21 Jan 2014

Discours au sénat français

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Discours au sénat français

Chers amis,
Je suis heureuse de me trouver parmi vous. Au nom du peuple iranien et de sa résistance, je vous présente mes meilleurs vœux pour 2014, ainsi qu’au peuple et au gouvernement français.

J’espère que 2014 sera une année de progrès et de prospérité pour la France et que la France sera aux côtés du peuple iranien qui lutte pour la liberté, la démocratie et les droits de l’homme. Je voudrais aussi féliciter les fondateurs du Comité Français pour un Iran Démocratique, le sénateur Jean-Pierre Michel et Messieurs Alain Vivien et François Colcombet, ainsi que le sénateur Alain Néri et la sénatrice Sophie Joissains. Le CFID créé ici même, il y a sept ans, a toujours été présent à nos côtés pendant ce long combat.

Mesdames et Messieurs,

Tout indique que l’intégrisme islamique et ses guerres forment les crises les plus graves de 2014. Au Moyen-Orient, de nombreux groupes intégristes portent cette menace. Mais la force qui dirige cette menace c’est bien le régime en Iran. La seule réponse à l’intégrisme, c’est une alternative culturelle qui est représentée par la Résistance iranienne.

Une menace qui avait hier la forme de l’intégrisme et du terrorisme, et qui prend aujourd’hui la forme de guerres. La présence massive des pasdaran ces deux dernières années, dans la guerre contre le peuple syrien, en est un exemple frappant. En Irak aussi, les mollahs ont poussé leur gouvernement vassal à lancer une guerre contre la population opprimée, surtout dans les provinces à majorité sunnites. En même temps, les mollahs ont pris en otage le destin du Liban avec le Hezbollah qui est une branche de la force Qods. Et ils mènent toute une série de plans terroristes en Afghanistan, au Bahreïn, au Yémen, et dans le reste des pays de la région.

Par conséquent à la veille de la conférence de Genève-II, je dois souligner que si la communauté internationale ne veut pas qu’elle se termine sans résultat, comme les autres conférences, elle doit se concentrer sur le problème principal qui est uniquement l’ingérence massive du régime iranien en Syrie. Les autorités du régime iranien considèrent la Syrie comme leur 35e province et l’Irak comme leur arrière-cour. Pour développer le terrorisme et l’intégrisme, ils veulent imposer leur domination de Bagdad à Damas et de Beyrouth à la Méditerranée. C’est pourquoi écarter le régime iranien de Syrie est la seule solution pour mettre fin à sa dictature sauvage. Nous soutenons la coalition nationale syrienne qui est opposé à la présence du régime iranien à la conférence et nous nous félicitons de la fermeté de la France qui a permis d’empêcher les mollahs de participer à Genève-II.
Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

Après la farce électorale de juin en Iran, malgré le masque de modération du nouveau président des mollahs, le régime a intensifié la répression et les exécutions. En 2013, les mollahs ont exécuté plus de 700 personnes. C’est le nombre le plus élevé en dix ans en Iran. Les organisations internationales de défense des droits de l’homme, qualifient ainsi l’Iran des mollahs:

– le pays qui a le plus grand nombre d’exécutions par tête d’habitants dans le monde.

– la plus grande prison de journalistes du Moyen-Orient.

– Un des dix pays du monde où sévit la plus grande répression contre les chrétiens

– et un des plus grands acheteurs d’équipements de censure des médias et d’internet.

D’autre part, en 2013, les mollahs et leur gouvernement vassal en Irak, ont lancé ensemble cinq attaques contre les camps de la Résistance iranienne.

La plus grande attaque a eu lieu le 1 septembre au camp d’Achraf : un terrible massacre, un crime contre l’humanité. Les forces spéciales irakiennes ont opéré selon le plan de la force Qods et tué 52 résistants dans des exécutions collectives et enlevé sept otages.

En fait les mollahs livrent en même temps une guerre contre le peuple iranien et contre la communauté internationale.

Ici je veux saluer les 2.155.000 Irakiens qui ont signé une déclaration demandant des garanties de protection pour les habitants de Liberty et la libération des sept otages d’Achraf. Ils font aussi entendre le cri du peuple irakien excédé par la domination des mollahs en Irak. Ils disent qu’en Irak, Al-Qaïda n’est pas un mouvement indépendant, mais un mouvement aux ordres des mollahs de Téhéran. Les plus hauts dirigeants religieux sunnites irakiens soulignent aussi que « ceux qui dirigent l’Irak, sont des hommes payés par le régime iranien. »

Mesdames et Messieurs.

Il y a vingt ans, la Résistance iranienne avait mis en garde contre l’intégrisme islamiste dirigé par le régime des mollahs. Malheureusement les gouvernements occidentaux ont ignoré cet avertissement. Ces gouvernements ont commis trois erreurs :

Premièrement, ils pensent qu’avec des concessions aux mollahs, ils peuvent les modérer. L’attitude des Etats-Unis et de l’Occident dans les négociations de Genève et l’accord nucléaire du 24 novembre souffrent de cette faiblesse, même si l’intervention de la France a pu, quelque peu, la corriger. L’application de cet accord a commencé hier. Cela veut dire que sous la pression du mécontentement populaire et des crises internes, les mollahs ont dû faire un pas en arrière. Si l’Occident avait été plus ferme il aurait pu, à cette étape, mettre fin au programme atomique des mollahs. C’est encore possible. Les gouvernements occidentaux doivent forcer le régime iranien à accepter et appliquer complètement le protocole additionnel et les inspections inopinées. Ils doivent forcer les mollahs à fermer totalement leurs sites et à accepter les résolutions du conseil de sécurité.

Mais la deuxième erreur des gouvernements occidentaux a été de chercher des contrats économiques auprès d’une dictature inhumaine qui est la menace majeure du monde aujourd’hui. Or, le principal partenaire économique et commercial en Iran, c’est la principale force de répression et du terrorisme, à savoir les pasdaran.

La troisième erreur de l’Occident, c’est son attitude envers le mouvement de résistance qui détient la clé du changement en Iran. Depuis vingt ans, l’Occident sacrifie les droits de l’homme, la liberté et la résistance du peuple iranien sur l’autel des marchandages avec les mollahs. Sous prétexte des négociations nucléaires, l’Occident ne doit pas ignorer les exécutions ni les crimes des mollahs en Iran en Irak en Syrie et à l’étranger.

Ces dernières années, les Etats-Unis et l’Union européenne et l’ONU ont gardé le silence sur le massacre des résistants iraniens à Achraf et Liberty et sont restés les bras croisés.

A présent, les mollahs et leur gouvernement vassal en Irak ont l’intention de profiter du chaos dans ce pays pour commettre un plus grand massacre à Liberty et dire ensuite que c’est Al-Qaïda qui a commis le massacre. Nous sommes à une étape critique.

Nous attendons de la France qu’elle soumette ce dossier au Conseil de sécurité de l’ONU pour assurer la protection des habitants de Liberty jusqu’à leur transfert vers les Etats-Unis ou l’Europe.

C’est pourquoi la Résistance iranienne demande à la France d’utiliser son pouvoir au Conseil de sécurité de l’ONU et à l’Union européenne, et d’utiliser son influence en Irak pour aider dans les domaines suivants :

1- Faire libérer les 7 otages d’Achraf.

2- Faire transférer rapidement les habitants de Liberty vers des pays européens et américains.

3- Fournir les équipements urgents de sécurité à Liberty contre les attaques à la roquette.

4- L’installation permanente d’observateurs de l’ONU et d’une équipe de casques bleus dans le camp de Liberty.

5- Une enquête indépendante de l’ONU sur le massacre d’Achraf.

6- La vente des biens des Achrafiens par leur représentant légal pour financer leur réinstallation.

Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Les mollahs lancent des attaques contre la résistance et des vagues d’exécutions pour empêcher tout changement en Iran. Mais la Résistance iranienne représente ce changement avec un programme démocratique. Nous luttons pour l’instauration d’une République pluraliste fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité totale des femmes et des hommes. Nous voulons le respect des droits de l’homme, l’abolition de la peine de mort et un Iran non nucléaire, en paix avec la communauté internationale.

Nous appelons le Sénat, les Français et le gouvernement de ce pays à venir en aide au peuple iranien qui lutte pour la liberté.

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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