26 Août 2025

Conférence à la Mairie du 17e arrondissement de Paris

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Conférence à la Mairie du 17e arrondissement de Paris

Maryam Radjavi : Le programme de la Résistance pour garantir les droits humains et les libertés dans l’Iran de demain

Monsieur le Maire, Monsieur Boulard
Mesdames et messieurs les élues,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,

Le 26 août 1789, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen était adoptée en France par l’Assemblée nationale constituante, un acquis historique pour l’humanité.
Peut-on imaginer qu’aujourd’hui des gouvernements pratiquent la complaisance avec un régime qui viole l’ensemble de cette Déclaration ?
Dans mon pays, le régime des mollahs réprime et massacre le peuple iranien depuis plus de quatre décennies sans être sanctionné.

Bilan d’un régime de massacres et d’exécutions

Il y a quelques semaines, deux membres de l’OMPI, Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani, ont été exécutés et 14 prisonniers politiques sont aussi condamnés à mort pour être membre de l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
En juillet, on compte au moins 114 exécutions. Pendant une année de présidence de Pezeshkian, qui se dit modéré, au moins 1630 personnes ont été exécutées.
Il y a deux raisons à cette folie du régime : D’abord, la dictature religieuse a peur du peuple et de perdre le contrôle de la situation. La population souffre tous les jours. Il n’y a ni électricité, ni eau, ni pain et les prix sont très élevés. Il y a des protestations quotidiennes partout en Iran. La population est descendue dans la rue à Chiraz et à Kazeroun pour crier : Liberté ! Liberté ! Et les pasdarans ont attaqués les manifestants.
Pour la dictature religieuse, les exécutions et la répression sont le seul moyen d’empêcher un soulèvement populaire.
L’autre raison est l’absence de sanctions et d’obligation de rendre des comptes. Ceux qui commettent ces crimes aujourd’hui sont les mêmes qui ont commis les massacres des années 1980, et surtout de 1988 en toute impunité.
Dans les années 1980, le régime a exécuté des dizaines de milliers d’opposants. En 1988, Khomeiny a lancé une fatwa qui a provoqué un immense massacre dans les prisons. Le massacre de 30 000 prisonniers politiques, dont la majorité étaient membres des Moudjahidine du peuple. Ce livre, « Génocide contre l’OMPI – Le massacre de 1988 à travers l’Iran », montre un aspect du massacre de 1988 dans 26 provinces d’Iran. Très peu de gens ont parlé de ce génocide.
Dans son rapport final en juillet 2024, le professeur Javaid Rehman, rapporteur de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran, a qualifié les exécutions des années 1980 de crimes contre l’humanité et de génocide, et il a appelé les Etats à juger les dirigeants du régime pour ces crimes. Mais la communauté internationale n’a pas réagi.

maryam rajavi book massacre

 

Destruction de tombes de l’OMPI

Le 10 août, le chef du pouvoir judiciaire des mollahs, a nié l’existence de prisonniers politiques dans les prisons de Khamenei. Ces mensonges visent à violer les droits fondamentaux des prisonniers politiques.
Le régime du chah avait aussi nié l’existence de prisonniers politiques en Iran. Mais après la révolution, tout le monde a vu qu’il torturait les prisonniers politiques.
Actuellement, au moins 3 700 prisonniers politiques à travers le pays sont la cible de pressions et de harcèlement permanents.
Le régime des mollahs pratique la torture. Il lance des attaques massives contre les prisonniers sans défense. Il jette les prisonniers dans des cages. Il isole les prisonniers dans des prisons secrètes. Il empêche les malades de recevoir des soins. Il fabrique des dossiers pour prolonger leurs peines, et il kidnappe et déporte les prisonniers pour aggraver leurs conditions.
Les partisans des Moudjahidine du peuple sont condamnés à mort les uns après les autres. Les proches des Moudjahidine exécutés subissent des tortures morales. Les gardiens enterrent les victimes en secret. Les pères et mères des prisonniers sont arrêtés. Leurs biens sont confisqués.
La semaine dernière, dans une mesure inhumaine, le régime a déclaré qu’il voulait transformer en parking la section 41 du cimetière de Téhéran. Or, des membres de l’OMPI exécutés dans les années 1980 sont enterrés dans cette section. Le régime veut cacher toutes les traces du massacre.
Le premier responsable de tous ces crimes est Khamenei et cela montre que le régime a peur de la résistance qui se développe à travers le pays.
L’an dernier les prisonniers politiques ont manifesté plusieurs fois. La campagne « des mardis contre les exécutions » a commencé à la prison de Qezel Hessar près de Téhéran en janvier 2024. Aujourd’hui chaque mardi, il y a une grève de la faim dans 50 prisons d’Iran.

Il est temps pour les Occidentaux de changer de politique

Chers amis,
La question de l’Iran n’est pas seulement son programme nucléaire ou balistique. Il ne faut plus permettre que les droits de l’homme et le droit du peuple iranien à vivre libre soient ignorés.
La politique adoptée par les Occidentaux depuis quatre décennies est dans une impasse car ils ont ignoré le facteur le plus important, c’est-à-dire le peuple iranien et sa résistance organisée.
Nous avons toujours affirmé que la solution n’est ni la guerre étrangère, ni la complaisance, mais le renversement du régime par le peuple iranien et sa résistance. Il est temps que les pays occidentaux changent de politique.

Chers amis,
Hier, le 25 août, célébrait la libération de Paris. Le jour où les forces françaises libres et les blindés du général Leclerc ont libéré Paris. Le lendemain, le 26 aout, le général de Gaulle descendait à pied les Champs Élysées dans la foule immense des Parisiens.
La Résistance et la devise nationale « Liberté, égalité, fraternité », sont les valeurs fondamentales de la république française.
C’est à travers vous, que nous connaissons la France, vous qui défendez ces valeurs, vous qui soutenez la Résistance iranienne, et vous qui êtes aux côtés du peuple iranien.
La Résistance iranienne s’est levée pour la justice et les droits de l’homme. Un Iran sans exécution ni torture, sans censure et sans les lois de la Charia des mollahs. Un Iran qui respecte toutes les religions et toutes les pensées sur la base du droit international. Un Iran qui respecte les droits des femmes.
Nous disons : FEMME-RESISTANCE-LIBERT et Non au voile obligatoire, non à la religion obligatoire, et non au gouvernement imposé !
Le jour où Téhéran sera libéré par les forces de la Résistance et le peuple iranien n’est pas loin. Et j’espère que nous pourrons alors vous accueillir dans un Iran libre.

maryam rajavi 17 district

 

La justice dans l’Iran de demain

Chers amis,

J’ai parlé de la crise dans laquelle se trouve le peuple iranien et les prisonniers politiques, ainsi que des violations des droits humains sous les dictatures du chah et des mollahs.
J’aimerai à présent aborder brièvement le programme de la Résistance iranienne pour garantir les droits humains et les libertés dans l’Iran de demain.
La question est de savoir comment garantir le respect des droits humains.
A nos yeux, en plus de la liberté et de la démocratie, la justice est le pilier fondamental de tout gouvernement démocratique. Si la justice n’est pas instaurée dans le futur système iranien, le chaos, la vengeance et la dictature remplaceront le droit.
Au mois d’aout, le régime a détruit et aplani avec des engins lourds la section 41 du cimetière de Behecht-e-Zahra de Téhéran où se trouvent des tombes des Moudjahidine du peuple exécutés dans les années 1980.
Après avoir annoncé ce crime, le maire adjoint de Téhéran a reconnu que ces destructions de tombes se sont faites sur les ordres des plus hautes autorités et qu’il était question de transformer cette parcelle en parking. C’est donc une décision prise par les plus hautes autorités du régime et plus particulièrement Khamenei. Il cherche à dissimuler les traces des crimes contre l’humanité.
Ce régime a dissimulé les tombes des victimes du massacre de 1988. Mais les Moudjahidine du peuple ont révélé l’emplacement secret de ces tombes dans 36 villes.
Au cours des années passées, la dictature religieuse a également détruit un grand nombre de tombes de martyrs à travers le pays, notamment à Tabriz, Ahwaz, Machhad et Téhéran.
Selon le droit international, effacer les traces de génocide et de crime contre l’humanité revient à poursuivre ces crimes et à s’en faire complice.
Au début de mon discours, j’ai évoqué le livre du « Génocide contre l’OMPI – Le massacre de 1988 à travers l’Iran ». Ce document, rassemblé au prix de nombreux efforts, frappe tout lecteur de stupéfaction, en raison des crimes inimaginables que ce régime a commis mais aussi en raison de la résilience des meilleurs enfants de cette nation, qui ont immortalisé la fierté du peuple iranien dans son combat contre le monstre de la tyrannie religieuse.
Nous ne pardonnons pas et nous n’oublions pas.
La grande campagne pour la justice continuera tant que nous n’aurons pas trouvé l’ensemble des noms et des tombes des héros victimes du massacre de 1988 à Téhéran et toutes les villes d’Iran.
Vous pouvez toutes et tous contribuer à cette campagne pour la justice.

Les crimes menés par le régime des mollahs ne s’arrêtent pas aux frontières de l’Iran. Aujourd’hui même, en raison des actions terrorisme de ce régime, l’Australie a expulsé l’ambassadeur des mollahs. Cette expulsion constitue une mesure nécessaire et positive dans la lutte contre le terrorisme d’Etat.

Depuis plus de trois décennies, la Résistance iranienne réclame la fermeture des ambassades et missions diplomatiques de la dictature théocratique au pouvoir en Iran, ainsi que de leurs centres affiliés, qui servent de foyers au terrorisme et à l’espionnage.

Mohammad Javad Zarif, l’ancien ministre des Affaires étrangères du régime, a reconnu lors de sa dernière année au ministère, que ces ambassades n’avaient pas été créées pour la diplomatie, mais pour des objectifs de « sécurité ». En fait avec le terrorisme, ce régime poursuit les violations des droits humains hors des frontières de l’Iran.

Chers amis,
Le sang versé pour la liberté en Iran et la souffrance endurée au fil de ces quatre décennies par le peuple iranien a porté ses fruits dans le programme de la Résistance iranienne pour un Iran libre.
Selon ce programme, dans l’Iran libre de demain, le peuple iranien devra bénéficier de toutes les libertés inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, les pactes et les conventions internationales, notamment le pacte international des droits civils et politiques, la Convention contre la torture, la convention contre l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Le Conseil national de la Résistance iranienne prône la mise en œuvre de tous les articles du Pacte universel relatif aux droits civils et politiques, notamment :
L’abolition de la peine de mort.
– L’interdiction de la torture, sous quelque prétexte que ce soit.
– La liberté totale d’expression, d’opinion, de religion, de presse, d’Internet, de partis et d’unions.
– La transformation de la radiotélévision en un moyen de diffusion non censurée de nouvelles, d’informations et de libres débats.
– L’abolition de la charia des mollahs.
– Le désarmement et la dissolution des gardiens de la révolution, de la milice du Bassidj et du ministère du Renseignement. La dissolution des tribunaux et des parquets de la Révolution islamique, et des autres organes répressifs.
– La sécurité judiciaire et professionnelle assurée pour tous les citoyens.
– La mise en place d’un système judiciaire indépendant fondé sur la présomption d’innocence, le droit à la défense, le droit d’appel, le droit à un procès public et l’indépendance complète des juges.

Chers amis,
Ce que nous voulons et ce que veut le peuple iranien, c’est une société fondée sur les droits humains, la liberté, la démocratie et l’égalité. Il ne s’agit pas d’un rêve pour nous. C’est un objectif pour lequel nous avons traversé de lourdes épreuves, la souffrance, la torture, la prison et la calomnie et la diabolisation. Et nous ne renoncerons à aucun sacrifice pour cet objectif.
La liberté est un joyau des plus précieux qui exige de grandes souffrances.
Nous nous battrons jusqu’au bout pour la liberté en Iran

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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