusieurs mois avec beaucoup d’abnégation et de dévouement dans la chaleur de l’été et le froid glacial de l’hiver par des températures de plusieurs degrés sous zéro. Ces efforts ont impulsé un nouvel élan au mouvement pour la justice et encouragé nos compatriotes en Iran comme à l’étranger.
Selon le livre « Crime contre l’Humanité » (publié par le CNRI), le massacre de prisonniers politiques de 1988 s’est déroulé dans au moins 110 villes d’Iran. Ce même livre révèle les noms de membres de 35 commissions de la mort responsables des tueries dans diverses provinces.
Ainsi, le mouvement pour la justice se poursuivra-t-il jusqu’à ce que tous les massacres dans toutes ces villes d’Iran soient révélés, jusqu’à ce que la liste complète des victimes soit obtenue et jusqu’à ce que l’on connaisse les tombes glorieuses de ces victimes dans tous les coins d’Iran. Le mouvement continuera jusqu’à ce que tous les commanditaires, auteurs, complices et collaborateurs de ce grand crime soient dénoncés et traduits en justice dans un Iran libre ou devant des tribunaux compétents sur le plan international.
Et c’est un mouvement qui durera jusqu’au renversement de la dictature religieuse.

Je vous remercie.

Session intérimaire du Conseil national de la Résistance iranienne à Auvers-sur-Oise – Le 27 décembre 2021

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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