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21 Mar 2009

«Là où il existe un minimum de justice, la Résistance iranienne garde la tête haute» -Maryam Radjavi

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«Là où il existe un minimum de justice, la Résistance iranienne garde la tête haute» -Maryam Radjavi

« Vous faites l’erreur politique de croire qu’avec ces concessions, vous pouvez changer les mollahs.

Ce régime est incapable de réforme. Vous vous trompez si vous pensez qu’en fabriquant des dossiers vous pouvez détruire la Résistance. Cette Résistance s’appuie sur le peuple iranien », a déclaré Maryam Radjavi.

La présidente élue de la Résistance iranienne, s’exprimait lors d’une conférence le 4 mars à Paris intitulée « Justice pour la Résistance iranienne ». Elle rassemblait juristes de renom et personnalités politiques venus examiner les moyens de mettre un terme à l’information judiciaire ouverte le 17 juin 2003 contre des opposants iraniens. Trois avis juridiques remarquables du Pr. Cassese, du Pr. Labayle et du Pr. Bouloc ont été présentés.

Voici le texte de son intervention :

Il y a six ans, à la suite d’un marchandage avec le régime des mollahs et d’une erreur de calcul politique, les bureaux du Conseil national de la Résistance iranienne ont été la cible d’un raid de 1300 policiers sous le vain prétexte de terrorisme. Un scandale politique sous des habits juridiques.

Aujourd’hui, j’accuse ceux qui en maintenant ce dossier embourbé, sacrifient l’état de droit et la justice sur l’autel des intérêts économiques et des considérations politiques et qui portent secours au fascisme religieux au pouvoir en Iran. Désormais, le voile est clairement levé et les marchandages en coulisses avec les mollahs pour monter ce dossier ont été parfaitement dénoncés.

L’attaque, les arrestations et les mises en examen ne reposaient que sur une chose : les liens avec l’organisation des Moudjahidine du peuple qui figurait sur la liste terroriste de l’Union européenne. Même lorsque mon avocat a dit au juge d’instruction qu’il n’avait aucune preuve, ce dernier a répondu que l’OMPI était sur la liste noire. Dans ce dossier, il est fait référence plus de cent fois à cette étiquette pour justifier les accusations, dans les rapports de synthèse, dans les commissions rogatoires et dans les interrogatoires. Or aujourd’hui, sept tribunaux en Europe ont jugé que cette accusation était sans fondement. La Haute cour britannique a dit que l’inscription de l’OMPI dans cette liste était « perverse ».

La cour d’appel britannique a dit que les documents classifiés avaient renforcé sa conviction d’annuler les accusations de terrorisme contre l’OMPI. La Cour européenne de justice a dit : « Aucun élément du dossier ne permet d’établir que l’information judiciare ouverte en France serait fondée sur des preuves ou des indices sérieux et crédibles. » Oui, ce dossier est fondée sur des indices du régime des mollahs.

Quand les accusations de terrorisme, en l’absence de la moindre preuve, ont abouti à une impasse, des accusations financières sont apparues dans une manœuvre malhonnête, pour dissimuler le vide total de ce dossier en matière de terrorisme. L’étape suivante a été de taxer la résistance de secte. Un dossier ouvert sous prétexte d’une menace immédiate de terrorisme, s’est ainsi transformé en tribune pour la propagande du régime des mollahs contre la Résistance iranienne. Plus de 30 fois, des agents très connus du ministère du Renseignement des mollahs, ont été entendus comme témoins pour salir la Résistance, mais lorsque des parlementaires, des personnalités politiques et des experts demandent à être entendus, l’audition ne se fait pas. Est-ce là une instruction équitable ?

Nous avons une demande précise : clôre l’instruction ou renvoyer le dossier devant un tribunal.

La base majeure des arrestations, à savoir l’inscription sur la liste du terrorisme, a été réduite à néant. Tous les documents saisis en juin 2003 et traduits en 2004 et 2005, ont été mis avec le rapport d’expertise à la disposition du juge d’instruction. Les commissions rogatoires ont reçu leurs réponses. Les intérrogatoires ont bénéficié de plus de temps que nécessaire. Par conséquent, on peut conclure que c’est un objectif politique qui veut maintenir ce dossier ouvert. Les responsables ont peur de renvoyer ce dossier devant un tribunal car ce sera avant tout le procès du régime des mollahs et des ses alliés français.

En six ans, des éléments divers du dossier ont été jugés trente-cinq fois par les tribunaux, qui se sont prononcé 31 fois en faveur de la Résistance et pour les quatre fois restantes, ils n’ont pas prononcé de jugement définitif pour cause de poursuite de l’enquête ou dans l’attente des réponses des commissions rogatoires.

Nous l’avons dit à plusieurs reprises, partout où il existe un minimum de justice et de démocratie, la Résistance iranienne garde la tête haute. Le seul crime que nous ayons commis, c’est d’être dévoués à la cause de la liberté de notre peuple et de notre pays. Le temps est venu de mettre fin à cette injustice.

En ce qui nous concerne, nous ne cèderons pas un iota de nos droits. Nous sommes convaincus que nous surmonterons toutes les difficultés. Nous gagnerons, comme nous l’avons fait contre l’étiquette du terrorisme avec l’aide de tous les défenseurs de la justice.

Mais laissez-moi souligner qu’en maintenant ce dossier, vous faites aussi l’erreur politique de croire qu’avec ces concessions, vous pouvez changer les mollahs. Ce régime est incapable de réforme. Vous vous trompez si vous pensez qu’en fabriquant des dossiers vous pouvez détruire la Résistance. Cette Résistance s’appuie sur le peuple iranien.

Alors que ces derniers jours, les étudiants de polytechnique à Téhéran et dans les autres universités du pays crient « mort au dictateur », alors que le peuple veut mettre fin au fascisme religieux et demande le changement, monter des dossier contre l’opposition au régime, est une erreur stratégique. Le temps est venu de mettre fin à cette politique.

Je vous remercie tous pour vos efforts et votre solidarité pour que justice soit faite à la Résistance iranienne.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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