03 Juil 2023

Discours de Maryam Radjavi au 3e jour du « Sommet pour un Iran libre – Vers une république démocratique »

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Discours de Maryam Radjavi au 3e jour du « Sommet pour un Iran libre – Vers une république démocratique »

Juger les dirigeants du régime clérical pour crimes contre l’humanité et génocide, Les victimes du massacre de 1988, sont les semeurs de soulèvements incessants

Mesdames et messieurs, chers amis,
Chers compatriotes,

A l’approche du 35e anniversaire du massacre de 30 000 prisonniers politiques des Moudjahidine du peuple d’Iran (l’OMPI) et autres résistants, nous saluons tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté, des semeurs de soulèvements incessants et des martyrs de la révolution démocratique du peuple iranien.
Le sang versé des martyrs de 1988 jaillit aujourd’hui dans les soulèvements successifs du peuple iranien, et génération après génération, il inspire et motive la jeunesse insurgée.
Des héros, qui ont défendu le nom et la cause des Moudjahidine du peuple et crié « Vive Massoud Radjavi » avant d’être exécutés par milliers. Leur but et leur cause est le sujet de notre conférence aujourd’hui et de la société iranienne aussi.
Ces 30 000 garçons et filles insurgés qui ont rempli les prisons de Khamenei ces derniers mois, ces braves et dévoués révoltés qui ont mis sur pied les unités de résistance, sont les combattants de la même cause : la cause de la liberté, de l’égalité et du rejet de l’injustice et de l’oppression.
Le nom de Moudjahidine du peuple est devenu tabou et rouge parce qu’il incarne cette cause.
La raison de la rage sans fin des mollahs, qui ne s’est pas apaisée pendant 44 ans d’insultes et de mensonges contre cette génération, et leur peur et leur cruauté envers tout rassemblement de l’OMPI, même s’ils se trouvent à des milliers de kilomètres, est dû à l’attachement de l’OMPI à cette cause. C’est pourquoi leur rage ne connaît ni temps, ni lieu.
Les mollahs veulent le règne de la contrainte, de la tyrannie et de l’oppression, et cette génération insurgée veut le règne de la liberté et de la souveraineté populaire, et c’est cette cause qui triomphera.

Le but de Khomeiny : anéantir l’OMPI

Il y a 35 ans, durant le mois de juillet, la mort balayait l’Iran en silence et en secret, mais avec une grande hâte, pour éliminer ceux qui, sur l’ordre de la fatwa de Khomeiny, « sont restés fidèles à leurs convictions (de Moudjahidine du peuple) et continuent à les défendre ».
Selon le bourreau Moqtada’i, Khomeiny a rencontré à plusieurs reprises les tortionnaires à ses ordres pour leur dire « continuez et n’ayez crainte ». L’objectif de Khomeiny était l’anéantissement et le génocide de l’OMPI qui menaçaient l’existence de son régime.
En même temps que le massacre des prisonniers à Evine et Gohardacht, dans les prisons de province il ne restait plus en vie que quelques rares prisonniers Moudjahidine, et certaines sections n’avaient aucun survivant.

Le massacre dans les prisons de province

Le recueil que vous voyez ici concerne spécifiquement le massacre des Moudjahidine dans les prisons des provinces d’Iran. Dans ce recueil figurent des témoignages et des écrits répertoriés sur le massacre dans des dizaines de villes et capitales provinciales.
Dans le livre « Crime contre l’humanité », qui contient les noms de plus de 5 000 Moudjahidine exécutés dans le massacre, on est surpris de voir que dans 110 villes où il a eu lieu, de la prison de Qom où se trouvaient au moins 150 Moudjahidine fidèles à leur engagement, on ne voit apparaitre que 8 noms, à Mahshahr, Bandar Gaz, Tchalousse, Ramsar et Garmsar, seulement 4 noms, dans 18 villes, seulement 2 ou 3 noms, et sur 34 villes, seul un nom a été enregistré. Or nul n’ignore que ces prisons regorgeaient de détenus Moudjahidine.
Dans certains quartiers pénitentiaires, pas une seule personne n’a été laissée en vie. L’unité de recherche sur les martyrs de la Résistance dispose de beaucoup de pseudonymes que personne ne connaît, et il est évident que ceux qui étaient avec ces martyrs ont également été massacrés.
Après les Moudjahidine, la vague suivante du massacre à Evine et Gohardacht a visé d’autres détenus, qui n’étaient pas de l’OMPI et qui étaient surtout des marxistes.
Concernant le massacre des femmes Moudjahidine, le procureur du tribunal de Stockholm a expliqué que « les femmes ont été exécutées dans la première vague et nous n’avons trouvé aucune femme ayant survécu aux exécutions dans nos recherches ».
Le chef de la commission de la mort de Téhéran, Nayeri, a déclaré à propos de la cause du massacre de 1988 : « Sans la fermeté de l’imam (…) peut-être que le régime n’aurait pas du tout survécu. » Le régime de Khomeiny comptait plus de 300 prisons au début des années 80, sans compter les maisons secrètes, les prisons des pasdarans, des parquets et des comités de Khomeiny.

Le mouvement pour la justice

Dès les premières semaines après le déclenchement du massacre, Massoud [Radjavi] a dénoncé l’ordre de Khomeiny de massacrer les Moudjahidine du peuple fidèles à leur engagement, dans des télégrammes au secrétaire général des Nations Unies en septembre 1988, et le mouvement pour la justice a commencé.
Ce mouvement a été accompagné de manifestations et des grèves de la faim et même un cas d’auto-immolation par le feu aux Etats-Unis, puis des tribunaux populaires et symboliques dans plusieurs pays, qui ont été rapportés dans les publications de la résistance à l’époque.
Depuis 2016, notre résistance a placé le mouvement pour la justice pour les victimes du massacre en tête de ses priorités.
Au niveau international, le mouvement pour la justice a attiré l’attention des consciences éveillées sur le massacre de 1988. La majorité des représentants du Congrès américain ont abordé la question du massacre dans une résolution, et 117 anciens dirigeants mondiaux dans une lettre ouverte ainsi que les parlements de 28 pays dans des déclarations signées par des majorités de parlementaires.
En décembre 2020, sept rapporteurs spéciaux de l’ONU ont averti que le massacre de prisonniers politiques de 1988 ne devait plus rester impuni.
Dans notre réunion d’aujourd’hui, se trouvent plusieurs rapporteurs de l’ONU, qui vont s’exprimer, et que nous saluons.
Ici, je dois rendre hommage aux efforts de la « Fondation justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran (JVMI) » sous la présidence de M. Taher Boumedra, ancien responsable des droits de l’homme des Nations Unies en Irak.
Il a effectué des avancées importantes en publiant plusieurs livres et en dirigeant des appels et des lettres ouvertes pour l’ouverture d’enquêtes internationales à cet égard ; notamment l’appel de 462 actuels et anciens responsables de l’ONU, juges de tribunaux internationaux et personnalités politiques de premier plan.
Entre autres activités, on peut citer la publication du livre « IRAN : Appel à la justice ; Ebrahim Raïssi doit rendre des comptes pour crime contre l’humanité » par la représentation du Conseil national de la Résistance iranienne à Washington.
Les Nations Unies, après des décennies, ont abordé pour la première fois dans le rapport du rapporteur spécial sur les violations des droits de l’homme en Iran et le rapport du Secrétaire général, la question du massacre de 1988 et appelé à une enquête indépendante.
Certes, la communauté internationale est encore loin de ce qu’elle devrait faire à propos de ce massacre. Au cours des 50 dernières années, il n’y a eu que quelques crimes plus importants, ou à l’échelle de ce massacre, dans le monde, et pour nombre de ces crimes, les Nations Unies ont formé un tribunal spécial ou une mission d’enquête indépendante.
Alors pourquoi n’y a-t-il aucune action concernant le massacre de 1988 ?
Je le répète : cessez d’accorder l’impunité aux auteurs de ce massacre, qui est une caractéristique de la politique de complaisance de l’Occident.

Le procès du bourreau Hamid Noury

L’arrestation en Suède du bourreau Hamid Noury, l’un des auteurs directs du massacre de 1988 à la prison de Gohardacht, a couvert de honte le régime et provoqué une crise.
En 2019, soit trois ans et demi après la montée en puissance du mouvement pour la justice de la Résistance iranienne, le ministère du Renseignement des mollahs a voulu s’en servir pour dévoyer ce mouvement et agir contre l’OMPI. Mais avec les activités incessantes d’explications de la résistance et près de 2 ans de manifestations d’Iraniens devant le tribunal, l’implication active des membres et partisans de l’OMPI comme témoins et plaignants, le transfert du tribunal de Stockholm en Albanie, la présentation de documents et la condamnation de ce bourreau à la réclusion à perpétuité, ont permis de déjouer la machination du régime.
D’autant que, contrairement au mollah Rohani, le bourreau de 1988 Ebrahim Raïssi, qui est désormais installé à la présidence du régime, est l’un des principaux accusés dans cette affaire.
Ainsi, parallèlement au complot visant à libérer en Belgique Assadollah Assadi, le diplomate terroriste poseur de bombe, le régime veut à nouveau avec des prises d’otages, une mobilisation diplomatique, de renseignement et médiatique tous azimuts et le recours à des mercenaires et des éléments suspects, faire en sorte que la Suède viole la loi et la justice.
Nous avertissons que libérer les auteurs et les commanditaires de crimes contre l’humanité et de génocide pour quelque raison et prétexte que ce soit est absolument injustifiable et n’aura d’autre résultat que de donner le feu vert au régime des mollahs pour tuer davantage et prendre encore plus d’otages.

Garder vivante la cause des victimes du massacre de 1988

Le mouvement pour la justice a réussi à garder vivant le nom, la mémoire et la cause des Moudjahidine restés fidèles à leur engagement, et a enrichi la conscience historique de la société iranienne. Il s’agit de la source d’inspiration la plus profonde des soulèvements en Iran.
Les noms de très nombreuses victimes de ce massacre ne sont pas connus et rien n’est inscrit sur leurs tombes. Mais leur sang et leurs vies ont semé les soulèvements et la révolte dans tout l’Iran.
Le fait que la société iranienne considère les mollahs comme ses ennemis les plus féroces, vient de ce massacre.
Le mouvement pour la justice poursuit ce combat, qui est l’essence de la fidélité à la cause. Être fidèle à la cause est le secret de la résistance face à l’oppression et à la destruction, et c’est aussi le secret de la révolution et de l’avancée.
Être fidèle à la cause est le secret de la victoire sur Khomeiny et son idéologie, et le secret de la pérennité de l’OMPI depuis sa fondation par Mohammad Hanifnejad jusqu’à ce jour.

Le mouvement pour la justice et le renversement

Ici, j’appelle tous les anciens prisonniers, toutes les familles et connaissances des martyrs, et tous les partisans de l’OMPI à essayer d’obtenir des informations sur ce massacre, ne serait-ce qu’une ligne ou même un mot.
Le génocide, les crimes contre l’humanité et les massacres commis par ce régime, avec exactement ces termes juridiques, devraient être enregistrés devant les tribunaux nationaux et internationaux et le Conseil de sécurité des Nations Unies, et devraient faire l’objet d’enquêtes internationales en présence de représentants de la Résistance iranienne.
Les crimes contre l’humanité commis par ce régime ont commencé dès les premières années de son règne et ont atteint leur pic dans le massacre de 1988 et se sont poursuivis jusqu’à ce jour. Les dirigeants de la dictature religieuse sont les responsables des crimes contre l’humanité commis durant les 44 années passées. C’est pourquoi, la mission d’établissement des faits formée pour enquêter sur les violations des droits humains liées aux manifestations populaires en Iran doit aussi inclure dans son enquête le dossier des crimes contre l’humanité commis par la tyrannie, en particulier le massacre de 1988. Les crimes contre l’humanité dans ce régime forment un ensemble indissociable.
Il s’agit d’un mouvement pour la justice de chaque Iranien opprimé qui a été soumis à l’oppression et au pillage au cours de ces 44 années. Une soif de justice pour tout le sang versé injustement.
Une demande de justice pour nos compatriotes kurdes massacrés par les pasdarans à Ghalatan et Gharana.
Une demande de justice pour les martyrs baloutches tués dans le vendredi sanglant de Zahedan.
Une demande de justice pour nos compatriotes arabes réprimés et tués au Khouzistan.
Une demande de justice pour les 1500 martyrs du soulèvement de novembre et les 750 martyrs de l’insurrection actuelle.
C’est une lutte pour faire traduire en justice Khamenei, Raïssi et les autres auteurs de crimes contre l’humanité.
Cette demande de justice fait partie intégrante de la résistance pour renverser la dictature religieuse.

Mes chers fils et filles à travers l’Iran,
Vous qui êtes prêts à vous lever chaque jour pour un soulèvement et avez choisi de payer le prix de cette bataille, l’avancée de ce mouvement et la demande de justice pour les martyrs relèvent de la responsabilité de chacun d’entre vous.
Ils vous appellent de partout. Ils vous appellent de chaque tombe, visible et invisible, pour être leur voix et porter la révolte qui bouillonnent de leur sang versé et le mouvement pour la justice et le soulèvement jusqu’au renversement de ce régime tyrannique.
Le temps viendra où au lendemain de la victoire du peuple iranien, le tribunal du peuple tiendra les mollahs au pouvoir responsables de leurs innombrables crimes.
Vive le peuple iranien !
Gloire aux martyrs !

 

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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